Section 3 : De l'incitation, de la facilitation et
de la promotion
Les chemins menant à la gestion forestière
durable n'étant ni simples ni tout à fait linéaires, il
est intéressant de s'interroger sur ce qui peut faciliter un tel
processus et sur ce qui peut inciter les différents acteurs à
entrer dans un tel cadre.
Des mesures incitatives bien conçues et efficacement
appliquées constituent une source de revenus pour l'État qui a
besoin d'argent pour financer les actions de développement durable.
Elles constituent également des garde-fous pouvant permettre à la
population d'adopter un comportement responsable, compatible avec la gestion
rationnelle des écosystèmes forestiers congolais. A cet effet,
l'incitation, la facilitation et la promotion valent mieux que la dissuasion et
la répression. En effet, pour être efficace et s'assurer
l'adhésion des acteurs, lesquels doivent être persuadés de
l'avantage des choix retenus, l'action doit être conduite de façon
incitative et soucieuse des intérêts en présence.
Il faut oeuvrer à l'inculturation des
préoccupations environnementales et à l'adaptation au milieu et
aux conditions locales, si l'on veut privilégier l'utilisation des armes
de la persuasion sur celles, parfois illusoires, de la répression.
D'où on tire l'orientation stratégique qu'il faut s'employer
à mettre la dimension culturelle de l'homme, ses savoirs et ses
savoir-faire au service de l'écologie et de la durabilité. Aucune
protection de l'environnement n'est possible et aucune utilisation des
ressources ne sera durable, aussi longtemps qu'elles ne s'appuieront pas sur
les référents culturels qui sont le fondement de l'action.
Il importe enfin de convertir les inquiétudes
environnementales locales et/ou globales en énergies, en ressources et
en vigilance mobilisables pour l'action, si l'on veut faire le meilleur usage
possible des opportunités en présence.
La fragilisation de l'Etat, son affaiblissement progressif et,
partant, son renoncement de fait à ses tâches
régaliennes, dont celle du contrôle, font le jeu
d'opérateurs peu scrupuleux et peuvent conduire à la dilapidation
progressive du patrimoine forestier national. Le renforcement
intelligent, adapté à ses missions essentielles, des
capacités locales s'avère donc être un
point clé dans la professionnalisation et la sécurisation de la
démarche globale visant à la gestion durable des forêts.
Il est tout aussi important de mettre en cohérence ces
grands cadres nationaux avec les signaux économiques et fiscaux
adressés aux acteurs de la filière, ceci si l'on veut
réellement promouvoir une gestion forestière durable.
Par ailleurs, certaines coutumes ou interdits culturels ont le
mérite de contribuer activement à la conservation et à
l'utilisation durable des ressources biologiques. Ces coutumes doivent
être répertoriée et encouragées.
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