WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Emergents spontanés d'une analyse praxéologique

( Télécharger le fichier original )
par Abderrazak Chaouachi
Université de Tunis - Mastère de didactique des mathématiques 2009
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

    Université de Tunis

    Institut Supérieur de l'Education et de la Formation Continue

    Mémoire de mastère en didactique des mathématiques :

    Les émergents spontanés d'une analyse praxéologique :

    Activités du chapitre « Initiations aux graphes » du manuel scolaire de mathématiques de troisième année économie et gestion (EG) comme modèle.

    Présenté par : Abderrazak CHAOUACHI

    Sous la direction de : Hanène ABROUGUI HATTAB

    Soutenu le  11- 03- 2009 devant le jury composé de :

    Hikma SMIDA : Présidente.

    Imed BEN KILANI : Membre.

    Hanène ABROUGUI HATTAB: Membre.

    Remerciements

    Ce travail ne serait pas réalisé s'il ne tient qu'à mes propres mérites. Je le dois, certainement, aux personnes qui ont plus de mérite que moi.

    Je tiens à remercier :

    · Madame Hanène ABROUGUI HATTAB qui m'a formé lorsque j'étais élève-inspecteur et puis en tant qu'étudiant en mastère. Elle a eu la gentillesse de m'encadrer sur un sujet délicat et très exigeant.

    · La professeure Hikma SMIDA et pour m'avoir aidé à structurer et approfondir mes connaissances dans le domaine de la théorie des graphes.

    · Monsieur Faouzi BEN CHARRAD, enseignant au département informatique à la faculté des sciences de Tunis, pour avoir généreusement consacré plusieurs journées à m'expliquer certains concepts et algorithmes de la théorie des graphes.

    · Tous les enseignants de l'ISEFC sans exception.

    J'adresse mes remerciements au jury pour avoir accepté la lourde charge de poser un regard critique sur son contenu.

    Mes remerciements s'adressent à :

    · Hikma SMIDA pour avoir accepté de présider le jury.

    · Monsieur Imed BEN KILANI pour avoir accepté d'être membre du jury.

    Je ne peux passer sous silence le soutien de ma famille et de mes amis.

    Je les remercie de tout mon coeur.

    Sommaire

    Chapitre I : Introduction et problématique 5

    I-1. Pourquoi la théorie des graphes ? 6

    I-2. Motivations de la recherche 7

    I-3. Problématique et questions de recherche 9

    I-4. Hypothèses de recherche 10

    I-5. Outil de recherche 10

    I-6. Présentation du mémoire de recherche 10

    Chapitre II : Cadre théorique 14

    II-1. Aperçu historique 14

    II-2. Présentation de la théorie des graphes 16

    II-3. Cadre théorique didactique 40

    II-3.1. Transposition didactique 40

    II-3.2. Notions fondamentales 43

    Objet, Rapports personnels 43

    Personne et individu 43

    Institution, rapports institutionnels, assujettissements 44

    II-3.3. Organisation praxéologique 45

    Parti pris épistémologique 45

    La notion de praxéologie ponctuelle 45

    Tâche routinière, tâche problématique, routinisation et naturalisation 46

    Praxéologie locale, praxéologie régionale 47

    Ostensifs, non ostensifs 48

    II-4. Méthodologie de recherche 53

    Chapitre III : Partie analytique 57

    III-1. Analyse transpositive 57

    III-2. Itinéraire curriculaire et profil d'un élève de troisième année EG 63

    III-3. Organisation du manuel scolaire officiel et description du chapitre 65

    III-3.1.Organisation du manuel scolaire 65

    III-3.2.Description du chapitre « Initiations aux graphes » 67

    III-4. Analyse praxéologique des activités du chapitre « Initiation aux graphes » 72

    III-4.1.Analyse des activités par le modèle des quatre T 75

    III-4.2.Synthèse des commentaires sur les praxéologies présentées 125

    Synthèse des blocs pratico- techniques 125

    Synthèse des blocs technologico- théoriques 130

    Chapitre IV : Conclusions 135

    Bibliographie : 139

    Annexes 141

    Chapitre I :

    Introduction et problématique

    Chapitre I : Introduction et problématique 

    I-1. Pourquoi la théorie des graphes ?

    Au moins cinq raisons nous ont amené à choisir comme objet de recherche la partie des curricula scolaires du cycle secondaire consacrée à la théorie des graphes :

    a) La théorie des graphes est un objet d'enseignement très récent

    La théorie des graphes a été introduite pour la première fois dans le curriculum scolaire tunisien au début de l'année scolaire 2006-2007. Il s'agit, en fait, d'une initiation à cette théorie destinée aux élèves de troisième année de la section « économie et gestion (EG) » et qui va se poursuivre en quatrième année (classe de terminale). Cette théorie n'est introduite pour la section « techniques informatiques » qu'en classe terminale et ne fait pas partie des curricula des autres sections.

    b) La théorie des graphes illustre la nouvelle approche de l'enseignement 

    Cette théorie illustre l'esprit innovateur de la réforme 2003 et constitue, par excellence, un choix en phase avec l'esprit du nouveau curriculum scolaire. En effet, dans la loi d'orientation de l'éducation et de l'enseignement secondaire de 2003, l'article 51 (titre I, page 23) stipule que « Les mathématiques et les sciences sont enseignés dans le but de permettre aux élèves de maîtriser les différentes formes de pensée scientifique, de les exercer à l'usage des modes de raisonnement et d'argumentation, de les doter des compétences de résolution des problèmes et l'interprétation des phénomènes naturels et les faits humains ». En outre, cette unité d'apprentissage permet :

    - de résoudre efficacement des problèmes pratiques ou récréatifs en les modélisant par des schémas qui se dessinent à l'aide de points et de liaisons entre ces points.

    - de sortir l'élève des activités mathématiques classiques relevant de la géométrie, des calculs algébriques, des études de fonctions et de l'arithmétique.

    En plus, elle ouvre un champ d'action pour la modélisation de situations se rapportant à des domaines très divers tels que :

    - La gestion des ressources humaines : formation des groupes de travail, gestion des conflits et organisation des séquences de production.

    - Les flots de transport : optimisation des flux de transports routiers, minimisation des distances d'itinéraires.

    - Les sciences informatiques, notamment en ce qui concerne la conception d'algorithmes de calculs et de procédures.

    - Etc.

    c) La théorie des graphes n'est pas enseignée dans les institutions universitaires tunisiennes qui forment les enseignants de mathématique

    La théorie des graphes ne fait pas partie du cursus universitaire de ceux qui sont qui sont destinés à enseigner les mathématiques dans les lycées et les collèges tunisiens. En plus, rares sont les universitaires de la communauté des mathématiciens en Tunisie qui ont investi une partie de leurs recherches dans le domaine de la théorie des graphes considéré par certains comme « des mathématiques non pures » et par d'autres comme un sous produit du domaine des recherches opérationnelles.

    d) La théorie des graphes n'a pas fait l'objet d'une présentation exploitable dans le programme officiel de mathématique de troisième année économie et gestion

    Le programme officiel de mathématique de troisième année économie et gestion place le chapitre « Initiation aux graphes » dans le domaine de l'algèbre et ne lui consacre qu'un peu plus d'une ligne. En plus, on ne trouve pas un document d'accompagnement qui permet de pallier à ce manque d'explicitation.

    e) L'enseignant ne dispose que du manuel scolaire pour échafauder ses leçons

    En l'absence de données explicites sur le chapitre « Initiation aux graphes » et du document d'accompagnement, l'enseignant est mis dans l'obligation de tirer toutes les informations concernant les intentions non écrites du programme officiel du seul document disponible à savoir : le manuel scolaire. Il s'agit, donc, d'une situation assez inhabituelle pour être considérée comme très rare et qui peut ne plus se présenter à l'avenir. Nous considérons cette situation est une chance inespérée pour pouvoir mener une recherche sur des activités en ne nous rapportant qu'aux tâches inscrites, à la nature de chaque question et surtout aux concepts institutionnalisés.

    I-2. Motivations de la recherche

    Le système scolaire tunisien s'appuie, en ce qui concerne les références de l'enseignement des matières, sur un manuel scolaire unique censé être utilisé par l'enseignant et par l'élève au cours de l'année scolaire. En général, au cours d'une leçon, l'enseignant demande aux élèves de travailler sur une activité, sur un exercice ou sur un problème qui figure dans le manuel. Les occasions sont assez rares où l'on observe, dans une classe, se dérouler une activité qui n'est pas consignée dans le manuel officiel. Il est, donc, clair que le manuel scolaire est une pièce maîtresse dans l'acte d'enseignement -apprentissage dans tous les établissements scolaires tunisiens et conditionne, alors, la qualité de cet enseignement.

    Le manuel scolaire de mathématique de troisième année économie et gestion est l'oeuvre d'un groupe formé d'un inspecteur principal, de deux inspecteurs et de deux enseignants. Il a été évalué par deux inspecteurs principaux. Ce groupe est devenu, forcément, vu les statuts de ceux qui le composent, l'institution transpositive et le manuel scolaire produit par cette institution est forcément la seule source officielle. Car, il n'y a aucune autre source officielle concernant le chapitre « Initiation aux graphes », à laquelle il faut se référer et qui trace les contours du savoir à enseigner de manière explicite. Il est donc de la plus haute importance d'analyser le contenu du chapitre « Initiation aux graphes », surtout que l'institution transpositive n'a pas pris la peine d'indiquer, au début de chaque chapitre, les objectifs visés ; comme cela se faisait dans les manuels d'avant la dernière réforme. En plus, il n'y a aucun document officiel (programme officiel, document d'accompagnement) permettant une lecture exploitable par l'enseignant ou par le chercheur des intentions réelles du programme concernant la théorie des graphes.

    Ce n'est pas uniquement cet aspect qui est notre principale motivation.

    L'analyse praxéologique en Théorie Anthropologique du Didactique permet de mettre en relief les structures des tâches, notamment les techniques mises en oeuvre, les technologies qui les justifient et les théories auxquelles elles se réfèrent. Nous nous sommes donc intéressés à ce qui pourrait émerger d'une analyse praxéologique des activités du chapitre « Initiation aux graphes » réalisée en s'appuyant uniquement sur les outils de la Théorie Anthropologique du Didactique, à savoir : la transposition didactique, les notions fondamentales, l'organisation mathématique et surtout la dichotomie fondamentale. L'espoir est que l'on dispose de suffisamment d'émergents pour pouvoir établir un rapport personnel de l'individu x dans la position p=  « chercheur » à l'objet o= « chapitre initiation aux graphes » conforme au rapport institutionnel Rp(x,I) dans l'institution I= « Programme officiel de mathématique de troisième année économie et gestion, chapitre : Initiation aux graphes ». D'un autre côté, le chapitre « Initiation aux graphes » est conçu par ses auteurs selon les nouvelles orientations de curricula scolaires qui mettent l'élève au centre de tout acte pédagogique. Dans cette perspective, les activités d'approche doivent être présentées pour mettre l'élève dans des situations où il doit accomplir des tâches pour lesquelles il ne dispose d'aucune technique et ainsi lui fournir l'occasion de se comporter comme un mathématicien en quête d'une découverte importante. Le plus important dans tout cela est que nous nous intéressons à un chapitre qui, suite à un survol de toutes ses activités, nous semble assez fourni en tâches sans technique connues des élèves.

    Ce double constat nous a amené à la problématique suivante.

    I-3. Problématique et questions de recherche

    Dans le contexte présenté ci-dessus, un certain nombre de questions émergent à propos de l'analyse praxéologique du chapitre « Initiation aux graphes » du manuel scolaire de troisième année économie et gestion :

    · Quel est le lien organique entre le savoir savant et le savoir à enseigner présenté dans le chapitre « Initiation aux graphes » du manuel scolaire ? Quelle est la typologie des activités de ce chapitre ? Quelle place est réservée aux activités pour lesquelles il n'y a pas de technique connue à l'avance par l'élève  dans l'ensemble des activités du chapitre?

    · Quelles sont les techniques à institutionnaliser dans ce chapitre ? A quels ostensifs le chapitre fait appel pour le bloc pratico technique ? et à quels non ostensifs ces ostensifs se rapportent ? A quelles technologies les activités du chapitre « Initiation aux graphes » font appel ? A quelles théories ce chapitre fait référence?

    En somme, le motif principal de notre recherche est :

    · L'analyse praxéologique en Théorie Anthropologique du Didactique (TAD) permet-elle de répondre spontanément à toutes ces questions dans le cas de manque d'informations sur les prétentions du programme officiel?

    Rappelons que nous sommes dans une configuration assez inhabituelle où l'on dispose ni de programme officiel exploitable ni d'un document d'accompagnement pouvant nous éclairer sur les praxéologies ciblées. On est amené, donc, à faire notre analyse praxéologique « à l'aveugle », c'est-à-dire sans aucune possibilité de nous rapporter aux deux documents précédents. Cela est contraire à l'usage qui veut que l'on se réfère systématiquement au programme officiel à chaque fois où l'on est dans une situation de choix des techniques à utiliser. Nous sommes, donc, dans un cas où il n'y a aucun autre document qui pourrait orienter les choix des techniques à l'exception de la nature de chaque tâche et de chaque activité du manuel scolaire officiel unique.

    En d'autres termes, la question principale à laquelle notre travail de recherche essaiera de répondre est :

    · Quels sont les émergents spontanés d'une analyse praxéologique  des activités du chapitre « Initiation aux graphes » ?

    I-4. Hypothèses de recherche

    Ce questionnement nous amène à situer notre travail de recherche par rapport à l'hypothèse suivante :

    H0 : L'analyse praxéologique des activités du chapitre « Initiations aux graphes» du manuel scolaire unique de troisième année économie et gestion permet au sujet x dans la position p= « Celui qui fait l'analyse praxéologique à l'aveugle» d'avoir, avec l'objet o=  « Chapitre : Initiation aux graphes » dans l'institution I= « Programme officiel de mathématique de troisième année économie et gestion. », un rapport personnel, concernant les émergents de l'analyse (la typologie des activités, les techniques mobilisées, les différents ostensifs et non ostensifs), pouvant être utilisé comme support pour remonter au programme officiel.

    I-5. Outil de recherche

    L'outil de notre recherche est l'ensemble des activités du chapitre « Initiation aux graphes » du manuel scolaire de mathématique de troisième année économie et gestion (EG).

    I-6. Présentation du mémoire de recherche

    Nous avons organisé notre mémoire de recherche en trois chapitres :

    v Chapitre II : Cadre théorique

    Ce chapitre est composé de quatre parties : Aperçu historique, présentation de la théorie des graphes, le cadre théorique didactique et la méthodologie de recherche.

    · Aperçu historique : Dans cette partie nous exposons, en première partie et assez brièvement, le chemin suivi par la théorie des graphes depuis EULER en 1736 et son célèbre problème des sept ponts de Königsberg jusqu'au traité de Claude BERGE « Théorie des graphes et ses applications » publié en 1958. On notera que la théorie des graphes a atteint un tel développement qu'elle est considérée, depuis les années 1960, comme un domaine à part entière des mathématiques.

    · Présentation de la théorie des graphes : Cette partie est consacrée à la présentation des éléments de la théorie des graphes en rapport direct avec les connaissances du chapitre « Initiation aux graphes » du manuel scolaire de mathématique de troisième année économie et gestion.

    · Cadre théorique didactique : Le travail de recherche que nous avons mené s'inscrit dans le cadre de la Théorie Anthropologique du Didactique d'Yves Chevallard. Nous avons présenté, dans cette partie, les principaux concepts et outils proposés par cette théorie et que nous avons utilisés dans notre travail de recherche, notamment : la transposition didactique, rapport personnel et rapport institutionnel, organisation mathématique, praxéologie locale et praxéologie régionale, tâche routinière, tâche problématique, naturalisation, pénurie praxéologique, ostensifs, non ostensifs, épaisseur ostensive et registres ostensifs.

    · Méthodologie de la recherche : Cette partie est consacrée à la démarche suivie dans notre recherche. Il s'agit, d'abord, de préparer le terrain pour une bonne appréhension du travail de recherche sur les organisations mathématiques des tâches sollicitées dans les différentes activités du chapitre « Initiation aux graphes ». Cette préparation concerne : le profil de l'élève de troisième année économie et gestion, la transposition didactique externe et l'organisation du chapitre dans le livre scolaire. Par la suite, nous procéderons à l'analyse praxéologique, objet de notre travail de recherche.

    v Chapitre III : Partie analytique.

    Dans cette partie, qui représente le coeur de notre travail de recherche, nous avons décrit les principaux résultats :

    · Analyse transpositive : Cette partie est consacrée à l'étude de la transposition didactique externe selon notre lecture des activités présentées et les titres des paragraphes du chapitre « Initiation aux graphes ».

    · Itinéraire curriculaire de l'élève de troisième année EG : Cette partie est consacrée à l'étude de l'itinéraire curriculaire et le profil d'un élève de troisième année économie et gestion.

    · Organisation du manuel scolaire et description du chapitre : Cette partie est consacrée à l'organisation du manuel scolaire de troisième année économie et gestion et du chapitre « Initiation aux graphes ».

    · Analyse praxéologique: Cette partie est consacrée à l'analyse praxéologique des activités du chapitre « Initiation aux graphes ».

    v Chapitre IV : Conclusions.

    Au terme de notre travail de recherche, nous tirons les principaux émergents spontanés de l'analyse praxéologique à partir des synthèses. Ces émergents concernent:

    · les effets de la transposition didactique,

    · le profil de l'élève de troisième année économie et gestion,

    · les blocs pratico- techniques,

    · les blocs technologico- théoriques

    Chapitre II :

    Cadre théorique

    Chapitre II : Cadre théorique

    II-1. Aperçu historique

    La théorie des graphes est née en 1736 avec la communication d'Euler dans laquelle il proposait une solution au célèbre problème des ponts de Königsberg.

    Euler proposa le problème suivant : deux îles (A et B sur la figure ci-dessous) sur la rivière Pregel à Königsberg étaient reliées entre elles ainsi qu'aux rivages à l'aide de sept ponts. La question est : lors d'une promenade, est-il possible de passer sur tous les ponts de la ville une et une seule fois?

    C

    B

    A

    D

    Euler introduisit deux nouveautés : d'abord il remarqua que ce problème peut être remplacé par celui consistant à tracer une figure géométrique sans lever le crayon et sans repasser plus d'une fois sur un même trait.

    D

    B

    C

    A

    En plus, cette façon de présenter ce qui semblait, à cette époque, comme un casse-tête, et qui l'aida à expliquer la preuve que ce problème n'a pas de solution inaugure, en fait, une nouvelle technique de modélisation de situation.

    Depuis cette date et jusqu'à la première moitié du dix neuvième siècle, on ne trouve pratiquement aucune trace de travaux faits par des mathématiciens sur ce type de sujet. En 1847, Kirchhoff (1824-1887) et un peu plus tard Cayley (1821-1895) développeront chacun de son côté la théorie des arbres. Möbius (1790-1868) présenta, dans l'un de ses cours en 1840, la conjecture des quatre couleurs qui affirme que quatre couleurs suffisent pour colorier n'importe quelle carte plane. Ce problème resta à l'état de conjecture jusqu'en 1976, année durant laquelle Appel et Haken présentèrent une preuve de ce théorème.

    C'est surtout au vingtième siècle que l'on peut observer une sorte d'engouement des mathématiciens envers la théorie des graphes, engouement dû en grande partie aux problèmes, de plus en plus complexes posés par l'économie, le commerce, l'industrie et surtout par les problèmes d'organisation et de logistique. C'est à König(1936) que revient l'honneur d'écrire le premier ouvrage consacré entièrement à la théorie des graphes.

    Claude BERGE (BERGE, 1967), dans son ouvrage « Théorie des graphes et ses applications » publié en 1958, donna à cette théorie une structure unifiée et abstraite rassemblant l'état des résultats épars des recherches jusqu'à cette date. Ce livre est encore, de nos jours, considéré comme une référence incontournable en matière de théorie des graphes. En 1959, l'informaticien néerlandais Edgser DIJKSTRA a proposé un algorithme qui permet de déterminer un plus court chemin entre deux sommets d'un graphe orienté et qui sert, entre autres, aux systèmes de navigation.

    Depuis, la théorie des graphes est devenue un domaine à part entière des mathématiques au même titre que l'algèbre, la géométrie et l'analyse.

    Nous nous proposons, dans la suite de présenter la théorie des graphes telle que présentée dans nos jours dans les publications destinées à la formation des enseignants du cycle secondaire.

    II-2. Présentation de la théorie des graphes

    Présenter le savoir savant dans un travail de recherche de mastère en didactique des mathématiques est quelque chose d'inhabituel. Car, le rapport institutionnel à l'objet « méthodologie de recherche sur la transposition didactique » nous assujettit à prendre le savoir savant comme « donné consensuel connu de tous» dans la communauté des mathématiciens et celle des enseignants de la discipline. Or, à l'exception du cours polycopié de Mr Faouzi BEN CHARRADA, enseignant au département Informatique de la Faculté des Sciences de Tunis, nous n'avons trouvé aucun autre cours complet ou manuscrit tunisien à qui on peut faire référence. Ce sont ces raisons qui nous ont motivées à échafauder une présentation du savoir savant curriculaire et qui doit, à notre sens, faire l'objet d'une unité de valeur dans les facultés des sciences et dans l'école normale en Tunisie. Nous avons, pour cela, tiré les définitions, propositions de différentes ressources (BERGE, 1967 ; SIGWARD, 2007). Le document (SIGWARD, 2007) mis en ligne nous a été d'un grand secours surtout en ce qui concerne les démonstrations, les exemples et les applications des propositions. Nous avons aussi tiré profit de certains cours mis en ligne sur la Toile, pour la finalisation de certaines démonstrations ainsi que tout ce qui concerne les formulations et la mise en application des deux algorithmes présentés. Les connaissances que nous allons présenter ne forment pas la somme des connaissances sur la théorie des graphes ; car cela aurait nécessité des centaines de pages. Il s'agit, plutôt, des connaissances ayant un lien direct avec les savoirs curriculaires, c'est à dire les savoirs du chapitre « Initiation aux graphes » de troisième année section économie et gestion. Ainsi, nous allons nous limiter aux objets du savoir suivants :

    · Définitions d'un graphe et d'un graphe non orienté. Représentation d'un graphe. Modélisation d'une situation par un graphe.

    · Quelques types de graphes : graphe planaire, multi graphe, graphe complet, graphe stable et graphe biparti.

    · Degré d'un sommet, degré d'un graphe. Lemme des poignées de mains et ses conséquences.

    · Graphe partiel et sous graphe. Liste et matrice d'adjacence.

    · Chaîne, chaîne simple, chaîne élémentaire et cycle. Graphe connexe. Graphe eulérien et théorème d'Euler.

    · Coloration des sommets d'un graphe. Nombre chromatique. Encadrement du nombre chromatique. Algorithme de Walsh et Powell. Arbres et forêts. Graphe pondéré. Algorithme de Moore-Djikstra.

    a) Définitions

    Définition d'un graphe

    Un graphe orienté fini est un couple G = (V, E) défini par :

    - l'ensemble fini V = {v1, v2, ..., vn} dont les éléments sont appelés sommets.

    - l'ensemble fini E = {e1, e2, ..., em} est un sous ensemble du produit cartésien. Les éléments de E sont appelés arcs.

    Un arc e de l'ensemble E est, donc, défini par un couple de sommets (vi,vj) appelés les extrémités de e. vi s'appelle extrémité initiale qu' on note I(e) et vj est l'extrémité finale de e, notée T(e) . On dit aussi que ces sommets sont adjacents, ou incidents avec l'arc e, ou encore que l'arc e est incident avec les sommets vi et vj. Un sommet qui n'est adjacent à aucun autre est dit isolé. L'arc (v,v) est appelé boucle. On appelle ordre d'un graphe le nombre de sommets de ce graphe.

    Représentation graphique d'un graphe

    Les graphes, objets de cette théorie, tiennent leur nom du fait qu'on peut les représenter par des dessins (étymologiquement : un graphique est un ensemble de lignes). A chaque sommet de G, on fait correspondre un point distinct du plan et on relie par une courbe simple orientée du sommet initial au sommet final les points correspondant aux extrémités de chaque arc.

    Dans ce graphe, on a :

    -L'ensemble V des sommets est :

    -L'ensemble E des arêtes est :

    Dans la représentation ci-contre, on pouvait remplacer chaque flèche par une courbe orientée de l'extrémité initiale vers l'extrémité finale.

    Exemple :

    A

    B

    C

    F

    D

    Définition de graphe non orienté

    Graphe non orienté

    Si le graphe G= (V,E) vérifie la propriété suivante :

    (x,y) ; (x,y)E (y,x)E

    alors le graphe est dit non orienté.

    Dans ce cas, le lien entre les sommets x et y est représenté par une courbe non orientée (afin de ne pas encombrer le graphe par deux flèches) et on l'appelle arête.

    Ainsi, les arcs (x,y) et (y,x) donnent l'arête x-y.

    Dans la suite, nous allons focaliser le travail sur les graphes non orientés qui sont les objets du programme de la troisième année économie et gestion. Ces graphes non orientés sont dits aussi simples car entre deux sommets il n'existe au maximum une arête. On présentera au paragraphe suivant des graphes non simples (dits multiples).

    b) Utilisation des graphes

    On utilise un graphe pour modéliser une situation dans laquelle on se propose d'étudier une relation entre des objets d'intérêt. Les deux questions à lesquelles on doit répondre sont : Que doit-on considérer comme sommets ? Quelles sont les arêtes ?

    Exemple de situation : Un examen comporte, outre les matières communes, six matières optionnelles : Français, Anglais, Espagnol, Mécanique, Dessin industriel et Informatique. Se présentent à cet examen un groupe de candidats ayant choisi les options F, A et M; un deuxième groupe, les options D et E; un troisième groupe, les options M, I et E; enfin, un dernier groupe, les options A et I. Chaque épreuve occupe une demie- journée et on ne peut pas programmer dans une même demie- journée, des épreuves communes à un même candidat. Quelle est la durée minimale pour organiser les examens de ces options ?

    Modélisation :

    Il est naturel de prendre comme sommets les matières optionnelles. Les arêtes, quant à elles, relient uniquement les matières choisies par un même groupe. Nous verrons au paragraphe 1-10 comment se résout ce problème. L'idéal est de disposer d'une stratégie sûre pour déterminer dans chaque problème quels sont les sommets et quelles sont les arêtes. Il est, cependant, certain, que le point de départ doit être l'analyse sémantique de la consigne qui devrait déboucher sur un verbe ou autre locution faisant le lien entre des objets. On pourrait, en première lecture penser que ce verbe (ou cette locution) indique les arêtes et que les objets en question sont les sommets. La fonctionnalité du choix des éléments constitutifs du graphe est l'élément déterminant quant à sa pertinence. Dans le tableau suivant on a consigné quelques exemples de situations modélisables par des graphes.

    Objet d'intérêt

    Lien

    existant

    complémentaire

    Personnes

    Amitié

    Pas d'amitié

    Personnes

    Se saluent

    Ne se saluent pas

    Personnes

    Passent le même examen

    Ne passent pas le même examen

    Régions

    Ont une frontière terrestre commune

    N'ont pas une frontière terrestre commune

    Pays

    Sont en guerre

    Ne sont pas en guerre

    On appelle graphe complémentaire le graphe ayant les mêmes sommets et qui correspond à la relation complémentaire (ou la négation de la relation).

    c) Quelques types de graphes

    1- Dans ce graphe, on a :

    -L'ensemble V des sommets est :

    -L'ensemble E des arêtes est :

    Ce graphe est planaire car deux arêtes quelconques ne se rencontrent pas.

    Graphes planaires : si on arrive à dessiner le graphe sans qu'aucune arête n'en coupe une autre (les arêtes ne sont pas forcément rectilignes), on dit que le graphe est planaire.

    A

    B

    C

    F

    D

    Les graphes planaires sont utiles, entre autres, pour l'ingénierie des circuits imprimés.

    2- Dans ce graphe, on a :

    -L'ensemble V des sommets est :

    -On a deux arêtes qui relient les sommets A et F.

    C'est un multi graphe.

    On parle d'ordre de multiplicité d'une arête. L'ordre de multiplicité de l'arête e= A-F est 2, on écrit : m(e)=2.

    Dans un graphe simple, toutes les arêtes sont d'ordre de multiplicité au plus égal à 1.

    Multi graphes : on peut imaginer des graphes avec une arête qui relie un sommet à lui-même (une boucle), ou plusieurs arêtes reliant les deux mêmes sommets. Dans ce cas, on parle de multi graphe.

    B

    A

    C

    F

    D

    3- Graphe complet : c'est un graphe dont chaque sommet est relié directement à tous les autres sommets.

    Dans ce graphe, on a :

    -L'ensemble V des sommets est :

    -Chaque arête est reliée directement à toutes les autres.

    B

    A

    C

    F

    D

    4- Graphe stable : C'est un graphe dont tous les sommets sont isolés. Autrement dit l'ensemble des arêtes est vide.

    4- Graphe biparti : C'est un graphe dont les sommets peuvent être divisés en deux ensembles X et Y, de sorte que toutes les arêtes du graphe relient un sommet dans X à un sommet dans Y.

    Dans ce graphe biparti, on a :

    -L'ensemble X est :

    - L'ensemble Y est :

    -L'ensemble E des arêtes est :

    B

    A

    C

    F

    D

    Les problèmes d'affectation des personnels aux postes de travail ou aux machines de production sont des exemples de situations modélisables par des graphes bipartis.

    d) Degré d'un sommet, degré d'un graphe

    Degré d'un sommet : Pour un graphe ou un multi graphe, on appelle degré du sommet v, et on note d(v), le nombre d' arêtes incidentes avec ce sommet. Une boucle sur un sommet est comptée deux fois. Dans un graphe simple, on peut aussi définir le degré d'un sommet comme étant le nombre de ses voisins (la taille de son voisinage).

    Degré d'un graphe : Le degré d'un graphe est le degré maximum de tous ses sommets. Dans l'exemple ci-dessus, le degré du graphe est 3.

    Dans ce graphe on a :

    Sommet

    Sommets adjacents

    Degré

    A

    B,C,F

    3

    B

    A,D

    2

    C

    A,D

    2

    D

    C,B

    2

    F

    A

    1

    H

     

    0

    B

    A

    C

    D

    H

    F

    Un graphe dont tous les sommets ont le même degré est dit régulier. Si le degré commun est k, alors on dit que le graphe est k- régulier.

    Propositions

    Proposition :

    Si l'ordre d'un graphe est supérieur ou égal à 2 alors il existe au moins deux sommets différents ayant le même degré.

    Preuve : Supposons que tous les sommets sont de degrés différents et posons n l'ordre du graphe. On a, moyennant ré indexation des sommets:

    Donc: le degré du sommet S1 est 0 alors que celui de Sn est n-1. En d'autres termes : le sommet S1 est isolé et le sommet Sn est relié à tous les autres sommets. Ce qui est absurde. Ainsi, il y a au moins :

    - deux personnes qui ont le même nombre d'amis.

    - deux personnes qui échangent les politesses avec le même nombre de personnes.

    - deux pays qui ont le même nombre de pays limitrophes.

    Lemme des poignées de mains :

    La somme des degrés des sommets d'un graphe est égale à deux fois le nombre d'arêtes.

    Conséquences :

    - Si le graphe G =(V,E) est r- régulier alors : r card(V)=2 card(E).

    Graphe 3-régulier.

    Graphe 2-régulier.

    Graphe 1-régulier.

    - En conséquence, si un graphe G=(V,E) est 2- régulier alors card(V)= card(E). La réciproque est fausse, car si card(V) = card(E) on ne peut pas conclure que le graphe est 2-régulier. Il peut être non régulier, tout simplement.

    - Dans un graphe simple, le nombre de sommets de degrés impairs est pair.

    e) Graphe partiel et sous- graphe

    Définitions

    G=(V,E)

    G'=(V,E')

    Soit G = (V, E) un graphe. Le graphe G' = (V, E') est un graphe partiel de G, si E' est inclus dans E. Autrement dit, on obtient G' en enlevant une ou plusieurs arêtes au graphe G.

    Pour un sous-ensemble de sommets A inclus dans V, le sous- graphe de G induit par A est le graphe G' = (A, E(A)) dont l'ensemble des sommets est A et l'ensemble des arêtes E(A) est formé de toutes les arêtes de G ayant leurs deux extrémités dans A. Autrement dit, on obtient G' en enlevant un ou plusieurs sommets au graphe G, ainsi que toutes les arêtes incidentes à ces sommets. On dit aussi que G' est engendré par A.

    G=(V,E)

    Sous- graphe de G

    Un graphe partiel d'un sous- graphe est un sous- graphe partiel de G.
    On appelle clique un sous- graphe complet de G.

    Si S est une partie de V. On dit que S est stable si le sous graphe engendré par S ne contient aucune arête.

    Un stable S est dit maximal si : S, SU n'est pas stable. Un stable maximal de cardinalité maximum est dit stable maximum.

    f) Listes et matrice d'adjacences

    Définitions

    On peut représenter un graphe en donnant pour chacun de ses sommets la liste des sommets auxquels il est adjacent. On les appelle listes d'adjacences. Exemple :

    Sommet

    Listes d'adjacences

    1

    3,4,5

    2

    3

    3

    1,2,4

    4

    1,3,5

    5

    1,4

    3

    2

    1

    5

    4

    En plus, on peut représenter un graphe par une matrice M=(mij) où mij appelée matrice d'adjacences. Dans cette matrice, les lignes et les colonnes représentent les sommets du graphe. Un 1 à ième ligne et jème colonne (mij =1) signifie que le sommet i est adjacent au sommet j. Voici la matrice d'adjacences d'un autre graphe:

    Graphe :

    S1 S2

    S3

    S4

    La matrice d'adjacence est :

    Elle est symétrique

    g) Chaîne, chaîne simple, chaîne élémentaire, cycle

    Soit G= (V, E) un graphe.

    On appelle chaîne toute suite finie de sommets S0, S1, ......,Sk tels que les arêtes S0-S1, S1-S2, ......, Sk-1-Sk soient des arêtes de G. Cette chaîne est notée c= [S0S1.........Sk].

    o La longueur de cette chaîne est le nombre de ses arêtes. Cette longueur est notée l(c).

    o Les sommets S0 et Sk sont appelés extrémité initiale et finale de la chaîne c. On dit que les sommets S0 et Sk sont reliés par la chaîne c.

    o Une chaîne est dite simple si toutes ses arêtes sont distinctes.

    o Une chaîne est dite élémentaire si tous ses sommets sont distincts.

    o Une chaîne est dite fermée si ses deux extrémités sont confondues.

    o Un cycle est une chaîne simple fermée.

    2

    1

    3

    6

    5

    4

    o La chaîne est élémentaire, donc simple. Elle est de longueur 4.

    o La chaîne est simple et non élémentaire.

    o La chaîne est un cycle.

    h) Graphe connexe

    Définition

    Un graphe est dit connexe si toute paire de sommets est reliée par une chaîne.

    La plus petite longueur des chaînes reliant deux sommets est appelée distance de ces deux sommets.

    Le diamètre d'un graphe G, noté , est la plus grande distance entre deux sommets quelconque de ce graphe.

    Exemple

    B

    Graphe G connexe, d(A,C)=3, =3.

    A

    C

    D

    E

    On peut montrer facilement que la relation R dans l'ensemble V des sommets :

    (S1 R S2) signifie (S1 et S2 sont relies par une chaîne)

    est une relation symétrique et transitive. L'ensemble des sommets reliés entre eux engendre un sous graphe qui s'appelle composante connexe. Ainsi, un graphe connexe est un graphe qui a une seule composante connexe.

    Un point d'articulation est un sommet dont la suppression augmente le nombre de composantes connexes. Un isthme est une arête dont la suppression augmente le nombre de composantes connexes. Dans le graphe connexe G ci-dessus, Le point B est une articulation et l'arête B-D est un isthme.

    i) Graphe eulérien

    Définitions

    On dit qu'un graphe est eulérien s'il est possible de trouver un cycle passant une et une seule fois par toutes les arêtes. Ce cycle est dit eulérien.

    On dit qu'un graphe est semi- eulérien s'il est possible de trouver une chaîne passant une et une seule fois par toutes les arêtes. Cette chaîne est dite eulérienne.

    Plus simplement, on peut dire qu'un graphe est eulérien (ou semi- eulérien) s'il est possible de dessiner le graphe sans lever le crayon (et sans passer deux fois sur le même trait).

    Théorème d'Euler:

    Un graphe connexe est eulérien si et seulement si tous ses sommets sont de degrés pairs.

    Un graphe est semi- eulérien si et seulement si tous ses sommets sont de degrés pairs ou bien il a uniquement deux de ses sommets de degrés impairs.

    Preuve de la première partie :

    La condition est nécessaire : en effet, si c est un cycle eulérien de G et S un sommet de E, à chaque fois qu'on arrive à S par une arête on en repart par une arête distincte de la première puisque c est un cycle. Donc S est paire.

    La condition est suffisante : en effet, Si S0 est un sommet de V, comme son degré est pair, on peut choisir une autre arête incidente à S0 et de deuxième extrémité S1 lequel est adjacent à un autre sommet S2 (puisque les sommets sont de degrés pairs) et ainsi de suite jusqu'à revenir au sommet S0. On obtient, ainsi, un cycle c=.

    Si ce cycle contient toutes les arêtes du graphe alors le graphe est eulérien. Sinon, il existe une arête n'appartenant pas au cycle précédent d'extrémité un des sommets Sk de ce cycle. On continue le procédé précédent jusqu'à revenir au sommet Sk pour obtenir un cycle c' ne contenant aucune des arêtes du cycle c. La concaténation des deux cycles c et c' donne un cycle c''. Si c'' contient toutes les arêtes du graphe, on a terminé, sinon on continue le processus jusqu'à épuisement de toutes les arêtes puisque le graphe est fini.

    S1

    S0

    Cycle c'

    Cycle c

    Sk

    A titre d'exemple, le graphe G (à gauche ci-dessous) est eulérien puisque tous les sommets sont de degrés pairs. Par contre, le graphe G' (à droite ci-dessous) n'est pas eulérien car on a au moins un sommet de degré impair.

    Graphe G' :

    Graphe G :

    La démonstration précédente est une technique pour déterminer un cycle eulérien s'il existe.

    De la même manière, on peut prouver la seconde partie du théorème.

    Le graphe G' ci-dessus est semi- eulérien car il a deux sommets de degrés impairs et il n'est pas difficile de déterminer dans ce graphe une chaîne eulérienne dont les extrémités sont ces deux sommets de degrés impairs.

    j) Coloration des sommets

    Définition de la coloration

    Soit G = (V, E) un graphe. Une coloration de ce graphe est une mise en couleur de tous ses sommets de sorte que deux sommets adjacents n'ont pas la même couleur.

    Comme le montre le graphe ci-dessous, un même graphe peut avoir plusieurs colorations.

    B

    V :vert , B :bleu , R :rouge

    V :vert , B :bleu

    B

    V

    R

    V

    V

    V

    V

    B

    B

    On peut accorder à chaque sommet une couleur distincte des autres, ce qui montre que la coloration d'un graphe est toujours possible. Il serait intéressant de pouvoir le faire avec le minimum de couleurs.

    Définition du nombre chromatique

    Le nombre chromatique d'un graphe G, noté ?(G), est le plus petit nombre de couleurs nécessaires à sa coloration. Un sous-ensemble S de V est un stable s'il ne comprend que des sommets non adjacents deux à deux. Une coloration avec k couleurs est donc une partition de l'ensemble des sommets en k stables.

    Exemples

    Si le graphe G est un cycle alors ?(G)=2 s'il est de longueur paire et ?(G)=3 sinon.

    1- Si G est stable d'ordre non nul alors ?(G)=1.

    2- Si G est biparti alors ?(G)=2.

    Encadrement du nombre chromatique

    Majoration

    ?(G) r + 1, où r est le plus grand degré de ses sommets.

    Preuve :

    Soit un graphe et r le degré maximum de ses sommets. Donnons-nous une palette de (r + 1) couleurs. Pour chaque sommet du graphe on peut tenir le raisonnement suivant : ce sommet est adjacent à r sommets au plus, et le nombre de couleurs déjà utilisées pour colorer ces sommets est donc inférieur ou égal à r. Il reste donc au moins une couleur non utilisée dans la palette, avec laquelle nous pouvons colorer notre sommet.

    Minoration

    Le nombre chromatique d'un graphe est supérieur ou égal à celui de chacun de ses sous- graphes.

    Preuve :Ce résultat découle de la définition même du nombre chromatique. L'algorithme suivant est couramment utilisé pour obtenir une assez bonne coloration d'un graphe, c'est-à-dire une coloration n'utilisant pas un trop grand nombre de couleurs. Cependant il n'assure pas que le nombre de couleurs utilisé soit égal au nombre chromatique du graphe.

    Algorithme de coloration de Welsh et Powell

    Etape 1
    Classer les sommets du graphe dans l'ordre décroissant de leur degré, et attribuer à chacun des sommets son numéro d'ordre dans la liste obtenue.
    Etape 2
    En parcourant la liste dans l'ordre, attribuer une couleur non encore utilisée au premier sommet non encore coloré, et attribuer cette même couleur à chaque sommet non encore coloré et non adjacent à un sommet de cette couleur.
    Etape 3
    S'il reste des sommets non colorés dans le graphe, revenir à l'étape 2. Sinon, la coloration est terminée.

    La coloration d'un graphe est une technique efficace pour résoudre des problèmes d'incompatibilité tels que : deux personnes qui ne doivent pas figurer dans la même équipe, deux matières ne doivent pas être programmées à la même tranche de temps.

    Exemple

    Un formateur d'un groupe de sept étudiants A, B, C, D, E, F et H en mastère de didactique de mathématiques se propose constituer le minimum de groupes de travail sur des sujets de transposition didactique.

    Or, il s'avère que :

    - L'étudiant A refuse de collaborer avec les étudiants B et C.

    - L'étudiant B refuse de collaborer avec les étudiants A, C, D et E.

    - L'étudiant C refuse de collaborer avec les étudiants A, D, F et B.

    - L'étudiant D refuse de collaborer avec les étudiants C, B, F et H.

    - L'étudiant E refuse de collaborer avec les étudiants B, F et H.

    - L'étudiant F refuse de collaborer avec les étudiants D, C et H.

    - L'étudiant H refuse de collaborer avec les étudiants D, F et E.

    Comment doit procéder ce formateur pour résoudre son problème ?

    D'abord, on peut représenter cette situation par le graphe G= (V,E) où :

    - V =

    - La liste d'adjacence :

    - A : B, C

    - B : A, C, D, E

    - C : A, D, F, B

    - D : C, B, F, H

    - E : B, F, H

    - F : D, C, H

    - H : D, F, E

    E

    B

    D

    H

    A

    C

    F

    En utilisant l'algorithme de Walsh et Powell, on obtient le tableau suivant :

    Sommet

    A

    B

    C

    D

    E

    F

    H

    Degré

    2

    4

    4

    4

    3

    4

    3

    Ordre

    7

    1

    2

    3

    5

    4

    6

    Couleur

    C3

    C1

    C2

    C3

    C2

    C1

    C4

    Si nous procédons à un autre classement :

    Sommet

    A

    B

    C

    D

    E

    F

    H

    Degré

    2

    4

    4

    4

    3

    4

    3

    Ordre

    7

    2

    3

    1

    5

    4

    6

    Couleur

    C1

    C2

    C3

    C1

    C1

    C2

    C3

    Ainsi, le nombre de couleur des sommets de ce graphe est 3. Le nombre chromatique étant supérieur ou égal à celui de ses sous graphes complets, on peut en déduire que ce nombre est égal à 3. Le formateur peut, en toute quiétude annoncer les groupes suivants :

    o Groupe1 : A, D, E

    o Groupe2 : B, F

    o Groupe3 : C, H

    Cet exemple montre que la procédure donnée l'algorithme de Welsh et Powell dépend du classement choisis pour les sommets de même ordre et donne parfois un nombre de couleurs supérieur au nombre chromatique. Remarquons qu'on pouvait trouver directement le nombre chromatique par la recherche du minimum de stables. On a trois stables: , et .

    Exemple intéressant

    La coloration du graphe suivant par l'algorithme de Welsh et Powell ne donne jamais le nombre chromatique.

    En effet, l'algorithme de Welsh et Powell donne toujours 3 couleurs alors que le nombre chromatique est 2.

    k) Arbres et forêts - Algorithme de plus court chemin

    Un arbre est un graphe simple connexe et qui ne contient aucun cycle. Une forêt est un graphe simple dont les composantes connexes sont des arbres.

    Un arbre :

    Une forêt :

    Proposition :

    · Si G=(V,E) est un arbre alors :

    · Toute arête d'un arbre est un isthme.

    · Si Card(V)=n alors Card(E)=n-1.

    · Si on ajoute une arête à G alors on obtient un graphe G' qui ne contient qu'un seul cycle.

    · Le nombre chromatique de G est égal à 2.

    · G contient au moins deux sommets d'ordre 1 (on dit pendants).

    Conséquence :

    Si G=(V,E) est une forêt qui contient p composantes connexes alors : Card(E)= Card(V)-p.

    Graphe pondéré (ou valué) :

    Un graphe G= (V,E) est dit pondéré s'il est muni d'une application :

    (appelé poids de l'arc )

    Si G' est un sous graphe de G alors :est appelé poids de G'.

    La longueur d'un chemin C est la somme des poids des arêtes qui le constituent. On le note l(C).

    Exemple

    L'application p est définie par :

    p(B-C)=2; p(D-C)=-1;

    p(A-D)=4; p(H-F)=1;

    p(H-K)=3; p(K-F)=5.

    l(A-D-C-B)=4-1+2=5.

    B A

    2

    C F

    -1 4 1

    5 H

    D 3

    K

    On peut observer :

    · Qu'il existe un chemin entre le sommet A et chacun des sommets : B, C et D.

    · Qu'il n'existe pas de chemin entre le sommet A et les sommets : F, H et K.

    · Le plus court chemin entre :

    - Les sommets F et K est : F-H-K. Il est de longueur 4

    - Les sommets A et C n'existe pas. Car, on peut suivre le chemin A-D-C qui est de longueur 3, ou bien A-D-C-D-C qui est de longueur 1, etc.

    Dans la suite, on va supposer que tous les poids sont positifs ou nuls.

    Proposition

    Tout sous chemin d'un plus court chemin est un plus court chemin.

    Preuve : En effet, Supposons que : S1-S2-.........-Sk-......Sp-......-Sm est le plus court chemin entre les sommets S1 et Sm. avec k<p<m.

    S1 S2 S3 Sk

    Sp Sm

    Alors le sous- chemin entre les sommets Sk et Sp est le plus court ; car, sinon, on aurait un autre chemin plus court entre S1 et Sm utilisant un autre détour.

    L'algorithme suivant permet de déterminer le plus court chemin (s'il existe) entre un sommet s choisi et chacun des autres sommets d'un graphe G=(V,E). Le résultat est une arborescence.

    Algorithme de Moore- Dijkstra

    Initialisation :

    Itérations : Tant que faire :

    On détermine les sommets tels que l'arc qui relie soit un élément de E. On prendra : .

    On garde l'arête qui a permis d'avoir ce minimum. On choisit un nouveau sommet tel que et on posera : .

    Nous allons illustrer le mécanisme de cet algorithme à l'aide d'un exemple. Remarquons que l'idée centrale de cet algorithme réside dans le fait que le plus court chemin entre deux sommets est la concaténation des plus courts chemins intermédiaires.

    Exemple :

    Considérons le graphe pondéré suivant :

    A 4 B

    2 4

    S0 1 3 7 C

    4

    1

    5 D

    F

    On se propose de déterminer, à l'aide de cet algorithme, les plus courts chemins du sommet S à tous les autres sommets.

    S0

    A

    B

    C

    D

    F

    xp

    S

    0

    2, S0

    2, F

    2

    4, F

    4, F

    4

    8, B

    8

    6, F

    6, F

    6, F

    6, F

    6

    1, S0

    1

    S0

    F

    A

    B

    C

    D

    S0

    S0,F

    S0,F,A

    S0,F,A,B

    S0,F,A,B,C

    S0,F,A,B,C,D

    Ainsi, le plus court chemin de S0 au sommet :

    ü A est de longueur 2

    ü B est de longueur 4

    ü C est de longueur 8 ; il s'agit du chemin : S0-F-B-C.

    ü D est de longueur 6

    ü F est de longueur 1

    L'arborescence qui permet de suivre ces chemins est :

    A 4 B

    2 4

    S0 1 3 7 C

    4

    1

    5 D

    F

    l) Graphes isomorphes

    Considérons le graphe G= (V,E) défini par : V= et l'ensemble des arêtes E= . On peut présenter ce graphe de plusieurs manières. Par exemple :

    D

    F

    B

    A

    F

    A

    D

    C

    B

    C

    Ces deux graphes représentent la même situation. On dit qu'ils sont isomorphes.

    En ré -indexant1(*) la représentation graphique donnée à droite on obtient deux graphes qui correspondent à une même situation (avec des noms de sommets différents) et sont donc isomorphes.

    P

    S

    T

    R

    Q

    A

    D

    B

    C

    F

    D'une manière générale, on dit que deux graphes G=(V,E) et G'=(V',E') sont isomorphes s'il existe deux bijections : et de sorte que si alors et .

    Ainsi, si deux graphes sont isomorphes alors :

    · Ils ont le même nombre de sommets.

    · Ils ont le même nombre d'arêtes.

    · Ils ont même nombre de sommets de degré donné.

    · Ils ont le même nombre de composantes connexes.

    · Ils ont le même nombre de sous graphes complets d'ordre donné.

    · Si l'un est eulérien l'autre l'est aussi.

    · Etc.

    En conséquence, il est souvent plus aisé de montrer que deux graphes ne sont pas isomorphes que de prouver qu'ils le sont.

    Exemples :

    o Les deux graphes suivants ne sont pas isomorphes car ils n'ont pas le même nombre de sommets.

    o Les deux graphes suivants ont le même nombre de sommets et le même nombre d'arêtes. Ils ne sont pas isomorphes pour les raisons suivantes (une suffit !) :

    - L'un (celui de gauche) a un sommet de degré 3 et l'autre n'en a pas.

    - L'un un sous graphe complet d'ordre 3 et l'autre n'en a pas.

    - L'un est semi- eulérien non eulérien et l'autre est eulérien.

    m) Comparaison des terminologies sur les graphes orientés et les graphes non orientés

    Les graphes orientés présentent certaines particularités que les graphes non orientés n'ont pas. Par exemple, si l'arc (A,B) peut relier le sommet A au sommet B on ne peut pas affirmer autant sur le lien de B vers A comme c'est le cas des graphes non orientés. Cette particularité doit se traduire dans la terminologie afin de pouvoir situer le discours. On sait déjà qu'au terme arc des graphes orientés correspond le terme arête dans les graphes non orientés. Dans le tableau suivant on a consigné les correspondances terminologiques entre le concept orienté et le concept non orienté.

    Concept non orienté

    Concept orienté

    Arête

    arc

    Chaîne

    Chemin

    cycle

    Circuit

    Connexité

    Forte connexité2(*)

    A signaler que la plupart des propositions présentées sur les graphes non orientés sont applicables aux graphes orientés, notamment les deux algorithmes de coloration et de Moore- Dijkstra.

    II-3. Cadre théorique didactique

    Notre travail de recherche se situe dans le cadre de la Théorie Anthropologique du Didactique (TAD) développée par YVES CHEVALLARD à partir des années 1980. Nous avons puisé la quasi- totalité de nos ressources concernant les concepts clé de cette théorie à partir de ses articles qui figurent dans la partie bibliographique (CHEVALLARD, 1991, 1994, 1998, 2002, 2007). Cette théorie présente un certain nombre de postulats concernant l'activité humaine : rapports personnels, rapports institutionnels, les organisations praxéologiques (ponctuelles, locales et régionales) ainsi que le destin de chaque objet et notamment l'objet du savoir dans l'écosystème des connaissances. Nous allons présenter, dans cette partie de notre recherche, les principaux concepts de la Théorie Anthropologique du Didactique qui sont en rapport direct avec les « objets » du savoir manipulés ou même évoqués dans ce mémoire, à savoir l'analyse praxéologique des activité du chapitre « Initiation aux graphes » de la troisième année économie et gestion.

    II-3.1. Transposition didactique

    La notion de transposition didactique a fait son entrée dans le champ de la didactique au début des années 1980. Elle était le premier émergent d'un programme épistémologique qui se donne l'activité mathématique comme principal objet de recherche. CHEVALLARD a montré que le savoir à enseigner ne se réduit pas à une forme dégénérée du savoir savant. A propos de la définition de la transposition didactique, CHEVALLARD (1991) écrit : « Tout projet social d'enseignement et d'apprentissage se constitue didactiquement avec l'identification et la désignation de contenus de savoirs comme contenus à enseigner. [....] Un contenu de savoir ayant été désigné comme savoir à enseigner subit dès lors un ensemble de transformations adaptatives qui vont le rendre apte à prendre place parmi les objets d'enseignement. Le « travail » qui d'un objet de savoir à enseigner fait un objet d'enseignement est appelé transposition didactique. ».

    Nous distinguons, dans le processus de transposition didactique, au moins trois types de savoirs : le savoir savant, le savoir à enseigner et le savoir enseigné.

    · Le savoir savant est celui de la communauté scientifique. Ce savoir constitue la référence suprême du savoir à enseigner qui y trouve ses raisons d'être et sa légitimité.

    · Le savoir à enseigner est celui qu'on trouve consigné dans le programme officiel et les documents d'accompagnement officiels. Ce savoir est issu des décisions de la noosphère (inspecteurs, conseillers, intervenants officiels, groupes de pressions politiques, etc.).

    · Le savoir enseigné est, comme son nom l'indique, le savoir enseigné par les professeurs aux élèves.

    Le passage du savoir savant au savoir à enseigner suit deux transformations. La première, qu'on qualifie de transposition externe, concerne le passage du savoir savant au savoir à enseigner. Le résultat de cette première transformation est concrétisé par les programmes officiels, les manuels officiels et les documents d'accompagnement.

    La seconde transformation, appelée transposition interne, et qui est l'oeuvre de l'enseignant, est une sorte de scénarisation du savoir à enseigner et qui devient, par l'acte, un savoir « effectivement » enseigné. Cette transposition interne est conditionnée, entre autres, par :

    ü La connaissance de la part de l'enseignant de l'objet du savoir.

    ü Les traditions d'enseignement.

    ü Les exigences du programme officiel,

    ü La vision propre de l'enseignant quant au profil de l'élève et les manières qui vont lui permettre d'assimiler les connaissances mais aussi de sa représentation du métier de l'enseignant.

    Savoir Savant

    Savoir à enseigner

    Savoir enseigné

    Nous résumons par le schéma suivant :

    Transposition externe

    Transposition interne

    La transposition didactique met en relief l'asymétrie des rôles de l'enseignant et de l'enseigné par rapport à l'échafaudage d'un savoir en classe. CHEVALLARD (1999) désigne ces rôles par le terme grec topos qui signifie lieu. Cet échafaudage, pour un savoir en construction, s'appuie sur un travail coopératif qui prend une forme de jeu de rôles entre les élèves et l'enseignant chacun effectuant un geste afin que toute la construction soit accomplie.

    Afin de réaliser les séquences d'enseignement- apprentissage sur une unité d'apprentissage telle que le chapitre « Initiation aux graphes », l'enseignant doit être en mesure de répondre à deux questionnements :

    Le premier concerne l'organisation mathématique (ou organisation praxéologique ponctuelle) que l'on détaillera dans le paragraphe suivant. Il s'agit, en fait, de répondre aux questions : Quels types de graphes présenter ? Quels théorèmes faut-il démontrer ? Quelles sont les propriétés à admettre ? Quelles sont les techniques à institutionnaliser ? Sous quelles formes présenter les algorithmes ?

    Le second questionnement, qui concerne l'organisation didactique (OD), met l'accent sur la manière de réaliser ces organisations mathématiques : Comment organiser les séquences d'enseignement? Quels sont les topos des élèves ? Quel est le topos de l'enseignant ? Comment élaborer les techniques ? Comment évaluer l'efficacité des techniques? Quels types de situations que l'élève doit traiter pour réaliser les objectifs du programme ?

    Dans le Théorie Anthropologique du Didactique on dénombre six types de situations appelées moments : le premier moment correspond au moment de la première rencontre avec le type de tâche , le deuxième moment est celui de l'exploration de ce type de tâche et l'émergence d'une technique permettant d'accomplir ce type de tâche , le troisième moment est le moment de construction du bloc technologico-théorique  , le quatrième moment est celui de l'institutionnalisation de l'organisation mathématique, le cinquième moment concerne le travail de cette organisation mathématique  et le sixième moment est le moment de l'évaluation.

    II-3.2. Notions fondamentales 

    Objet, Rapports personnels

    Objet :

    Est considéré comme objet « toute entité, matérielle ou immatérielle, qui existe pour au moins un individu » (CHEVALLARD, 1999). Le terme objet en TAD est à rapprocher au terme « élément » dans la théorie des ensembles. Ainsi, le nombre est un objet ; mais aussi : , 5 et le signe de la fraction sont des objets. De même le nombre 2 et le signe da racine carrée ( ) qui composent le nombre sont des objets. La feuille sur laquelle est écrit le nombre  , la personne qui l'a écrite et celle qui la lit ou la copie sont des objets.

    Rapport personnel et univers cognitif :

    Etant donnés un individu x (identifié par son empreinte) et un objet o, on désigne par rapport personnel de x à l'objet o « le système, noté R(x,o), de toutes les interactions que peut avoir x avec l'objet o » (CHEVALLARD, 1999). Si une interaction entre x et o a lieu, on a R(x,o) et on considère alors que l'objet o existe pour l'individu x ou que o appartient à l'univers cognitif de x. De nos jours, le téléphone portable appartient à l'univers cognitif de pratiquement tous les écoliers. En revanche, la chanson « Ne me quittes pas » de Jacques Brel a peu de chances d'appartenir à l'univers cognitif de ces mêmes écoliers.

    L'univers cognitif de x est l'ensemble : .

    Par exemple, l'univers cognitif d'un élève comprend : ses parents, ses amis, ses relations scolaires, les objets qu'il utilise (brosse à dents, mp5, etc.), ses hobbies, ses idoles, ses plaisirs, ses souffrances, etc.

    Personne et individu 

    Une personne X est, par définition, le couple formé par un individu et l'ensemble de ses rapports personnels aux objets qu'il a formés à un moment donné de l'histoire de cet individu.

    L'individu est l'invariant (reconnaissable par son empreinte) alors que ses rapports avec les objets changent d'un instant à un autre. Le lien entre « individu » et « personne » est comparable au lien entre un acteur (par exemple Jacques DUFILHO) et tous les rôles qu'il a eu durant sa carrière d'acteur.

    Institution, rapports institutionnels, assujettissements 

    Le rapport R(x,o) évolue selon les occasions qui permettent à l'individu x de manipuler ou d'évoquer l'objet o. A titre d'exemple, le rapport d'un écolier x à l'objet géométrique « triangle » peut varier comme suit :

    · En classe préparatoire (5 ans): forme reconnue (en fait, un triangle plein) par distinction des autres formes (carrées, cercles, etc.).

    · En sixième (12 ans): figure géométrique qu'il peut construire et qui a : trois sommets, trois côtés, trois angles, des médianes, des hauteurs, des médiatrices, des bissectrices, etc.

    Pour bien comprendre l'évolution de ces R(x,o) et donc des univers cognitifs, CHEVALLARD a introduit la notion d'institution I qui est définie comme « un dispositif social total, qui peut n'avoir qu'une extension réduite dans l'espace social (il existe des micro institutions ), mais qui permet - et impose- à ses sujets, c'est-à-dire aux personnes qui viennent y occuper les différentes positions p offertes dans I, la mise en jeu de faire et de penser propres » (BOSCH et CHEVALLARD, 1999). Ainsi, la classe préparatoire et la classe de sixième sont deux institutions qui impose, chacune, à tous les individus qui occupent la position p= « élève » sa façon propre d'appréhender l'objet o= »triangle ». Peuvent être des institutions : une école, une classe, un niveau, une section, une filière, un élève, un enseignant, une famille, etc.

    Dans une institution comme l'école I, les individus occupent des positions : élève, enseignant, parent, conseiller d'orientation, directeur, surveillant, etc. Chacun, dans la position p qu'il occupe a un rapport considéré par l'institution I comme « idéal » à tel objet o; ce rapport est dit institutionnel et est noté (p,o). L'écrivain Paul GUTH rapporte dans son livre « Lettres ouvertes aux futurs illettrés » l'histoire suivante qui se passait en France: « Un préfet négociait la reddition d'un gangster. Barricadé chez lui, le truand pointait son fusil sur les forces de l'ordre. Le préfet, qui, quelques années auparavant, avait publié un manuel de savoir vivre, crut bon, en vertu des registres de langue, d'employer dans un mégaphone, un vocabulaire de truand : « Ne fais pas le con ! ». Le ministre de l'intérieur estima que ce registre de langue ne convenait pas au représentant du président de la République. Il limogea le grossier. ».

    Est considéré un bon sujet dans l'institution I, tout individu x en position p qui répond à l'exigence : R(x,o) est conforme à (p,o). Dans ce cas, le sujet est considéré assujetti à l'institution I. CHEVALLARD (1998) note que  « le rapport R(x,o) n'est jamais parfaitement conforme à un tel rapport institutionnel (p,o) » du fait que le rapport personnel R(x,o) est la résultante de tous les rapports institutionnels : (p1,o), (p2,o),...., (pn,o).

    II-3.3. Organisation praxéologique 

    Parti pris épistémologique 

    La Théorie Anthropologique du Didactique postule que l'activité mathématique se situe dans l'ensemble des activités humaines, telles que : préparer une salade de fruits de mer, tailler un arbre, préparer une leçon, casser une noix, etc.  CHEVALLARD (1998) dit en substance que « toute activité humaine régulièrement accomplie est subsumée à un modèle unique que résume le mot praxéologie ».

    La notion de praxéologie ponctuelle 

    a) Tâche, type de tâche et genre de tâche: Toute activité humaine peut être décomposée en un certain nombre de tâches. Ainsi, l'activité qui consiste à calculer le PGCD des deux entiers 180 et 240 peut être décomposée comme suit :

    t1= Décomposer 18 en éléments premiers

    t2= Décomposer 24 en éléments premiers

    t3= Calcul du PGCD des deux entiers 18 et 24

    t4= Déduire PGCD des deux entiers 180 et 240

    Une tâche s'exprime par un verbe et suppose un objet relativement précis. Par exemple : « Apporter le stylo rouge qui est dans mon cartable » est une tâche t. Celle-ci appartient au type de tâche T=  « Apporter un stylo rouge ». « Apporter » est le genre de tâche correspondant.

    b) Technique : Etant donné un type de tâche T, la manière de réaliser ce type de tâche s'appelle technique et se note par la lettre grecque . Le bloc [T/ ] s'appelle bloc pratico- technique qu'on désigne habituellement par : SAVOIR-FAIRE. Une technique peut réussir sur un certain nombre de tâches du type T et échouer sur d'autres du même type. La portée d'une technique relativement à un type de tâche T est l'ensemble des tâches du type T sur lesquelles la technique aboutit. Par exemple, considérons la technique = « la méthode du discriminant pour la résolution des équations du second degré ». Cette technique réussit lorsqu'il s'agit de résoudre l'équation de second degré tel que : 3x²+5x-2=0 dans et échoue lorsqu'il s'agit de la résoudre dans  , étant donné que 3 est un diviseur de 0 dans .

    c) Technologie : C'est « un discours rationnel (logos) sur la technique -Teckné-  » (CHEVALLARD, 1998). On la note par la lettre grecque . Une technologie a trois fonctions : Justifier rationnellement une technique, rendre celle-ci intelligible et produire des techniques. Dans le cas où, dans une institution I, il n'existe qu'une seule technique canonique reconnue et utilisée et donc n'appelle pas à des justifications alors la technique en question prend le statut « auto technologique ».

    d) Théorie : Il s'agit de la technologie de la technologie. En d'autres termes une théorie, qu'on nomme par la lettre grecque majuscule , est un discours servant à justifier la technologie . Le bloc du savoir [ ] est appelé bloc technologico- théorique. Le bloc [T, , ,] s'appelle organisation praxéologique ponctuelle ou praxéologie ponctuelle.

    Tâche routinière, tâche problématique, routinisation et naturalisation 

    Une tâche est dite routinière si l'on dispose d'une technique permettant de l'accomplir. Par exemple : si l'on veut réaliser la tâche t= « Résoudre, dans , l'équation 2x²-3x =0 » on dispose d'une technique :

    Ø On factorise l'expression 2x²-3x. 2x²-3x= x(2x-3).

    Ø On remplace l'équation donnée par : x(2x-3)=0.

    Ø On a : x=0 ou 2x-3=0.

    Ø Donc : x=0 ou x= .

    Cette technique permet d'accomplir les tâches du type T=  «Résoudre une équation de la forme ax²+bx=0 avec ab 0 ». Toutes les tâches de ce type deviennent routinières à partir du moment où la technique que nous avons décrite est maitrisée. Le qualificatif « routinière » se rapporte plus souvent aux types de tâches plutôt que les tâches qui lui appartiennent comme l'atteste l'exemple précédent. Une tâche qui n'est pas routinière est dite problématique. Pour certaines tâches d'un type particulier, on observe une absence de techniques, tel que le cas de certains casse-têtes. On parle alors de situation de pénurie praxéologique (CHEVALLARD, 1998). Selon CHEVALLARD (1994), la routinisation d'une tâche d'un type de tâche donné s'accomplit lorsque l'on dispose d'une technique ayant fait ses preuves et bien maitrisée comme celle que nous avons présentée ci-dessus. L'étape qui succède à la routinisation est celle dans laquelle l'activité se fait naturellement (comme respirer ou tracer une ligne à un certain niveau scolaire) à tel point qu'elle cesse d'être considérée comme une tâche. Au terme de cette étape, la tâche est dite naturalisée.

    Praxéologie locale, praxéologie régionale 

    Lorsque des praxéologies ponctuelles s'agrègent autour d'une technologie , on obtient une organisation praxéologique locale.

    Praxéologie locale autour de la technologie et la théorie

    [ ]

    [

    [ ]

    On évoque une organisation praxéologique locale pour mettre en avant la technologie . En d'autres termes, on fait référence, dans les organisations praxéologiques, aux mêmes définitions, aux mêmes théorèmes et aux mêmes procédés qui justifient les techniques utilisées. A leur tour, les praxéologies régionales peuvent s'agréger autour d'une théorie pour former une praxéologie régionale, et ainsi de suite...

    Organisation praxéologique régionale autour de la théorie

    Praxéologie locale autour de et la théorie

    Praxéologie locale autour de et la théorie

    Praxéologie locale autour de et la théorie

    Nous allons étudier, dans notre travail de recherche, et surtout dans la partie consacrée à l'analyse praxéologique, les organisations locales autour des technologies : « Définition et représentation d'un graphe », =«Lemme des poignées de mains », .......... , =  « Algorithme de Moore-Djikstra » de la théorie des graphes et qui constituent l'ensemble des technologies abordées au chapitre « Initiation aux graphes » en troisième année économie et gestion.

    Ostensifs, non ostensifs 

    La question de la nature d'un objet o dans une institution I se pose dés lors que cet objet o se manifeste dans I, c'est-à-dire est en rapport avec un individu x qui a une position p dans l'institution I. Ainsi, la nature de l'objet mathématique o=  « Produit de deux matrices » change assez naturellement de l'institution I1 =« Classe de troisième année économie et gestion » à l'institution I2 = « Deuxième année DEUG MP ». Dans la première institution cet objet correspond à un ensemble de gestes alors que dans la seconde institution cet objet est définie par une formule de sommation à trois indices. C'est la raison pour laquelle les questionnements autour de la nature des objets composant une organisation praxéologique (Technique, Technologie et Théorie) a été soulevée assez naturellement au cours du développement de la Théorie Anthropologique du Didactique. CHEVALLARD (1994) soulevaient les questions : « De quoi est faite une technique donnée ? De quel « ingrédients se composent-elles ? Et encore en quoi consiste « la mise en ouvre d'une technique ? ». Ce questionnement a amené BOCSH et CHEVALLARD (1999) à répondre par la dichotomie fondamentale : objets ostensifs et objets non ostensifs.

    a) Objets ostensifs : « Nous parlons d'objet ostensif -du latin ostendere, « montrer, présenter avec insistance »- pour nous référer à tout objet ayant une nature sensible, une certaine matérialité, et qui, de ce fait, acquiert pour le sujet humain une réalité perceptible ». (BOSCH et CHEVALLARD, 1999).

    b) Objets non ostensifs : « Les objets non ostensifs sont tous ces « objets » qui, comme les idées, les intuitions ou les concepts, existent institutionnellement- au sens où on leur attribue une existence- sans pourtant être vus, dits, entendus, perçus ou montrés par eux-mêmes : ils ne peuvent être qu'évoqués ou invoqués par la manipulation adéquate de certains objets ostensifs associés » (BOSCH et CHEVALLARD, 1999).

    c) Registres ostensifs : Dans le cadre général de l'activité humaine, les ostensifs peuvent être des matériaux (règle, compas, stylo), des gestes, des mots, des graphismes ou des écritures.

    BOSCH et CHEVALLARD (1999) notent que les ostensifs se distinguent par les substances dans lesquelles ils se découpent. Selon ces substances, ils peuvent appartenir à l'un des registres suivants : registre de la gestualité, registre de l'oralité, registre de la trace ou le registre de la matérialité quelconque. Dans le tableau ci-dessous, on a consigné les principaux ostensifs qui intéressent notre travail de recherche, leurs natures, les registres auxquels ils appartiennent et des exemples permettant de les circonscrire.

    Ostensif

    Nature

    Registre

    Exemples

    Geste

    Ostensif gestuel

    La gestualité

    Gestes déictiques, gestes visuels, autres gestes : de la tête, des bras, des épaules, etc.

    Mot, discours

    Ostensif discursif

    L'oralité

    « Commencer par le sommet de degré impair »

    Schéma

    Dessin

    Graphisme

    Ostensif graphique

    trace

    Un triangle dessiné

    Un tableau, le graphe d'une fonction, un dessin, etc.

    Ecriture Formalisme

    Ostensif scriptural

    Un texte, une expression mathématique, etc.

    Autres ostensifs

    N'appartenant à aucun des registres précédents

    Matérialité quelconque

    Epingler une feuille, colorier, plier un papier.

    Tableau 1

    Il est à signaler que d'autres ostensifs sont importants mais qui ont une utilisation assez limitée dans les institutions scolaires non spécialisées. Il s'agit des ostensifs tactiles, olfactifs et gustatifs qui sont les « ingrédients » principaux pour les institutions dont les sujets sont des malvoyants et les spécialistes en arts culinaires. Nous proposons de donner une place entière à un nouveau registre ostensif qui englobe les trois registres ostensifs (olfactif, tactile et gustatif) et que appellerons: registre Kinesthésique3(*).

    d) Articulation entre ostensifs, dialectique entre ostensifs et non ostensifs :

    L'exemple que nous allons présenter dans la suite (paragraphe f) illustre un certain nombre de principes concernant les natures des éléments constitutifs d'une organisation praxéologique.

    § La technique, la technologie et la théorie d'un type de tâche donné mettent en route un complexe d'objets, les uns ostensifs, les autres non ostensifs.

    § Les ostensifs se distinguent des non ostensifs par le fait qu'ils sont manipulables alors que les non ostensifs -qui sont des idées, des intuitions, des concepts- ne le sont pas.

    § Les ostensifs s'articulent autour des non ostensifs qui leur donnent cohérence et consistance. Il y a une dialectique entre ostensifs et non ostensifs: les uns ne peuvent pas s'activer sans les autres.

    e) Valence sémiotique et valence instrumentale des ostensifs:

    En théorie Anthropologique du Didactique, les objets ostensifs ne se réduisent pas uniquement à des signes qui évoquent des notions. Ils ont, en plus le statut d'instruments qui permettent de réaliser des tâches. D'après BOCH et CHEVALLARD (1999), ces deux dimensions des ostensifs peuvent être décrites en termes de valence sémiotique et de valence instrumentale. La valence sémiotique concerne le potentiel d'un ostensif à évoquer des non ostensifs. Par exemple, le signe « ln » permet d'évoquer la fonction logarithme népérien, le PH en chimie, l'échelle logarithmique, l'isomorphisme ( La valence instrumentale désigne le potentiel de l'ostensif à s'engager dans un ensemble de techniques. L'ostensif « ln » peut être l'instrument pour réaliser une tâche du type : trouver le plus petit entier naturel n tel que , où ( est une suite contractante. Pour illustrer les différents concepts rencontrés, nous allons analyser l'organisation mathématique d'un exemple de tâche relative à type particulier d'équation du premier degré à une inconnue.

    f) Exemple :

    Nous allons nous placer dans le cadre de l'enseignement secondaire (niveau : première année) et nous nous proposons d'analyser en termes de dichotomie fondamentale (ostensif, non ostensifs) de l'organisation praxéologique : [t, suivante :

    Ø Tâche t est :

    « Résoudre, dans , l'équation  ». Cette tâche apparient au type de tâche T=« Résoudre, dans , l'équation a  ».

    Ø La technique est :

    ou

    Ø La technologie est :

    -Règle d'équivalence entre deux équations : Si on ajoute un même réel ou on multiplie par un même réel les deux membres d'une équation alors on obtient une équation qui lui est équivalente (c'est-à-dire qui a les mêmes solutions).

    -La propriété : Si ou )

    Ø La théorie est :

    Calculs dans le corps . Algèbre des polynômes.

    L'analyse des objets ostensifs et non ostensifs peut être réalisée sur la technique, sur la technologie ou sur la théorie. Nous allons nous restreindre à l'analyse de la technique , les autres éléments de l'organisation praxéologique peuvent être analysés de la même manière. Dans le tableau suivant, nous avons consigné, en face de chaque étape de la technique utilisée, les ostensifs mobilisés et les non ostensifs évoqués ainsi que les registres de ces ostensifs. Comme on l'a déjà signalé au début de ce paragraphe, on peut observer dans ce tableau que : à chaque étape du développement de la technique, il y a mobilisation d'ostensifs appartenant à des registres différents réglés par des non ostensifs. Les deux étapes les plus importantes articulent des ostensifs relevant de trois registres différents: registre de la gestualité, registre de la trace et le registre de l'oralité. Les concepts évoqués, que ce soit dans le discursif ou du scriptural, forment les non ostensifs autour desquels l'articulation des ostensifs a lieu.

    Etapes de la technique

    Ostensifs

    Registre de l'ostensif

    Non ostensifs

     

    , les signes : +, =

    La trace

    -Valeur absolue

    -Variable, constante

    -Addition dans

    -Egalité de deux expressions algébriques.

    -Equation du type T

    =5

    -Déictique: montrer le mouvement de -1 vers le membre de droite.

    -Le discours accompagnant le geste.

    -Scriptural : les signes d'égalité et d'équivalence, +, écriture du membre à droite 4+1.

    -La gestualité

    -l'oralité

    -La trace

    -Règle d'équivalence entre deux équations.

    -Addition dans .

     

    -Déictique: montrer le mouvement de 2 vers le dénominateur dans le membre de droite.

    -Le discours accompagnant le geste.

    -Scriptural : les expressions, les signes d'égalité et d'équivalence, écriture du membre à droite .

    -La gestualité

    -L'oralité

    -La trace

    -Règle d'équivalence entre deux équations.

    -Multiplication dans . Inverse d'un réel.

    ou

    -Scriptural : les expressions, les signes d'égalité et d'équivalence, écriture des fractions.

    -La trace

    Règle :

    Si

    ou )

    Tableau 2

    II-4. Méthodologie de recherche

    Notre recherche est conduite selon une démarche progressive. D'abord, le travail va porter sur les trois ingrédients nécessaires pour la compréhension de l'analyse praxéologique proprement dite. Il s'agit, en premier lieu, de l'étude du lien organique entre le savoir savant et le savoir à enseigner à ce niveau. En second lieu, de l'étude de l'itinéraire curriculaire et du profil de l'élève de troisième année économie et gestion ; on découvrira si l'institution transpositive a pris acte du profil particulier des élèves en question. Enfin, l'analyse de l'organisation du manuel scolaire de mathématique de troisième année EG et la description détaillée du chapitre « Initiation aux graphes ». Ces trois éléments d'information seront suivis de l'analyse praxéologiques des activités du chapitre « Initiations aux graphes » du livre scolaire de mathématique de troisième année économie et gestion.

    1- Transposition didactique :

    Dans le cas qui nous occupe, c'est-à-dire les activités du chapitre « Initiation aux graphes », nous nous trouvons en présence d'une situation qui n'est pas assez fréquente. D'abord, et comme on l'a signalé auparavant dans l'introduction, nous ne disposons d'aucune information dans le programme officiel qui permettrait de situer le savoir à enseigner par rapport au savoir savant. Ensuite, il n'y a pas de document d'accompagnement qui peut prendre en charge ce qui manque comme information dans le programme officiel. Alors, il fallait comparer le savoir savant au savoir à enseigner selon notre lecture des activités du chapitre « Initiation aux graphes » du manuel scolaire. Lecture approfondie lors de notre analyse praxéologique de toutes les tâches et qui a corroboré notre appréhension de la dynamique transpositive.

    2- Profil curriculaire de l'élève de troisième année économie et gestion :

    L'organisation praxéologique d'une tâche t d'un type donné T s'appuie d'abord sur un choix raisonné de la technique permettant de réaliser la tâche, choix qui prend en comte le profil de l'élève qui met en oeuvre (ou à qui s'adresse) cette technique et les pré- requis en rapport avec les composantes de cette organisation praxéologique. En d'autres termes, l'analyse praxéologique demande un éclairage sur:

    · le rapport personnel de l'individu x en position p= « élève » à l'objet o= « connaissances en mathématiques » dans l'institution I=« classe de troisième année, section : économie et gestion ».

    · le rapport institutionnel RI(x,o).

    · La conformité de Rp(x,o) avec RI(x,o).

    3- Organisation du manuel scolaire :

    Dans cette partie de notre recherche, nous allons décrire le manuel scolaire officiel de mathématiques de troisième année économie et gestion. Nous allons focaliser notre travail essentiellement sur :

    · Son organisation : les différentes rubriques qui composent chaque chapitre.

    · La description des cinq rubriques du chapitre « Initiation aux graphes ».

    · Certaines remarques concernant : la position du chapitre dans le livre et l'énonciation ou non des compétences à développer durant l'apprentissage des savoirs de ce chapitre.

    4- Analyse praxéologique :

    Dans cette partie, nous allons commencer par un exposé détaillé de la praxéologie ponctuelle associée à chaque type de tâche pour toutes les questions posées dans les activités analysées. Nous décrivons, pour chacune des questions posées, les éléments suivants:

    · les tâches et les types de tâche correspondants,

    · la technique, notamment ses objets constitutifs de la dichotomie fondamentale : à savoir les ostensifs mobilisés et les non ostensifs,

    · le bloc technologico- théorique.

    Une synthèse des blocs pratico- techniques permettra de circonscrire les « savoirs- faire » mobilisées tout au long du chapitre. Nous porterons un regard assez approfondi sur les techniques, notamment sur les registres d'ostensifs utilisés en mettant la lumière sur les non ostensifs qui guident ces ostensifs. On découvrira, alors, les registres d'ostensifs sur lesquels s'étayent les techniques des organisations ponctuelles du chapitre « Initiation aux graphes ». Par la suite, nous exposerons une synthèse des blocs technologico- théoriques. Au terme de ce travail de recherche, nous aurons une idée assez précise sur les émergents spontanés d'une analyse praxéologique. Le schéma suivant explique le cheminement suivi dans notre recherche :

    Les données objectives

    Itinéraire curriculaire et profil de l'élève

    Transposition didactique externe

    Organisation du manuel scolaire et du chapitre « Initiation aux graphes »

    Analyse praxéologique

    Emergents « spontanés »

    Chapitre III:

    Partie analytique

    Chapitre III : Partie analytique

    III-1. Analyse transpositive

    Dans cette partie, nous allons présenter quelques éclairages à propos du passage entre le savoir savant et le savoir à enseigner selon les activités proposées dans le chapitre « Initiation aux graphes » du livre scolaire de troisième année section économie et gestion. Le nouveau programme de l'enseignement des mathématiques4(*) met en avant des compétences liées à la résolution des problèmes, notamment :

    - Pratiquer une démarche mathématique qui consiste à chercher d'abord, expérimenter et formuler une conjecture ensuite et enfin réaliser une démonstration.

    - Communiquer dans un langage mathématique

    - Résoudre un problème par la modélisation d'une situation en rapport avec l'environnement de l'apprenant puis par la mobilisation du savoir approprié.

    - Utiliser les TIC.

    La démarche préconisée par ce programme consiste à émettre des conjectures en utilisant le type de raisonnement approprié, produire des chaînes de raisonnements déductifs afin de prouver un résultat sinon produire un contre exemple pour montrer qu'une assertion est fausse, élaborer une stratégie pour résoudre un problème et, enfin, valider la solution d'un problème. Dans la page 39, le programme officiel considère que la théorie des graphes est une partie de l'algèbre et il n'est mentionné que : « Théorie des graphes : sommets, arêtes, nombre chromatique, ordre d'un graphe, théorème d'Euler, chaînes, algorithme de Dijkstra ». Après cela, on trouve mentionnées quatre aptitudes dont trois concernent la théorie des graphes. Cela pourrait donner lieu à des interprétations diverses que ce soit de la part de ceux qui ont produit le livre scolaire ou de la part des enseignants. Pour saisir la nature de l'objet d'enseignement, nous allons procéder à une comparaison entre le savoir savant présenté ci-dessus et le savoir à enseigner tel qu'il émerge de l'analyse du contenu du chapitre «Initiation aux graphes ». Nous estimons, en effet, que mettre le doigt sur les différences entre le savoir savant et le savoir à enseigner, qui nous préoccupent dans notre recherche, nous met en mesure d'avoir un éclairage quant à la vraie intention de l'institution transpositive sur la nature de l'objet de l'enseignement. CHEVALLARD (1998), dans son article intitulé : Pourquoi la transposition didactique ?, dit en substance : « Au sens restreint, la transposition didactique désigne le passage du savoir savant au savoir enseigné. Or, c'est la confrontation de ces deux termes, à la distance qui les sépare, au-delà de ce qui les rapproche et impose de les confronter, que l'on peut le mieux saisir la spécificité didactique du savoir. ». Cette comparaison va s'étayer sur des éléments objectifs tirés d'un côté du savoir savant présenté et de l'autre côté par le contenu du livre scolaire. Lequel contenu se compose essentiellement d'activités, d'exercices, de définitions et de propriétés énoncées (avec ou sans preuve). En plus, nous allons mettre la lumière sur les notions utilisées et non institutionnalisées telles que : les graphes isomorphes, les sous graphes, etc. Nous n'avons pas analysé les activités utilisant les TIC ni les exercices et problèmes car ils sortent du cadre de notre étude. Comme nous l'avons déjà signalé, le programme officiel n'est pas très explicite ni sur le contenu de cette unité d'apprentissage ni sur les aptitudes à développer. Nous sommes, donc, dans l'obligation de n'étayer nos déductions que sur la base de notre lecture du livre scolaire. L'examen des tableaux 3, 4 et 5 qui vont suivre permet de déduire l'effet de la transposition didactique externe. Cet effet se traduit, selon nous, par un quintuple dessein :

    - Centrer les activités sur les modélisations de situations ayant une relation directe avec le milieu social de l'élève.

    Par exemple, l'activité 1 de la page 85 traite une situation de gestion de conflit où l'élève est dans une situation de résolution d'un problème de maximisation du nombre d'invités.

    - Privilégier les techniques utilisant les caractéristiques du graphe : degrés des sommets, ordre d'un graphe, etc.

    L'activité 4 est un exemple illustrant le recours à de telles techniques. En effet, pour prouver que deux graphes représentent la même situation, il fallait d'abord déterminer les degrés des sommets, les ordres des sous graphes complets, etc.

    - Faire découvrir par l'élève, au fur et à mesure, certaines caractéristiques importantes des graphes pouvant servir comme plateforme de résolutions de certains problèmes intéressants, notamment concernant les circuits, le plus court chemin et les gestions de conflits.

    L'exemple donné par l'activité 3 de la page 89 permet à l'élève d'explorer les circuits et en exhiber ceux qui sont eulériens à partir d'une caractéristique énoncé dans le théorème d'Euler.

    - Eviter de donner un exposé classique de cette unité d'apprentissage et, surtout, ne pas céder à la tentation des démonstrations inutiles des théorèmes.

    La démonstration du théorème d'Euler peut être expliquée aux élèves. Cependant, et vue qu'il s'agit d'une initiation aux graphes à des élèves de la section économie et gestion, il n'est pas utile de céder à la tentation de le prouver.

    - Donner une présentation fonctionnelle des algorithmes, étant donné que les élèves n'ont pas l'habitude de traduire un algorithme écrit sous sa forme usuelle en un discours fonctionnel.

    L'algorithme de Moore-Dijkstra est le suivant :

    Tant que faire :

    On détermine les sommets tels que l'arc qui relie soit un élément de E. On prendra :

    .

    On garde l'arête qui a permis d'avoir ce minimum. On choisit un nouveau sommet tel que et on posera : .

    Les élèves ne peuvent pas mettre en application cet algorithme mis sous cette forme qui utilise une forme itérative « Tant que.... » assez complexe.

    Cependant, nous avons pu remarquer que le théorème (affirmant que dans chaque graphe d'ordre supérieur ou égal à 2 a au moins deux sommets de même degré) n'est pas institutionnalisé mais présenté sous la forme d'un exercice (page 87). En outre, l'importance accordée à l'explication de l'algorithme de Moore-Djikstra (auquel les auteurs ont consacré six pages !) est, à notre sens, exagérée et peut induire en erreur enseignants et élèves quant à sa mise en application. En effet, certains peuvent penser qu'il faut, à chaque fois, plusieurs pages pour utiliser convenablement cet algorithme.

    Dans les tableaux 3, 4 et 5 qui vont être présentés dans les pages qui suivent, nous consignons d'un côté les notions mathématiques telles que nous avons présentées dans le chapitre II et, en face, les notions telles que présentées dans le manuel scolaire. Dans la confrontation entre le savoir savant et le savoir à enseigner, que nous allons présenter dans les trois tableaux ci-dessous, nous allons respecter le découpage en paragraphes adopté par les auteurs du livre scolaire, à savoir :I-Notion de graphe, II-Coloriage d'un graphe, III-Recherche d'une plus courte chaine, afin de mieux suivre le passage entre le savoir savant et le savoir à enseigner selon l'interprétation donnée par les auteurs du livre scolaire.

    I-Notion de graphe :

    Notion mathématique dans le savoir savant

    Savoir à enseigner

    1- Représentation d'une situation :

    a-Définitions (d'un graphe, de sommet, d'arête, de l'adjacence) formelles s'appuyant sur le concept de relations dans un ensemble. On présente la définition d'un graphe orienté, comme cas général, avant celle du graphe non orienté comme un cas particulier.

    1- Représentation d'une situation :

    a-Définitions (d'un graphe, de sommet, d'arête, de l'adjacence) utilisant le langage vernaculaire et étayées sur l'ostension d'un exemple de l'activité 1 de la page 85. On présente un exemple de graphe non orienté et on dit « voici un graphe non orienté et voilà les sommets et les arêtes». On observe l'amalgame entre un graphe et son schéma (page 85).

    b-Types de graphes : planaires, bipartis, multi-graphes, complets, stables.

    b-Types de graphes : Seuls les graphes complets sont présentés dans le texte. La définition est la même que dans le savoir savant.

    c-Sous graphes, graphes partiels

    c-Sous graphes, graphes partiels : Les sous graphes sont seulement évoqués et non institutionnalisés. On ne parle pas de graphes partiels.

    d-Graphes isomorphes : La définition utilise deux bijections, l'une entre les sommets et l'autre entre les arêtes correspondantes.

    d-Graphes isomorphes : Cette appellation n'est pas indiquée dans le texte, on utilise plutôt « graphes qui décrivent la même situation » et on utilise, à la place des deux bijections, une correspondance : sommet-sommet, arête- arête sans parler de bijections.

    2-Lemme des poignées de mains : Ce lemme est donné dans un langage formel mais aussi en langage vernaculaire.

    2-Lemme des poignées de mains : L'énoncé est donné en langage vernaculaire seulement. L'activité 1 de la page 87 est destinée à amener l'élève à conjecturer à partir de quatre exemples. Pas de démonstration.

    3-Circulation sur un graphe :

    -Définitions de :chaîne, chaîne fermée, longueur de chaîne, cycle, chaîne eulérienne, cycle eulérien sont présentés soit dans un langage formel soit en langage vernaculaire.

    -Définition de la connexité d'un graphe par une relation d'équivalence et classe d'équivalence mais aussi en langage vernaculaire.

    -Théorème d'Euler avec démonstration.

    3-Circulation sur un graphe :

    -Les définitions de :chaîne, chaîne fermée, longueur de chaîne, cycle, chaîne eulérienne, cycle eulérien sont faits à partir d'exemples et présentés en langage vernaculaire.

    -Définition de la connexité d'un graphe utilisant le langage vernaculaire et aussi utilisant l'expression : « d'un seul tenant ».

    -Théorème d'Euler s'introduit d'abord à partir d'exemples simples de l'activité 3 de la page 89 puis institutionnalisé sans démonstration.

    Tableau 3

    II-Coloriage d'un graphe :

    Notion mathématique dans le savoir savant

    Savoir à enseigner

    -Définitions du coloriage d'un graphe, du nombre chromatique.

    -L'activité 1 de la page 91 permet de comprendre l'intérêt du coloriage d'un graphe et le champ d'application du coloriage.

    -Mêmes définitions du coloriage d'un graphe, du nombre chromatique.

    -Définitions du nombre chromatique d'un graphe complet, d'un cycle et d'un graphe biparti.

    -Le nombre chromatique d'un graphe complet utilisant la même définition est étudié dans l'activité 4 de la page 93.

    -Le nombre chromatique d'un cycle est évoqué dans l'activité 5 de la page 93.

    -Le nombre chromatique d'un graphe biparti n'est pas à enseigner.

    -Comparaison du nombre chromatique d'un graphe avec ses sous graphes.

    -L'activité 6 de la page 93 étudie la comparaison du nombre chromatique d'un graphe avec ses sous graphes sur un cas général.

    -Encadrement du nombre chromatique.

    -Encadrement du nombre chromatique à partir d'exemples, donc sans démonstration. On étaye cet encadrement sur deux activités : l'activité 6 de la page 93 pour sa minoration et l'activité 7 de la page 93 qui présente un cas pour sa majoration.

    -Algorithme de Walsh et Powell

    -Algorithme de Walsh et Powell : même présentation en langage vernaculaire.

    La mise en oeuvre de cet algorithme est faite sur des exemples de l'activité 2 de la page 92.

    -Le cas particulier qui montre que cet algorithme ne donne pas toujours le nombre chromatique est donné dans l'activité 3 page 92.

    Tableau 4

    III-Recherche d'une plus courte chaîne:

    Notion mathématique dans le savoir savant

    Savoir à enseigner

    -Définitions : d'un arbre, d'une forêt

    -Les définitions concernant l'arbre, la forêt ne sont pas à enseigner.

    -Définition de graphe pondéré en langage formel où la pondération peut être un réel positif ou négatif.

    -La définition de graphe pondéré n'est pas présentée dans un langage formel mais en langage vernaculaire et le coefficient de pondération est un réel positif.

    -Les définitions du poids d'une chaîne et d'une plus courte chaîne sont données en langage formel.

    -Les définitions du poids d'une chaîne et d'une plus courte chaîne sont données en langage vernaculaire.

    -La proposition concernant les sous chemins d'une plus courte chaîne est démontrée

    -La proposition concernant les sous chemins d'une plus courte chaîne est évoquée mais pas institutionnalisée.

    Cette proposition n'est pas a démontrer.

    -L'algorithme de Moore-Djikstra est présenté dans un langage formel apprêté pour sa traduction en langage programmable.

    -L'algorithme de Moore-Djikstra est expliqué en détail sur un exemple :pages 97-102 (six pages). Le résultat final qui a une structure d'arborescence est à signaler sans parler d'arborescence.

    -Aucun texte présentant l'algorithme n'est donnée.

    Tableau 5

    III-2. Itinéraire curriculaire et profil d'un élève de troisième année EG

    Rappelons que, dans une organisation praxéologique d'une tâche t d'un type donné T, le choix d'une technique est dicté, entre autres, par la connaissance du profil de celui ou celle qui met en oeuvre cette technique. Dans le cas de notre objet de recherche, il s'agit de l'élève de troisième année EG. Nous nous proposons, donc, d'étudier son profil et son itinéraire curriculaire et le situer dans l'ensemble du système scolaire tunisien.

    L'enseignement scolaire tunisien est constitué de :

    · L'enseignement de base qui est réparti en deux cycles : le cycle primaire d'une durée de six ans et le cycle préparatoire d'une durée de trois ans.

    · L'enseignement secondaire qui s'étale sur quatre ans.

    Le schéma suivant indique les itinéraires scolaires de la première année de l'école de base jusqu'à la terminale. On y a consigné, en gras et souligné, l'itinéraire d'un élève de troisième année EG à partir de la première année de l'enseignement primaire.

    Second cycle de l'enseignement de base.

    Durée : 3 années

    Lieu : école préparatoire (collège)

    Premier cycle de l'enseignement de base.

    Durée : 6 années

    Lieu : école primaire

    Cycle de l'enseignement secondaire.

    Durée : 4 années

    Lieu : lycée

    Tronc commun

    ES

    TI

    Sciences

    EG

    SI

    M

    Sc exp

    ST

    L

    L

    4ème

    3ème

    2ème

    1ère

    EG

    SI

    M

    Sc exp

    ST

    L

    Itinétaire curiculaire au lucée

    Nous observons, donc, qu'un élève inscrit en troisième année EG (qui correspond au niveau de première dans le système français) a déjà fait six années à l'école primaire, trois années dans un collège pour achever le cursus de l'école de base puis entre dans un lycée dans lequel il a passé:

    - Une première année en tronc commun

    - Une deuxième année en section Economie et Services (ES)

    Selon le guide d'orientation, un élève n'est orienté vers la deuxième année ES que s'il est jugé « assez bon en mathématiques et dans les matières littéraires et sociales ». La réalité est toute autre. La majorité des élèves qu'on oriente vers la section Economie et Services sont ceux qui ne sont ni assez bon dans les matières scientifiques et techniques pour être orientés vers les sections scientifiques ni ayant une vocation franchement littéraire pour être aiguillés vers la section Lettres. Ces élèves ont, en général, une estime de soi assez négative par rapport aux mathématiques dites classiques : Algèbre, Géométrie, etc.

    Ainsi, malgré l'innovation en matière d'orientation (loi 2002) qui consiste à procéder par aiguillage progressif : la filière puis la section, les conseillers d'orientation ont noté que la section EG attire de plus en plus d'élèves essentiellement « non orientables » et non les élèves qui ont le profil indiqué dans la fiche d'orientation. En termes de Théorie Anthropologique du Didactique, on peut noter que le rapport personnel d'un élève de troisième année EG à l'institution classe troisième EG est différent du rapport institutionnel « idéal ». Donc, cet élève est considéré par les conseillers d'orientation comme un mauvais sujet. Cette situation, bien connue d'ailleurs de tous les intervenants directs dans le système scolaire tunisien (directeurs, inspecteurs, enseignants, conseillers d'orientation, parents, etc.), fait l'objet de questionnements sur les moyens d'orienter les meilleurs élèves vers la section EG.

    III-3. Organisation du manuel scolaire officiel et description du chapitre

    III-3.1.Organisation du manuel scolaire 

    Le manuel scolaire officiel de mathématiques de troisième année économie et gestion est édité par le Centre National Pédagogique (CNP) pour être utilisé par les enseignants et les élèves comme unique manuel officiel à partir de l'année scolaire 2006-2007. Ce manuel est fait conformément aux choix et aux stratégies fixés dans la nouvelle orientation du système éducatif tunisien (la réforme 2002). Il est composé des douze chapitres suivants :

    1) Statistiques

    2) Suites réelles

    3) Dénombrements

    4) Probabilité

    5) Théorie des graphes

    6) Système d'équations linéaires

    7) Généralités sur les fonctions

    8) Limite finie en un point et continuité

    9) Extension de la notion de limite et branches infinies

    10) Dérivation

    11) Exemples d'études de fonctions

    12) Fonctions trigonométriques

    On observe que les chapitres 7 jusqu'à 12 sont consacrés à l'analyse des fonctions et donc forment une unité organique. Le reste des chapitres sont dédiés aux autres activités mathématiques correspondants aux cinq domaines suivants : dénombrement, probabilités et statistiques, suites réelles, théorie des graphes et enfin système d'équations linéaires. Ce manuel se caractérise par l'organisation de chaque chapitre en cinq rubriques identifiables par les couleurs de la bande supérieure des pages et surtout par les intitulés:

    · Pour commencer :

    Cette rubrique propose des activités relatives essentiellement aux pré-requis afin d'aborder le chapitre sans « incidents ». Il s'agit, en fait, d'activités avec des questions très variées allant de questions fermées du type QCM ( chapitres 1 et 2) pour certains chapitres aux questions ouvertes à réponses longues pour les autres chapitres à l'exception du chapitre 4 où cette rubrique disparait. Cette rubrique est reconnaissable par la couleur bleue de la bande supérieure des pages.

    · Le cours :

    Dans cette rubrique, des activités sont proposés pour être utilisées dans les différents moments didactiques de la leçon. Les définitions et les théorèmes sont présentés sous une forme facilement repérable : ils figurent dans un cadre plein colorié. Les définitions sont placées avec leur intitulé dans un rectangle à angles arrondis de couleur orange, les théorèmes avec leur intitulé dans des rectangles bleus. Les remarques et les rappels sont consignés dans des rectangles pleins de couleur jaune. Cette rubrique est reconnaissable par la couleur rouge de la bande supérieure des pages.

    · Utilisation des TIC5(*) :

    Cette rubrique, reconnaissable par la couleur orange de la bande supérieure des pages, a pour rôle principal d'habituer l'élève à l'utilisation de l'outil informatique pour étudier certaines situations mais aussi pour résoudre des exercices.

    · Exercices et problèmes :

    Cette rubrique propose des exercices d'application directe des notions étudiées, des applications d'intégration, c'est-à-dire combinant les connaissances du chapitre avec ceux relevant d'autres domaines des mathématiques (Arithmétique, par exemple) et des applications de transfert (tirées de contextes différents). Certains de ces exercices et problèmes sont liés aux situations réelles de l'activité économique et sociale et permettent à l'élève d'apprécier la portée et l'utilité des concepts étudiés en classe. Cette rubrique est reconnaissable par la couleur verte de la bande supérieure des pages.

    · Math et culture :

    Dans cette rubrique, on trouve des aperçus historiques sur les notions étudiées dans le chapitre ou la biographie d'un mathématicien de premier plan. Cette rubrique est reconnaissable par la couleur violette de la bande supérieure des pages.

    Les compétences disciplinaires à développer en rapport avec les concepts du chapitre ne sont pas énoncées, chose qui se faisait dans les anciens manuels. Le chapitre annoncé au sommaire (page 3) « Théorie des graphes » est intitulé, en fait, « Initiations aux graphes » dans la partie du livre qui lui est consacrée (pages 82-113). Le chapitre consacré à la théorie des graphes occupe la cinquième position sur les six chapitres qui ne sont pas dédiés à l'analyse des fonctions et des suites réelles. Cette avant dernière position peut suggérer aux enseignants de traiter cette partie du programme dans les dernières semaines de l'année scolaire mais aussi elle peut être entendue, par les élèves, comme indice de degré d'exigence élevé pour sa compréhension.

    III-3.2.Description du chapitre « Initiations aux graphes » 

    Le chapitre « Initiation aux graphes » est, à l'instar des autres chapitres, organisé en cinq rubriques:

    -Pour commencer.

    -Cours :

    v Notion de graphe.

    v Représentation d'une situation à l'aide d'un graphe.

    v Lemme de poignées de mains.

    v circulation sur un graphe.

    v Coloriage d'un graphe.

    v Recherche d'une plus courte chaîne.

    -Utilisation des TIC.

    -Exercices et problèmes.

    -Math culture.

    Nous allons décrire, une à une, toutes ces rubriques :

    o La rubrique « Pour commencer » :

    Elle est composée de cinq activités qui motivent certes l'élève à s'intéresser aux graphes mais ne traitent en aucun cas les connaissances antérieures indispensables à l'élève comme annoncé par les auteurs dans la préface à la page 2 du livre. En fait, dans cette page, les auteurs indiquent que « dans cette rubrique sont proposées des activités dans l'intention de faire le point sur les connaissances antérieures indispensables à l'élève pour aborder un nouveau chapitre ». A notre avis, les raisons de cette absence de traitement des connaissances antérieures sont :

    - La théorie des graphes est introduite pour la première fois dans le cursus scolaire de l'élève et, en conséquence, on ne demande pas à un élève de mobiliser des connaissances antérieures à propos de cette théorie.

    - L'objet du chapitre est une simple initiation aux graphes sans aucune démonstration des théorèmes et, donc, il n'y a pas de pré-requis du même domaine pour ce chapitre.

    Parmi les cinq activités proposées dans cette rubrique nous trouvons quatre activités qui introduisent la notion de coloration d'un graphe (ce sont les activités 1, 2, 4 et 5) et une activité qui évoque les graphes eulériens l'activité 3).

    o La rubrique « cours » :

    La sous rubrique :« Notion de graphe» :

    Cette sous rubrique contient dix neuf activités dont cinq intitulées « exercices ». Les auteurs n'indiquent pas dans l'introduction les différences entre ce qu'ils appellent « activité » et ce qu'ils désignent par « exercice ». Cependant, nous avons noté que les activités traitent essentiellement des situations de la vie courante alors que les exercices (à l'exception de l'exercice du bas de la page 87), et qui ne devrait pas figurer dans cette rubrique, servent à approfondir une notion institutionnalisée. On observe, en outre, que l'activité 2 de la page 86 pose un problème d'existence de boucles : un verbe est conjugué au même temps que lui même. Or, les boucles ont une existence dans les graphes multiples, qui ne figurent pas au programme et pas dans les graphes simples, objets du programme de la troisième année économie et gestion.

    La sous rubrique « coloration d'un graphe » :

    Dans cette rubrique, on trouve huit activités dont un seul intitulé « exercice ». L'activité 1 de la page 91 est la plus importante du point de vue moments didactiques car, non seulement elle présente une situation de gestion de conflits, principale caractéristique des problèmes faisant recours à la modélisation et au coloriage des graphes, mais surtout elle introduit les éléments technologiques servant à sa résolution. En fait, si nous suivons la logique des séquences des questions nous allons constater qu'il s'agit des étapes à suivre pour réaliser la tâche annoncée au début par la phrase « on se propose de résoudre le problème P suivant : Quel est le nombre d'aquariums nécessaires ? ». Nous sommes, ainsi, en présence d'une activité servant au second moment didactique, c'est-à-dire celui de l'exploration du type de tâche et de l'élaboration d'une technique appropriée.

    La sous rubrique « Recherche d'une plus courte chaine » :

    Cette rubrique est composée de cinq activités. L'activité 3 de la page 95 est incontournable car elle explique, en fait, comment fonctionne l'algorithme de Moore-Djikstra. L'activité 1 introduit la notion de graphe pondéré. Il s'agit de trouver le plus court chemin entre Bizerte et Le Kef à partir du réseau routier entre cinq villes : Le Kef, Tabarka, Jendouba, Bizerte et Tunis. La seconde activité présente une situation où l'on cherche à minimiser la somme dépensée en péage dans réseau autoroutier. Dans l'activité 3, il est question d'illustrer le mécanisme de l'algorithme de Moore-Djikstra sur un cas de propagation d'un virus dans un réseau d'ordinateurs. L'activité 4 est une application de l'algorithme de Moore-Djikstra sur un cas d'un réseau routier. Dans l'activité 5, nous avons un autre cas d'application de l'algorithme de Moore-Djikstra sur la minimisation du cout de livraison d'un commerçant.

    La rubrique « Utilisation des TIC » :

    Dans cette rubrique, on trouve deux activités qui font suite à deux travaux pratiques (pages 104-106). Ces dernières sont une sorte de guide méthodologique de l'utilisation du logiciel en ligne gratuit Grin40. Ce logiciel permet de créer, modifier et faire un travail de recherche sur les caractéristiques d'un graphe orienté ou non, soit en manipulant les informations dans la feuille des données soit directement sur le graphe par un travail interactif sur écran. Il permet de résoudre les problèmes liés aux grands graphes (ayant jusqu'à 250 sommets), notamment: les cycles Eulériens et Hamiltoniens, la coloration, les plus cours chemins et les chemins critiques. En plus, le logiciel GRIN40 permet le passage aisé entre la matrice d'adjacence et le graphe, ce qui permet de contrôler les donner ou de les insérer dans un rapport. Ce logiciel gratuit est l'oeuvre de PETCHENKINE Vitaly (E-mail :pechv@mail.ru).

    o La rubrique « Exercices et problèmes »:

    Cette partie est composée de vingt sept exercices pouvant servir au travail des techniques, donc au cinquième moment didactique où il est question de travailler les techniques en vue de leur routinisation.

    Ces exercices ne sont réparties ni par rubrique ni par ordre de difficulté.

    o La rubrique « Math culture » :

    Dans cette rubrique, On trouve un très bref aperçu historique de la théorie des graphes depuis Euler et certaines applications de cette théorie dans des domaines importants de la vie économique et sociale ainsi que dans d'autres domaines scientifiques.

    Nous avons consigné, dans le tableau suivant, la ventilation des activités, les exercices et les travaux pratiques (TP) du chapitre « Initiation aux graphes » par rubrique ainsi que les éléments institutionnalisés. On peut observer qu'il y a trente quatre activités à la disposition de l'enseignant pour être utilisées en classe. Institutionnellement, il peut utiliser d'autres supports pédagogiques en complément ou à la place. Seulement, comme il est l'unique manuel officiel et que le programme officiel n'est pas explicite, il est difficile à un enseignant de s'en éloigner. D'où son importance.

    Rubrique

    Pages

    Nombre

    Eléments institutionnalisés

    Activités

    Exercices

    TP

    Pour commencer

    83-84

    5

    -

    -

    -

    Notion de graphe

    85-91

    14

    5

    -

    Définitions : d'un graphe, sommet, arête, sommets adjacents, degré d'un sommet, sommet isolé.

    Lemme des poignées de mains. Chaîne, longueur d'une chaîne, cycle, graphe connexe, chaîne eulérienne, cycle eulérien. Théorème d'Euler.

    Coloriage d'un graphe

    91-94

    7

    1

    -

    Définitions de : coloriage d'un graphe, nombre chromatique, nombre chromatique d'un graphe complet et d'un sous graphe. Encadrement du nombre chromatique. Algorithme de Walsh et Powell.

    Recherche d'un plus court chemin

    95-103

    5

    -

    -

    Définition de : graphe pondéré, poids d'une chaîne, plus courte chaîne.

    Algorithme de Moore-Djikstra.

    Utilisation des TIC

    104-108

    2

    -

    2

    Utilisation d'un logiciel.

    Exercices

    109-112

    -

    27

    -

     

    Math culture

    113

    1

    -

    -

    Appréciation des apports des mathématiciens.

    Total

    -

    34

    33

    2

     

    Tableau 6

    III-4. Analyse praxéologique des activités du chapitre « Initiation aux graphes »

    Dans cette partie, nous allons exposer d'abord la praxéologie ponctuelle associée à chaque type de tâche pour toutes les questions posées dans les activités analysées. On présentera, pour chaque question, les tâches et les types de tâche correspondants et, par le menu détail, la technique ainsi que ses objets constitutifs de la dichotomie fondamentale : à savoir les ostensifs mobilisés et les non ostensifs et enfin le bloc technologique- théorique. Les commentaires qui suivent l'analyse praxéologique donnent des éclairages quant au lien entre chaque praxéologie ponctuelle exposée et :

    v les éléments constitutifs du triangle didactique, notamment le pôle « Savoir ».

    v le moment didactique au cours duquel l'activité pourrait être réalisée.

    Les activités retenues pour l'analyse sont consignées dans le tableau 7.

    A la fin de ce paragraphe, nous donnerons une synthèse des analyses praxéologiques des activités du manuel. Nous présenterons d'abord une synthèse des blocs pratico- techniques afin de montrer quelles sont les « Savoirs- faire » mobilisées tout au long du chapitre. Nous mettrons en relief, quand cela est possible, les cas de pénurie praxéologique et leur rapport avec l'épaisseur ostensive. Ensuite, nous exposerons une synthèse des blocs technologico- théoriques pour en tirer les « Savoirs » mis en oeuvre qui justifient les techniques.

    Le chapitre intitulé « Initiation aux graphes » du livre scolaire de troisième année, section : économie et gestion, compte trente activités réparties comme suit :

    · Cinq activités dans le paragraphe « Pour commencer». Ces activités ne seront pas analysées car, à notre avis, elles sont présentes dans le manuel parce que cette rubrique fait partie intégrante de la structure générale du livre telle qu'elle est conçue par ses auteurs « dans l'intention de faire le point sur les connaissances antérieures indispensables à l'élève pour aborder un nouveau chapitre » alors que les activités proposées ne répondent pas à cette intention .

    · Quatre activités dans le sous paragraphe « 1- Représentation graphique à l'aide d'un graphe » du paragraphe « I- Notion de graphe ». Nous avons analysé trois activités et nous n'avons pas analysé l'activité 2 de la page 86 pour la simple raison que cette activité pose le problème des boucles qui ne figurent pas au programme officiel. Nous estimons que la simple présence d'une telle activité posera des problèmes sémantiques pour les élèves comme pour les enseignants qui vont, dans le cas échéant, éviter d'aborder la réflexivité de la relation proposée afin de ne pas déborder des limites du programme.

    · Cinq activités dans le sous paragraphe « 2- Lemme de poignées de mains » du paragraphe « I- Notion de graphe ». Nous avons analysé l'activité 1 de la page 87 et les deux activités 4 et 5 de la page 88. Les autres activités ne sont pas analysées car elles ne présentent pas d'intérêt particulier. En effet, l'activité 2 de la page 87 aborde le thème de championnat de 24 équipes, lequel thème peut être abordé de manière spontanée en dehors du contexte des graphes ou à la rigueur est une répétition du schéma de graphe complet. En plus, la tâche pose un questionnement sur le type de championnat : est-ce un championnat à aller simple ? est-ce un championnat avec aller et retour ? L'autre activité non abordée est l'activité 3 de la page 87 dont la technique exige l'utilisation du raisonnement par l'absurde ou l'utilisation de la proposition contraposée et qui, à notre sens, pourrait poser des problèmes quant à sa compréhension.

    · Cinq activités dans le sous paragraphe « 3- Circulation sur un graphe » du paragraphe « I- Notion de graphe ». Nous avons analysé cinq activités (intitulées par les auteurs du manuel comme étant quatre activités et un exercice). L'activité 5 de la page 91 n'a pas été analysée pour la simple raison que le texte nous semble poser un autre problème de raisonnement par l'absurde.

    · Huit activités dans le paragraphe « II- Coloriage d'un graphe ». Nous avons analysé sept activités et nous n'avons pas analysé l'activité 8 de la page 94 pour la simple raison que cette activité pose le problème représentation graphique à 24 sommets. Cette représentation, par son encombrement, n'est évidemment pas lisible et donc non exploitable techniquement.

    · Sept activités dans le paragraphe « III- Recherche d'une plus courte chaîne ». Nous avons analysé les deux premières, les autres activités sont présentées avec leurs résolutions. Il serait peut être intéressant de les analyser mais alors cette analyse ne se réduirait à une simple description de la technique proposée par les auteurs et des spéculations sur les articulations entre les registres ostensifs et surtout sur les non ostensifs du bloc pratico- technique.

    Dans le tableau 8, nous résumons de toutes les remarques précédentes.

    Paragraphe

    Sous paragraphe

    page

    Activités

    I-Notion de graphe

    1-Représentation graphique

    85

    1

    86

    3 et 4

    2-Lemme des poignées de mains

    87

    1

    88

    4 et 5

    3-Circulation dans un graphe

    88

    1

     

    89

    2 ; 3 et exercice

    II-Coloriage d'un graphe

     

    91

    1

    92

    2 et 3

    93

    4 ; 5 et 7

    94

    Exercice

    III-Recherche d'une plus courte chaîne

     

    95

    1 et 3

    Tableau 7

    Paragraphe

    Sous paragraphe

    Activité non analysée

    Raison

    I-Notion de graphe

    1-Représentation graphique

    2 page 86

    Problème de boucle.

    2-Lemme des poignées de mains

    2 et 3

    page 87

    Pas d'intérêt pour notre analyse

    3-Circulation dans un graphe

    5 page 91

    Problème de formulation.

    II-Coloriage d'un graphe

     

    8 page 94

    Problème de nombre de sommets

    III-Recherche d'une plus courte chaîne

     

    Les activités autres que 1 et 2

    Sont résolues

    Tableau 8

    III-4.1.Analyse des activités par le modèle des quatre T

    Dans ce paragraphe, nous présentons, d'abord et par activité retenue pour l'analyse, l'énoncé de l'activité. Puis, chaque question de cette activité est traduite en termes de tâche ou d'ensemble de tâches. Pour chaque tâche, nous avons consigné le type de tâche, la technique mobilisée et le bloc technologico- théorique. Nous avons relevé, pour chaque bloc pratico technique, les ostensifs manipulés et les non- ostensifs qui les guident. Nous avons choisi, compte tenue de ce que nous présupposons en termes d'habitudes gestuelles, les ostensifs déictiques mais qu'on peut remplacer, selon le contexte, en n'importe quel ostensif gestuel jouant le même rôle. Chaque analyse praxéologique est suivie de commentaires sur les résultats relevés au cours de cette analyse.

    Il est utile de signaler que, compte tenu de la nature des notions abordées dans le chapitre « initiation aux graphes », chaque type de tâche correspond à une technique particulière, d'ailleurs ciblée par les auteurs du manuel scolaire. Ainsi, nous ne nous trouvons pas en présence d'analyses praxéologiques pour lesquelles un type de tâche mobilise plusieurs organisations mathématiques et qui nous oblige à justifier le choix de telle organisation mathématique.

    Activité 1 page 85

    i)Enoncé :

    Une personne souhaite inviter six amis que nous désignons par 1, 2, 3, 4, 5, 6. Malheureusement, certains de ces six amis ont des relations difficiles ; ce sont celles recensées dans le tableau suivant :

    Ami

    1

    2

    3

    4

    5

    6

    Relations difficiles avec

    2

    1, 5, 6

    5

    5

    2, 3 , 4, 6

    2, 5

    On veut résoudre le problème P suivant : Combien de personnes au maximum peuvent être invitées ensemble sans risque de problème ?

    1) Représenter chaque ami par un point.

    2) Relier deux points représentant deux personnes ayant une relation difficile.

    3) Vérifier que l'on a un des schémas

    1 3 6 1 3 2

    6

    2 5 1 6

    2 5

    4 4 5

    3

    6

    4) Résoudre le problème P.

    ii)Analyse praxéologique:

    La question 1 : Représenter chaque ami par un point.

    Le travail demandé n'est pas une tâche puisqu'il a déjà été naturalisé depuis le primaire.

    La question 2 : Relier deux points représentant deux personnes ayant une relation difficile.

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de relier deux points représentant deux personnes ayant une relation difficile par une ligne. Cela appartient au type de tâche T= «Relier deux points x et y d'un ensemble sur lequel on a défini une relation R et tel que xRy ».

    Il s'agit d'une tâche routinière.

    Technique : On trace une ligne d'extrémités x et y si R est symétrique et une ligne orientée si R n'est pas symétrique.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs graphiques relevant du registre de la trace: traçage des lignes qui représentent les arcs (les liens de relation difficile).

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité: le discours accompagnant le traçage des lignes.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par les non- ostensifs suivants :

    -On peut tracer, d'une infinité de manières, un arc joignant deux points quelconques du plan.

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Relation binaire

    Théorie des ensembles

    La question 3 : Vérifier que l'on a un des schémas

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de vérifier pour chacun des graphes proposés s'il répond aux contraintes données dans le texte. Cette tâche appartient au type de tâche T= «Vérification si le diagramme représente fidèlement la relation donnée ».

    La tâche semble à première vue routinière puisqu'il s'agit de vérification de conformité. Seulement, l'élève, ne disposant pas d'une stratégie institutionnalisée, est obligé de proposer sa propre stratégie afin de s'assurer du résultat.

    Technique : On vérifie un à un les liens sur le tableau à partir du diagramme. Si la ligne sur le diagramme ne correspond pas au lien sur le tableau on élimine ce diagramme, sinon on passe au lien suivant jusqu'à épuisement des lignes.

    Les élèves découvriront que le premier schéma ne représente pas la situation proposée alors que les deux autres la représentent, mais au même temps ils découvrent qu'une même situation est représentable par plusieurs schémas.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs déictiques relevant du registre de la gestualité (plus exactement la deixis gestuelle) : On montre le lien sur le tableau et la présence ou l'absence de ce lien sur le schéma sélectionné. Cela se fait en pointant l'index sur l'information existant au tableau puis sur l'information correspondante sur le schéma.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité: Le discours accompagnant le gestuel.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par les non- ostensifs suivants :

    -Il vaut mieux observer les différences plutôt que les similarités par soucis d'économie d'effort.

    -Recherche d'un contre exemple.

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Représentation graphique d'une relation

    Théorie des ensembles

    Preuve de la fausseté d'une proposition

    Logique formelle

    La question 4 : Résoudre le problème P.

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de maximiser le nombre d'invités de sorte que chaque invité n'ait de relation difficile avec aucun autre. Cette tâche s'inscrit dans le type de tâche T= «Maximiser le nombre sommets xi de sorte que, xi nonR xj pour ij  ».

    Cette tâche est problématique. Elle se présente à l'élève pour la première fois et sa résolution est loin d'être évidente et il va être obligé de recourir à différentes stratégies pour éliminer le minimum possible d'amis et de comparer le résultat avec le reste des élèves.

    Technique : On colorie les sommets xi de sorte que deux sommets adjacents n'aient pas la même couleur. On essaie de minimiser le nombre de couleurs.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs matériels relevant du registre de la matérialité quelconque6(*): coloriage de chaque sommet.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité : Les discours accompagnant le coloriage pour le choix de la couleur, choix des sommets de même couleur, justification des choix, etc.

    -Ostensifs déictiques relevant du registre de la gestualité : On montre que deux sommets adjacents quelconques n'ont pas la même couleur en pointant l'index sur les sommets adjacents. .

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par les non- ostensifs suivants :

    -Il est toujours possible de faire un choix de personnes qui n'ont pas de relations difficiles.

    -la méthode connue sous l'appellation « essai /erreur » et le travail collectif en classe, permettent, de proche en proche, d'arriver à maximiser le nombre de ces invités.

    Bloc technologico- théorique : Lemme des choix de Zorn, Théorie des ensembles, théorie des graphes.

    Technologie

    Théorie

    Lemme du choix de Zorn

    Logique formelle et théorie des ensembles

    Définition du coloriage des sommets

    Théorie des graphes

    iii)Commentaire :

    Dans cette activité, l'élève est invité dans les deux premières questions à suivre des consignes précises. Nous aurions préféré une situation-problème qui ne se résout qu'en vérifiant, d'abord, que toutes les stratégies connues par l'élève ne permettent pas de résoudre le problème, et que la seule stratégie qui permet de s'en sortir est celle qui utilise des points et des courbes qui relient ces points. Les auteurs ont, peut être, sous estimé le rôle du second moment didactique dans l'introduction du concept « graphe » si bien que, pour un élève, le graphe paraîtrait comme un outil artificiel non nécessaire car imposé par le texte et non par les besoins de la résolution d'un problème.

    En principe, et vu qu'il s'agit de la première activité proposée, elle est censée être prise comme situation à présenter au premier moment didactique, c'est-à-dire le moment de première rencontre avec la notion de graphe non orienté. Cette rencontre, qui va orienter la conception de l'élève sur ces graphes ainsi que sur leurs utilités, va se dérouler à travers une situation pratique et qui fait intervenir les graphes comme artefact pour sa résolution. L'analyse praxéologique précédente montre que :

    - Les deux premières tâches sont, en fait, des tâches isolées et simples à mettre en oeuvre.

    - La troisième tâche fait appel à une technique d'identification de schémas, c'est-à-dire au concept de « graphes isomorphes » que les élèves n'étudieront pas mais qui sera contextualisé par l'activité 4 de la page 86.

    - La quatrième tâche, qui est en fait l'objet de l'exercice, s'appuie sur la technique de coloriage. Mais cette technique n'est pas encore connue des élèves. Dans ce cas, l'enseignant, guidé par cette technique, est amené à orienter les recherches dans la direction de la praxéologie décrite plus haut.

    En somme, on observe, durant cette activité de première découverte, une pénurie praxéologique qui découle de la non identification de bloc tehnologico - théorique qui permet de justifier les réponses des élèves (tel que la question 4). Cette pénurie praxéologique chez les élèves est compensée par un travail empirique s'étayant sur un ensemble d'ostensifs écrits, oraux et gestuels. Le rapport personnel de l'élève de troisième année économie et gestion avec la discipline va progressivement changer à partir de cette activité.

    Activité 3 page 86

    i)Enoncé :

    1) Dessiner un graphe d'ordre 4 tel que chaque sommet est adjacent aux autres.

    2) a/ Dessiner un graphe de sommets A, B, C, D, E et F tel que :

    -A est adjacent à C, D et E.

    -B est adjacent à D.

    -C est adjacent à A et E.

    b/ Déterminer le nombre d'arêtes ayant pour extrémité D.

    ii)Analyse praxéologique:

    La question 1 : Dessiner un graphe d'ordre 4 tel que chaque sommet est adjacent aux autres.

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de représenter le graphe complet K4 relevant du type de tâche T= « représentation d'un graphe complet Kn ».

    Cette tâche peut être considérée à ce stade comme routinière. En effet, l'élève sait déjà comment représenter un graphe connaissant les listes d'adjacence.

    Technique : On place quatre sommets puis on procède comme suit :

    -On connecte le premier sommet aux trois autres.

    -On connecte le second sommet au troisième et quatrième sommet.

    -On raccorde le troisième au quatrième sommet par une arête.

    On peut vérifier que tous les sommets sont adjacents.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace: traçage des sommets et des arêtes.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité : Le discours accompagnant le traçage.

    -Ostensifs déictiques relevant du registre de la gestualité : On utilise l'index ou une règle ou tout autre objet permettant l'ostentation pour accompagner la preuve que tous les sommets sont adjacents.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non- ostensif suivant :

    -Le graphe étant symétrique, on peut utiliser le même raisonnement que pour les combinaisons 2 à 2 d'un ensemble à 4 éléments.

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Liste d'adjacence et représentation d'un graphe

    Théorie des graphes

    Définition d'un graphe complet

    Théorie des graphes

    La question 2)a/ Dessiner un graphe de sommets A, B, C, D, E et F tel que :

    -A est adjacent à C, D et E.

    -B est adjacent à D.

    -C est adjacent à A et E.

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de dessiner le graphe dont les sommets et la liste d'adjacence sont donnés dans le texte. Cette tâche appartient au type de tâche T= «représentation d'un graphe dont on connaît les sommets et la liste d'adjacence ». Cette tâche est routinière pour la même raison qu'on a évoquée plus haut.

    Technique : On place les six sommets A, B, C, D, E et F puis on procède comme suit :

    -On trace les arêtes A-C, A-D et A-E.

    -On trace l'arête B-D.

    -On trace l'arête C-E.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs graphiques relevant du registre de trace: traçage des sommets et des arêtes.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité : Le discours accompagnant le traçage des arêtes.

    -Ostensifs déictiques relevant du registre de la gestualité : On utilise l'index ou une règle ou tout autre objet permettant l'ostentation des arêtes.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non- ostensif suivant :

    -Le graphe est symétrique.

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Représentation graphique d'un graphe

    Théorie des graphes

    La question 2) b/ Déterminer le nombre d'arêtes ayant pour extrémité D.

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de déterminer le degré du sommet D relevant du type de tâche T=«Détermination du degré d'un sommet ».

    Cette tâche est routinière.

    Technique : On compte les arêtes dont le sommet D est une extrémité.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs déictiques relevant du registre de la gestualité : On utilise l'index ou une règle ou tout autre objet permettant d'accompagner le comptage des arêtes dont le sommet D est une extrémité.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité : Le discours du comptage.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non- ostensif suivant :

    -On se place au sommet D sur le graphe déjà construit pour commencer le comptage.

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Définition du degré d'une arête dans un graphe non orienté

    Théorie des graphes

    iii)Commentaire:

    Cette activité correspond au cinquième moment didactique, c'est-à-dire le moment de travail de la technique. Toutes les tâches sont routinières et l'élève va donc investir les savoirs acquis pour établir un rapport personnel avec l'objet « graphe ». La première question met l'élève en rapport avec les graphes complets qui ont un statut spécial en théorie des graphes et qui vont lui permettre plus tard de justifier certaines assertions (tels que le nombre chromatique). La seconde question porte sur la représentation d'un graphe et le concept d'adjacence. Elle va soulever la question de la diversité de représentation d'un graphe et, en conséquence sur les conditions pour que deux graphes représentent la même situation.

    Activité 4 page 86

    i)Enoncé :

    Parmi les graphes ci-dessous, déterminer ceux qui sont susceptibles de décrire une même situation.

    Graphe G1 Graphe G2 Graphe G3

    Graphe G4 Graphe G5 Graphe G6

    ii)Analyse praxéologique:

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de trouver les graphes isomorphes parmi les six présentés relevant du type de tâche T= «Etant donnés deux graphes, étudier s'ils sont isomorphes».

    Cette tâche est problématique car l'élève ne dispose pas des outils théoriques qui permettent d'appréhender ce genre de problème.

    Technique : On procède comme suit:

    -On regroupe les graphes de même ordre (G1 et G3), (G2 et G5) et (G4 et G6).

    -G1 et G3 ont le même nombre d'arêtes donc pourraient représenter la même situation. G2 et G5 n'ont pas le même nombre d'arêtes donc ne représentent pas la même situation. G4 et G6 ont le même nombre d'arêtes, donc ils sont susceptibles de représenter la même situation.

    Concernant ces deux derniers graphes, il faut passer aux degrés des sommets pour découvrir s'il y a bijection entre les sommets et la bijection correspondante entre les arêtes. Pour cela, on remarque que dans les deux graphes il y a deux sommets de degré 2 et deux sommets de degré 3. Cela permet la correspondance :

    1

    2

    3 4

    Les deux graphes représentent la situation :

    - Les sommets sont : 1, 2, 3 et 4.

    - Les arcs sont : 1-2, 1-3, 1-4, 2-4 et 3-4.

    On peut utiliser la même procédure pour prouver que les deux graphes G1 et G3 décrivent une même situation.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs déictiques relevant du registre de la gestualité : On utilise l'index ou une règle ou tout autre objet permettant l'ostentation pour suivre le comptage des sommets et des arêtes ainsi les correspondances entre sommets puis entre arêtes.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité : Le discours de comptage et de correspondance.

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace: Désignation des étiquettes des sommets et des arêtes, les définitions des bijections entre sommets et entre arêtes.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par les non- ostensifs suivants :

    -La définition de graphes isomorphes.

    -Les conséquences de cette définition (équipotence entre ensemble des sommets et aussi entre ensemble d'arêtes correspondantes, etc.)

    -Recherche de propriété manquante par ordre croissant d'éléments d'information disponibles.

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Propriétés des graphes isomorphes

    Théorie des graphes

    Analyse descendante

    Logique formelle

    iii)Commentaire:

    En théorie des graphes, deux graphes qui représentent la même situation sont dits isomorphes. Cette notion d' « isomorphisme de graphes » n'est pas institutionnalisée dans le cycle secondaire car sa définition fait appel à une double bijection inter- reliées (bijection entre sommets, bijection entre arêtes homologues) et qui débouche sur la propriété fondamentale : deux graphes isomorphes ont les mêmes propriétés. C'est cette propriété qui va servir comme toile de fond (ou non ostensif) pour la technique exposée ci-dessus et qui permet de répondre à cette question. Ainsi, les élèves vont disposer, en fin de compte, d'une technique et pas de bloc technologico - théorique qui la justifie. La variable didactique v=(nombre de sommets, nombre d'arêtes) favorise le travail empirique et la découverte de la technique.

    Activité 1 page 87

    i)Enoncé :

    Pour chacun des graphes suivants donner :

    1 B 1 a

    b

    A D 2 5

    1 C d c

    e

    3 g

    2 E 4 f

    1)a/ Le degré de chaque sommet.

    b/ La somme des degrés de tous les sommets.

    c/ Le nombre d'arêtes.

    2) Quelle conjecture peut-on faire ?

    ii)Analyse praxéologique:

    La question 1)a/ Le degré de chaque sommet.

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de donner le degré de chaque sommet. Cela appartient au type de tâche T= «Donner le degré d'un sommet pour un graphe donné sous la forme d'un schéma ».

    Il s'agit d'une tâche routinière.

    Technique : On choisit un sommet et on compte les arêtes dont ce sommet est une extrémité. Puis, on passe au sommet suivant et on fait le même travail jusqu'à épuisement de tous les sommets.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs déictiques relevant du registre de la gestualité : On montre le sommet choisi et les arêtes dont ce sommet est une extrémité. Cela est fait en pointant l'index sur le sommet et les arêtes.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité : Le discours accompagnant les désignations sur le tableau.

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace: écriture des réponses sur un tableau ou toute autre forme de rédaction.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non -ostensif suivant:

    -Degré d'un sommet.

    Bloc technologico- théorique 

    Technologie

    Théorie

    Définition du degré d'un sommet

    Théorie des graphes

    La question 1/b : La somme des degrés de tous les sommets.

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de donner la somme des degrés de tous les sommets. Cela appartient au type de tâche T= «Donner la somme de nombres entiers donnés ». Il s'agit d'une tâche routinière.

    Technique7(*) : On calcule soit oralement soit en utilisant une calculatrice les nombres trouvés.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs déictiques relevant du registre da gestualité : On montre le sommet et son degré et on fait la somme des degrés.

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace : écriture des nombres à additionner et le résultat de l'addition.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non -ostensif suivant:

    -L'addition dans IN est commutative (on peut commencer par n'importe quel sommet).

    Bloc technologico- théorique : Addition dans IN en Algèbre.

    Technologie

    Théorie

    Commutativité de l'addition dans IN

    Addition dans IN

    La question 1)c/ : Le nombre d'arêtes.

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de donner le nombre d'arêtes. Cela appartient au type de tâche T= «Donner le nombre d'arêtes d'un graphe donné sous la forme d'un schéma ».

    Il s'agit d'une tâche routinière.

    Technique : On écrit la liste de toutes les arêtes du graphe choisi puis on les compte8(*).

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs déictiques relevant du registre de la gestualité : On montre les arêtes en les pointant par l'index

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace: écriture des réponses.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité : Le discours accompagnant les gestes et le discours de comptage.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non -ostensif suivant:

    - Eléments caractéristiques d'un graphe non orienté.

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Définition d'une arête dans un graphe non orienté

    Théorie des graphes

    La question 2): Quelle conjecture peut-on faire ?

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de conjecturer sur les résultats trouvés, c'est-à-dire sur le lien possible entre la somme des degrés de tous les sommets et le nombre d'arêtes. Cela appartient, compte tenu des pré-requis des élèves, au type de tâche T= «Donner une relation linéaire liant deux variables ».

    Il s'agit d'une tâche routinière surtout qu'il s'agit de relation linéaire simple.

    Technique : On dresse un tableau9(*) dans lequel sont consignés : le graphe, la somme des degrés et le nombre d'arêtes.

    On peut alors conjecturer sur le lien entre la somme des degrés des sommets et le nombre d'arêtes.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace: écriture des réponses trouvées dans les questions précédentes sur le tableau.

    -Ostensifs déictiques relevant du registre de la gestualité: Les gestes accompagnant la comparaison des nombres pour chacun des graphes.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité : Le discours accompagnant l'établissement du tableau, la comparaison des nombres et la rédaction.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par les non- ostensifs suivants:

    -Lien entre deux variables.

    -Expression algébrique linéaire y=ax.

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Degré d'un sommet

    Théorie des graphes

    Fonction linéaire

    Algèbre linéaire et analyse

    iii)Commentaire:

    On peut observer que :

    - Pour la question 1(a, b et c), la praxéologie est routinisée dès la fin du premier paragraphe intitulé :Notion de graphe.

    - La deuxième question présuppose que l'élève a une connaissance bien établie sur les tableaux de proportionnalité. A partir de cela la praxéologie est bien définie.

    - Il y a un effet topaze déguisé car la réponse à la question 2 figure en encadré, couleur orange, juste en dessous de la question.

    L'énoncé de la conjecture découle d'une interprétation du tableau reliant la somme des degrés de tous les sommets et le nombre d'arêtes. L'enseignant s'attend à ce que les élèves énoncent la relation de linéarité qui devrait être institutionnalisée par la suite et qu'ils admettent la validité de cette relation dans le cas général. Pour les élèves, c'est l'enseignant qui est garant de la validité de cette conjecture pour tout graphe non orienté quand il déclare : « En théorie des graphes, on démontre que cette conjecture est valide pour tous les graphes orientés ». L'enseignant peut, s'il observe que les élèves ne sont pas assez convaincus, esquisser une démonstration.

    Activité 4 page 88

    i)Enoncé :

    On s'intéresse aux graphes dont tous les sommets sont de degré 3.

    Construire, si c'est possible, de tels graphes ayant 4, 5, 6, 7 sommets.

    ii)Analyse praxéologique:

    Tâche et type de tâche : Cette question peut être divisée en deux tâches :

    -La première tâche t1= « étudier l'existence de graphes 3-réguliers d'ordre 4, 5, 6, 7 » qui appartient au type de tâche T= «étudier l'existence d'un graphe d'ordre donné et k- régulier»

    -La seconde tâche t2= «dans le cas où le graphe existe, construire de tels graphes » qui appartient au type de tâche T= «Construire un graphe k- régulier d'ordre donné ».

    Il s'agit de deux tâches problématiques.

    Techniques :

    -Pour la tache t1, On calcule la somme des degrés des sommets. Si la somme est impaire alors le graphe n'existe pas. Sinon, on peut espérer que de tels graphes existent et on peut passer à la tâche t2.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace: l'addition des degrés des sommets (qui, en fait est une multiplication) et la conclusion.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité : Le discours accompagnant le raisonnement.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non- ostensif suivant:

    -Le lemme des poignées de mains.

    -Pour la tache t2, déjà on sait que les graphes 3-réguliers d'ordre 5 ou 7 n'existent pas. On focalise le travail sur ceux d'ordre 4 et 6. Pour chaque cas, on calcule le nombre d'arêtes et on construit le graphe10(*).

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs graphiques relevant du registre de la trace: le marquage des sommets et le traçage des arêtes.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité : Le discours accompagnant le travail écrit.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non- ostensif suivant:

    -Les relations entre le nombre d'arêtes et le nombre de sommets dans le cas d'un graphe complet (premier cas).

    -L'analogie avec les prismes à base triangulaires pour le second cas.

    Bloc technologico- théorique :

    -Le lemme des poignées de mains en théorie des graphes.

    Technologie

    Théorie

    Lemme des poignées de mains

    Théorie des graphes

    Représentation d'un graphe

    Théorie des graphes

    iii)Commentaire:

    Cette activité fait appel au théorème des poignées de mains dans sa phase initiale et en conséquence sa praxéologie est bien connue et routinisée. La seconde partie de la question, c'est-à-dire la construction, pose un problème méthodologique sur la façon de construire un graphe connaissant le nombre de ses sommets et le nombre de ses arêtes. L'élève et l'enseignant ne disposent pas de technique pour résoudre ce genre de question. Nous sommes, en conséquence en présence de pénurie praxéologique qui va être compensée par des schémas et des figures géométriques (quadrilatère convexe avec diagonales, prisme à base triangulaire) qui répondent aux conditions énoncées. Ce raisonnement par analogie ne va pas de soi chez l'élève et c'est peut être le moment de première rencontre entre l'élève et ce « va et vient » entre les cadres de la théorie des graphes et la géométrie.

    Activité 5 page 88

    i)Enoncé :

    Sept personnes se retrouvent pour un dîner. Certaines d'entre elles, qui se sont déjà vues dans la journée, ne se serrent pas la main. Quatre personnes ont serré trois mains, deux en ont serré une.

    La septième personne peut elle serrer qu'une seule main ?

    ii)Analyse praxéologique:

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de répondre à la question : est-il vrai que la septième personne ait serré une seule main ? Cela appartient, compte tenue des hypothèses données, au type de tâche T= «Quelle est la parité du nombre de mains que la septième personne a serré ? ».

    Il s'agit d'une tâche routinière.

    Technique : On modélise d'abord la situation (choix des sommets: S1, S2, ....., S7 et de la relation qui indique les arêtes : se serrer ma main). Puis, on calcule la somme des degrés des sommets11(*) afin de pouvoir conclure.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace : la désignation des sommets, l'addition des degrés des sommets et la conclusion.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité : le discours accompagnant la mise en place des ostensifs écrits.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par les non- ostensifs suivants:

    -La modélisation d'une situation par un graphe.

    -Le lemme des poignées de mains.

    -La règle: la somme de deux entiers de même parité est paire et la somme de deux entiers de parités différentes est impaire.

    -Il n'existe pas un nombre entier à la fois pair et impair.

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Modélisation par un graphe

    Théorie des graphes

    Définition du degré d'un sommet

    Théorie des graphes

    Lemme des poignées de mains

    Théorie des graphes

    Parité de la somme de deux entiers

    Arithmétique

    iii)Commentaire:

    Cette activité fait appel à :

    - La modélisation de la situation à partir de l'analyse sémantique du texte : choix de sommets et leurs étiquettes, choix de la relation entre sommets qui est représentée par les arêtes. A ce stade et avec les données fournies, les élèves sont en mesure de réaliser cette tâche sans difficultés. Cependant, cette modélisation n'a pas fait l'objet de technique prouvée et, à ce titre, elle présente une pénurie praxéologique.

    - Le lemme des poignées de mains qui est institutionnalisé et appliqué. Donc on dispose de ce côté d'une technique.

    Nous avons, ici, un exemple de tâche dont la technique peut se décomposer en deux sous tâches :

    - pour l'une (la parité de d(S7)) on dispose d'une technique et d'un bloc technologico - théorique.

    - et pour l'autre (la modélisation) on ne dispose pas d'une technique.

    Activité 1 page 88

    i)Enoncé :

    A

    B D

    G

    C F

    E

    Des touristes sont logés dans ville A. Ils veulent visiter les sites B, C, D, E, F et G. Les tronçons de route sont représentés par le graphe ci-dessous :

    1) Donner un parcours qui permet d'aller de A à E.

    2) Donner un parcours qui permet d'aller de C à F.

    3) A partir de la ville A, les touristes peuvent-ils emprunter tous les tronçons de route en passant une et une seule fois chacun d'eux ?

    4) Même question s'ils doivent obligatoirement terminer leur circuit à la ville A.

    ii)Analyse praxéologique:

    La question 1) : Donner un parcours qui permet d'aller de A à E.

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de donner trouver une chaîne d'extrémités A et E. Cela appartient au type de tâche T= «Donner un chemin d'extrémités deux sommets donnés».

    Il s'agit d'une tâche routinière.

    Technique : On part du sommet A et on peut suivre un itinéraire afin d'atteindre le sommet E.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs déictiques relevant du registre de la gestualité : On montre le sommet A puis le parcours jusqu'au sommet E.

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace: écriture de l'itinéraire trouvé.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité: Le discours accompagnant le choix de l'itinéraire.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non- ostensif suivant:

    -Le graphe est d'un seul tenant, ce qui permet d'aller de n'importe quel sommet à n'importe quel sommet.

    Bloc technologico- théorique : Définition de chaîne dans un graphe non orienté.

    Technologie

    Théorie

    Définition d'une chaîne dans un graphe

    Théorie des graphes

    Graphes connexes

    Théorie des graphes

    Question 2) répond à la même analyse.

    Les questions 3 et 4:

    3 ) A partir de la ville A, les touristes peuvent-ils emprunter tous les tronçons de route en passant une et une seule fois chacun d'eux ?

    4) Même question s'ils doivent obligatoirement terminer leur circuit à la ville A.

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de trouver une chaîne eulérienne pour la question 3 ou un cycle eulérien pour la question 4. Cela appartient au type de tâche T= «Le graphe donné est-il semi- eulérien? Est-il eulérien ?».

    Il s'agit d'une tâche problématique.

    Technique : D'abord on étudie les degrés de tous les sommets. S'il y a zéro ou deux sommets de degrés impairs, on conclut à l'existence d'une chaîne eulérienne. Sinon, on conclut que le graphe n'est pas semi- eulérien. Ensuite, on construit la chaîne en partant de n'importe quel sommet si tous les sommets sont de degrés pairs (et on obtient alors un cycle eulérien) ; sinon, la chaîne doit impérativement commencer et aboutir par l'un des deux sommets de degré impair.

    On a seulement 2 sommets de degrés impairs (A et D).

    On trouve, par exemple, la chaîne Eulérienne : A-B-C-G-A-D-F-E-C-G-D et pas de cycle Eulérien.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs déictiques relevant du registre de la gestualité: On montre le sommet de départ et l'itinéraire choisi.

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace: écriture des degrés des sommets sur un tableau ou toute autre forme de rédaction.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité: Le discours accompagnant le choix du sommet du départ, l'itinéraire et la vérification qu'il s'agit bien d'une chaîne simple.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par les non- ostensifs suivants:

    -Graphe semi- eulérien.

    -Le théorème d'Euler.

    Bloc technologico- théorique : Théorème d'Euler en théorie des graphes.

    Technologie

    Théorie

    Définition d'un graphe semi-eulérien et d'un graphe eulérien

    Théorie des graphes

    Théorème d'Euler

    Théorie des graphes

    iii)Commentaire:

    Les questions 1 et 2 ne nécessitent pas de technique élaborée, étant donnée la simplicité du graphe proposé. Il suffit de commencer par le point de départ et s'approcher du point d'arrivée en minimisant la distance qui reste à parcourir soit visuellement soit en calculant cette distance. Les questions 3 et 4 peuvent, par contre, poser des problèmes quant à l'élaboration de stratégie de recherche de parcours avec la contrainte énoncée. Il est clair que les objectifs de l'activité sont :

    - La découverte de chaînes et cycles.

    - La définition de la longueur d'une chaîne.

    - Un premier contact avec les graphes eulériens semi- eulériens.

    La technique pour résoudre les questions 3 et 4 et les réponses sont connues de l'enseignant. Laquelle technique ne sera institutionnalisée que bien plus tard. Ainsi, les élèves, dans ce cadre d'une pénurie praxéologique, vont essayer empiriquement de répondre à ces questions. Ils peuvent eux- mêmes valider par ostension, au sein d'un groupe d'élèves, leurs réponses sans l'intervention de l'enseignant.

    .

    Activité 2 page 89

    i)Enoncé :

    La figure ci-dessous représente un parcours de santé. Dresser la liste de toutes les paires de sommets et vérifier qu'il existe une chaîne reliant ces deux sommets.

    A

    B E

    F

    C D

    ii)Analyse praxéologique:

    Tâche et type de tâche : Il s'agit en fait de deux tâches :

    - La première t1 = « Dresser la liste de toutes les paires de sommets du graphe donné» qui appartient au type de tâche T1 = « Dresser la liste des paires d'éléments d'un ensemble fini donné ».

    Il s'agit d'une tâche routinière puisqu'elle a été traitée dans le chapitre dénombrements.

    Technique : On ordonne d'abord les sommets, puis on procède comme suit :

    - on prend le premier sommet et on le couple avec les suivants.

    - On passe au second sommet et on le couple avec les sommets suivants.

    - Et ainsi de suite jusqu'à l'avant dernier sommet.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace : la liste ordonnée des sommets et les paires.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non- ostensif suivant:

    -Le dénombrement des paires de sommets12(*).

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Nombre de paires des sommets

    Dénombrements

    - La seconde tâche t2 = « Vérifier que pour toute paire de sommets du graphe donné il existe une chaîne les reliant » qui appartient au type de tâche T2 = « Vérifier que, pour toute paire de sommets d'un graphe, il existe une chaîne les reliant».

    Il s'agit d'une tâche routinière vu la simplicité du graphe.

    Technique : On dresse le tableau consignant les paires de sommets et les chaînes les reliant.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace: traçage du tableau, la liste de toutes les paires et les chaînes correspondantes.

    -Ostensifs déictiques relevant du registre de la gestualité : On montre les chaînes.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité : Le discours accompagnant les choix des chaînes.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non- ostensif suivant:

    -Chaîne dans un graphe non orienté.

    Bloc technologico- théorique : Définition d'une chaîne dans un graphe non orienté en théorie des graphes.

    Technologie

    Théorie

    Définition d'une chaîne dans un graphe orienté

    Théorie des graphes

    iii)Commentaire:

    Il s'agit d'une activité qui représente le premier moment didactique sur le concept de connexité de graphes. Dans la première partie de la question, c'est-à-dire pour donner toutes les paires possibles, l'élève dispose d'une technique applicable à tous les ensembles finis. En revanche, le type de tâche T2 se présente à l'élève pour la première fois. Donc l'élève ne dispose pas d'une praxéologie et va répondre empiriquement à la question qui peut se prêter à ce genre de traitement du fait de la simplicité du graphe proposé.

    Exercice page 89

    i)Enoncé :

    Parmi les graphes suivants, reconnaître ceux qui sont connexes :

    G1 G2 G3

    G4 G5 G6

    ii)Analyse praxéologique:

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit d'étudier la connexité d'un graphe donné par son schéma. Cela appartient au type de tâche T= «Etudier la connexité d'un graphe».

    Il s'agit d'une tâche routinière puisque la définition est déjà donnée et appliquée dans l'activité précédente.

    Technique : On commence par prouver le non connexité du graphe sélectionné en montant qu'il y a deux sommets qui ne peuvent pas être reliés par une chaîne. Sinon, on utilise la technique de l'activité précédente pour prouver la connexité.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs déictiques relevant du registre de la gestualité : On montre, s'ils existent, les deux sommets qui ne peuvent pas être reliés par une chaîne. Ou bien on montre, en faisant passer l'index sur les arêtes, que le graphe est d'un seul tenant.

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace: Les sommets qui ne peuvent pas être reliés par une chaîne ou le tableau tel que l'on a indiqué dans l'activité précédente.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité: Le discours accompagnant les choix des sommets.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par les non- ostensifs suivants:

    -Connexité d'un graphe non orienté.

    -La négation de la proposition : pour tout couple de sommets x et y, il existe une chaîne reliant x et y.

    -Le dénombrement des paires de sommets.

    -Chaîne dans un graphe non orienté.

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Nombre de paires dans un ensemble fini

    Dénombrements

    Négation d'un prédicat à deux variables avec quantificateur universel

    Logique formelle

    Définition d'une chaîne dans un graphe non orienté

    Théorie des graphes

    Définition de la connexité dans un graphe non orienté

    Théorie des graphes

    iii)Commentaire:

    Il s'agit d'une activité de consolidation sur la définition de la connexité d'un graphe et qui est institutionnalisée. La technique esquissée dans l'activité 2 de la même page est faisable pour les graphes G1 et G6. Par contre, cette technique est très lourde concernant le graphe G3. Car elle exigerait un travail sur 15 paires de sommets. D'autres techniques plus économiques devraient être envisagées à partir d'une certaine grandeur de l'ordre d'un graphe. Pour les graphes G2, G4 et G5, il s'agit en fait de montrer qu'ils ne sont pas connexes et donc d'utiliser la négation de la proposition : « Pour chacune des paires de sommets, il existe une chaîne reliant ces deux sommets ». Cette négation s'énonce : « Il existe une paire de sommets qui ne sont pas reliés ». Les deux graphes G2 et G5 peuvent induire en erreur certains élèves qui pourraient penser que certaines arêtes se croisent et déduisent que ces deux graphes sont connexes alors qu'ils ne le sont pas. En somme, on peut observer que l'on dispose d'une praxéologie à portée limitée par rapport au nombre de sommets et qu'elle nécessite, dans le cas de non connexité, à recourir à un contre-exemple. Ainsi, pour ce type de tâche, il n'y a pas de pénurie praxéologique à proprement parler mais nous nous trouvons en présence d'une praxéologie à portée limitée et qui va obliger les élèves, à partir d'un certain ordre de grandeur du nombre de sommets, à s'investir dans d'autres techniques plus économiques, c'est-à-dire faisables.

    Activité 3 page 89

    i)Enoncé :

    Peut-on reproduire les graphes ci-dessous sans lever le crayon et ne passant qu'une seule fois sur chaque arête.

    G1 G2 G3

    ii)Analyse praxéologique:

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de faire glisser le crayon sur la feuille afin de reproduire le graphe proposé de sorte que chaque arête soit tracée une seule fois. Cela appartient au type de tâche T= «Reproduire un graphe sans passer deux fois par la même arête».

    Il s'agit d'une tâche problématique.

    Technique : On procède par essai/erreur. La simplicité du graphe permet de décider si le travail demandé est possible ou non.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs graphiques relevant du registre de la trace: Le traçage des arêtes.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité: Le discours accompagnant le choix du sommet du départ et le traçage des arêtes.

    -Ostensifs déictiques relevant du registre de la gestualité : On montre le sommet du départ et on simule par le geste le mouvement entre les sommets.

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace: On écrit le résultat qui indique soit l'impossibilité d'une telle manoeuvre soit d'une itinéraire solution.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non- ostensif suivant:

    -Le théorème d'Euler.

    Bloc technologique- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Théorème d'Euler

    Théorie des graphes

    iii)Commentaire:

    Cette activité prépare le terrain pour l'énoncé du théorème d'Euler. L'enseignant connaît ce théorème et possède, donc, une technique permettant de répondre à la question sur chacun des quatre cas proposés. La forme accrocheuse de la question et la simplicité des graphes proposés va inciter les élèves à se prendre en charge par défi mutuel. Il en résultera une première rencontre avec :

    - La condition nécessaire et suffisante pour qu'un graphe soit semi- eulérien.

    - La condition nécessaire et suffisante pour qu'un graphe soit eulérien.

    - Une vision sémantique du théorème d'Euler.

    - Une idée précise de la façon de procéder pour reproduire le graphe sans lever le crayon en passant qu'une seule fois par chaque arête.

    Cela étant, on remarque que sur cette activité il y a pénurie praxéologique car il n'y a pas de technique connue préalablement par l'élève pour réaliser cette tâche. En fait, nous observons un cas typique de situation de pénurie praxéologique palliée par une grande épaisseur ostensive et qui débouche sur la mise en place d'une praxéologie.

    Activité 1 page 91

    i)Enoncé :

    A, B, C, D, E, F, G et H désignent huit poissons. Dans le tableau ci-dessous, une croix signifie que les poissons ne peuvent pas cohabiter dans un même aquarium.

     

    A

    B

    C

    D

    E

    F

    G

    H

    A

     

    x

    x

    x

     
     

    x

    x

    B

    x

     
     
     

    x

    x

    x

     

    C

    x

     
     

    x

     

    x

    x

    x

    D

    x

     

    x

     

    x

     
     

    x

    E

     

    x

     

    x

     

    x

    x

     

    F

     

    x

    x

     

    x

     
     
     

    G

    x

    x

    x

     

    x

     
     
     

    H

    x

     

    x

    x

     
     
     
     

    On se propose de résoudre le problème P suivant : Quel est le nombre d'aquariums nécessaires ?

    1) Représenter cette situation par un graphe. (Deux sommets sont adjacents si les deux poissons ne cohabitent pas).

    2) Expliquer pourquoi la résolution du problème P revient à la résolution du problème suivant : « Quel est le nombre minimal de couleurs nécessaires pour colorier les huit sommets de ce graphe de sorte que deux sommets adjacents ne soient pas de même couleur ? ».

    3) Les quatre sommets A, C, D et H sont deux à deux adjacents. Déduire qu'il faut au moins quatre couleurs.

    4) Vérifier que quatre couleurs suffisent.

    5) Résoudre le problème P.

    ii)Analyse praxéologique:

    La question 1) : Représenter cette situation par un graphe. (Deux sommets sont adjacents si les deux poissons ne cohabitent pas).

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de représenter la situation donnée par un graphe. Cela appartient au type de tâche T= «Représenter la situation donnée par un graphe».

    Il s'agit d'une tâche routinière, vu l'indication du type de relation à représenter.

    Technique : On représente chaque poisson par un point et là où observe une croix (ligne x et colonne y) on trace une arête reliant les sommets x et y.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs graphiques relevant du registre de la trace: les sommets et les arêtes.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité: Le discours accompagnant les choix des sommets le traçage des arêtes.

    -Ostensifs déictiques relevant du registre de la gestualité : On montre la correspondance entre les données et le graphe.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par les non- ostensifs suivants:

    -Graphe non orienté.

    -Représentation d'un graphe.

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Définition d'un graphe orienté

    Théorie des graphes

    Représentation graphique d'un graphe

    Théorie des graphes

    La question 2) : Expliquer pourquoi la résolution du problème P revient à la résolution du problème suivant : « Quel est le nombre minimal de couleurs nécessaires pour colorier les huit sommets de ce graphe de sorte que deux sommets adjacents ne soient pas de même couleur ? ».

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit d'expliquer que la formulation du problème P équivaut en termes de la théorie des graphes au texte donné. Cela appartient au type de tâche T= «Equivalence sémantique de deux propositions appartenant à deux registres lexicaux différents».

    Il s'agit d'une tâche problématique dans la mesure où les élèves n'ont jamais fait auparavant, en mathématique, ce genre de passage entre deux registres linguistiques.

    Technique : On établit une correspondance entre deux registres linguistiques, ce sont celui du langage vernaculaire et le registre terminologique de la théorie des graphes.

    Cette correspondance permet le passage (la traduction) entre les deux registres.

    Registre linguistique

    Langage vernaculaire

    Terminologie de la théorie des graphes

    Poisson

    Sommet

    Ne cohabitent pas

    Adjacents, de couleurs différentes

    Aquarium

    Couleur

    Nécessaire (nombre)

    Minimal (nombre)

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace : écriture des correspondances entre propositions et termes.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité: Le discours accompagnant les gestes de va et vient entre les deux registres linguistiques.

    -Ostensifs déictiques relevant du registre de la gestualité : On montre la correspondance entre les deux registres.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par les non- ostensifs suivants:

    -Définition d'un graphe non orienté.

    -Analyse sémantique des propositions.

    Bloc technologique- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Analyse sémantique des propositions

    La sémantique

    Définition d'un graphe non orienté

    Théorie des graphes

    La question 3) : Les quatre sommets A, C, D et H sont deux à deux adjacents. Déduire qu'il faut au moins quatre couleurs.

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de déduire qu'il faut au moins quatre couleurs. Cela appartient au type de tâche T= «donner un minorant du nombre chromatique».

    Il s'agit d'une tâche routinière, vu l'indication de l'existence d'un sous graphe complet d'ordre 4.

    Technique : On remarque que le sous- graphe engendré par les sommets A, C, D et H est complet donc son nombre chromatique est 4, et puisque l'ordre d'un graphe est supérieur ou égal à l'ordre de ses sous graphes. On conclut que.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs graphiques relevant du registre de la trace: Le sous graphe GACDH, le nombre chromatique et les graphes complets.

    -Ostensifs déictiques relevant du registre de la gestualité: On montre les sommets à colorier.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité: Le discours accompagnant les gestes.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non- ostensif suivant:

    -Minoration du nombre chromatique.

    Bloc technologique- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Définition du nombre chromatique

    Théorie des graphes

    Encadrement du nombre chromatique

    Théorie des graphes

    La question 4): Vérifier que quatre couleurs suffisent.

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de vérifier que quatre couleurs suffisent. Cela appartient au type de tâche T= «Vérifier que l'on peut colorier le graphe donné par k couleurs, k donné».

    Il s'agit d'une tâche routinière.

    Technique : On commence par colorier le sous graphe complet GACDH puis les quatre autres sommets.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs relevant du registre de la matérialité quelconque: coloration du sous graphe complet, coloration des autres sommets.

    -Ostensifs déictiques relevant du registre de la gestualité: On montre les sommets à colorier.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité: Le discours accompagnant les gestes.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par les non- ostensifs suivants:

    -Coloration d'un graphe.

    -Nombre chromatique d'un graphe complet.

    Bloc technologique- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Propriétés du nombre chromatique

    Théorie des graphes

    La question 5) : Résoudre le problème P.

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de trouver le nombre minimum d'aquariums. Cela appartient au type de tâche T= «Calculer le nombre chromatique du graphe donné».

    Il s'agit d'une tâche routinière.

    Technique : Déduire la valeur du nombre chromatique d'après les deux encadrements trouvés dans les questions 3 et 4.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace: les deux encadrements et la valeur de.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité: Le discours accompagnant les gestes sur les passages entre les encadrements.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par les non- ostensifs suivants:

    -Déduction logique : .

    -si alors

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Propriété d'antisymétrie de la relation « inférieur ou égal » dans l'ensemble des nombre réels

    Comparaison des réels

    Définition du nombre chromatique

    Théorie des graphes

    iii)Commentaire:

    La première question est une tâche dont on connaît la technique, surtout que le choix des sommets et des arêtes a été énoncé dans le texte : « Deux sommets sont adjacents si les deux poissons ne cohabitent pas ». . Par contre, en ce qui a trait à la seconde question, l'élève ne dispose pas de technique à laquelle il peut se référer. Car il s'agit bien de traduire un texte en langage vernaculaire en un texte utilisant une terminologie propre à la théorie des graphes dans sa majorité. Les trois autres questions (ou tâches) se réfèrent chacune à une praxéologie. En somme, dans cette activité, on observe que toutes les tâches demandées se réfèrent à une praxéologie sauf la seconde qui présente une pénurie praxéologique.

    Activité 2 page 92

    i)Enoncé :

    Colorier les graphes suivants :

    G1 G2 G3

    G4 G5

    ii)Analyse praxéologique:

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de colorier un graphe présenté par son schéma. Cela appartient au type de tâche T= «colorier un graphe».

    Il s'agit d'une tâche routinière.

    Technique : On utilise l'algorithme de Walsh et Powell.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace : Le tableau dans lequel sont consignés les sommets, leurs degrés, l'ordre et la couleur.

    -Ostensifs déictiques relevant du registre de la gestualité : On désigne le sommet sélectionné, sa couleur et les sommets suivants qui ne lui sont pas adjacents.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité : Le discours accompagnant les gestes.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non- ostensif suivant:

    -L'ordre d'un sommet est déterminant pour le déroulement de l'algorithme.

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Algorithme de Walsh et Powell

    Théorie des graphes

    iii)Commentaire:

    La tâche proposée possède une technique du fait que l'algorithme à utiliser a été déjà institutionnalisé. Il s'agit, en fait, d'une application directe de l'algorithme de Walsh et Powell.

    Activité 3 page 92

    i)Enoncé :

    On donne le graphe le graphe suivant :

    C D

    A B G H

    E F

    1) a/ Colorier le graphe en utilisant l'algorithme précédent.

    b/ Quel est le nombre de couleurs utilisées.

    2) Est-il possible de colorier le graphe en utilisant uniquement deux couleurs ?

    ii)Analyse praxéologique:

    La question 1) : a/ Colorier le graphe en utilisant l'algorithme précédent.

    b/ Quel est le nombre de couleurs utilisées.

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de colorier un graphe présenté par son schéma en utilisant l'algorithme de Wash et Powell. Cela appartient au type de tâche T= «colorier un graphe en utilisant l'algorithme de Walsh et Powell».

    Il s'agit d'une tâche routinière.

    Technique : On utilise l'algorithme de Walsh et Powell.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace : Le tableau dans lequel sont consignés les sommets, leurs degrés, l'ordre et la couleur.

    -Ostensifs déictiques relevant du registre de la gestualité : On désigne le sommet sélectionné, sa couleur et les sommets suivants qui ne lui sont pas adjacents.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité: Le discours accompagnant les gestes.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non- ostensif suivant:

    -L'ordre d'un sommet est déterminant pour le déroulement de l'algorithme.

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Algorithme de Walsh et Powell

    Théorie des graphes

    La question 2) : Est-il possible de colorier le graphe en utilisant uniquement deux couleurs ?

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de colorier un graphe présenté par son schéma sans recourir à l'algorithme de Walsh et Powell. Cela appartient au type de tâche T=«colorier un graphe».

    Il s'agit d'une tâche routinière.

    Technique : Il suffit de ne pas commencer par colorier les sommets E et G.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs matériels relevant du registre de la matérialité quelconque : Une première couleur pour les sommets A, C, E et G ; puis le coloriage par une second couleur des autres sommets.

    -Ostensifs déictiques relevant du registre de la gestualité : On désigne les sommets sélectionnés A, C, E et G puis les autres sommets.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité : Le discours accompagnant les choix.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non- ostensif suivant:

    -Coloriage d'un graphe.

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Définition du coloriage d'un graphe

    Théorie des graphes

    iii)Commentaire:

    La première tâche (1/a) proposée possède une technique routinisée du fait que l'algorithme à utiliser a été institutionnalisé. La seconde tâche (1/b) est une simple opération de comptage. La dernière tâche peut être réalisée en choisissant un premier sommet différent de celui choisi par l'algorithme de Walsh et Powell. L'enjeu didactique de cette activité est de montrer un cas extrême : L'algorithme ne donne jamais le nombre chromatique. Car, dans la plupart des cas, il suffit de permuter les sommets de même degré pour obtenir le nombre chromatique. Dans ce cas (il y en a d'autres), l'algorithme donne toujours trois couleurs alors que l'on peut vérifier facilement que deux couleurs suffisent. En d'autres termes, l'objet de cette activité est de modérer le rapport personnel de l'élève à l'objet du savoir « Algorithme de Walsh et Powell » dans la mesure où il faut s'attendre de cet algorithme une bonne approximation du nombre chromatique et occasionnellement le nombre lui-même.

    Activité 4 page 93

    i)Enoncé :

    1) Quel est le nombre chromatique d'un graphe complet d'ordre 3 ?

    2) Quel est le nombre chromatique d'un graphe complet d'ordre 5 ?

    3) Quel est le nombre chromatique d'un graphe complet d'ordre n?

    ii)Analyse praxéologique:

    Les questions : 1, 2 et 3.

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de déterminer le nombre chromatique d'un graphe complet. Cela appartient au type de tâche T= «Déterminer le nombre chromatique d'un graphe complet».

    Il s'agit d'une tâche routinière dans la mesure où la technique à utiliser a été déjà institutionnalisée.

    Technique : On remarque que tous les sommets sont adjacents et donc tous les sommets ont des couleurs différentes.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs graphiques relevant du registre de la trace : traçage d'un graphe complet d'ordre 2 puis un autre d'ordre 3.

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace: Les hypothèses, analyse de la coloration.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non- ostensif suivant:

    -Coloration de deux sommets adjacents.

    -Généralisation des résultats observés au cas général (question 3).

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Définition du coloriage d'un graphe

    Théorie des graphes

    iii)Commentaire:

    La tâche proposée possède une technique du fait que l'algorithme à utiliser a été institutionnalisé. Les graphes et les sous graphes complets ont un statut particulier en théorie des graphes et en particulier dans la recherche du nombre chromatique. Car, il suffit de commencer par colorer un sous graphe complet d'ordre maximal et, en général les couleurs utilisées sont suffisantes. Ainsi, l'enjeu didactique principal de cette activité est d'établir un rapport de l'élève à l'objet du savoir « sous graphe complet » qui consiste à en tenir compte en premier lieu dans toute situation de coloriage.

    Activité 5 page 93

    i)Enoncé :

    On donne le graphe ci-contre :

    1) Déterminer tous les sous graphes complets d'ordre 4.

    2) Vérifier que quatre couleurs sont suffisantes pour colorier le graphe.

    ii)Analyse praxéologique:

    La question 1) : Déterminer tous les sous graphes complets d'ordre 4.

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de déterminer les sous graphes complets d'un graphe donné sous la forme d'un schéma. Cela appartient au type de tâche T= «Déterminer les sous graphes complets d'un graphe donné».

    Il s'agit d'une tâche problématique.

    Technique : On sélectionne un sous graphe d'ordre 4 et on vérifie s'il est complet. On peut éliminer visuellement la majorité des sous graphes d'ordre 4.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace: Les sommets qui engendrent le sous graphe d'ordre 4 sélectionné.

    -Ostensifs déictiques et visuels relevant du registre de la gestualité : soit l'utilisation de la deixis gestuelle ou la gestuelle visuelle pour la désignation des sous graphes d'ordre 4.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité: Le discours accompagnant les gestes.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non- ostensif suivant:

    -Graphe complet, sommets adjacents.

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Définition d'un graphe complet

    Théorie des graphes

    Définition d'un sous graphe

    Théorie des graphes

    La question 2) : Vérifier que quatre couleurs sont suffisantes pour colorier le graphe.

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de colorier le graphe ci-dessus par quatre couleurs. Cela appartient au type de tâche T= «Colorier un graphe en utilisant k couleurs, k donné».

    Il s'agit d'une tâche routinière.

    Technique : On trouve un seul sous graphe complet d'ordre 4, il suffit de le colorier et compléter le coloriage du graphe.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs matériels relevant du registre de la matérialité quelconque : Les couleurs des sommets qui engendrent le sous graphe d'ordre 4 sélectionné.

    -Ostensifs déictiques et visuels relevant du registre de la gestualité : on montre la coloration au fur et à mesure de sa mise en place.

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace: Le texte accompagnant la mise en place de la coloration.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité: Le discours accompagnant les gestes.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non- ostensif suivant:

    -Pour colorier un graphe, on commence par colorier un sous graphe complet d'ordre maximal.

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Définition d'un graphe complet

    Théorie des graphes

    Définition d'un sous graphe

    Théorie des graphes

    Définition du coloriage d'un graphe

    Théorie des graphes

    iii)Commentaire:

    Les deux tâches de l'activité sont, par rapport aux activités précédentes, devenues routinières. Ils correspondent à deux praxéologies établies : l'une qui permet de vérifier si un graphe est complet et l'autre servant à colorier un graphe à partir de la coloration d'un sous graphe complet d'ordre maximum.

    Activité 6 page 93

    i)Enoncé :

    Soit G un graphe d'ordre n. Soit G' un sous graphe complet d'ordre k.

    Vérifier que k.

    ii)Analyse praxéologique:

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de vérifier l'inégalité donnée. Cela appartient au type de tâche T= «Comparer le nombre chromatique d'un graphe et de l'un de ses sous graphes».

    Il s'agit d'une tâche routinière.

    Technique : On observe que le nombre de couleurs à utiliser pour colorier un graphe est certainement supérieur ou égal à celui de tous ses sous graphes.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace: Comparaison des nombres chromatiques d'un graphe et d'un sous graphe.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non- ostensif suivant:

    -Si un graphe est colorié alors il est de même de tous ses sous graphes.

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Définition du coloriage d'un graphe

    Théorie des graphes

    Définition d'un sous graphe

    Théorie des graphes

    iii)Commentaire:

    Cette activité peut être utilisée dans un moment de d'exploration de l'environnement technologico- théorique. Il s'agit, en fait, de préciser la technologie de la tâche t= «montrer que le nombre chromatique d'un graphe est supérieur ou égal à celui de ses sous graphes complets» appartenant au type de tâche T= « montrer que le nombre chromatique d'un graphe est supérieur ou égal à celui de ses sous graphes ». Nous avons déjà relevé l'importance de cette tâche pour la procédure de coloration d'un graphe et la précision du nombre chromatique. Cette activité sera suivie d'un moment d'institutionnalisation.

    Activité 7 page 93

    i)Enoncé :

    5

    1 2 3 1 2

    7 8

    6 5 4 4 3

    G G'

    1) Vérifier que trois couleurs suffisent pour colorer les deux graphes G et G'.

    2) Pour les deux graphes G et G', déterminer le plus haut degré de ses sommets.

    ii)Analyse praxéologique:

    La question 1) : Vérifier que trois couleurs suffisent pour colorer les deux graphes G et G'.

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de colorier le graphe ci-dessus par trois couleurs. Cela appartient au type de tâche T= «Colorier un graphe en utilisant k couleurs, k donné».

    Il s'agit d'une tâche routinière.

    Technique : On commence par colorer un sous graphe complet d'ordre 3 puis compléter le coloriage du graphe.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs relevant du registre de la matérialité quelconque: Les couleurs des sommets qui engendrent le sous graphe d'ordre 3 sélectionné puis la coloration du reste des sommets.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité: Le discours accompagnant la coloration des sommets.

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace : écriture de la correspondance (sommet- couleur).

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non- ostensif suivant:

    -Stratégie pour colorier un graphe : on commence par colorier un sous graphe complet d'ordre maximal.

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Définition d'un graphe complet

    Théorie des graphes

    Définition d'un sous graphe

    Théorie des graphes

    Ordre d'un sous graphe

    Théorie des graphes

    La question 2) : Pour les deux graphes G et G', déterminer le plus haut degré de ses sommets.

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de déterminer le plus haut degré de ses sommets donné par son schéma. Cela appartient au type de tâche T= «Détermination du degré maximal d'un graphe».

    Il s'agit d'une tâche routinière.

    Technique : On dresse la liste d'adjacence de chaque sommet et on tire le degré maximal.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace: Le tableau où son consignés les sommets avec leurs degrés.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non- ostensif suivant:

    -Représentation d'un graphe par sa liste d'adjacence.

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Définition d'une liste d'adjacence

    Théorie des graphes

    Représentations d'un graphe

    Théorie des graphes

    iii)Commentaire:

    Les deux tâches de cette activité possèdent déjà des praxéologies et ne vont poser, a priori, aucun problème à l'élève. Elles présentent un moment de l'exploration de l'environnement technologico- théorique pour une propriété de majoration du nombre chromatique. Il ne s'agit pas de démontrer cette propriété mais de l'observer sur deux exemples et de généraliser le résultat sans démonstration même si la démonstration n'est pas difficile à être expliquée aux élèves par l'enseignant.

    Exercice page 94

    i)Enoncé :

    On désire implanter 7 stations radio dans 7 villes dont les distances mutuelles (en Km) sont données ci-dessous. Sachant que deux stations interfèrent si elles se trouvent à moins de 100 Km l'une de l'autre.

     

    B

    C

    D

    E

    F

    G

    A

    55

    110

    108

    60

    150

    88

    B

     

    87

    142

    133

    98

    139

    C

     
     

    77

    91

    85

    93

    D

     
     
     

    75

    114

    82

    E

     
     
     
     

    107

    141

    F

     
     
     
     
     

    123

    1) Représenter cette situation à l'aide d'un graphe G (deux sommets sont adjacents si la distance séparant les deux villes est inférieure à 100 Km).

    2) Vérifier que 3.

    3) a/ Vérifier que trois couleurs suffisent pour colorier G.

    b/ Quel est alors le nombre minimum de longueurs d'onde qu'il faut prévoir pour éviter toute interférence ?

    ii)Analyse praxéologique:

    La question 1) : Représenter cette situation à l'aide d'un graphe G (deux sommets sont adjacents si la distance séparant les deux villes est inférieure à 100 Km).

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de représenter une situation par un graphe. Cela appartient au type de tâche T= «représenter une situation par un graphe».

    Il s'agit d'une tâche routinière.

    Technique : On réalise le schéma de la situation en plaçant d'abord les sommets puis, deux sommets si et sj sont reliés par une arête si le nombre figurant dans s'intersection de la ligne i et la colonne j est inférieur à 100.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace : La matrice incomplète donnée.

    -Ostensifs graphiques relevant du registre de la trace : Les sommets et les lignes joignant les sommets.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par les non- ostensifs suivants:

    - La fonction distance est symétrique.

    - La comparaison de la distance avec 100 indique une présence ou l'absence de relation.

    - La ligne traduit cette présence.

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Définition d'une distance

    Géométrie euclidienne

    Représentation d'une situation par un graphe

    Théorie des graphes

    La question 2) : Vérifier que 3.

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de montrer que le nombre chromatique est supérieur à 3. Cela appartient au type de tâche T= «Minoration du nombre chromatique d'un graphe donné».

    Il s'agit d'une tâche routinière.

    Technique : On montre qu'il y a un sous graphe complet d'ordre 3.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs déictiques relevant du registre de la gestualité : On montre un sous graphe complet d'ordre 3.

    -Ostensifs graphiques relevant du registre de la trace : Les sommets et les lignes joignant les sommets du sous graphe complet d'ordre 3.

    -Ostensifs discursif relevant du registre de l'oralité : Le discours accompagnant les gestes

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace : Le texte accompagnant le discours.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par les non- ostensifs suivants:

    - La fonction distance est symétrique.

    - La comparaison de la distance avec 100 indique une présence ou l'absence de relation.

    - La ligne traduit cette présence.

    Bloc technologico- théorique 

    Technologie

    Théorie

    Minoration du nombre chromatique

    Théorie des graphes

    La question 3)a/ Vérifier que trois couleurs suffisent pour colorier G.

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de colorier le graphe ci-dessus par trois couleurs. Cela appartient au type de tâche T= «Colorier un graphe en utilisant k couleurs, k donné».

    Il s'agit d'une tâche routinière.

    Technique : On commence par colorer un sous graphe complet d'ordre 3 puis compléter le coloriage du graphe.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs matériels relevant du registre de la matérialité quelconque : Les couleurs des sommets qui engendrent le sous graphe d'ordre 3 sélectionné.

    -Ostensifs déictiques relevant du registre de la gestualité : par la deixis gestuelle, on montre les couleurs à éviter ou à choisir.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité : le discours accompagnant les gestes.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non- ostensif suivant:

    -Stratégie pour colorier un graphe : on commence par colorier un sous graphe complet d'ordre maximal.

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Définition d'un graphe complet

    Théorie des graphes

    Définition d'un sous graphe

    Théorie des graphes

    Définition du coloriage d'un graphe

    Théorie des graphes

    La question 3)b/ : Quel est alors le nombre minimum de longueurs d'onde qu'il faut prévoir pour éviter toute interférence ?

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de déterminer le nombre chromatique du graphe en utilisant les questions précédentes. Cela appartient au type de tâche T= «Déterminer le nombre chromatique».

    Il s'agit d'une tâche routinière.

    Technique : On déduit des questions précédentes que =3 et on traduit ce résultat en langue vernaculaire.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace : Les deux inégalités, la traduction écrite en langage vernaculaire.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité: le discours en langage vernaculaire.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non- ostensif suivant:

    -une condition suffisante sur un minimum se traduit par une majoration.

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Définition du nombre chromatique

    Théorie des graphes

    Condition suffisante

    Logique formelle

    iii)Commentaire:

    Les tâches de cette activité possèdent, au moment de leur déroulement, des praxéologies. Cependant, il convient de noter que :

    o Ce qui importe dans les distances données au tableau est leur comparaison par rapport à 100 et non les nombres eux-mêmes. En plus, la forme de présentation par un tableau incomplet est due au fait que la fonction distance est symétrique. Ainsi, l'ostensif tableau donné en hypothèse est complet contrairement aux apparences.

    o Pour la question 1, l'élément crucial pour le choix des sommets et des arêtes a été indiqué et non laissé aux soins de l'élève.

    o Pour la question 2/a, la technique a été progressivement institutionnalisée dans les activités précédentes et a été donc l'objet d'un débat méta- mathématique (colorier un sous- graphe complet d'ordre 3 et compléter le coloriage des autres sommets).

    o Pour la question 2/b, il fallait déterminer le nombre chromatique en utilisant un encadrement par le même nombre puis traduire le résultat en langage vernaculaire.

    Activité 1 page 95

    i)Enoncé :

    Le graphe ci-dessous représente un réseau routier. Sur ses arêtes on a marqué les distances séparant deux villes. Entre Bizerte et le Kef trouver le plus court chemin.

    Bizerte

    140 65

    Tabarka Tunis

    70 166

    Jendouba 175

    63

    Le Kef

    ii)Analyse praxéologique:

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de trouver un plus court chemin entre Bizerte et Le Kef. Cela appartient au type de tâche T= «Trouver un plus court chemin entre deux sommets d'un graphe».

    Il s'agit d'une tâche problématique.

    Technique : On procède de la manière suivante :

    - On désigne les arêtes (avec leurs étiquettes) entre le sommet Bizerte et les sommets voisins.

    - Puis, on continue ainsi de voisinage en voisinage jusqu'au sommet Le Kef et ne garder que les plus courts chemins.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace : Les distances, les pondérations, les sommets sélectionnés et L'ensemble S.

    -Ostensifs discursifs relevant du registre de l'oralité: Le discours accompagnant les manipulations écrites.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non- ostensif suivant:

    -Toute sous chaîne d'une chaîne minimale est minimale.

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Graphe pondéré

    Théorie des graphes

    Définition de la longueur d'un sous chaîne

    Théorie des graphes

    Propriétés des chaînes minimales

    Théorie des graphes

    iii)Commentaire:

    Les données simples de cette activité permettent à celle-ci d'être un bon support pour une introduction à l'algorithme de Moore- Djikstra. Car cet algorithme se base essentiellement sur le lemme prouvant que toute sous chaîne d'une plus courte chaîne est une plus courte chaîne et qui n'est pas connue des élèves. Cependant, ce lemme peut être évoqué à la suite de cet exemple pour mieux appréhender l'algorithme.

    Activité 3 page 95

    i)Enoncé :

    On a représenté ci-dessous un réseau d'ordinateurs qu'un virus informatique vient d'infecter par l'ordinateur A. On a noté sur les arêtes les temps (en minutes) que met un fichier infecté pour aller d'un ordinateur à un autre.

    B 4 D

    4

    2 2 3 E

    A

    1 3

    C

    1) Au bout d'une minute le virus est-il arrivé en B ? En C ?

    2) a/ Reproduire le graphe ci-dessus et colorier en rouge tous les ordinateurs atteints par le virus au bout d'une minute.

    b) Indiquer, à côté du sommet C et entre parenthèses, de quel ordinateur est venue l'attaque.

    3) Quel est l'ordinateur atteint ensuite ? Au bout de combien de temps ? Le colorier en rouge.

    4) Y a-t-il un ordinateur sain qui est atteint par le virus à la troisième minute ? À la quatrième minute ? Le colorier en rouge et indiquer aussi de quel ordinateur est venue l'attaque.

    5) Recopier et compléter le tableau suivant :

    Temps (minutes)

    Ordinateur(s) atteint(s)

    pour la première fois

    Provenance de

    l'attaque

    0

    A

     

    1

    C

    A

    2

     
     

    3

     
     

    4

     
     

    5

     
     

    6

     
     

    6) Indiquer pourquoi il n'est pas utile de continuer après la sixième minute.

    7) Indiquer le parcours du virus pour atteindre le plus rapidement possible l'ordinateur E.

    ii)Analyse praxéologique:

    Les questions : 1, 2, 3 et 4 :

    1) Au bout d'une minute le virus est-il arrivé en B ? En C ?

    2) a/ Reproduire le graphe ci-dessus et colorier en rouge tous les ordinateurs atteints par le virus au bout d'une minute.

    b) Indiquer, à côté du sommet C et entre parenthèses, de quel ordinateur est venue l'attaque.

    3) Quel est l'ordinateur atteint ensuite ? Au bout de combien de temps ? Le colorier en rouge.

    4) Y a-t-il un ordinateur sain qui est atteint par le virus à la troisième minute ? À la quatrième minute ? Le colorier en rouge et indiquer aussi de quel ordinateur est venue l'attaque.

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit d'effectuer une lecture graphique pour trouver les ordinateurs infectés au bout de k minutes. Cela appartient au type de tâche T= «Trouver les sommets s tels que la distance de A è S est égale à k, k donné».

    Il s'agit d'une tâche routinière, vu les données.

    Technique : On procède de la manière suivante :

    - On désigne les arêtes (avec leurs étiquettes) entre le sommet A et les sommets s voisins tels que d(A,s)=1.

    - Puis, on continue ainsi de voisinage en voisinage jusqu'au sommet tel que d(A,s)=k.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace: Les distances et les sommets sélectionnés.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non- ostensif suivant:

    -Ne pas construire un cycle.

    Bloc technologico- théorique : Absence de discours technologique.

    Technologie

    Théorie

    Définition d'une arborescence

    Théorie des graphes

    La question 513(*)) Recopier et compléter le tableau suivant :

    Temps (minutes)

    Ordinateur(s) atteint(s)

    pour la première fois

    Provenance de

    l'attaque

    0

    A

     

    1

    C

    A

    2

     
     

    3

     
     

    4

     
     

    5

     
     

    6

     
     

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit d'effectuer une lecture graphique pour trouver les ordinateurs infectés au bout de k minutes et provenance de l'attaque. Cela appartient au type de tâche T= «Trouver les sommets s tels que la distance de A è S est égale à k, k donné et déterminer le dernier sommet contaminé avant S».

    Il s'agit d'une tâche routinière, vu les données.

    Technique : On procède de la manière suivante :

    - On marque les arêtes (avec leurs étiquettes) entre le sommet A et les sommets s voisins tels que d(A,s)<k.

    - Puis, on continue ainsi de voisinage en voisinage jusqu'au sommet tel que d(A,s)=k.

    - Garder l'étiquette de l'avant dernier sommet.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace: Les distances et les sommets sélectionnés.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non- ostensif suivant:

    -Tout sous chemin d'un plus court chemin est un plus court chemin.

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Chaîne de longueur k

    Théorie des graphes

    Propriétés des chaines minimales

    Théorie des graphes

    Les questions 6) : Indiquer pourquoi il n'est pas utile de continuer après la sixième minute.

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de déduire des réponses précédentes que tous les cas sont épuisés et le plus court chemin entre les sommets A et E. Cette tâche appartient au type de tâche T= « Montrer l'exhaustivité des cas étudiés »

    Il s'agit d'une tâche routinière, vu les données.

    Technique : On procède de la manière suivante :

    - On observe l'ensemble des ordinateurs atteints au bout de six minutes.

    - Si tous les ordinateurs sont atteints alors conclure qu'il est inutile de continuer au-delà de six minutes. Sinon conclure le contraire.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace: L'ensemble des ordinateurs contaminés.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non- ostensif suivant:

    -Raisonnement par exhaustion.

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Raisonnement par exhaustion

    Logique formelle

    Les questions 7) : Indiquer le parcours du virus pour atteindre le plus rapidement possible l'ordinateur E.

    Tâche et type de tâche : Pour la tâche, il s'agit de déduire, le plus court chemin entre les sommets A et E. Cette tâche appartient au type de tâche T= « Déterminer le plus court chemin entre deux sommets »

    Il s'agit d'une tâche routinière, puisque les données sont visibles sur le tableau.

    Technique : On procède de la manière suivante :

    - On part du sommet E et on observe sur le tableau la provenance de l'attaque.

    - On continue de proche en proche jusqu'à remonter vers A.

    Cette technique présuppose la manipulation des ostensifs suivants :

    -Ostensifs scripturaux relevant du registre de la trace: L'ensemble des ordinateurs contaminés.

    La manipulation de ces ostensifs est guidée par le non- ostensif suivant:

    -Raisonnement par exhaustion.

    Bloc technologico- théorique :

    Technologie

    Théorie

    Auto-technologique

     

    iii)Commentaire :

    Les tâches de cette activité sont facilement réalisables et présentent dans l'ordre les étapes de l'algorithme de Moore - Djikstra. Il s'agit, en fait d'une contextualisation de cet algorithme qui se termine, par sa décontextualisation, à l'énoncé en langage vernaculaire (et non en langage formel) de l'algorithme en question.

    III-4.2.Synthèse des commentaires sur les praxéologies présentées 

    Synthèse des blocs pratico- techniques 

    Les blocs pratico- techniques présentés dans le paragraphe précédent montrent que les techniques utilisées sont en correspondance biunivoque avec les types de tâche. C'est la raison pour laquelle on va, pour des raisons de commodité de présentation des idées, on va désigner le bloc pratico- technique par le type de tâche qui lui est sous -jacente.

    a-Typologie des tâches :

    Les tâches proposées dans les activités du chapitre peuvent être répertoriés selon vingt quatre types de tâches :

    T1 = « Exécuter une tâche naturalisée»

    T2 = « Modéliser par un graphe »

    T3 =  « Comparer des registres différents de présentation d'un graphe »

    T4 = « Déterminer l'ordre d'un graphe »

    T5 = « Déterminer le nombre d'arête d'un graphe donné »

    T6 = « Déterminer le degré d'un sommet »

    T7 = « Déterminer les sommets adjacents à un sommet »

    T8 = « Trouver une chaîne reliant deux sommets»

    T9 = « Montrer que le graphe est connexe »

    T10 = « Montrer que le graphe est eulérien ou semi - eulérien »

    T11 = « Trouver une chaîne eulérienne »

    T12 = « trouver un cycle eulérien »

    T13 = « Montrer que le graphe est complet »

    T14 = « Montrer que deux graphes sont isomorphes »

    T15 = « Traduire entre deux registres linguistiques/ostensifs»

    T16 = « Utiliser un algorithme institutionnalisé »

    T17 = « Colorier un graphe »

    T18 = « Déterminer le nombre chromatique »

    T19 = « Encadrer le nombre chromatique »

    T20 = « Déterminer la plus courte chaîne entre deux sommets »

    T21= « Utiliser le lemme des poignées de mains » 

    T22 = « Montrer l'existence d'un objet mathématique »

    T23 = « Trouver des sous graphes selon une caractéristique donnée »

    T= Autres types de tâches.

    Tableau 9

    On peut observer déjà la très grande diversité (au moins on a 24) des types de tâche sollicitée dans un chapitre censé être une introduction à la théorie des graphes. Cette diversité excessive pourrait, à notre avis, s'avérer être incompatible avec le type de rapport personnel de l'élève de troisième économie et gestion avec la discipline (les mathématiques). Lequel rapport se caractérisant par une certaine démotivation et une estime de soi négative. En plus, même si l'élève recommence à prendre goût des mathématiques du fait de la nature particulièrement accrocheuse des activités proposées, cette diversité peut conduire à un état de surcharge cognitive.

    b-Pénurie praxéologique et épaisseur ostensive :

    Dans le tableau 10 ci-dessous, nous avons présenté les tâches analysées, les types de tâches qui lui sont associés, l'information concernant si la technique est routinière ou problématique et les registres d'ostensifs de la technique utilisée.

    Activité

    Question

    Type de tâche T

    Technique

    Ostensifs

    1 page 85

    1

    T1

    Naturalisée

    Graphique

    2

    T1

    Routinière

    Graphique, discursif

    3

    T3

    Problématique

    Graphique, discursif

    4

    T16

    Problématique

    Matériel, discursif, déictique

    3 page 86

    1

    T2

    Routinière

    Scriptural, discursif, déictique

    2/a

    T2

    Routinière

    Graphique, discursif, déictique

    2/b

    T5

    Routinière

    Déictique, discursif

    4 page 86

     

    T14

    Problématique

    Déictique, discursif, scriptural

    1 page 87

    1/a

    T6

    Routinière

    Déictique, discursif, scriptural

    1/b

    T1

    Routinière

    Déictique, discursif

    1/c

    T5

    Routinière

    Déictique, discursif, scriptural

    2

    TX

    Routinière

    Déictique, discursif, scriptural

    4 page 88

     

    T19 + T18

    T2

    Routinière Problématique

    Discursif, scriptural

    Graphique, discursif

    5 page 88

     

    T19+T18

    Routinière

    Discursif, scriptural

    1 page 88

    1

    T8

    Routinière

    Déictique, discursif, scriptural

    2

    T8

    Routinière

    Déictique, discursif, scriptural

    3

    T11

    Problématique

    Déictique, discursif, scriptural

    4

    T12

    Problématique

    Déictique, discursif, scriptural

    2 page 89

     

    T1

    Routinière

    Déictique, discursif, scriptural

    Exercice p 89

     

    T9

    Routinière

    Déictique, discursif, scriptural

    3 page 89

     

    T11

    Problématique

    Graphique, déictique, discursif, scriptural

    1 page 91

    1

    T2

    Routinière

    Graphique, déictique, discursif

    2

    T15

    Problématique

    Déictique, discursif, scriptural

    3

    T17

    Routinière

    Déictique, discursif, scriptural

    4

    T17

    Problématique

    Matériel, déictique, discursif

    5

    Tx+T15+T3

    Problématique

    Discursif, scriptural

    2 page 92

     

    T17 + T16

    Routinière

    Déictique, discursif, scriptural

    3 page 92

    1/a

    T17 + T16

    Routinière

    Déictique, discursif, scriptural

    1/b

    T1

    Routinière

    Déictique, discursif, scriptural

    2

    T22 + T17

    Routinière

    Matériel, déictique, discursif

    4 page 93

    1 et 2

    T18

    Routinière

    Graphique, scriptural

    3

    T18 + TX

    Problématique

    Graphique, discursif, scriptural

    5 page 93

    1

    T23 + T13

    Routinière

    Déictique, discursif, scriptural

    2

    T17

    Problématique

    Matériel, scriptural, discursif, déictique

    6 page 93

     

    T18 + T19

    Routinière

    Scriptural

    7 page 93

    1

    T17

    Routinière

    Matériel, discursif, scriptural

    2

    T6 + T1

    Routinière

    Discursif, scriptural

    Exercice p 94

    1

    T2

    Routinière

    Graphique, scriptural

    2

    T19

    Routinière

    Graphique, déictique, discursif, scriptural

    3/a

    T17

    Routinière

    Matériel, déictique, discursif

    3/b

    T18 + T3

    Routinière

    Discursif, scriptural

    1 page 95

     

    T20

    Problématique

    Discursif, scriptural

    3 page 95

    1

    T1

    Routinière

    Scriptural

    2/a

    T1

    Routinière

    Scriptural

    2/b

    T1

    Routinière

    Scriptural

    3

    T1

    Routinière

    Scriptural

    4

    Tx

    Routinière

    Scriptural

    5

    T1

    Routinière

    Scriptural

    6

    Tx

    Routinière

    Scriptural

    7

    T19

    Routinière

    Scriptural

    Tableau 10

    Ce tableau appelle plusieurs remarques importantes :

    1- Il y a 13 cas sur 51 de questions où il y a pénurie praxéologique, c'est-à-dire où l'élève ne dispose encore pas d'une technique lui permettant de réaliser la tâche demandée. 

    2- On observe qu'il y a quasiment autant de tâches routinières qui utilisent trois registres d'ostensifs (18 cas) que de tâches routinières qui utilisent un ou deux registres d'ostensifs (19 cas).

    3- Neufs tâches sur treize de tâches problématiques utilisent trois ou quatre registres d'ostensifs.

    4- Toutes les tâches problématiques utilisent au moins deux registres d'ostensifs.

    5- On observe que pour les techniques routinières comme pour les techniques non routinières il y a domination de trois types d'ostensifs : les ostensifs déictiques, les ostensifs discursifs et les ostensifs scripturaux.

    Afin de rendre lisible le tableau précédent, nous avons, à partir du tableau 10, consigné, dans le tableau 11 ci-après, le nombre de tâches selon deux paramètres :

    - L'existence ou non d'une pénurie praxéologique.

    - Le nombre de registres d'ostensifs nécessaires pour la réalisation de la tâche en classe.

    Epaisseur ostensive

    (nombre de registres)

    Tâche

    Routinière14(*)

    Problématique

    1

    10

    0

    2

    9

    4

    3

    18

    7

    4

    1

    2

    5

    0

    0

    Tableau 11

    c-Typologie des tâches dans la rubrique « Exercices et problèmes » :

    Dans le tableau 12 suivant, nous avons consigné, par type de tâche, les exercices qui font appel à ces types de tâches dans la rubrique « Exercices et problèmes » du manuel. Il fallait connaitre les intentions des auteurs du manuel scolaire quant aux notions, théorèmes et techniques sur lesquels ils invitent l'utilisateur du manuel à manifester le plus d'intérêt.

    Type de tâche

    Exercices

    T1 = « Exécuter une tâche naturalisée»

     

    T2 = « Modéliser par un graphe »

    2 ; 6 ; 7 ; 10 ; 11 ; 12 ; 13 ; 14 ; 16 ; 17 ; 20 ; 22 ; 23 et 27

    T3 = « Comparer des registres différents de présentation d'un graphe »

     

    T4 = « Déterminer l'ordre d'un graphe »

    3 ; 4 ; 5  et 7

    T5 = « Déterminer le nombre d'arête d'un graphe donné »

    2 ; 4  et 5

    T6 = « Déterminer le degré d'un sommet »

    2 et 3

    T7 = « Déterminer les sommets adjacents à un sommet »

     

    T8 = « Trouver une chaîne reliant deux sommets»

     

    T9 = « Montrer que le graphe est connexe »

    2 et 11

    T10 = « Montrer que le graphe est eulérien ou semi - eulérien »

    14 ; 15 ; 18 ; 19 ; 20 ; 21  et 22

    T11 = « Trouver une chaîne eulérienne »

    14 ; 15 et 18

    T12 = « trouver un cycle eulérien »

    19 ; 20 ; 21 et 22

    T13 = « Montrer que le graphe est complet »

    2 et 4

    T14 = « Montrer que deux graphes sont isomorphes »

    1

    T15 = « Traduire entre deux registres linguistiques/ostensifs»

     

    T16 = « Utiliser un algorithme institutionnalisé »

    24

    T17 = « Colorier un graphe »

    6 ; 8 ; 9 ; 10 ; 11 ; 12 er 13

    T18 = « Déterminer le nombre chromatique »

    6 ; 8 ; 9 ; 10 ; 11 ; 12 er 13

    T19 = « Encadrer le nombre chromatique »

    8 et 9

    T20 = « Déterminer la plus courte chaîne entre deux sommets »

    23 ; 25 et 26

    T21= « Utiliser le lemme des poignées de mains »

    16 ; 17 et 27

    T22 = « Montrer l'existence d'un objet mathématique »

     

    T23 = « Trouver des sous graphes selon une caractéristique donnée »

     

    Tableau 12

    Nous observons que cette rubrique sollicite essentiellement : la modélisation d'un graphe, les graphes eulériens, le coloriage et la recherche de la plus courte chaine. Cette répartition nous semble assez cohérente avec le contenu de la rubrique « Cours » qui, justement, insiste tout particulièrement sur ces trois thèmes de la théorie des graphes.

    Synthèse des blocs technologico- théoriques 

    Dans le tableau 13 ci- dessous nous avons indiqué, pour chaque question des activités analysées, le bloc technologico- théorique. L'examen de ce tableau permet de relever les remarques suivantes :

    a- Au niveau de la technologie :

    Pour justifier les techniques, les activités se réfèrent :

    - aux définitions (de graphe non orienté, de graphe complet, de chaîne, de cycle, de chaîne eulérienne, de cycle eulérien, de la connexité, du nombre chromatique, etc.).

    - aux théorèmes admis (théorème d'Euler, propriétés concernant l'encadrement du nombre chromatique, le lemme des poignées de mains, etc.).

    - et aux algorithmes (de Walsh et Powell, de Moore et Djikstra).

    b- Au niveau de la théorie :

    le chapitre « Introduction aux graphes » :

    - Fait rarement référence aux autres domaines de mathématiques (7 questions sur les 51 analysées).

    - Utilise des activités à caractère empirique pour introduire une définition ou des activités traitant une situation contextualisée pour admettre un théorème par le jeu de l'altérité positive (l'élève fait confiance à l'enseignant qui assure que le résultat est mathématiquement correct) et des variations des registres ostensifs.

    - Fait appel assez souvent à la modélisation, notamment la modélisation d'une situation par un graphe non orienté et qui pose des problèmes de démarche en l'absence d'une référence théorique. Ainsi, compte tenu de son importance dans le traitement des questions posées, nous avons observé que, généralement, le texte prend en charge le choix des sommets et le choix des arêtes (Activité 1 page 85; Activité 3 page 86; Activité 4 page 88; Activité 5 page 88; Activité 1 page 91; Exercice page 94).

    - Fait rarement référence à la théorie des dénombrements alors que l'on sait que cette théorie fait appel, lorsqu'on veut expliquer le raisonnement, à des représentations par des graphes (arbres de choix ou autres). On remarque déjà la dialectique entre les deux théories.

    - Fait référence, en ce qui concerne certaines activités, à l'algèbre : tableau de proportionnalité (Activité 1 page 87, question 2), encadrement du nombre chromatique (Activité 1 page 91, Question 5 ; Activité 5 page 93, Question 2 ; Exercice page 94).

    - Fait appel une seule fois à l'arithmétique en ce qui concerne la parité du degré d'un sommet à la suite de l'utilisation du théorème des poignées de mains (Activité 5 page 88).

    - S'appuie par occasions sur la logique :

    ü Négation d'une proposition avec quantificateur universel qui exige la recherche d'un contre- exemple (tels que : la démonstration qu'un graphe n'est pas connexe ou que deux graphes sont isomorphes.).

    ü Le nombre chromatique étant, par définition, le nombre de couleur minimum pour la coloration d'un graphe, il en résulte que toute coloration utilise un nombre de couleurs supérieur ou égal au nombre chromatique. Donc, l'existence d'une coloration à k couleurs implique une majoration du nombre chromatique.

    ü La généralisation des cas traités en accordant une large place à l'intuition de l'élève et au jugement de l'enseignant (Activités 1 page 87 pour énoncer le lemme des poignées de mains ; Activité 3 page 89 pour énoncer le théorème d'Euler; Activités 1 et 3 page 95 pour énoncer l'algorithme de Moore - Djikstra).

    Activité

    Question

    Type de tâche T

    Technologie

    Théorie

    1 page 85

    1

    T1

    Auto- technologique

    -

    2

    T1

    Auto- technologique

    Relation binaire dans un ensemble

    -

    Théorie des ensembles

    3

    T3

    Représentation graphique d'une relation

    Preuve de fausseté d'une proposition

    Théorie des ensembles.

    Logique formelle

    4

    T16

    Lemme de choix

    Définition du coloriage d'un graphe

    Théorie des ensembles

    Théorie des graphes

    3 page 86

    1

    T2

    Représentation d'un graphe - liste d'adjacence

    Définition d'un graphe complet

    Théorie des graphes

    Théorie des graphes

    2/a

    T2

    Représentation d'un graphe

    Théorie des graphes

    2/b

    T5

    Définition du degré d'un sommet

    Théorie des graphes

    4 page 86

     

    T14

    Graphes isomorphes

    Analyse descendante

    Théorie des graphes

    Logique formelle

    1 page 87

    1/a

    T6

    Définition du degré d'un sommet

    Théorie des graphes

    1/b

    T1

    Auto- technologique

    Propriétés de l'addition dans IN

    -

    Addition dans IN

    1/c

    T5

    Définition d'une arête

    Théorie des graphes

    2

    TX

    Degré d'un sommet

    Fonction linéaire

    Théorie des graphes

    Algèbre linéaire

    4 page 88

     

    T19 + T18

    T2

    Lemme des poignées de mains

    Représentation graphique

    Théorie des graphes

    Théorie des graphes

    5 page 88

     

    T19+T18

    Représentation d'une situation par un graphe Lemme des poignées de mains,

    Degré d'un sommet

    Parité de la somme de deux entiers.

    (Modélisation)15(*), théorie des graphes, Théorie des graphes

    Arithmétique

    1 page 88

    1

    T8

    Définition d'une chaîne, graphe connexe

    Théorie des graphes

    2

    T8

    Définition d'une chaîne

    Théorie des graphes

    3

    T11

    Définition d'une chaîne semi- eulérienne

    Théorie des graphes

    4

    T12

    Définition d'une chaîne eulérienne

    Théorie des graphes

    2 page 89

     

    T1

    Combinaisons d'ordre 2

    Dénombrements

    Exer p89

     

    T9

    Définition d'une chaîne

    Définition de la connexité

    Nombre de paires dans un ensemble fini

    Négation d'un prédicat à deux variables

    Théorie des graphes

    Théorie des graphes

    Dénombrements

    Logique formelle

    3 page 89

     

    T11

    Théorème d'Euler

    Théorie des graphes

    1 page 91

    1

    T2

    Représentation d'une situation

    Définition d'un graphe

    (Modélisation)

    Théorie des graphes.

    2

    T15

    Analyse sémantique et traduction

    Définition d'un graphe

    (Analyse sémantique)

    Théorie des graphes

    3

    T17

    Coloration de graphes complet

     

    4

    T17

    Définition du nombre chromatique, encadrement du nombre chromatique.

    Théorie des graphes

    Théorie des graphes

    5

    Tx+T15+T3

    Asymétrie de la relation « Inférieur ou égal »

    Traduction entre deux registres

    Définition du nombre chromatique

    Propriétés de IN

    (Analyse sémantique)

    Théorie des graphes

    2 page 92

     

    T17 + T16

    Algorithme de Walsh et Powell

    Théorie des graphes

    3 page 92

    1/a

    T17 + T16

    Algorithme de Walsh et Powell

    Théorie des graphes

    1/b

    T1

    Auto- technologique

    -

    2

    T22 + T17

    Définition du coloriage d'un graphe

    Théorie des graphes

    4 page 93

    1 et 2

    T18

    Définition du coloriage d'un graphe

    Théorie des graphes

    3

    T18 + TX

    Définition du coloriage d'un graphe

    Théorie des graphes

    5 page 93

    1

    T23 + T13

    Définition de graphe complet, d'un sous graphe

    Théorie des graphes

    2

    T17

    Définition de graphe complet, d'un sous graphe et du coloriage d'un graphe

    Théorie des graphes

    6 page 93

     

    T18 + T19

    Définition du coloriage d'un graphe et d'un sous graphe

    Théorie des graphes

    7 page 93

    1

    T17

    Définition de graphe complet, de sous graphe et de l'ordre d'un sous graphe

    Théorie des graphes

    2

    T6 + T1

    Liste d'adjacence et représentation graphique

    Théorie des graphes

    Exercice p 94

    1

    T2

    Représentation d'une situation par un graphe

    (Modélisation), théorie des graphes

    2

    T19

    Minoration du nombre chromatique

    Théorie des graphes

    3/a

    T17

    Définition de graphe complet, de sous graphe et du coloriage d'un sous graphe

    Théorie des graphes

    3/b

    T18 + T3

    Définition du nombre chromatique

    Condition suffisante

    Théorie des graphes

    Logique formelle

    1 page 95

     

    T20

    Définition de graphe pondéré

    Définition de la longueur d'une chaîne

    Propriétés des chaînes minimales

    Théorie des graphes

    Théorie des graphes

    Théorie des graphes

    3 page 95

    1,2,3,4,5

    T1

    Arborescence

    Chaîne de longueur k

    Chemin de longueur minimale

    Théorie des graphes

    Théorie des graphes

    Théorie des graphes

    6

    Tx

    Raisonnement par exhaustion

    Logique formelle

    7

    T19

    Auto- technologique

    -

    Tableau 13

    Chapitre IV:

    Conclusions 

    Chapitre IV : Conclusions 

    Nous avons étudié l'itinéraire curriculaire et du profil de l'élève de troisième année économie et gestion. Puis, nous avons mis en lumière les liens organiques entre le savoir savant et le savoir à enseigner. Ensuite, nous avons décrit l'organisation du manuel scolaire de mathématique de la troisième économie et gestion et nous avons focalisé l'analyse sur le chapitre « Initiation aux graphes ». Tout cela n'a été qu'un prélude pour l'analyse praxéologique proprement dite. Nous avons analysé la praxéologie ponctuelle associée à chaque type de tâche pour toutes les questions posées dans les trente quatre activités analysées. Nous avons présenté, pour chaque question, les tâches et les types de tâche correspondants et nous avons détaillé la technique ainsi que ses objets constitutifs de la dichotomie fondamentale : à savoir les ostensifs mobilisés et les non ostensifs et enfin le bloc technologico- théorique. Au terme de ce travail, nous pouvons énoncer un certain nombre de conclusions concernant :

    · Les effets de la transposition didactique.

    · Le profil de l'élève de troisième année économie et gestion.

    · Les blocs pratico techniques.

    · Les blocs technologico-théorique

    Les effets de la transposition didactique externe:

    L'analyse des liens organiques entre le savoir savant et le savoir à enseigner selon les activités du chapitre « Initiation aux graphes » a mis en lumière les effets de la transposition didactique externe. Ces effets se sont traduits par un quintuple dessein :

    ü Centrer les activités sur les modélisations de situations ayant une relation directe avec le milieu social de l'élève.

    ü Privilégier les techniques utilisant les caractéristiques du graphe : degrés des sommets, ordre d'un graphe, etc.

    ü Faire découvrir par l'élève, au fur et à mesure, certaines caractéristiques importantes des graphes pouvant servir comme plateforme de résolutions de certains problèmes intéressants, notamment concernant les circuits, le plus court chemin et les gestions de conflits.

    ü Eviter de donner un exposé classique de cette unité d'apprentissage et, surtout, ne pas céder à la tentation des démonstrations inutiles des théorèmes.

    ü Donner une présentation fonctionnelle des algorithmes, étant donné que les élèves n'ont pas l'habitude de traduire un algorithme écrit sous sa forme usuelle en un discours fonctionnel.

    Le profil de l'élève de troisième année économie et gestion :

    Notre étude nous a donné un certain éclairage sur le rapport personnel de l'élève de troisième année EG à l'institution classe troisième EG. Il en émerge, un rapport différent du rapport institutionnel établi par les conseillers d'orientation.

    Synthèse des blocs pratico- techniques :

    Nous avons relevé dans le chapitre « Initiation aux graphes » une très grande diversité de types de tâches (au moins  24) dans un chapitre censé être une première initiation à la théorie des graphes. Cette diversité excessive pourrait, à notre avis, s'avérer être incompatible avec la place réservée au chapitre mais aussi au rapport personnel de l'élève de troisième économie et gestion avec la discipline (les mathématiques). En ce qui concerne les techniques utilisées, nous avons relevé les observations suivantes :

    ü Dans pratiquement le quart des questions (13 sur 51) on a relevé une pénurie praxéologique, c'est-à-dire où l'élève ne dispose encore pas d'une technique lui permettant de réaliser la tâche demandée. 

    ü Pour toutes les techniques (routinières comme pour les techniques non routinières) il y a domination de trois types d'ostensifs : les ostensifs déictiques, les ostensifs discursifs et les ostensifs scripturaux.

    Synthèse des blocs technologico- théoriques :

    L'examen des blocs technologico-théoriques nous a permis de relever les remarques suivantes :

    c- Au niveau de la technologie :

    Pour justifier les techniques, les activités se réfèrent :

    Ø aux définitions (de graphe non orienté, de graphe complet, de chaîne, de cycle, de chaîne eulérienne, de cycle eulérien, de la connexité, du nombre chromatique, etc.).

    Ø aux théorèmes admis (théorème d'Euler, propriétés concernant l'encadrement du nombre chromatique, le lemme des poignées de mains, etc.).

    Ø aux algorithmes (de Walsh et Powell, de Moore et Djikstra).

    d- Au niveau de la théorie :

    le chapitre « Introduction aux graphes » :

    - Fait rarement référence aux autres domaines de mathématiques (7 questions sur les 51 analysées).

    - Utilise des activités à caractère empirique pour introduire une définition ou des activités traitant une situation contextualisée pour admettre un théorème par le jeu de l'altérité positive (l'élève fait confiance à l'enseignant qui assure que le résultat est mathématiquement correct) et des variations des registres ostensifs.

    - Fait appel assez souvent à la modélisation, notamment la modélisation d'une situation par un graphe non orienté et qui pose des problèmes de démarche en l'absence d'une référence théorique.

    - Fait rarement référence à la théorie des dénombrements alors que l'on sait que cette théorie fait appel, lorsqu'on veut expliquer le raisonnement, à des représentations par des graphes (arbres de choix ou autres). On remarque déjà la dialectique entre les deux théories.

    - S'appuie par occasions sur la logique :

    Ø Négation d'une proposition avec quantificateur universel qui exige la recherche d'un contre- exemple.

    Ø La généralisation des cas traités en accordant une large place à l'intuition de l'élève et au jugement de l'enseignant .

    Résumons-nous:

    Nous constatons, avec intérêt, la richesse, la simplicité la et la profondeur d'une analyse praxéologique des activités du chapitre « Initiation aux graphes ».

    En effet, notre recherche montre que l'analyse praxéologique qui ne prend pas en compte l'information tirée du programme officiel et des documents d'accompagnement débouche invariablement sur l'émergence spontanée :

    · des principaux objectifs ciblés par la transposition didactique,

    · de la typologie des tâches,

    · des praxéologies ponctuelles et locales,

    · des registres d'ostensifs sollicités et les non ostensifs sous-jacents.

    Plus important, cette analyse permet, dans le cas usuel où l'on dispose du programme officiel et des documents d'accompagnement:

    ü de garantir une vision commune à tous les intervenants éducatifs sur les contenus des manuels scolaires officiels. Vision non altérée par les présuppositions du programme officiel.

    ü de porter un regard objectif sur les intentions déclarées du programme officiel à partir des activités et des notions institutionnalisées dans le manuel scolaire officiel unique.

    ü de mesurer le décalage entre les intentions affichées dans le programme officiel et celles tirées des activités du livre scolaire officiel.

    ü d'aider l'enseignant à mieux caler les activités disponibles dans le livre scolaire officiel aux finalités, objectifs et exigences du programme officiel.

    Bibliographie :

    1- Théorie des graphes :

    · Claude, BERGE. Théorie des graphes et ses applications. Paris: Dunod, 1967.

    · Pierre, LOPEZ. Cours de : graphes. 2007. http://www.las.fr/Lopez/cours/GRAPHES/graphes. html.

    · Eric, SIGWARD. Introduction à la théorie des graphes.. ac-nancy-metz.fr. 2007. http://e.sigward@ac-nancy-metz.fr. (accès le Mars 2008).

    · Claude-François, PICARD. Graphes.Tome1. Gauthier-Villars. Paris. 1972. 145 pages.

    · Germain, KREWERAS. Graphes, chaînes de Markov et quelques applications numériques Dalloz. Paris. 1972.152 pages.

    · Frank, HARARY ; Robert Z., NORMAN et Dorwin, CARTWRIGHT. Introduction à la théorie des graphe orientés. Dunod. Paris. 1968. 439 pages. Traduit par A. Gilbert.

    2- Didactique des mathématiques :

    · Guy, BROUSSEAU. Fondements et méthodes de la didactique des mathématiques. Recheches en didactique des mathématique 7/2. 1986: 77-124.

    · Marianna, BOSCH et Yves, CHEVALLARD. La sensibilité des activités mathématiques aux ostensifs. Recheches en didactique des mathématiques, 1999: 77-124.

    · Yves, CHEVALLARD. La transposition didactique. Du savoir savant au savoir eneigné. La pensée sauvage. Grenoble. 1985.

    · Yves, CHEVALLARD. Didactique, anthropologie, mathématiques. Postface à la deuxième édition de La transposition didactique. Du savoir savant au savoir eneigné. La pensée sauvage. Grenoble. 1991.

    · Yves, CHEVALLARD. Nouveaux objets, nouveaux problèmes en didactique des mathématiques. In vingt ans de didactique des mathématiques en France. Grenoble. La pensée sauvage.1994. 313-320.

    · Yves, CHEVALLARD. Le concept de rapport au savoir : rapport personnel, rapport institutionnel, rapport officiel. Séminaire Didatech, n°108,1998, 211-235..

    · Yves, CHEVALLARD. Analyse des pratiques enseignantes et didactique des mathématiques: L'approche anthropologique. 1998. http://yves.chevallard.free.fr. (accès le Février 2007).

    · Yves, CHEVALLARD. Approche anthropologique du rapport au savoir et didactique des mathématiques. 2002. http://yves.chevallard.free.fr (accès le Mai 2008).

    · Yves, CHEVALLARD. Les processus de transposition didactique et leur théorisation. 1994. http://yves.chevallard.free.fr. (accès le Janvier 2008).

    · Yves, CHEVALLARD. Organisation didactique: 1- les cadres généraux. 1998. http://yves.chevallard.free.fr (accès le Juin 2008).

    · Yves, CHEVALLARD. Ostensifs et non ostensifs dans l'activité mathématique. 1994. http://yves.chevallard.free.fr. (accès le Février 2007).

    · Yves, CHEVALLARD. Passé et présent de la théorie anthropologique du didactique. 2007. http://yves.chevallard.free.fr. (accès le Juillet 2008).

    · Yves, MATHERON, et NOIRFALISE Robert. .Construire un savoir professionnel pour le professeur de mathématique. Petit x, 2006: 30-47.

    3- Livres scolaires:

    · Mathématiques.Eonomie et gestion. 3ème année de l'enseignement secondaire. Centre national pédagogique. 2006.

    4- Programme officiel:

    · Programmes de mathématiques. 3ème et 4ème année de l'enseignement secondaire. Ministère de l'éducation et de la formation. Direction des programmes et du manuel scolaire. Septembre 2006.

    Annexes

    Annexe 1 :

    Programme de mathématique de troisième année. Section : Economie et gestion.

    Annexe 2 :

    Chapitre « Initiation aux graphes » du manuel scolaire de mathématique

    Section : Economie et gestion.

    * 1 Ré -indexer un graphe signifie affecter aux sommets d'autres étiquettes.

    * 2 Un graphe orienté est dit fortement connexe si pour tout couple de sommets x et y il existe un chemin de x vers y (et donc un chemin de y vers x).

    * 3 Terme emprunté à la Programmation Neuro- Linguistique (PNL).

    * 4 Livre intitulé : Programmes de mathématiques 3ème et 4ème de l'enseignement secondaire (septembre 2006) , pp3-6

    * 5 Technologie Information Communication.

    * 6 La coloration d'un sommet est assimilée à la fixation sur le sommet d'une punaise coloriée.

    * 7 On a :

    -Pour le graphe G1 : d(1)+d(2)+d(3)=2+2+2=6.

    -Pour le graphe G2 : d(A)+d(B)+d(C)+d(D)+d(E)=2+3+2+3+2=12.

    -Pour le graphe G3 : d(1)+d(2)+d(3)+d(4)+d(5)=2+4+2+4+2=14.

    -Pour le graphe G4 :

    d(a)+d(b)+d(c)+d(d)+d(e)+d(f)= 3+3+4+4+2+4+2=22.

    * 8 On a :

    -Pour le graphe G1 : 1-2, 1-3, 2-3. Donc : 3 arêtes.

    -Pour le graphe G2 : A-B, A-E, B-C, B-D, C-D, D-E. Donc : 6 arêtes.

    -Pour le graphe G1 :

    1-2, 1-4, 2-3, 2-4, 2-5, 3-4, 4-5. Donc : 7 arêtes.

    -Pour le graphe G1 :

    a-b, a-d, a-e, b-c, b-d, c-d, d-f, c-g, c-f, g-f, e-f. Donc : 11 arêtes.

    * 9

    Graphe

    G1

    G2

    G3

    G4

    Somme des degrés

    6

    12

    14

    22

    Nombre d'arêtes

    3

    6

    7

    11

    * 10

    * 11 3+3+3+3+1+1+d(S7)=14+d(S7). Cette somme doit être paire d'après le lemme des poignées de mains et donc d(S7) doit être pair. D'où l'on tire qu'il est impossible d'avoir d(S7)=1.

    * 12 Il y a paires.

    * 13

    Temps (minutes)

    Ordinateur(s) atteint(s)

    pour la première fois

    Provenance de

    l'attaque

    0

    A

     

    1

    C

    A

    2

    B

    A

    3

    -

    -

    4

    D

    C

    5

    -

    -

    6

    E

    C

    * 14 Pouvant être naturalisée

    * 15 Les parenthèses indiquent que l'objet en question est étranger à l'élève.






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein