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Le christ comme médiateur du salut, essai d'herméneutique africaine du message chrétien à  la lumière de la christologie de karl Rahner

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par Thomas RAINCHOU
Grand séminaire notre dame de l'espérance de Bertoua - Attestation de fin d'étude de théologie 2006
  

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1.1.3. Le besoin du salut chez l'homme d'aujourd'hui

Les déterminations essentielles de l'homme possèdent toutes des objectivations catégoriales qui présupposent et impliquent son insertion dans l'historicité qu'il influence et dont il subit les influences. Le monde contemporain dans ses caractéristiques offre, pour l'homme, un lieu clair pour l'expérience de son besoin de salut, ce salut qui révèle à l'homme la présence de Dieu au coeur de ses efforts pour comprendre les énigmes du monde. Quelques caractéristiques du monde contemporain et de l'homme de ce monde permettent d'en percevoir la portée.

Karl Rahner qualifie l'époque qui était la sienne de période de "transition" d'une ère à l'autre. Pour lui en effet, les caractéristiques de l'époque (Industrialisation et Dénaturalisation) fournissaient indubitablement la preuve du « sentiment que l'on a d'être sur la crête d'une vague qui apporte une ère nouvelle de l'histoire »28(*). Il faut noter que la situation s'est davantage confirmée aujourd'hui et s'est d'ailleurs accentuée en l'espace de moins d'un siècle. Le passage de l'industrialisation à l'informatisation a réduit le monde en un village planétaire rendant manifeste le caractère uni du genre humain. Cette situation qui révèle le pouvoir créateur de l'homme, le place au centre de tout, non seulement comme celui par qui tout a un sens, mais aussi comme celui qui doit donner un sens à tout, entraînant ainsi un recul quasi définitif du mystère29(*). L'homme qui jadis était protégé par la nature, « le milieu qui enveloppe son existence et qui en est le support expérimental »30(*), doit lui-même, aujourd'hui et plus encore dans l'avenir, protéger son essence et sa vocation éternelle31(*). Par sa rationalité, il a acquis une maîtrise de lui-même et du monde qui l'entoure. « L'homme d'aujourd'hui, dit Rahner, est un homme qui est devenu un sujet, un sujet doté d'une responsabilité réelle (et non plus simplement théorique); un homme qui vient de réaliser dans son commerce avec les choses (...), une vraie révolution copernicienne, le passage du cosmocentrisme à l'anthropocentrisme »32(*).

En réalité, cette caractéristique de l'homme contemporain ne marque qu'une mutation de degré et non une différence radicale, dans la mesure où l'homme lui-même reste et demeure objet de la nature. La révolution qui le caractérise l'a davantage plongé dans la sphère des incertitudes. En se dérobant de la nature, l'homme a perdu la protection qu'il tenait d'elle et s'est livré à lui-même, à l'extravagance de sa liberté et à la tentation éternelle de se faire l'égal de Dieu. Telle est la conséquence de ce que le Pape Jean Paul II a appelé « tendance à réduire l'homme à la seule dimension horizontale »33(*) Le résultat est évident : L'homme est devenu le destructeur de l'homme. En voulant maîtriser les catastrophes naturelles l'homme a ouvert les vannes aux catastrophes artificielles. Le terrorisme, les guerres interhumaines, intertribales et même internationales révèlent davantage cette fragilité de l'homme. Point n'est besoin d'évoquer ici les dégâts de la biologie par laquelle l'homme entend créer son semblable et démystifier l'acte créateur de Dieu.

Rahner le disait déjà, « la nouveauté de la situation actuelle c'est que l'homme se trouve sans défense contre lui-même s'il est seul ; et l'homme, étant donné sa condition pécheresse, est plus cruel envers lui-même que toute la nature prise ensemble, contre laquelle il arrive aujourd'hui à se défendre »34(*). Ce n'est qu'en son créateur que l'homme d'aujourd'hui doit puiser l'énergie nécessaire pour se défendre contre lui-même et pouvoir se réaliser lui-même. Cette référence nécessaire à son Créateur (Dieu) exprime la nature et la caractéristique du salut dont il a besoin. Il ne s'agit pas de renoncer à la maîtrise qu'il a acquise, encore moins de revenir en deçà des acquis de la modernité, il s'agira de retrouver un véritable accès à lui-même et donc à son Créateur35(*). Sa question du salut trouve la réponse dans le Créateur, Lui par qui l'être de l'homme se définit et prend un sens.

* 28 MGI, p. 180.

* 29Cf. Ibidem, p. 64.

* 30 Ibidem, p. 65.

* 31 Cf. Ibidem, p. 183.

* 32 Ibidem, pp. 71 - 72.

* 33 RM 8.

* 34 MGI, p. 186.

* 35 Cf. K. RAHNER, cité par J.-L. SOULETIE, Les grands chantiers de la christologie, Col Jésus et Jésus-Christ, n° 90, Paris, Desclée, 2005, pp. 63-65.

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