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Les causes du développement des communautés de prière en milieu pentecôtiste. Cas de la région de Ouagadougou

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par Charles Joseph GUIBLA
Institut biblique supérieur des assenblées de dieu du Burkina Faso - Licence en théologie 2009
  

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CHAPITRE III
CONCLUSION

D'un point de vue méthodologique, cette recherche sur le développement des communautés de prière en milieu pentecôtiste burkinabé, plus précisément, dans la Région de Ouagadougou a été faite de manière théorique et pratique. Sur le plan théorique, j'ai recherché des données documentaires en utilisant les recherches antérieures qui expliquent dans une certaine mesure le sujet. Au niveau pratique, les données empiriques recueillies sur le terrain auprès des prieurs et des chrétiens qui les fréquentent ont apporté un éclairage nouveau sur la question, particulièrement en ce qui concerne ses tendances locales au Burkina Faso. Les outils d'investigation ont été essentiellement : l'observation directe, le questionnaire et l'entretien semi - directif. L'ensemble de ces données m'a permis d'organiser mon travail en fonction de la thèse selon laquelle le développement des communautés de prière en milieu pentecôtiste dans la Région de Ouagadougou peut être mis en relation avec trois principaux facteurs : l'offre de prière, la demande de prière et l'affaiblissement de la puissance spirituelle des églises.

Pour me résumer, j'ai identifié dans un premier temps les racines du phénomène qui, à mon avis, s'étendent jusque dans le montanisme et les mouvements pentecôtistes. Les mouvements pentecôtistes en Afrique ont leurs spécificités et ont connu des dérapages tels que le recours systématique à la délivrance et la théologie de la prospérité et de la guérison. J'ai aussi mis en évidence certains aspects de la théologie libérale africaine et les tendances du pentecôtisme au Burkina Faso.

En sus de ces données théoriques, les données empiriques m'ont permis de relever deux causes principales liées au développement des communautés de prière dans la Région de Ouagadougou : d'une part, les causes religieuses et spirituelles qui se situent au niveau des chrétiens, des églises et des prieurs ; d'autre part, les causes sociales et économiques, qui sont en relation avec l'arrière-plan animiste des chrétiens et la motivation économique des prieurs. Au regard de ces différentes causes, il m'est paru opportun de tirer les enseignements qui s'imposent. Il y a, de la part des acteurs en question, une vision déformée de la prière, d'où la nécessité de retourner à la Parole de Dieu afin de développer une théologie digne de ce nom, qui se veut biblique sur la prière et l'exercice du ministère prophétique et de la délivrance.

J'ai esquissé des réponses aux questions que je m'étais posées afin de maîtriser le phénomène. Il s'agit en occurrence du fait que chaque chrétien né de nouveau et baptisé du Saint-Esprit est appelé à discerner, à faire la part des choses entre ce que vient de Dieu et ce qui est du Malin. En plus, il faut aussi cultiver une relation personnelle avec Dieu par une vie quotidienne de prière et de méditation de la Parole de Dieu. J'ai aussi souligné pour ce qui est des prieurs, la nécessité pour ceux-ci d'avoir une vie spirituelle équilibrée. Dit autrement, l'accent ne doit pas être mis sur les dons de l'Esprit au détriment du fruit de l'Esprit. Sans cet équilibre spirituel, leur ministère souffrirait de bien de manquements. Pour ce qui est des églises, la reconnaissance des ministères et des dons exercés par des chrétiens pourrait être un moyen pour mieux contrôler cette activité de prière et créer de facto un cadre officiel d'expression de ces ministères et dons dans les églises en lieu et place du caractère informel de l'activité.

Relativement à ma problématique, les données recueillies apportent des réponses aux questions que je m'étais posées. Ainsi, la question des vrais et des faux prophètes nécessite une définition claire par l'église du ministère prophétique aujourd'hui. Pour ce qui est du manque d'encadrement spirituel de l'activité des prieurs, il serait opportun que l'église se prononce de manière officielle vis-à-vis de ses membres qui ont des dons et qui les exercent. Les écarts souvent rencontrés au niveau des prieurs appellent chaque croyant à la vigilance, au discernement et les responsables spirituels à l'exercice du discernement (don de discernement). Ils interpellent chaque prieur à mener une vie chrétienne sanctifiée de peur d'être rejeté après avoir prêché aux autres ou accompli des miracles (Mt 7. 21-23). Quant à l'ampleur que prend le phénomène, j'ai mis en évidence l'importance de retourner au schéma biblique de la prière où chaque chrétien a une relation personnelle avec Dieu. Aussi, chaque pasteur est berger du troupeau de Dieu. Il devrait en principe, accorder un intérêt particulier aux besoins des chrétiens en matière de relation d'aide.

En définitive, je pense que dans l'analyse causale du développement des communautés de prière, il faut éviter tout sectarisme ou esprit sectaire. En effet, nous ne devons pas être prompts à empêcher les Eldad et Médad (Nb 11. 26)

d'aujourd'hui de prophétiser et d'accomplir des miracles ou des prodiges, à la seule raison qu'ils ne sont pas des nôtres. Au contraire, nous devons dire comme Moïse : « Puisse tout le peuple de l'Eternel être composé de prophètes ; et veuille l'Eternel mettre son Esprit sur eux ! » (Nb 11. 29) Dans le même sens, Jésus disait : « il n'est personne qui, faisant un miracle en mon nom, puisse aussitôt après parler mal de moi » (Mc 9. 39). Sachons donc raison gardée, pour ne pas se mettre à dos des personnes que le Seigneur n'a pas rejetées.

Cette recherche m'a permis de me pencher sur un sujet dont l'actualité n'est plus à démontrer. En effet, dans un contexte religieux marqué en milieu urbain par la prolifération des dénominations et des lieux de culte, s'il y a un phénomène majeur qui y émerge, c'est sans conteste celui des prieurs. Cette recherche se veut un début d'explication. Le regard que j'ai porté sur la question est panoramique. Cela est dû à des contraintes techniques, financières et de temps. De ce fait, elle mérite d'être approfondie par des études ultérieures. L'accent pourrait être mis en particulier sur chaque acteur : les prieurs, les chrétiens, les leaders d'église. Quelles sont les logiques des acteurs ? Quelles sont les conditions d'exercice des dons spirituels dans les églises ?

Aussi, il est pertinent qu'au-delà de la perspective biblique, une perspective sociologique du sujet soit adoptée. En effet dans cette étude, j'ai adopté essentiellement une perspective biblique. Or, au regard du fait qu'il s'agit d'un fait aussi bien social que religieux, la démarche sociologique apporterait un éclairage sur des logiques qui sont certainement religieuses, mais aussi socio-anthropologiques. Il ressort que beaucoup d'aspects culturels sont imbriqués dans ce phénomène. Et un oeil de sociologue ou d'anthropologue pourrait permettre de saisir certaines données qui ne sont pas perceptibles à première vue.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote