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Lire la fin du monde dans le jour de la fin du monde,une femme me cache de Patrick Grainville.

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par Vincent de Paul BISSIEMOU
Université Omar Bongo de Libreville - Maà®trise de lettres 2009
  

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CONCLUSION PARTIELLE

Au terme de ce pan de notre travail, il ressort par l'écriture de l'auteur, son mythe et son engagement. Grainville est un auteur qui a pour leitmotiv la peinture des maux de la société. De ce fait dans Le jour de la fin du monde, une femme me cache69, les personnages Grainvilliens sont enclins au désespoir et à la déchéance. Son écriture porte un aspect cathartique en cela que nous retrouvons l'engagement de l'auteur.

L'oeuvre à cet effet est un exutoire pour se débarrasser du trauma des désastres qui ne cessent de se produire d'où cette thématique obsessionnelle qui mine sa production.

69 Patrick GRAINVILLE, le jour de la fin du monde, une femme me cache, édition du Seuil, 2001.page 200

66

CONCLUSION GENERALE

Le jour de la fin du monde, une femme me cache70 présente un univers en adéquation entre le moral des personnages, leur environnement et le sort final de ces personnages. La nature et tout ce qui l'entoure crée un climat qui annonce les malheurs que rencontrent les personnages Grainvilliens. Elle influe sur la psychologie des personnages.

L'évolution de la lecture que le personnage de Jérôme fait de la fin du monde dans le jour de la fin du monde, une femme me cache71 est intéressante en ce sens qu'elle résume, d'une certaine manière, l'histoire de la réception de ce texte, telle que nous avons essayé de l'observer à travers quelques exemples significatifs. Au début du roman, ce personnage utilise le crash de l'avion en le situant à la lumière d'une actualité troublée marquée par une violence extérieure.

Mais au fur et à mesure que les reporters, Jérôme, Romane, Aiwala, aire France et la compagnie d'assurance alimentaient les conversations au sein du groupe et au sein des familles des victimes, la portée idéologique du texte de ce que l'on pourrait nommer de fin du monde lui paraît de moins en moins significative. Jusqu'au jour où il s'aperçoit que le crash d'avion est une réalité existentielle. Cette intériorisation, Victor Hugo mais aussi et surtout Rimbaud, Claudel et Gide, à sa manière, l'ont mise en oeuvre. Ils sont passé de l'expression d'un conflit humain et

70 Patrick GRAINVILLE, le jour de la fin du monde, une femme me cache, édition du Seuil, 2001.page 200

71 Op. cit.,

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collectif à celle d'un conflit intime et individuel ou, pour ce qui est de Gide, à une énergie créatrice.

Ainsi, Ce retournement, de la lecture de la fin du monde, peut s'expliquer assez simplement par l'évolution de l'histoire littéraire elle- même qui est marquée par un certain individualisme, au bon sens du terme, en tous les cas dans le sens non péjoratif du terme. A partir du milieu du XIXème siècle en effet, la littérature devient une sphère autonome d'activité. Les sociologues de la littérature expliquent assez bien ce phénomène. Ils montrent comment, en particulier, le marché des produits littéraires se développe à cette époque, faisant vivre un nombre d'écrivains importants, qui cessent donc, à partir de ce moment-là d'être dépendants de quelque pouvoir que ce soit.

Le narrateur met l'accent sur le crash de l'avion qu'il considère comme étant une fin du monde ; ensuite sur des meurtres et vols, enfin sur des faits contre nature ; tel que le rapport incestueux qu'Aiwala entretien avec sa soeur Bani, et l'excès de mensonge qui existe ici et là. Face à de tels agissements, il est très important de dire que le comportement des Hommes face à une telle catastrophe pourrait être qualifié de pas commode.

C'est en tenant compte de toutes ces apories que nous avons retenu la démarche thématique de Jean Pierre Richard. C'est aussi grâce aux multiples autres approches que nous avons été à mesure de faire ressortir les caractéristiques de la fin du monde Grainvillienne. Le choix de cette démarche se justifie pour nous parce qu'elle parait

cohérente dans la catégorie définie telle que l'immanence textuelle. Car le sens est émanant au texte et seul le texte détient son sens.

Enfin étant donné que la fin du monde peut être perçue de diverses manières, mais nous nous sommes appesanti uniquement sur les écrits de Grainville pour mieux discerner sa conception singulière de la fin du monde. Quant bien même d'autres peuvent la dépeindre autrement, mais nous nous sommes passé du hors texte pour éviter tout contresens de notre problématique quand bien même nous nous sommes servi d'autres approches afin de mieux ressortir certain points importants de notre problématique.

Pour ce qui est des perspectives, nous allons nous référer à l'oeuvre de Jean-Luc Lagarce qui aborde quelques années plus tôt dans son oeuvre ; Juste la fin du monde. Juste la fin du monde est écrit par un homme qui se savait condamné. Sans doute faut-il être proche de la mort pour avoir ce souci obsessionnel de la justesse des mots. Chez Lagarce, il ne s'agit pas d'une quelconque coquetterie de langage. C'est constitutif de son écriture, exigeante, précise, absolument pas naturaliste. Cette exigence de la forme transcende cette histoire de famille et lui confère un caractère universel propre à toutes grandes oeuvres littéraires. Comme dans l'oeuvre de Grainville celle de Lagarce parle aussi de la fin du monde. Ainsi la fin du monde sur le plan physique se fait par rapport au crash de l'avion. C'est le fait que ce crash ait causé la mort de plus de 260 victimes dans une banlieue parisienne qui déclenche la fin du monde morale chez Jérôme, Romane, Aiwala etc.

La fin du monde dans la Bible, c'est aussi l'apocalypse. L'Apocalypse est le dernier livre de la Bible chrétienne. C'est une révélation sur la fin du monde

Si le personnage de Jérôme étonne par son caractère antithétique et insaisissable, il se démarque aussi par la force et l'existence avec lesquelles il domine le récit.

Cette caractéristique du héros Grainvillien constitue l'originalité de son ouvrage : il est difficile sinon rare de trouver une oeuvre qui décrive et analyse avec autant vigueur.

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GLOSSAIRE

Ce glossaire est nécessairement succinct. Pour des définitions plus détaillées, le lecteur voudra bien se reporter aux ouvrages cités en référence.

Actant/acteur : L'actant chez Greimas se conçoit comme une classe d'acteurs. A ce titre, il relève plutôt d'une syntaxe narrative, tandis que l'acteur, lui reste reconnaissable au niveau du discours? particulier où il se trouve manifesté.72

Analepse : Anachronie narrative se traduisant par u retour en arrière. L'analepse se définit toujours par rapport à un récit? premier sur lequel elle se greffe ou dans lequel elle s'insère. Sur le plan temporel, Genette la considère comme un récit ?second qui reste subordonné au récit? premier dans la syntaxe narrative73.

Diégèse : la diégèse est l'autre terme pour désigner l'histoire. C'est l'univers événementiel ou spatio-temporel désigné par le récit.

Discours : Le discours se définit à la fois comme le résultat d'une performance (réalisé par un locuteur donné) et comme ·le résultat(ou l'opération) de la concaténation de phrase·74. Cette deuxième définition, qui apparente le discours du texte ou à l'énoncé narratif, est celle qui apparaît dans la plupart des occurrences de ce terme.

72 Voir : -Sémantique structurale, Paris, Larousse, 1966, p. 175

- « Les actants, les acteurs et les figures», in Sémiotique narrative et textuelle, ouvrage collectif

présenté par Claude Chabrol, Paris, Larousse, 1973,pp. 161-176.

73 G. Genette, Figure III, Paris, Seuil, 1972, p.

74Voir : Greimas et Courtes, op. cit., p. 87.

Générateur de texte : Mots ou groupe de mots sui se répètent dans le texte. Les générateurs tissent un réseau de redondances qui donnent sa cohérence sémantique au texte narratif. Ils élaborent pour ainsi dire l'architecture signifiante du récit littéraire.

Intertexte : C'est l'ensemble constitué par les textes (écrits ou oraux), les référents politique, historique ou socio-culturel qui forment la texture de l'oeuvre littéraire.

Littérarité : Caractéristiques propres au texte littéraire et qui permettent de le distinguer de toute autre production. La recherche des conditions de littérarité permet d'éviter entre autres l'explication biographique de l'oeuvre littéraire.

Métalepse narrative: Définie par Genette comme une intrusion du narrateur ou du narrataire extradiégétique dans l'univers diégétique·75, la métalepse narrative désigne tout segment discursif n'ayant aucune valeur diégétique en soi, mais trahissant la seule présence du narrateur dans l'histoire qu'il génère. Elle relève du seul discours du narrateur par opposition au discours des personnages.

Métaphore/métonymie : Métaphore et métonymie font parti des figures du discours qui donnent à la fois son charme et sa vigueur-persuasive ou didactique-au texte narratif. La métaphore opère par assimilation totale entre deux termes dont un seul se trouve manifesté. Elle consiste à une substitution lexicale qui modifie nécessairement le sens du lexème présent. La métonymie quant à elle juxtapose les lexèmes qui entrent en relation. Elle assimile à partir d'un point de ressemblance les deux réalités évoquées par les termes coprésents. Il s'agit donc d'une

75G. Genette, op. cit., p. 244.

72

assimilation partielle, d'une relation partielle, d'une relation par contiguïté, d'un rapport contextuel.

Micro-séquence : La plus petite unité fonctionnelle de l'analyse structurale. La micro-séquence représente une unité d'action identifiable et nommable lors de la décomposition/déconstruction de l'univers romanesque. Barthes la considère comme le ·grain le plus fin du tissu narra tif·76.

Narrateur/narrataire : Narrateur et narrataire sont les deux protagonistes de la communication littéraire. Instance fictive (et neutre) qui assume l'acte de narration ou d'énonciation, le narrateur ne saurait se confondre avec la personne physique de l'auteur. Son corollaire, immédiat est le narrataire, instance-toujours fictive- à laquelle est adressé le message narratif. Lui aussi est nécessairement présent ou virtuel dans l'acte de narration auquel il est étroitement lié.

Récit : Nous proposons nous proposons ici deux des trois définitions qu'en donne Genette77 :

a) Enoncé narratif, discours oral ou écrit qui assume la réaction d'un événement ou d'une série d'événements. Ce sens apparente le récit au texte.

b) Succession d'événements, réels ou fictifs, qui font l'objet de ce discours, et leurs diverses relations d'enchaînement, d'opposition, de répétition. Le récit devient alors synonyme d'histoire, de diégèse.

76 R. Barthes, op. cit., p. 14.

77 G. Genette, op. cit., p. 71.

Référent : Réalité non linguistique à laquelle renvoie le signe. Le référent est extérieur au signe et n'entretient aucun rapport direct avec celui-ci.

Rhétorique : La rhétorique est à la fois l'art du bien parle et l'art du discours efficace. Elle témoigne d'une utilisation intentionnelle des éléments du discours. Elle se propose de toucher, d'émouvoir, de persuader, de convaincre le destinataire du discours littéraire.

Scène/sommaire : la scène et le sommaire sont les deux formes canoniques de restitution de l'action romanesque.

a) La scène se charge de reporter/restituer dans le détaille certains faits ou actions de la trame narrative. Elle réalise de ce fait une sorte d'égalité entre le temps d'histoire et le temps du récit.

b) Le sommaire quant à lui résume les faits dont il doit prendre compte. Il opère pour cela une condensation des faits et une compression du temps d'histoire.

Sémiotique/sémiologie : Si initialement sémiotique et sémiologie ont des visées similaires, se proposant toutes deux l'étude du signe en général, il faut bien reconnaître qu'elles ne recouvrent plus guère le même espèce de définition. La sémiologie nous dit Barthes, · a pour objet tout système de signes, quelle qu'en soit la substance, quelles qu'en soient les limites·78. Puis que la sémiologie constitue l'englobant des systèmes de significations, la sémiotique dans désignera les englobés(ou systèmes particuliers) de cette science générale des signes.

78 R. Barthes, Présentation de Communication, n°4, Paris, Seuil. 1964, p. 1.

Signe : Le signe est la combinaison d'un concept (signifié) et d'une image acoustique (signifiant). L'unité du signe réside dans l'indissociabilité du signifiant et du signifié, dans la relation de solidarité réciproque(ou fonction sémiotique qui les lie.

Syntagme/paradigme : Syntagme et paradigme sont les deux axes du langage. L'axe syntagmatique, ou horizontal, représente l'axe des combinaisons. C'est la chaine linéaire qui enchaine bout à bout les différents éléments manifestés dans l'énoncé. L'axe paradigmatique, ou vertical, représente l'axe des substitutions. Il désigne la ·classe d'éléments susceptibles d'occuper une même place dans la chaine syntagmatique, ou ensemble d'éléments substituables les uns aux autres dans un même contexte·79.

Texte : Ensemble structuré de signes se caractérisant par une autonomie, un contenu sémantique homogène et une clôture. Le texte est autonome dans ce sens qu'il a un début et une fin. Mais le texte quelquefois peut être pris dans le sens de ·corpus·, d'où l'expression ·texte-objet·. Quant à l'emploi de ·texte narratif·, se trouve privilégiée ici l'activité énonciatrice qui donne forme et existence au texte.

74

79 Greimas et Courtès, op., p. 267.

Patrick Grainville
Ecrivain français et critique littéraire
Né à Villers-sur-Mer en 1947

BIOBIBLIOGRAPHIE

Après une enfance non loin de Deauville, Patrick Grainville devient agrégé de lettres et professeur de français. Il est également critique littéraire et membre du jury Médicis. Son premier roman 'La Toison' sort en 1972, suivi de 'La Lisière' en 1973 et de 'L'Abîme' en 1974. En 1976 il obtient le prix Goncourt pour 'Les Flamboyants'. Il est aussi l'auteur de 'La Diane rousse' (1978), 'Les Forteresses noires' (1982), 'L' Orgie, la neige' (1990) qui obtient le prix Guillaume le Conquérant, 'Le Lien' (1996), 'Le Tyran éternel' (1998), 'Le Jour de la fin du monde, une femme me cache' (2001) et 'La Joie d'Aurélie' (2004). Dans 'La Main blessée', publié en 2005, le héros ne peut plus écrire, malgré toutes sortes de traitements. Un roman dans le style foisonnant typique de Grainville, une écriture folle, un univers délirant où il mêle femmes, chevaux, Eros et écriture. Patrick Grainville habite Maisons-Laffitte et est professeur de français au lycée de Sartrouville, un métier qui, selon ses propres dires, lui garde les pieds dans la réalité. Ses envolées lyriques lors de ses participations récurrentes à l'émission de Bernard Pivot lui ont valu une certaine notoriété. En 2008, Patrick Grainville écrit 'Lumière du rat', un roman plein de fantaisie, d'érotisme et d'humour.

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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

CORPUS DE BASE

Grainville(P.), Le jour de la fin du monde, une femme me cache, Points, 2002.

I- CORPUS GENERAL DE L'AUTEUR

- La Toison, Gallimard, 1972

- La Lisière, Gallimard, 1973

- L'Abîme, Gallimard, 1974

- Les Flamboyants, prix Goncourt, Seuil, 1976 et « Points », n° P195

- La Diane rousse, Seuil, 1978 et « Points », n° P838

- Bernard Louedin, Bibliothèque des arts, 1980

- Le Dernier Viking, Seuil, 1980 et « Points », n° P1210 - L'Ombre de la bête, balland, 1981

- Les Forteresses noires, Seuil 1982 et « Points », n° P839

- La Caverne céleste, seuil, 1984 et « Points Roman», n° R 246

- Le Paradis des orages, Seuil, 1984 et « Points », n° P24 - L'Atelier du peintre, Seuil, 1988 et « Points », n° P420

- L'Orgie, la neige, Seuil, 1990 et « Points Roman », n°

R421

- Colère, Seuil, 1992 et « Points Roman », n° R615

- Egon Schiele, Editions Flohic, 1992, réédité sous le titre de l'Ardent Désir, Editions Flohic, 1996

- Georges Mathieu(en collaboration), Nouvelle Editions française, 1993

- L'Arbre-Piège, Seuil, 1993, « Petit », n° PPT57

- Les Anges et les Faucons, Seuil et « Points », n°P203

- Richard Texier, La Différence, 1995, réédité revue et augmentée 1999

- Le Secret de la pierre noire, Nathan, 1995

- Le Lien, Seuil, 1996, et « Points », n° P338

- Le Tyran éternel, 1998 Seuil, et « Points », n° P620 - Les Singes voleurs, Fleurus, 2000

- Le Rire du géant, Fleurus, 2000

- La Joie d'Aurélie, Seuil, 2004, et « Points », n° P1311

- Le Nu foudroyé (en collaboration avec Lucien Clergue et Gérard Simoën) Actes Sud, 2004

- Les Princes de l'Atlantique, (en collaboration avec François Rousseau), Fitway, 2005

- La Main blessée, Seuil, 2006

- Lumière du rat, Seuil, 2008

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote