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Impacts des politiques de financement et d'accompagnement a la création des entreprises dans l'espace UEMAO : cas du Bénin

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par Tchegoune KOBA
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maitrise de sciences Eéconomiques 2008
  

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II.1.2. Le secteur de la microfinance

La microfinance au Bénin, une activité dynamique chargée du financement des PME : la Fececam et le Papme

La Fececam (Fédération des caisses d'épargne et de crédit agricole mutuel) rassemble les institutions qui effectuent des prêts sur la base de l'épargne collectée. A fin septembre 2004, elle recensait 101 représentations dans tout le Bénin (dont une vingtaine en zone urbaine), 420 000 sociétaires, 31.5 milliards de FCFA de dépôts et 24.5 milliards de FCFA de crédits pour environ 90 000 emprunteurs. Sa clientèle est principalement constituée d'agriculteurs, d'éleveurs et de commerçants. Le réseau Fececam se spécialise sur les crédits de campagne (d'une valeur entre 100 000 et 2 millions de FCFA) sur une durée d'environ huit mois à raison d'un taux d'intérêt de 2 pour cent par mois. La garantie requise est basée sur les groupes de solidarité. En zone urbaine, il procède à des prêts aux commerçants avec demande

de garanties matérielles (parcelles, camions, maisons) pour tout crédit supérieur à 200 000 FCFA. L'institution connaît un taux de recouvrement de l'ordre de 89 pour cent (jusqu'à 95 pour cent pour les crédits au commerce), qui varie fortement en fonction de la conjoncture agricole. Structurellement, la Fececam souffre de la difficulté de transformer les ressources de court terme qu'elle collecte en ressources de long terme. Notamment, les produits d'épargne de long terme qu'elle offre rencontrent peu de succès auprès de sa clientèle. Elle déplore aussi la faible efficacité du système judiciaire, qui rend impossible le recouvrement des petites sommes, alourdit le prix du crédit et constitue en conséquence une limite majeure

au financement des PME. Le renforcement de la centrale des risques pour les utilisateurs de la microfinance - dont l'expérience a dû être arrêtée par faute de financement - limiterait certainement les risques de défaut.

Le Papme (Association pour la promotion et l'appui aux PME) a été créé en 1993 sous forme de projet soutenu par les pouvoirs publics et la Banque mondiale. Il a été transformé en association à caractère économique en juillet 1999 avec pour objectif final de pouvoir lever des fonds sur le marché des capitaux et acquérir ainsi une plus grande indépendance financière. L'association avait pour objectif initial la promotion du développement des PME, mais se concentre depuis 2000 sur l'accès au financement. Le Papme possède 25 bureaux décentralisés, mais concentre son activité dans les zones urbaines. Il fonctionne essentiellement sur les financements externes, mais développe depuis 2003 des outils de collecte de l'épargne (dépôts de garantie, dépôts à vue, dépôts à terme). Parallèlement, il a développé la gamme de produits financiers en les élargissant aux cautions aux entreprises, aux transferts d'argent, aux crédits d'investissement et aux prêts aux particuliers. Le montant des crédits déboursés a été de 21 milliards FCFA en 2003 pour 11 233 clients, soit une augmentation de 48 pour cent du nombre de clients par rapport à 2002. Les crédits octroyés sont majoritairement à court terme (à 93 pour cent) à destination du secteur du commerce (à 90 pour cent), avec un taux de remboursement de l'ordre de 95 pour cent.

II.2. Impacts économiques du dispositif

Comme dans beaucoup de pays, les principales caractéristiques du secteur de la MPE au Bénin et, dans une moindre mesure, de la PME - sont :

· le manque de diversification vers des créneaux porteurs et le mimétisme entraînant une saturation rapide des quelques créneaux explorés ;

· la faiblesse, voire l'inadéquation, des équipements notamment dans le secteur de l'agriculture et de l'artisanat ;

· la faible qualité des produits, avec notamment des problèmes de finition ;

· la difficulté de trouver des marchés internes (saturation et concurrence de produits importés) et externes.

Les besoins financiers de la MPE sont généralement de trois ordres : le financement de fonds de roulement ordinaire, le financement d'avances sur marché et le financement des équipements (matériel neuf ou d'occasion). De manière générale, le secteur de la MPE constitue une des principales cibles du système financier de proximité qui a développé des produits adaptés à cette clientèle. C'est ainsi que les besoins de financement des MPE sont généralement assez bien satisfaits, à l'exception toutefois de certains types de besoins tels que le financement des investissements dont la durée et le montant sont parfois hors de portée des institutions de microfinance.

La PME pour sa part rencontre des besoins généralement similaires, à des niveaux plus importants : un besoin de financer son implantation (investissement et fonds de roulement de départ), un besoin de financer le développement de l'activité, un besoin de financer le fonds de roulement ordinaire, un besoin de financer des marchés spécifiques (par exemple la réalisation de commandes importantes), et un besoin d'autres services financiers tels que la caution sur marché, la caution d'avance de démarrage. Le niveau de ces besoins financiers est très variable, mais ils sont généralement de trois types : les crédits d'investissement, les crédits à court terme (crédit de trésorerie), les engagements par signature (cautions).

II.2.1. Contraintes inhérentes aux MPE&PME

Trois éléments apparaissent primordiaux : le système d'information, la structure financière, les garanties.

Le principal élément est le manque de transparence dans la gestion. En effet, les PME et MPE ont généralement un système d'information de gestion défaillant qui ne permet pas aux structures de financement - notamment les banques -d'obtenir une information financière exhaustive et fiable (absence de procédures claires et d'états financiers). Cette absence de transparence et d'informations fiables est source de risques pour les prêteurs.

L'autre élément déterminant est le niveau des fonds propres, donc de capitalisation. C'est un élément important dans la mesure où il indique le degré d'engagement des propriétaires de l'entreprise. De manière générale, la PME sénégalaise est faiblement capitalisée. Compte tenu de l'intérêt que les structures de financement attachent au niveau des fonds propres, leur faiblesse limite leur volonté d'apporter leurs concours.

Face à l'insuffisance de fonds propres et au manque de transparence financière, certaines structures de financement « ferment les yeux », mais exigent d'importantes garanties - notamment physiques - dont la plupart des PME ne disposent pas

II.2.2. Caractéristiques & résultats des IMF qui financent les MPE&PME

Les IMF répondent aujourd'hui de manière adaptée au besoin de financement de la MPE, que ce soit les mutuelles d'épargne et de crédit (MEC) isolées ou en réseau, les Caisse locales de crédit agricole mutuel (CLCAM), ou simplement les systèmes financiers décentralisés conventionnés (Convention cadre). En effet, ces IMF octroient des volumes de prêts, des durées et des taux d'intérêt qui prennent généralement en compte : le souci de faire accéder les MPE au crédit, le souci de les amener à accroître leurs activités au fur et à mesure qu'elles obtiennent de nouveaux crédits, le souci de prendre en compte toutes leurs catégories de besoins tant social qu'économique et leur propre souci de viabilité et de pérennité financière. Par contre, les IMF sont peu présentes dans le financement des besoins de la PME. A ce jour, seule PAPME a commencé à adresser les besoins de ce segment de

marché, mais ceci repose moins sur une volonté de financer systématiquement les PME - du moins à ce jour - que d'éviter la perte d'une partie de sa clientèle la plus dynamique et la plus solvable et qu'elle a accompagné tout au long de son évolution de l'état de micro entreprise vers la PME. Les autres réseaux tels que PADME, FECECAM et FINADEV l'ont incluse dans leur plan de développement et envisagent d'y intervenir à court terme.

II.2.3. Contraintes majeures à l'intervention des IMF

La faible intervention des IMF dans le financement de la PME trouve son explication notamment :

? dans la structure des ressources des IMF qui sont généralement constituées

par les dépôts à vue des membres/clients, ce qui limite leur capacité de transformation ;

? dans le faible niveau de capitalisation des IMF : en dehors du PAPME, les IMF

ne disposent que d'un faible capital social (généralement constitué par les parts sociales des membres) ; il faut dire que la Loi Parmec constitue à ce titre un facteur limitant dans la mesure où le système mutualiste ne favorise pas la prise de participation importante au capital des IMF par des personnes physiques ou morales ;

? dans le manque de relations commerciales entre le secteur bancaire et le

secteur de la microfinance, le premier ignorant généralement le second - à quelques exceptions près - et l'assimilant à un secteur peu viable, trop risqué, et porté par des idées plus sociales qu'économiques ; cette mentalité connaît cependant une évolution favorable, notamment du fait de la concurrence entre banques sur un marché de plus en plus étroit.

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