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Le droit de l'enfant a l'éducation est le deuxième objectif du millénaire pour le développement: essai sur l'effectivité d'un droit à  réalisation progressive dans le contexte congolais.

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par Justin BAHIRWE Mutabunga
Université Catholique de Bukavu - Licence en droit 2008
  

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B. Les stratégies à l'extérieur de la salle de classe.

Ces stratégies s'articulent autour de la mise sur pied des statistiques ventilées par sexe sur l'éducation, l'adoption des mesures spéciales pour atteindre les filles les plus désavantagées, l'ouverture des écoles plus proches du domicile des enfants, la garantie de la sécurité des écoliers, etc.

a) Réunir des statistiques ventilées par sexe sur l'éducation.

Ces statistiques, on ne le dira jamais assez, doivent porter notamment sur les résultats scolaires aux niveaux primaires, secondaire et supérieur. Elles doivent servir

153 UNICEF, op.cit., p. 85.

154 Idem., p. 85

d'indicateur sur le taux de scolarisation des filles et des garçons. Ces données sont essentielles pour l'amélioration de la qualité de l'enseignement et de l'apprentissage, et pour mesurer les progrès accomplis vers la réalisation des OMD. Outre la ventilation des statistiques par sexe, les données devraient, si possible, être ventilées par facteur notamment la situation géographique urbaine et rurale, la situation géographique de la famille (famille pauvre, famille riche), la situation des enfants handicapés, des enfants des peuples autochtones et le niveau d'éducation de la mère. L'analyse des données de ce type permet, à titre d'exemple, de comprendre comment la pauvreté d'un enfant et son origine ethnique peuvent aggraver les difficultés auxquelles un enfant se heurtait déjà à cause de son sexe.

b) Adopter des mesures spéciales pour atteindre les enfants les plus désavantagés.

L'analyse des rapports tout au long de notre recherche prouve que les enfants des milieux ruraux et ceux des familles pauvres, sont les plus souvent victimes de discrimination et d'exclusion, et particulièrement les filles qui souffrent souvent des multiples désavantages en regard de leur sexe. Plus une fille est désavantagée, plus il est important que le système éducatif l'aide en adoptant des mesures spéciales, plutôt que de supposer qu'elle prendra en marche le train de l'éducation pour tous.

c) Ouvrir des écoles plus proches du domicile des enfants.

Dans un pays comme la RDC où la guerre et l'insécurité n'ont toujours pas cessé, les enfants ont une difficulté majeure de se déplacer à une longue distance pour aller à l'école dans les zones insécurisées. Particulièrement, les jeunes filles sont les plus concernées par les multiples violences exercées sur elles et notamment le viol et l'enlèvement pour servir des rançons au d'esclaves sexuelles. A cet effet, l'expérience du Burkina Faso pourrait servir d'exemple. Ce pays, tenant compte du fait qu'il ait peu de chances que les filles aillent à l'école si elles se trouvent loin de chez elles à cause d'éventuels problèmes de sécurité sur le chemin, a créé un réseau « d'écoles satellites ». Il s'agit de petites écoles n'offrant que les trois premières classes, ce qui permet aux jeunes enfants (qui commencent l'école à 7 ans) d'acquérir leur première expérience de l'école dans leur village ou à proximité. Depuis leur création en 1995, plus de 100.000 filles et garçons ont fréquenté ces 229 écoles satellites. Comparés aux élèves qui fréquentent le système scolaire classique, les enfants qui achèvent le cycle de ces écoles satellites ont un meilleur niveau en écriture, en lecture et en

mathématique, avec des taux de réussite une fois et demie, voire deux fois supérieurs. Ces écoles affichent également le taux de rétention de près de 95 pour cent. Ces résultats positifs s'expliquent par un certain nombre de facteurs, notamment l'enseignement en langue locale, ce qui accélère l'apprentissage, la motivation des parents et un nombre d'élèves par enseignant plus faible que dans les autres écoles (25 élèves par enseignant dans les écoles satellites contre 48 élèves par enseignant dans les autres écoles).155

d) Garantir la sécurité des écoliers.

Cela signifie qu'il faut non seulement que les abords de l'école soient sûrs, mais aussi les locaux eux-mêmes doivent inspirer confiance. L'éducation est un facteur essentiel quant elle est de bonne qualité mais elle ne remplit pas son rôle quand elle est dispensée dans un environnement marqué par la violence. Lorsque les écoles sont associées à une violence sexuelle ou physique, ou encore à une corruption exagérée, l'accès des filles à l'éducation s'en ressent car il est évident que les parents hésiteront à les inscrire dans de tels établissements.

De même, l'accès à l'eau potable et installation des latrines est un atout important pour la santé des élèves. Les toilettes des garçons doivent être séparées de celles des filles pour éviter la promiscuité. L'eau contribue davantage à l'assainissement des écoles à côté de l'électricité et de la peinture adoptée, ces trois facteurs permettent aux élèves d'éviter des maladies nosocomiales qu'on attrape dans un environnement malsain où l'on passe la plupart de son temps.

e) Faire participer la population locale.

Appelé encore « développement endogène », cette stratégie permet à la population locale de s'approprier tout projet de développement qui est élaboré dans leur intérêt. Cela étant, la campagne destinée à l'inscription massive des enfants à l'école, tout comme la construction des nouvelles écoles dans les milieux devaient montrer à la population locale, à travers les chefs locaux, le bien fondé des activités en cause. Cela permettrait une solution de plusieurs problèmes liés au milieu respectif.

155 UNICEF, op.cit., p.86.

La participation locale pourrait alléger le travail domestique qui fait que beaucoup de filles restent à la maison pour aider aux tâches ménagères. En donnant aux communautés ou aux groupes des femmes des équipements tels que des moulins à céréales, des décortiqueuses, des charrettes, des jerrycans pour la conservation de l'eau, on peut alléger la charge de travail et libérer les filles qui pourront ainsi fréquenter l'école.

Il en va de même lorsque les enfants ne sont pas scolarisés parce qu'ils doivent aller tirer l'eau d'un puits traditionnel ou à une pompe éloignée ; la création de points d'eau peut soulager, tout en provisionnant en eau salubre l'ensemble de la communauté.

Quoi qu'il en soit, le droit de l'enfant à l'éducation étant à la fois programmatoire et à réalisation progressive, les stratégies ci-avant développées ne sont pas cumulatives pour un pays comme la RDC. Le gouvernement devra procéder à une analyse des obstacles particuliers que les élèves, et particulièrement les filles, doivent surmonter avant d'opter le train de mesures le plus approprié.

Toutefois, pour la RDC, rendre l'éducation gratuite et obligatoire est la pierre angulaire de tout programme national visant à éliminer les disparités entre les sexes dans l'éducation et à atteindre l'objectif de l'éducation universelle. Cela résoudrait un grand nombre de problèmes pour les parents qui sont confrontés à des difficultés économiques qui les obligent à faire un choix et qui décident enfin de compte d'envoyer les garçons à l'école à la mercie des filles. Ainsi, l'élimination des frais scolaires ou l'offre d'un soutien financier aux familles dont les filles sont scolarisées, ainsi que l'explication des avantages qui accompagnent la scolarisation des filles, revêtent à ce égard une importance capitale. Pour y parvenir, une certaine émulation doit guider les dirigeants congolais en s'inspirant des progrès des autres pays tout en respectant les engagements par eux pris au niveau international (section 3ème).

Section 3ème : Inspiration des progrès des autres pays et le respect des engagements internationaux.

Nous allons jeter un regard sur les stratégies mises en place par le Rwanda et le Kenya (§1) avant de faire allusion aux engagements internationaux (§2).

§1. Les stratégies mises en place par le Rwanda et le Kenya.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore