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Les regroupements bancaires dans les pays en transition: cas de la Tunisie

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par Faouzi MILED
Faculté de droit et sciences économiques et politiques  - Master en Finances et Banques  2009
  

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Conclusion :

La plupart des analyses relatives aux fusions et acquisitions des banques fondent leurs conclusions sur la vérification des différentes motivations qui ont été avancées dans ce chapitre. Bien qu'en utilisant des méthodes économétriques différentes et des fonctions des coûts distinctes, la plupart des études ont fait apparaître des avantages globaux qui découlent des opérations des fusions et acquisitions bancaires. Ces travaux concluaient, dans certains cas des regroupements bancaires, que les banques qui doublaient de taille enregistraient, tout autre facteur demeurant constant par ailleurs, une réduction de leurs coûts moyens. Ce résultat affirme les avantages globaux des opérations des fusions et acquisitions bancaires. D'autres études ont vérifié des hypothèses relatives au pouvoir sur le marché en examinant la relation prix-concentration, toutes ces études donnent des résultats qui paraissent être identiques. Que l'efficience soit vérifiée ou non : les banques opérant sur des marchés plus concentrés offrent des prix qui sont légèrement moins favorables à la fois aux déposants particuliers de petite taille.

A partir des années 80 cet environnement est devenu turbulent et face aux changements rapides, de plus nombreuses aussi sont les banques qui ont été tentées par la diversification, à la recherche de nouvelles synergies des secteurs plus rentables. Selon cette logique est-ce que les mutations profondes de l'environnement économique tunisien ainsi que financier des institutions bancaires, représentent des menaces poussant vers des regroupements ou une opportunité de diversification via les F&A afin de pallier aux turbulences constatées dans le secteur bancaire tunisien ? d'où l'importance de recours à la détermination des facteurs explicatifs de l'intensification des opérations des fusions et acquisitions bancaires en Tunisie.

chapitre ii :

L'ÉVOLUTION DU SECTEUR BANCAIRE TUNISIEN

Introduction :

On a assisté à des restructurations des institutions bancaires qui s'effectuaient depuis 1986. Ces réformes ont orienté l'économie tunisienne vers une vague de libéralisation financière par la déréglementation et la consolidation du marché financier. Mais à l'heure actuelle, le système financier tunisien conserve encore des constantes et des particularités héritées du passé dans la mesure où les reformes introduites n'ont, cependant, pas effacé totalement les caractéristiques profondes de l'économie d'endettement. La prise en compte de ces menaces et de ces faiblesses communes à tous les acteurs du système bancaire incitent les banques à la recherche de synergies entre elles et des moyens de partage du risque pour le développement de leurs activités, ceci ne peut se faire qu'à travers les fusions.

Le système bancaire tunisien n'est pas sans connaitre des difficultés provenant d'une part de son environnement, notamment la concurrence internationale qui frappe déjà aux portes et d'autre part de sa structure même qui présente beaucoup de faiblesses telles que la faible variété des ressources, le nombre élevé des risques, les mauvaises politiques de crédit, etc.

Il convient donc de rappeler au terme de cette dernière partie les constations auxquelles nous sommes parvenus ; en effet, le secteur bancaire tunisien souffre de certaines anomalies qui sont liées essentiellement à l'environnement économique, financier ainsi que réglementaire, auxquelles il faut remédier avant de voir nos portes effectivement ouvertes à la concurrence internationale. En effet, les F&A bancaires ne s'accélèrent qu'au sein des systèmes monétaires et financiers qui fonctionnent correctement avec une politique monétaire efficace et un cadre légal et réglementaire clair et effectivement appliqué.

Cette partie a pour objectif de présenter les principales caractéristiques de l'environnement économique, financier tunisien et de décrire le fonctionnement du système monétaire et financier avant de procéder à une évaluation de ses performances à la lumière des réformes introduites.

I. Flash sur l'économie tunisienne :

La Tunisie opte aujourd'hui pour une approche de libéralisation de son économie. Ce qui justifie les efforts de l'Etat pour s'engager dans plusieurs accords commerciaux. Grâce à cette ouverture économique, elle devient le premier pays de la rive sud de la Méditerranée qui a signé en 1995 un accord de partenaire privilégié avec l'Union Européenne. Cette coopération ne se limite pas au domaine économique mais touche aussi les autres domaines à savoir le culturel, le social...En plus, ce pays s'est engagé dans des accords préférentiels avec les pays maghrébins et arabes via des accords régionaux. Par le biais de ses accords bilatéraux, il institue des zones de libre-échange avec la Libye, le Maroc, l'Egypte, la Turquie, la Jordanie, et l'Irak.

D'autres accords de libre échange sont en cours de négociation. Par ailleurs, plusieurs réformes qui sont relatives au domaine des investissements étrangers ont accompagné cette ouverture. Sans doute, dans la majorité des secteurs d'activité, l'investissement est libre pour les nationaux et les étrangers. Selon la banque centrale, le PIB a connu en Tunisie une croissance remarquable pendant la période 2003/2007 (6,3%). Cette croissance s'explique en premier lieu par la contribution des industries manufacturées (2,2%) et les services marchands (8,8%) durant la phase 2004/2007. En deuxième lieu, le secteur des services et en particulier le transport, la communication (12,5%) et le commerce (10 ,7%) participent à la formation du PIB en 2007.

La croissance économique tunisienne est due à l'exportation des produits de base (phosphate, pétrole), aux produits manufacturés et au tourisme.

II. Le secteur bancaire en Tunisie :

En raison du contexte de mondialisation des services financiers marquée par la concurrence et la modernisation, le secteur bancaire en Tunisie affiche maintenant un changement remarquable. Il passe d'un secteur protégé et fermé à un acteur ouvert, développé et dynamique dans l'économie tunisienne. En fait, les autorités économiques et monétaires nationales considèrent cette libéralisation des services financiers comme un choix stratégique pour intensifier l'investissement et diversifier encore l'économie. Dans ce contexte, Mr le gouverneur de la banque centrale de la Tunisie affirme « ......cette libéralisation interpelle la banque tunisienne........ ». Les nouvelles réglementations de la BCT concernent le renforcement de la sécurité des relations financières. L'ouverture économique du pays qui a nécessité une restriction du système financier et la vague de privatisation du secteur bancaire sont les principaux facteurs de l'évolution du secteur bancaire et sa modernisation.

1. Modernisation du secteur :

Le paysage bancaire est renforcé en 2006 par un nouveau projet de loi amendant et complétant la loi de 1958 propre à la création et à l'organisation de la banque centrale de Tunisie (BCT). Grâce à cette législation, la BCT obtient de nouvelles prérogatives dans les domaines du conseil, du suivi, de la transparence du contrôle et de la publication d'information financière et économique. Avec cette loi, la BCT élabore des statistiques et mène des enquêtes sur les tendances et les évolutions de la conjoncture monétaire et financière pour mettre à la disposition du grand public des indicateurs objectifs. Elle va cesser d'accorder au trésor des facilités de crédit sous forme de découverts de compte courant. Ce nouvel amendement permet de maitriser le système de paiement. La BCT va tenir un registre sur les risques et aléas de paiement par chèque, par carte bancaire ou par autres modes de paiement futurs.

2. Structure du système bancaire en Tunisie :

Le système bancaire en Tunisie est constitué des 20 banques de dépôt. Cette structure de ce système a changé suite à l'apparition d'une nouvelle banque appelée « Banque de financement des Petites et Moyennes entreprises », la privatisation de la Banque du Sud qui devient Attijari Bank et l'apparition des nouveaux statuts des banques de développement, TQB, STUSID, BTK , et BTL en banques universelles, sa structure a connu un changement en 2005. En Janvier 2008, les opérations de privatisation de la Banque Tuniso-Koweitienne fait partie d'un mouvement de restructuration du secteur bancaire. 60% de son capital a été acquis par de la société financière « OCEOR » qui est une filiale du groupe « caisse d'Epargne », qui est un groupe français. Le secteur bancaire tunisien, se compose de beaucoup d'institutions bancaires privées ayant un capital (70%). Cependant, les institutions bancaires étatiques assurent un rôle important dans le financement de l'économie. Le système bancaire tunisien compte 20 banques, onze d'elles sont cotées à la bourse de Tunis.

Le succès du secteur bancaire tunisien se manifeste aussi par la présence de grandes banques privées comme la Banque Internationale Arabe (BIAT) détenue par des hommes d'affaires tunisiens et des institutions financières internationales, Amen Bank, l'Union Bancaire du Commerce de l'Industrie (UBCI) et Attijari Bank détenues par des banques internationales respectivement société générale, BNP Paribas, et le consortium Attijari Wafa Bank (Maroc) et Banco Santander Central Hispano (Espagne). Grâce à la hausse de 9,77% à 27,458 MTND des crédits de l'économie, les actifs consolidés du secteur bancaire se sont augmentés de 10,4% à 32378M TND. L'année 2007 a été marquée par une progression des ressources propres des banques (+13,7%) que celle des emplois (+9,77%).

En fait, plusieurs banques ont augmenté le capital et ont renforcé l'assise financière. En plus, la structure du système bancaire emprunte de plus en plus le modèle de banque universelle en matière de taille. Cette dynamique est une réponse rationnelle au programme de libéralisation du secteur financier dans le but de se conformer aux stands internationaux et de former un centre bancaire disposant d'assise financière solide permettant l'exploitation des économies d'envergure et d'échelle face à l'écrasement des marges d'intermédiation.

3. La performance financière du secteur bancaire :

A partir de l'année 97, nous remarquons que les mesures et les réformes qui étaient prises dans le système bancaire tunisien ont un impact positif sur la performance des institutions bancaires aussi bien en termes d'actifs, que de passifs et des ratios de performance. L'accélération des fondamentaux de l'économie tunisienne, accompagnée par les réformes du système bancaire, cela a engendré une augmentation des investissements dans les différents secteurs de l'économie et ceci a permis d'accroitre l'offre de monnaie sur le marché. Cela se traduit par l'augmentation de la valeur des actifs et des passifs du système bancaire. Lors de la période 2006 et 2007, la masse monétaire a augmenté.

Les chiffres consolidés des bilans des banques ont reflété cette hausse de l'offre de monnaie : la base du financement s'est améliorée en 2007 de 13,5% atteignant les 41377 MDTN contre 36470 MDTN en 2006.

En 2007 les prêts par rapport au PIB représentent 56,8%.

4. Les types des crédits accordés par les banques tunisiennes :

Les crédits qui sont accordées par les différentes banques en Tunisie sont classés selon leurs durées, à ce titre les crédits peuvent être à court, à moyen et à long terme.

a. Les crédits aux particuliers:

· Les crédits à la consommation: le crédit à la consommation prend plusieurs formes. En effet, ce crédit peut servir à financer l'acquisition d'un bien durable (une voiture ou un équipement de logement). Dans ce cas la banque prend pour garantie le bien en question. En outre, le crédit à la consommation peut servir à faire face à des besoins financiers personnels et urgents tel que par exemple le mariage ou la maladie.

· Le crédit logement : Le crédit logement permet de financer plusieurs opérations:

* L'acquisition d'un terrain pour la construction d'un logement.

* L'acquisition d'un logement.

* La construction d'un logement destiné à l'usage personnel du propriétaire ou à la location.

* L'extension ou l'aménagement d'un logement existant.

b. Les crédits aux entreprises :

· Les crédits d'exploitation :

Les crédits par caisse: les crédits par caisse est la possibilité offerte par la banque à une entreprise de rendre débiteur son compte courant dans la limite d'un montant maximal et sur une durée déterminée. L'entreprise peut donc prélever sur compte des fonds pour un montant supérieur à ses disponibilités propres pour une durée fixée à l'avance et moyennant un taux d'intérêt déterminé à l'avance. Le montant est plafonné; il varie généralement de 15 jours à un mois du chiffre d'affaire de l'entreprise. De plus, la durée est généralement courte, de quelques jours à quelques mois. Les formes les plus connues des crédits par caisse sont la facilité de caisse et le découvert.

La facilité de caisse: la facilité de caisse est accordée aux entreprises pour leurs permettre de faire face aux décalages de très courte durée pouvant affecter leurs trésoreries dans certaines périodes de l'année.la facilité de caisse est une autorisation de rendre le compte de l'entreprise débiteur pour une période inférieure ou égale à 3 mois. A la fin du troisième mois l'autorisation tombe et l'entreprise doit rembourser la facilité de caisse.

Le découvert : Le découvert est une autorisation de rendre le compte de l'entreprise débiteur pour une période inférieur ou égale à l'année. Le découvert est accordé pour une période plus longue que la facilité de caisse. Il est remboursable sur trois mois au maximum à partir de la date de l'arrêt et moyennant des intérêts.

· Les crédits de financement des stocks : Une entreprise industrielle a besoin de stock pour son activité de production. Ce stock assimilé a un outil de production est appelé stock-outil. Les crédits de financement des stocks sont destinés au financement du stock-outil constitué par les entreprises industrielles.

· Les crédits de compagne : Les crédits de compagne (appelés aussi crédits saisonniers) sont destinés à financer l'achat des produits agricoles et de pèche durant les diverses compagnes en vue de leurs transformations ou de leurs conditionnements.

· Les crédits de financement des créances commerciales :

L'escompte: L'escompte commercial est l'opération par laquelle la banque met à la disposition de son client, le montant d'un ou plusieurs effets de commerce avant leurs échéances, contre remise des effets et moyennant des agios retenus d'avance. Supposons qu'une entreprise veut escompter un effet, en faite elle remet l'effet à sa banque après l'avoir endossé. Le compte de l'entreprise est aussitôt crédité du montant correspondant diminuer des agios. La banque devient alors le propriétaire de l'effet et se présente au paiement à l'échéance. En cas de défaillance du débiteur le droit permet à la banque de se retourner contre le créancier. C'est pour cette raison que la banque doit s'assurer de la qualité de l'entreprise cédante avant de lui accorder une ligne de l'escompte.

Les crédits de mobilisation des créances commerciales : La prolifération des effets de commerce est l'importance des frais de traitement y afférentes sont à l'origine du crédit de mobilisation des créances commerciales. Ce dernier consiste pour la banque à avancer à une entreprise le montant des créances qu'elle détienne. Cette avance aura lieu par l'escompte d'un billet à ordre souscrit par l'entreprise en faveur de la banque. Ainsi, le crédit de mobilisation des créances commerciales est un crédit assis sur les créances de l'entreprise matérialisée ou non par des effets de commerce ce qui élargi donc l'assiette du financement par rapport à l'escompte commercial. L'avantage du crédit de mobilisation des créances commerciales pour la banque est qu'il lui permet d'éviter des frais de recouvrement des effets commerciaux puisque les créances restent la propriété de l'entreprise.

· Les crédits de financement du commerce extérieur :

Les crédits de préfinancement des exportations: ce sont des crédits à court terme destinés à couvrir les besoins occasionnés par la préparation d'un stock de marchandise destinée à être exporté.

Les crédits de mobilisation des créances sur l'étranger: Les crédits de mobilisation des créances sur l'étranger consistent pour l'exportateur à escompter auprès de sa banque un billet à ordre représentatif de ses créances sur l'étranger suite à l'exportation des biens et services. Comme dans le cas des crédits de mobilisation des créances commerciales les créances de l'exportateur restent la propriété de ce dernier.

Les crédits documentaires: Le crédit documentaire peut être défini comme étant l'engagement pris par la banque d'un importateur de garantir à l'exportateur étranger le paiement du montant de la marchandise expédiée contre remise des documents attestant que la marchandise a été expédiée. Ainsi, la banque s'engage par une simple signature de payer le fournisseur étranger dès la réception des documents. Le fournisseur étranger est donc assuré que le paiement sera effectué par une partie indépendante dès qu'il aura livré la marchandise et présenter les documents à la banque. Quant à l'importateur, il est assuré que le fournisseur étranger ne sera payé qu'après que la marchandise soit expédiée et les documents soient reçus par sa banque.

De plus, il existe deux types de crédit documentaire qui sont le crédit documentaire révocable et le crédit documentaire irrévocable ;

v Le crédit documentaire révocable : dans ce cas le crédit pet être évoqué (annulé) à tout moment par la banque émettrice sans accord préalable du bénéficiaire et ceci jusqu'à l'expédition de la marchandise. L'exportateur conserve un risque d'annulation du crédit tant qu'il n'a pas expédié la marchandise. C'est pourquoi, l'exportateur doit s'assurer à la réception de l'ouverture du crédit que le terme irrévocable existe. Le crédit documentaire révocable offre à l'importateur et à sa banque une souplesse maximale.

v Le crédit documentaire irrévocable : dans ce cas le crédit documentaire ne peut être révoqué qu'avec le consentement de toutes les parties concernées: la banque émettrice, la banque de l'exportateur et l'exportateur. Ce dernier est assuré d'être payé par la banque émettrice ou en cas de confirmation par sa banque. D'une part le crédit documentaire irrévocable peut être non confirmé c'est-à-dire la banque émettrice assure toute seule la responsabilité de paiement une fois le bénéficiaire rempli toutes les conditions prévues par le crédit documentaire. D'autre part, le crédit documentaire irrévocable peut être confirmé c'est-à-dire la banque de l'exportateur peut confirmer le crédit documentaire ouvert par la banque émettrice dans ce cas elle s'engage à payer l'exportateur puis elle se fait rembourser par la banque émettrice. Ainsi, à l'engagement de la banque émettrice s'ajoute celui de la banque de l'exportateur, ce qui offre une grande sécurité pour l'exportateur.

· Les crédits par signature :

Dans cette forme de crédit, la banque s'engage par une simple signature auprès des tiers à satisfaire aux obligations dues envers eux par certains de ses clients au cas où ses derniers n'y satisferaient pas eux même. Le crédit par signature ne donne pas lieu à un décaissement immédiat de la part de la banque de payer une somme d'argent à la place du client. La banque prête alors sa signature c'est-à-dire qu'elle se porte garante du paiement à l'échéance. Parmi les formes de crédits par signature on trouve :

* Le crédit documentaire.

* Les cautions.

* Les avals.

Les crédits documentaires: le crédit documentaire peut être défini comme étant l'engagement pris par la banque d'un importateur de garantir à l'exportateur étranger le paiement du montant de la marchandise expédiée contre remise des documents attestant que la marchandise a été expédiée. Ainsi, la banque s'engage par une simple signature de payer le fournisseur étranger dès la réception des documents. Le fournisseur étranger est donc assuré que le paiement sera effectué par une partie indépendante dès qu'il aura livré la marchandise et présenter les documents à la banque. Quant à l'importateur, il est assuré que le fournisseur étranger ne sera payé qu'après que la marchandise soit expédiée et les documents soient reçus par sa banque.

Les cautions:

Les obligations cautionnées des droits de douane: Elles sont destinées aux entreprises importatrices pour différer les paiements des droits de douane. En effet, ces entreprises peuvent différer les paiements des droits de douane à condition que ce différé soit cautionné par une banque. La banque garanti alors le paiement à terme à condition que ce terme ne dépasse pas les 90 jours, des droits de douane et des intérêts de retard y affèrent au cas où l'entreprise se trouve dans l'impossibilité de payer. En pratique, les autorités douanières établissent une traite au nom de l'entreprise pour le montant des droits de douane et les intérêts de retards. Cette traite doit être avalisée par la banque qui garanti alors son paiement à l'échéance.

Les cautions douanières: Lorsqu'une marchandise est importée dans le but d'être réexportée (après traitement), l'entreprise en question peut être dispensée de payer les droits de douane relatifs à cette marchandise à condition de fournir une caution bancaire. Cette caution permet aux autorités douanières d'exiger la banque de l'entreprise de payer les droits majorés d'une amande au cas où la marchandise a été vendu sur le territoire national et non réexportée.

Les crédits d'enlèvement: C'est la possibilité pour un importateur d'enlever les marchandises sans avoir à atteindre le calcul des droits de douane à condition de fournir une caution bancaire.

Les cautions d'adjudication: si l'entreprise veut participer à des chantiers de travaux commandés par l'Etat ou les collectivités locales, elle devra apporter des garanties dont la plus importante est une caution bancaire sous forme de caution d'adjudication (caution de bonne fin). Cette caution est délivrée par la banque de l'entreprise adjudicataire au maître de l'ouvrage dès la signature du marché (contrat). La caution de bonne fin permet au maître de l'ouvrage de disposer d'un pourcentage du prix de marché (10%) en cas d'inexécution complète du contrat par l'entreprise adjudicataire. Elle permet d'atténuer le risque pour le maître de l'ouvrage de voir son chantier inachevé. La caution de bonne fin constitue alors un moyen pour mener à bien l'achèvement des travaux. L'adjudication est l'attribution après appel d'offre d'un marché public à l'entreprise la plus compétitive appelée entreprise adjudicataire.

Les avals :

Pour permettre à son client de s'approvisionner en bénéficiant de la confiance de ses fournisseurs, la banque peut avaliser un effet tiré sur son client par le vendeur que ce dernier soit situé en Tunisie ou à l'étranger. La banque s'engage alors à payer le vendeur à l'échéance si le client se trouve dans l'impossibilité de payer.

c. Les crédits d'investissement (crédit d'équipement) :

Les crédits d'investissements permettent à l'entreprise l'acquisition des biens d'équipement: locaux, terrains, outils de production, véhicules d'exploitation. C'est pour cette raison ses crédits sont aussi appelés crédits d'équipement. Ces équipements sont nécessaires soit à la création de l'entreprise soit à son développement. Les crédits d'investissement se distinguent de crédits d'exploitation non seulement par la nature des biens financiers mais aussi par la durée de ses crédits qui est plus longue que celle des crédits d'exploitation. On distingue à ce titre les crédits à moyen terme et les crédits à long terme:

· Les crédits à moyen terme : ce sont des crédits dont l'échéance de remboursement est supérieure ou égale à 2 ans et inférieure à 7 ans.

· Les crédits à long terme : ce sont des crédits dont l'échéance de remboursement est supérieure ou égale à 7 ans et qui peuvent atteindre une durée de 20 ans.

Les crédits d'investissement sont généralement accordés pour des montants compris entre 60% et 80% du coût de l'investissement. Il est donc nécessaire que l'entreprise qui désire investir fasse un effort d'autofinancement. L'octroi des crédits d'investissement fait l'objet d'une étude poussée par la banque car leurs risques sont plus importants vu que leurs durées sont plus longues. Cette étude porte principalement sur deux éléments: la situation financière de l'entreprise avant et après investissement et les garanties offertes par l'entreprise.

III. Etude comparative :

L'Amen Bank, Arab Tunisian Bank, Attijari Bank, Banque de l'Habitat, Banque Arabe de Tunisie, Banque Nationale Agricole, Société Tunisienne des banques, Union Bancaire de Commerce et de l'Industrie et l'Union Internationale des Banques sont l'objet d'un travail d'analyse financière effectué par un bureau d'étude (MAC sa). Selon cette étude comparative, ces banques constituent 82% du total des actifs des banques commerciales à l'horizon de 2007 et 88% des crédits accordés à l'économie. La STB, la BNA, la BIAT et la BH constituent 58,9% du total actif des dix banques énumérées. En plus la taille de banques étudiées a évolué de 21233 Millions de DT en 2001 à 32093 Millions de DT en 2007.

Tableau 2- : états financiers des banques tunisiennes

1. Les dépôts :

Afin d'assurer leur base de financement les dépôts restent toujours la meilleur sortie pour les banques tunisienne, ils ont atteint un taux moyen de 10,9% par an pour atteindre 24145 Millions de DT en 2007 contre 14419 Millions de DT en 2002 , cela va permettre de consolider la croissance des crédits dans le secteur bancaire.

2. Les crédits :

La demande des crédits reste toujours très importante ce qui explique les encours des crédits entre 2002 et 2007 de 16237 Millions de DT à22462 Millions de DT. Les quatre premières banques de cet échantillon ont accordé plus de 60% du total des encours des crédits en 2007. La part de ces banques a augmenté de 58,4% à 60,2% entre 2001 et 2007 avec une part remarquable des banques étatiques à savoir 17,3% pour la BNA 17% pour la STB et 13,7% pour la BH, ces dernières ont totalisé 64,2% des nouveaux crédits accordés à la clientèle en 2006, en 2007 cette part représente 43,5% et jusqu'a septembre 2008, elle représente 41,3% . Les banques privées à savoir ATTIJARI, BIAT et AB ont des taux de croissance des crédits plus élevés par rapport à la moyenne du secteur bancaire en 2007. En conséquence, en plus de ces banques indiquées ci-dessus, et tenant compte de l'ATB, ont effectué plus de 70% des nouveaux crédits liquides par les banques privées et plus de 41% des nouveaux crédits accordés par la totalité des banques étudiées durant la période du 30/09/2007 et le 30/09/2008.

Tableau 2- : indicateurs d'activités des banques tunisiennes

3. Le taux d'intermédiation (le ratio crédits /dépôts)

En terme de taux d'intermédiation, les banques cotées se divisent en trois catégories :

· Les banques ayant des taux d'intermédiation largement supérieurs à 1 (STB, BNA, BH, BT),

· Les banques ayant des taux d'intermédiation largement au dessous de 1 (ATTIJARI, BIAT, UIB, et ATB),

· Les banques ayant des taux d'intermédiation largement autour de 1 (AB et UBCI).

La bourse de Tunisie n'a pas échappé à la crise financière et à la baisse des bourses sur le plan international. Toutefois, sa baisse est moins importante que celle des autres marchés boursiers émergents ou de ceux des pays développés. L'indice de référence la TUNINDEX a baissé de 10% depuis le mois de septembre 2008 (jusqu'à 2 décembre 2008) mais il reste haussier de 13% par rapport au début de l'année. Le secteur bancaire n'est pas gravement touché par les turbulences du marché financier mondial. En fait, la Tunisie dispose d'une situation macroéconomique relativement solide dans la mesure où le compte de capital reste relativement fermé et indirectement exposé au marché subprime des Etats-Unis. Par conséquent, l'indice des banques a baissé de 12,2% par rapport à son pic atteint le 09/09/2008 contre 13% par rapport au TUNINDEX. Grace à la bonne performance boursière de la quasi-totalité des banques, il reste de 18% aux premiers mois de l'année.

IV. Perspectives du secteur bancaire tunisien :

Lors des dernières années (2000), nous constatons une période de prospérité pour les fondamentaux de l'économie en Tunisie. Eu égard, le taux de croissance moyen est de plus de 5% durant les cinq années passées.

1. Faible impact des fluctuations financières internationales :

Le secteur bancaire tunisien se caractérise par le grand nombre de ses crédits et de ses dépôts locaux. Grâce à cet avantage, il reste à l'abri de la crise financière mondiale et par conséquence, indépendant des capitaux étrangers. Cette exposition très restreinte des banques locales aux marchés financiers internationaux s'explique par les mesures suivantes :

- Les contrôles réglementaires stricts sur le change en limitant les dettes auprès des organismes financiers, l'approbation de placement dans les marchés boursiers et des capitaux étrangers, les limitations sur les marchés de change ....

- La banque centrale de Tunisie donne aux banques off-shore qui représentent une faible part du total des actifs bancaires 17% à la fin d'avril 2008, une réglementation et une supervision plus simple.

- A la fin d'avril 2008, les actifs bancaires en devise étrangère représentaient à peu près 8% du total des avoirs bancaires.

Malgré leur relation avec les banques qui sont en difficulté ou sur le seuil de faillite aux Etats-Unis, les banques locales tunisiennes ne subissent pas de retombées négatives selon les spécialistes dans ce domaine. Du côté du passif, les montants dépôts des clients représentant la grande part des sources de financement des banques tunisiennes ont soutenu la liquidité. Les clients étrangers n'ont qu'une part très faible ne dépassant pas les 12% du total déposé par les clients. Concernant le financement à moyen et long terme, il n'y a pas de soumission envers le marché de la dette internationale. Le financement des banques tunisiennes par les banques étrangères est limité (moins de 10%) et lié aux ressources en devises allouées par des institutions financières supranationales ou multilatérales. La participation des étrangers dans le capital des banques tunisiennes reste importante malgré la crise financière internationale. Notons dans ce contexte que le taux de leur participation avant cette crise est 38,04% le 12/12/2008. Ce taux devient ensuite 37,36% après cette crise. Sans doute, vu le potentiel offert par le marché bancaire tunisien, ces participations restent stratégiques. Ces actionnaires étrangers développent la banque de détail (Société Générale- UIB, BNP-Paribas-UBCI Santander - Attijari wafa Bank - Attijari Bank - Arab Bank PLC - ATB....)

2. Le recul :

Toutefois la récession économique mondiale pourrait toucher le secteur bancaire en Tunisie légèrement. En 2008 et 2009, les autorités tunisiennes ont révisé le taux de croissance à la baisse car certains secteurs de l'économie tels que le tourisme, le textile et les industries des composants électriques et électroniques sont parmi les plus atteints. Ces secteurs énumérés sont fortement liés aux relations commerciales avec l'union européenne qui passe par une chute économique importante. Remarquons que le domaine de l'hôtellerie et la restauration a bénéficié de la part la plus importante des crédits concédés en 2007 à savoir aux professionnels  13,8%. On trouve plus loin les industries de textile habillement (2,9%) et les industries électriques, électroniques et mécaniques (1,3%).

3. Des potentialités de croissance assurées par le développement économique :

En dépit d'une situation internationale économique difficile, nous constatons la multiplicité de projets d'investissements en Tunisie. Ces projets sont réalisés dans le domaine immobilier par les investisseurs privés étrangers et par l'Etat dans le domaine d'infrastructure. Par conséquent, les perspectives économiques à moyen terme sont très favorables. En 2008, la croissance du PIB devrait se ralentir légèrement à 5,1% selon les projections, quant à celle soutenue par le dynamisme des Ide, elle est projetée à plus de 6%. D'ailleurs, les banques tunisiennes ont amélioré leurs résultats d'une façon remarquable surtout en ce qui concerne leur activité, leur rentabilité et leurs indicateurs prudentiels. Cette consolidation du secteur bancaire et de la qualité de portefeuilles de crédits va certainement se poursuivre dans les années prochaines.

En outre, les investissements supplémentaires dans le pays expliquent clairement les améliorations positives de certains secteurs comme les télécommunications, le tourisme, les énergies, les services aux entreprises et l'immobilier. Cela donne une opportunité au secteur bancaire de donner des emprunts puisque les projets dans ces domaines nouveaux ont besoin de financement. Enfin, grâce aux développements réalisés dans les domaines cités, beaucoup d'étrangers vont investir dans ce pays. Les chiffres suivants justifient ce point de vue. Les IDE ont augmenté de 48% (hors privatisation de Tunisie télécom) entre 2005 et 2006, et ont atteint 45% entre 2006/2007 afin de s'élever à 2071 MDTN.

4. les défis à surmonter :

Avec le taux de bancarisation assez faible en Tunisie, les banques ont une chance de croissance considérable. Elles ouvrent toutes de nouvelles agences dans tout le pays pour améliorer leurs performances. Mais leur rentabilité reste dépendante de leurs services offerts aux clients. Toutefois, les experts dans le domaine économique pensent que plusieurs défit menacent le secteur bancaire. Le premier se rapporte à l'arrivée de la concurrence étrangère qui pourraient s'introduire dans le marché national avec la libéralisation des services. Pour ce défi, les spécialistes estiment que l'Etat continuera à maintenir la répartition d'une manière égalitaire des parts du marché entre les banques privées, les banques étatiques et celles à participations transfrontières.

Certainement, les marchés en transition sont en particulier dominés par la majorité des banques qui sont de grande taille et qui représentent pour eux une opportunité de croissance. Afin d'adopter les normes internationales de Bale II, plusieurs banques modernisent leurs systèmes d'information. Cette tâche est indispensable dans le but d'avoir un dispositif de contrôle interne qui set performant et par conséquent une gestion de risques plus appropriée. D'ailleurs, les progrès technologiques sont nombreux, coûteux et rapides. Ceci engendre impérativement des investissements significatifs financiers, technologiques, organisationnels et humains : leur impact diminue la rentabilité des banques.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand