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Analyse des forces et alliances politiques face aux enjeux dans la dynamique democratique durant la transition en RDC(2003 - 2006)

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par Junior KABUIKA
Université Pédagogique Pédagogique - Licence 2007
  

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C. Sommet France - Afrique

C'est au cours du seizième sommet franco-africain qui avait eu lieu à La Baule en France du 19 au 21 juin 1989, que François MITTERAND, alors Président de la République française confirmait dans son discours ce qui suit : `L'augmentation de l'aide aux pays africains dépendra en partie du progrès dans le domaine de la démocratisation'. Au cours de la conférence de presse tenue à la fin du sommet, le Président français avait précisé que : `Désormais, l'aide française sera plus tiède face aux régimes qui se comporteraient de façon autoritaire, tandis qu'elle sera plus enthousiaste vers ceux qui franchiront avec courage le pas vers la démocratisation.'

En termes clairs, l'aide française devenait une prime au simple progrès de démocratisation et à l'instauration du pluralisme politique.

Il convient d'indiquer qu'avant le discours sus évoqué, le Maréchal MOBUTU avait déjà entrepris une tournée des consultations populaires. En effet, convaincu du mécontentement de la population, le Chef de l'Etat s'était décidé en date du 24 avril 1990, dans un discours demeuré célèbre d'abandonner le parti unique et d'ouvrir la porte au multipartisme politique.

Selon THASSINDA, H. (1992, p. 29), cette ouverture politique décrétée par le Président de la République est rapidement passée par l'apparition de plusieurs autres partis politiques dont certains furent `des pions du MPR pour faire diversion'.

Aux causes exogènes, il y a lieu de rappeler l'assassinat du Président roumain CESSESCOU. Cet assassinat montra comment devrait finir le Président MOBUTU.

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§.2. DEBUT

A Kinshasa, toutes ces causes n'étaient pas restées inaperçues. La quasi-majorité de la population se demandait quand le Zaïre se déciderait- il à embrasser la voie de la démocratie. Car elle était présentée par le Ministre français de la Coopération Alain PLANTEY en ces termes : `Qu'il n'est pas de développement sans démocratie et de démocratie sans développement'. (NTOMBOLO, C., 1991, p. 91). Donc pour le Zaïre afin de sortir de son chaos de sous- développement, la démocratie était la voie de cette sortie.

L'ambition des partis politiques clandestins fut de soulever la population et devancer le Chef de l'Etat, prouvant aussi à la face du monde que l'ouverture du Zaïre à la démocratisation n'était pas la volonté du Maréchal, mais plutôt le résultat d'une pression de la lutte populaire. Le Chef de l'Etat était conscient, les services de l'ordre et de renseignements également. Ainsi le défi consistait pour tous les services spécialisés à maintenir un calme absolu avant le discours présidentiel déjà prévu le 24 avril 1990. Le Chef de l'Etat instruisit à cet effet Monsieur Honoré N'GBANDA en sa qualité de premier responsable des services de renseignements.

En fait, le voeu des partis clandestins était motivé par une rumeur persistante qui circulait dans la capitale quelques jours avant cette date. Selon cette rumeur, le Chef de l'Etat aurait accepté un droit de tendance au sein du parti unique, mais limité à trois partis politiques. Une première tendance serait tout simplement à caractère conservateur, incarnée par les plus anciens collaborateurs du Président- Fondateur. Une deuxième tendance serait néo-lumumbiste, regroupant surtout les cadres intellectuels, lesquels cadres avaient entouré le Président- Fondateur en ses premières années de pouvoir et qui ont poussé aux nationalisations de 1966. 

Enfin, la dernière tendance regroupait les militants clandestins de l'UDPS autour de Monsieur Frederick KIBASA MALIBA, Co-fondateur de ce parti mais reconverti avec d'autres Co-fondateurs en membres du Comité Central du MPR et détenant en même temps un portefeuille ministériel dans le Gouvernement KENGO. La même rumeur laissait croire que, en réalité, deux tendances seulement seraient capables de s'organiser rapidement : les tendances UDPS et néo-lumumbiste. L'autre tendance dite conservatrice se présentait comme un fourre- tout, trop petite pour englober tous les anciens dignitaires et trop vaste pour ne satisfaire personne. Elle était alors déjà présentée négativement.

C'est dans cette ambiance que sera annoncée et confirmée la date du 24 avril 1990 comme le début de la démocratisation au Zaïre.

Dans le but de parer à toutes les formes de crises que le régime souffrait, le Président MOBUTU initia une tournée des consultations populaires pour mesurer le degré du désastre zaïrois. C'est ainsi que, le 24 avril 1990 lors de son discours, il a déclaré ce qui suit: `J'ai décidé de tenter de nouveau l'expérience du multipartisme politique dans notre pays en optant pour un système de trois partis politiques (...). Nous devons éviter surtout que le multipartisme ne devienne au Zaïre synonyme du multi-tribalisme. Le multipartisme doit être considéré comme la manifestation d'une volonté réelle de dépassement des tendances tribales, régionales et séparatistes. (DIANGITUKA, F., 1997, p. 370).

Ce discours de début de démocratisation au Zaïre marquait la fin des consultations populaires entreprises par le Chef de l'Etat. Ce discours devrait donc livrer les résultats des consultations qui ont précédé ce lancement officiel, jusque là tenus secrets et surtout les conséquences que devrait tirer le Président de la République. Ces consultations ont révélé les souhaits du peuple qui étaient la séparation des trois pouvoirs traditionnels de l'Etat, la lutte contre la corruption et les inégalités sociales. Bref, il était question de l'amélioration du niveau de vie du citoyen zaïrois. Cependant, le choix de cette date historique par le Marechal n'était pas fortuit. Le Maréchal ne l'a jamais caché tel que le reprend N'GBANDA, H. (1995, p. 65): `Le chiffre 4 lui apporte souvent bonheur. Et pour le cas d'espèce, il y a deux fois le chiffre 4, et, qui pourrait lui apporter double bonheur'.

Face aux pressions intérieures et extérieures, le Président amorça ce processus de démocratie en autorisant le multipartisme à trois et pour sa part, il venait de signer l'acte de décès du parti- Etat. Et comme à l'occasion de tout bon décès les larmes du Président MOBUTU coulèrent ce jour là à N'Selé.

C'est comme si, par ses larmes, le Maréchal avait maudit la démocratie zaïroise. Comme le pense AFANA, D. (1998, p. 12), quand il soutient que c'est comme s'il avait dit : `Démocratie, tu ne seras que larmes et chagrin pour ce peuple par ma volonté'.

Il faut signaler que pendant ce temps, la capitale fut objet des pillages et chacun allait piller où il veut et qui il veut. C'est ce débordement qui ramènera le Maréchal à la raison. Il décida en contradiction avec lui-même, de reprendre les affaires du pays en mains. Mais l'espoir qu'il avait donné au peuple en 1990 s'était déjà effrité à cause de la sourde oreille faite à ses revendications principales, qui furent alors le paiement des salaires et la convocation de la CNS.

De tout ce qui précède, de ce qui a été de la démocratisation dans notre pays, et avec les vouloirs extériorisés par le peuple lors des consultations populaires, il eût fallu un temps de préparation à une nouvelle République. Cette période est ce que nous appelons la transition qui a commencé pour la première fois sous le règne du Maréchal, la CNS qui a été un moment fort d'expression démocratique. Elle a permis la relecture de l'histoire du pays en partageant les responsabilités du désastre, mais malheureusement ses acquis ne seront pas respectés. Et, ce qui donnera lieu aux coups de force de l'AFDL à changer le régime, ainsi une autre transition commencera pour laisser aux autres dont la plus glorieuse est celle issue de l'Accord Global et Inclusif car elle a pu investir un nouvel ordre politique et électoral.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote