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Analyse des forces et alliances politiques face aux enjeux dans la dynamique democratique durant la transition en RDC(2003 - 2006)

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par Junior KABUIKA
Université Pédagogique Pédagogique - Licence 2007
  

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CHAPITRE III : FORCES POLITIQUES DURANT LA TRANSITION

L'Accord Global et Inclusif signé à Pretoria le 17 décembre 2002 a mis fin à tous les désaccords persistants entre les belligérants. Tout au long de cette période de conflits, plusieurs forces politiques furent au rendez-vous. De tout cela, les divers acteurs formant les différentes forces politiques, jugèrent nécessaire de tisser des alliances politiques autour des enjeux en présence. La configuration de toutes c es forces se présentait à deux selon qu'elles étaient internes et externes, comme s'est présenté l'univers politique congolais.

Ce chapitre comprendra deux sections dont l'une sera consacrée aux forces politiques internes et l'autre aux forces politiques externes.

SECTION I : FORCES POLITIQUES INTERNES

Après la mise en place de la transition presque toutes les anciennes forces politico-militaires se sont transformées en forces politiques. A ce sujet, ont été identifiées forces politiques, toutes les parties prenant part aux assises du DIC. Après la fin aux hostilités sanglantes, toutes ces forces sont devenues dans une large partie des partis politiques et d'autres se sont créés.

Dans l'analyse des forces politiques internes, nous avions celles issues de l'Accord Global et Inclusif et d'autres qui ont vu jour après ledit accord. Il faudra comprendre que la sphère politique congolaise pendant cette transition a regroupé d'une part les forces du pouvoir constitué essentiellement des forces signataires de l'Accord Global et Inclusif selon ses prescrits et d'autre part celles qui étaient hors des institutions de la transition. L'Accord Global et Inclusif sur ces forces en a distingué deux grandes catégories dont les forces combattantes et les forces non-combattantes. Aussi donc les Composantes et Entités suivantes ont été retenues forces combattantes car durant les conflits, elles ont utilisé des armes pour poursuivre leur but. Il s'agit des Composantes et Entités suivantes :

Ø Le Gouvernement de la RDC ;

Ø Le MLC ;

Ø Le RCD ;

Ø Le RCD/ML ;

Ø Le RCD/N ;

Ø Les Maï-Maï.

D'autres forces ont été identifiées comme ayant utilisé leurs idées pour leurs fins et, à ce sujet parmi les forces non-combattantes nous avions deux Composantes ci-dessous :

Ø L'Opposition Politique ;

Ø Les Forces Vives.

Dans cette catégorie des forces politiques internes, nous ferons dans les lignes qui suivent l'analyse de deux forces dont d'une part les partis politiques et la société civile d'autre part.

§.1. PARTIS POLITIQUES

1.1. PARTIS POLITIQUES CONGOLAIS

1.1.1. PREMIERES EXPERIENCES PLURALISTES

En RDC, l'avènement des partis politiques n'est pas une autre chose que l'aboutissement d'un long processus de revendications sociales réductibles au rejet pur et simple de la colonisation comme mode d'occupation du territoire, comme système organisateur et de gestion politique, et comme l'affirmation de la volonté du peuple, en particulier de ses élites de créer un `Etat radicalement africanisé, mieux congolais'. (LUANDA, P., 2003-2004, p. 23).

Les partis politiques congolais tirent leurs origines des associations qui prirent naissance au lendemain de la deuxième guerre mondiale. En tout premier lieu, le Cercle d'Etudes d'Anciens Elèves, l'Association des Anciens Elèves des Pères de Schuet, inscrivaient à leur programme la lutte contre toute espèce de différenciation raciale, et tout particulièrement des évolués.

En effet, en 1955, la Conférence de Bandoeng a fait souffler sur l'Asie et l'Afrique un vent d'indépendance et de nationalisme. La propagande de Moscou déversa en même temps sur toute l'Afrique, ses excitations à la lutte radicale et à la lutte contre l'Occident. Elle sera soutenue et encouragée par les milieux marxistes et progressistes des démocraties occidentales. Le Congo ne pouvait demeurer longtemps en dehors du mouvement. Pourtant la situation du Congo différait de celle des autres colonies africaines. Français et anglais s'étaient très moins souciés de l'enseignement de la masse ; par contre, ils avaient formé dans leurs universités une véritable élite, consciente des problèmes d'un Gouvernement. Au Congo, par contre, l'enseignement primaire avait été largement diffusé dans l'ensemble de la population, mais les études secondaires et supérieures étaient réservées à quelques rares séminaires en vue de former des prêtres catholiques. A l'exception de ceux-ci, et d'après DESSART, C. (1960, p. 4), le Congo ne possédait pas `d'élites universitaires. Ce n'est que le 12 octobre 1954 que s'ouvrit à Kimwenza l'Université Lovanium. Cette création, suivie bientôt en 1956 de celle d'une Université de l'Etat à Elisabethville, jointe à la formation d'universitaires congolais en Belgique eut une influence directe sur la naissance et l'évolution des mouvements politiques au Congo. La classe dite des évolués se rendait parfaitement compte que si l'autonomie ou l'indépendance du Congo n'était réalisée qu'après la formation des jeunes universitaires, ce serait ceux-ci les futurs dirigeants du Congo et non pas les évolués. Il fallait donc pour eux s'emparer du pouvoir avant que ne puisse apparaître sur la scène politique une véritable élite universitaire qui fut à la base de la revendication de l'indépendance avant 1960.

En effet, l'accession du Congo à l'indépendance n'était plus à revendiquer ou à demander. Déjà, à la suite des émeutes urbaines de Léopoldville le 04 janvier 1959, à l'indépendance fut promise le 13 janvier de la même année dans la prospérité et dans la paix.

Ainsi en application de cette déclaration royale, le Gouvernement belge déclarait que fussent organisées au mois de décembre les élections communales sur toute l'étendue du territoire national et que fussent constitués au mois de mars 1960 de nouveaux Conseils de province. Dans le même ordre d'idées, un Conseil consultatif auprès du Gouverneur Général ainsi que des Conseils provinciaux auprès des Gouverneurs des provinces furent constitués le 1er mars 1959. C'est dans cette optique que le premier Congrès des partis politiques (unitaristes) fut tenu du 07 au 12 avril 1959 à Luluabourg au cours duquel Patrice Emery LUMUMBA réclamait l'installation d'un Gouvernement congolais pour le 1er janvier 1961. Quelque temps plus tard, soit au mois de mai, l'ABAKO devenue `Alliance des Bakongo', exigeait la création d'un Congo fédéré avec six provinces autonomes. Mais Monsieur VAN HEMELIICK, alors Ministre des Colonies, s'opposait fermement au centre-moniste qui revendiquait la création d'une `République du Kongo central' dès le 1er janvier 1960. Et à la place, il proposait que le chronogramme prévu par la déclaration gouvernementale du 13 janvier 1959 soit respecté. Ce faisant, l'ABAKO et le PSA décidèrent de boycotter les élections communales de décembre 1959, de refuser tout contact ni avec l'administration coloniale locale, ni avec des autres partis politiques congolais et exigeaient une négociation directe avec le seul Parlement belge. Le MNC s'aligna derrière leur position du boycott le 13 août 1960.

Au Congrès des partis unitaristes de Stanley-ville qui déboucha aux incidents de 28 octobre 1959 et lesquels aboutiront, par ailleurs, à l'arrestation de Patrice Emery LUMUMBA le 30 octobre de la même année ; les fédéralistes qui se réunissaient, à la même période, soit du 23 au 27 novembre 1959 à Kisantu exigèrent la tenue d'une Table Ronde préalable aux élections communales, urbaines et rurales en décembre. Cela fut fait le 20 janvier 1960 lorsque le Ministre du Congo convoqua la Table Ronde de Bruxelles.

La Table Ronde politique de Bruxelles tint ses assises du 20 janvier au 20 février 1960. La délégation congolaise y était relativement soudée nonobstant la présence de quelques clivages latents ou apparents. A ce propos, Joseph KASA-VUBU déclarait : `Nous exigeons la présence de Patrice Emery LUMUMBA, sans quoi, il faut s'attendre à ce que la Conférence prenne une autre tournure'. (KASHAMURA, A., 1966, p. 18).

Au mois de mars, les villes de Kolwezi, Jadothville et Elisabethville furent le théâtre de certains incidents alors que la Table Ronde économique à laquelle les politiciens congolais n'attachèrent guère assez d'intérêt débuta le 26 avril à Bruxelles. En réalité, l'heure était plutôt aux préparatifs des élections législatives de mai 1960 qui firent triompher les unitaristes. Ce Gouvernement obtint le vote de confiance du Parlement le 24 juin et le 30 juin 1960 l'indépendance fut officiellement proclamée.

Avant 1960 en effet, les conditions structurelles dans lesquelles naissent habituellement les partis politiques ne se retrouvaient pas réunies au Congo. (BOUVIER, P., 1965, p. 126).

La situation congolaise s'écarte de ce schéma. Le premier scrutin qui fut organisé au Congo datait de 1959, il était de portée géographique très réduite de même que les villes et il avait pour objectif l'élection des Bourgmestres.

La première étape réellement significative au point de vue des élections fut le scrutin de décembre 1959. Annoncé dès janvier 1959, il était la première expérience s'étendant à l'ensemble du territoire en matière d'élections. Il a été organisé le suffrage universel direct devant procéder à l'élection des représentants aux Conseils communaux dans les villes, aux Conseils de territoires dans les milieux ruraux.

La deuxième étape fut celle de mai 1960. Pour la première fois, la population était appelée à désigner ses représentants aux institutions centrales du pays comme au niveau de la province.

Les formations politiques existantes au Congo à la fin de l'année 1959 se situaient donc pratiquement en dehors du cadre électoral et parlementaire. En effet, les partis politiques congolais sont nés des groupements ethniques ou provinciaux et s'expliquent par des raisons suivantes. D'abord, seules les associations tribales étaient autorisées à fonctionner, ce qui a poussé les candidats à devoir s'appuyer sur leurs associations tribales. En fait la seule organisation politique réellement efficace lors des élections de 1957 fut l'ABAKO. Cependant, cette dernière n'était pas encore reconnue officiellement comme parti. L'action socialiste et dans une moindre mesure, l'union congolaise, ont souffert de leurs origines européennes.

On sait que les partis politiques belges, surtout les libéraux et les socialistes, avaient déployé des efforts pour créer des réseaux au Congo. S'il est vrai que beaucoup de leaders congolais ont participé à ces organisations (LUMUMBA-libéral, ADOULA-socialiste, ILEO-catholique) où ils pouvaient avoir des échanges d'idées avec les européens, il faut dire que les traits paternalistes qui guidaient l'activité politique d'alors étaient un peu dérangeants. (BOMANDEKE BONYEKA, 1992, p. 187).

Enfin, suite à la déclaration politique belge du 13 janvier 1959, des partis politiques sont créés. D'abord à compte-gouttes, puis massivement au milieu de l'année. On n'en dénombra une bonne centaine durant les dix-huit derniers mois du régime colonial. Malheureusement, plusieurs d'entre eux n'avaient du reste connu qu'une existence éphémère.

Sur le plan formel, la Loi fondamentale n'avait rien prévu en matière des partis politiques. Cette matière avait plutôt été réglée par la coutume. (YOUNG, C., 1965, p. 158).

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