WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Contribution des associations de jeunesse à la réduction de la pauvreté en haiti : cas de la commune de port-au-prince

( Télécharger le fichier original )
par Magdala SUIRE
Université d'Abomey-Calavi : Institut National de la Jeunesse, du Sport et de l'Education Physique - Maitrise en Développement Communautaire 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.2. Cadre théorique

Le cadre théorique prend en compte les concepts utilisés qui donnent du sens à notre thème de recherche, et le modèle d'analyse.

2.2.1. Clarifications conceptuelles

2.2.1.1 Jeunesse

Du point de vue biologique, l'Organisation des Nations Unies (ONU) définit la jeunesse comme le groupe des personnes âgées de 15 -24 ans dans la population d'un pays. Mais, cette définition basée sur l'âge des personnes ne fait pas l'unanimité au sein des pays. Ainsi au Bénin et dans de nombreux autres pays africains par exemple, les jeunes représentent le groupe de personnes âgées de 15 à 35 ans.

En Haïti le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de l'Action civique (MJSAC) en a proposé la définition suivante : « La Jeunesse est la période allant de 15 à 35 ans où l'individu acquiert les capacités (biologique, sociale, juridico-politique et socio-économique) de l'Adulte et s'achemine progressivement, par le biais de l'expérimentation, vers l'application de ces capacités dans ses réalités quotidiennes.»9(*)

Selon THEVENOT (1979), la jeunesse est souvent définie à partir des qualités morales qui lui sont imputées. Elle est également appréhendée essentiellement à partir du critère « triomphant » de l'âge. L'âge est devenu ainsi le principal critère de mesure du temps social.

Une autre approche plus dynamique est l'approche sociologique de la jeunesse basée sur la théorie des cycles d'existence. Cette approche est celle développée et étudiée depuis une cinquantaine d'années dans les pays anglo-saxons et au Québec. La jeunesse vue sous cet angle est un temps de transition, de passage marqué par des étapes repérables conduisant à l'âge adulte.

Ainsi GALLAND (1991), en faisant référence en matière de sociologie de la jeunesse en France, distingue quatre phases : la fin des études, le départ du domicile familial, l'insertion dans le marché du travail, la formation d'un couple ; chaque individu mettant en jeu ces différentes phases en fonction de son libre arbitre. Les différents moments marquent la réalisation de différentes indépendances. Pour BOURDIEU (1985), la jeunesse est une construction sociale qui relève de choix collectif.

Pour BLÖSS ET FERONI (1991), la jeunesse est une catégorie qui fait l'objet d'une multiplicité de représentations sociales et de définitions institutionnelles. Les discours de « sens politique » génèrent un processus d'étiquetage catégoriel de la jeunesse au centre duquel l'âge est un critère actif. Les politiques sociales définissent en effet couramment leurs publics d'intervention en termes d'âge. La définition politique de la jeunesse fait d'elle un groupe d'âge défini par des limites incertaines ou tout au moins variables selon les instances institutionnelles qui ont en charge la gestion de ses problèmes.

2.2.1.2 Association

En ce qui concerne les associations, la loi du 1er juillet de 1901 a contribué à la compréhension du concept. C'est ainsi que son article 1er définit l'association comme la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun d'une façon permanente leurs connaissances ou leurs activités dans un but autre que partager des bénéfices. Elle est régie, quant à sa validité, par les principes généraux du droit applicable aux contrats et obligations. Selon SOUSI (1985), cette définition repose sur trois critères (à savoir l'existence à travers un contrat, autour d'un but commun, la façon permanente et le but autre que de partager des bénéfices) qui permettent de distinguer une association. Néanmoins, les associations diffèrent les unes des autres par leur nature juridique et leur objet.

D'un point de vue juridique, on distingue les associations non déclarées, les associations déclarées et les associations reconnues d'utilité publique.

Les associations non déclarées sont celles qui se créent sans remplir les conditions administratives relatives aux dispositions légales.

Les associations déclarées accomplissent après leur création, les formalités de déclaration prévues par la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d'association. Cette condition confère la capacité juridique.

Les associations reconnues d'utilité publique bénéficient quant à elles, des droits relativement plus étendus.

2.2.1.3 Pauvreté

Dans sa définition courante, la pauvreté désigne l'état, la condition d'une personne qui manque de ressources, de moyens matériels pour mener une vie décente. Selon CERQUEIRA et BRODIN (2004), ces considérations ont conduit les institutions internationales à donner différentes définitions de la pauvreté :

1 la pauvreté relative évoque un niveau de vie variable en fonction de l'époque et de la société. Elle correspond à la moitié du revenu médian d'une société ;

2 le seuil de pauvreté correspond à deux dollars par jour et par habitant ;

3 la pauvreté absolue ou extrême pauvreté correspond à moins d'un dollar par jour et par habitant.

Aujourd'hui, la pauvreté ne se limite pas à une simple insuffisance de revenu, mais englobe également des aspects plus qualitatifs de la vie sociale, politique et culturelle. SEN (1998) montre qu'elle ne se réduit pas au revenu, mais apparaît plus justement comme une privation de capacités.

Selon l'auteur, il est juste de considérer la pauvreté comme une privation de capacités de base plutôt que simplement comme un revenu faible, les capacités étant définies « en termes de libertés substantielles qui permettent à un individu de mener le genre de vie qu'il a raison de souhaiter ».10(*) Pour autant, SEN n'entend pas nier l'évidence, dans la mesure où il dit qu'un revenu faible constitue bien une des causes essentielles de la pauvreté pour la raison, au moins, que l'absence de ressources est la principale source de privation des capacités d'un individu. De ce fait, aucune condition ne prédispose autant à une vie de pauvreté qu'un revenu inadéquat.

A cet effet, les analyses récentes (CERQUEIRA et BRODIN, 2004) considèrent alors trois formes principales de pauvreté :

- la pauvreté monétaire prend en compte les ressources des individus. Elle est évaluée en fonction du revenu des individus ou de leur consommation (de biens alimentaires et non alimentaires) ;

- la pauvreté des conditions de vie résulte de l'incapacité de l'individu à satisfaire ses besoins essentiels. C'est une vision plus qualitative qui met en lumière l'exclusion par rapport à un certain mode de vie matérielle et culturelle. La pauvreté est ici perçue comme un manque ;

- la pauvreté de « capacités » traduit le fait que l'on ne dispose pas des moyens qui permettraient de se soustraire à la pauvreté par la mise en valeur de ses capacités individuelles ;

Ces différentes formes de pauvreté interagissent entre elles, de sorte que tout individu pauvre est confronté à un cercle vicieux. La pauvreté n'est plus perçue comme un état, mais s'assimile de plus en plus à un processus pluridimensionnel et protéiforme dans le cadre duquel richesse, savoir et pouvoir sont intimement liés.

Dès lors, il est possible de formuler une définition unique de la pauvreté comme étant un processus cumulatif dans lequel les déficits matériels, sociaux, éducatifs et culturels figent un individu dans une situation de manque qui entrave son épanouissement. (CERQUEIRA J. et BRODIN C. ,2004 op. cit.)

* 9 _ Document de Cadrage de l'élaboration des politiques de jeunesse, de sport et du civisme en République d'Haïti (2008, 15)

* 10 _ Sen Amartya « Un nouveau modèle économique : développement, justice, liberté », p.p. 36 , 2003 cité par Montas (2005)

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery