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L'amour comme paradigme de la morale chez Vladimir Jankélévitch

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par Marios KENGNE
Grand séminaire Paul VI-Philosophat de Bafoussam - mémoire de fin de cycle 2002
  

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II. Perspectives critiques

1. La morale de Jankélévitch : une morale du sentiment ?

Tout au long de ce travail, nous avons remarqué que Jankélévitch fait de l'amour un corollaire de la morale. Etre moral c'est aimer. Sans cet élan du coeur qui pousse un individu à agir, son action ne pourra être morale. L'homme se caractérise par sa raison. Et cette raison doit présider à tout l'agir humain. L'amour s'appréhende souvent comme un sentiment qui nous entraîne vers nos semblables ou même vers des choses. A ce titre, nous pouvons constater que le sentiment semble être inévitable. Peut-on aimer sans sentiment ?

Le sentiment peut être considéré comme « une tendance affective liée à des émotions, des représentations, des sensations. »115(*) En analysant la définition de l'amour, on pourrait comprendre qu'il est déjà un sentiment. Ainsi, on est bien en droit de se demander si la morale de Jankélévitch n'est pas une morale du sentiment ? Car le sentiment semble être un terme inséparable de l'amour. Aimer est un problème qui relève essentiellement des aspirations du coeur. Et de ce fait, est sujet à une certaine influence des émotions, des sensations et même des passions parce que dans une certaine mesure l'amour peut s'assimiler à la passion.

Si la passion peut se définir comme une émotion très forte et durable qui vainc la raison, l'homme moral de Jankélévitch sera-t-il encore moral ? Il faut, en fait, dire que la question de la moralité est liée à la raison. C'est la raison qui doit présider à l'agir humain et non les pulsions sentimentales. Une morale du sentiment pourra-t-elle tenir compte de ce caractère irrécusable de la rationalité de l'homme ? L'amour est en fait lié à la subjectivité alors que la morale est liée à l'objectivité. Comment alors concilier la subjectivité et l'objectivité ?

Une morale du sentiment n'est pas loin d'une morale fondée sur la pitié telle que l'a fait Schopenhauer. Si la pitié ou le sentiment devient le critère de validité de la morale, alors il n'y aura plus d'objectivité en morale. Car le sentiment n'est pas identique chez tous les hommes. Il est relativement subjectif et dans une certaine mesure irrationnel. La morale doit se fonder sur la raison qui est la caractéristique de tout être humain. En outre, il faut dire que d'une manière générale, la morale doit viser l'humanité, et partant, elle doit aussi viser l'universalité. On comprend donc qu'une morale fondée sur le sentiment ne saurait avoir un caractère universel car le sentiment que j'éprouve envers un toi, ne sera pas le même que je vais éprouver envers un lui.

* 115 _ Dictionnaire universel, Paris, Hachette/ Edicef, 2002, p. 1106.

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