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L'amour comme paradigme de la morale chez Vladimir Jankélévitch

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par Marios KENGNE
Grand séminaire Paul VI-Philosophat de Bafoussam - mémoire de fin de cycle 2002
  

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CONCLUSION GENERALE

Notre analyse a porté sur l'amour comme paradigme de la morale chez Vladimir Jankélévitch. Il s'agissait d'étudier la corrélation que Jankélévitch établit entre la morale et l'amour. Peut-on vraiment aimer étant donné la difficulté réelle de la saisie permanente de la moralité ? Comme dit Jankélévitch, l'homme apparaît, en effet, comme un être virtuellement moral. D'où la complexité de la constance dans la vie morale. Toutefois, il faudrait déjà dire que l'homme ne saurait être autrement qu'un être moral. A partir du moment où il a une conscience et par conséquent une raison, il est de ce fait même un être moral. L'instabilité de la moralité se résout facilement pour tout sujet moral qui aime : « Le problème scabreux de la vie morale ressemble à un tour de force, mais on y réussit ce tour de force presque sans y penser quand on aime. »118(*) 

Il faut dire que la morale est une caractéristique essentielle de l'être humain. C'est ce que nous avons remarqué d'entrée de jeu dans cette réflexion. Ceci est la raison qui a déterminé Jankélévitch à accorder une priorité à la question de la moralité dans sa philosophie. La moralité est comme une maladie chronique dont tout être humain possède les gênes ; ses principes sont toujours soit en éveil, soit en veille. Ils sont toujours vivants.

Comme nous l'avons signalé, les perturbations de la vie morale se résolvent sans grande complexité quand on aime. C'est en cela que l'amour apparaît dans la philosophie de Jankélévitch comme la morale elle-même. L'amour est un impératif catégorique qui est la résultante de deux paradoxes : vivre pour l'autre, quel que soit cet autre, et vivre pour l'autre à en mourir. L'observance de ces maximes donne au sujet moral d'aimer d'un amour pur. Ainsi, l'amour devient ce qui pose et fonde la morale. C'est en aimant qu'on devient soi-même. Telle est la vérité de l'amour. Il est pur don de soi.

Etant donné qu'on ne saurait parler de la morale en éludant la notion de droit et devoir, nous avons fait une imbrication des paradoxes de l'amour dans ces deux notions. Si l'amour doit être désintéressé et sans bornes, de même le devoir moral consistera pour le sujet moral à se considérer non comme un gendarme des devoirs de son prochain, mais bien plutôt comme le défenseur de ses droits. Comme l'amour est à sens unique, de même, le devoir moral sera asymétrique. Le sujet moral doit faire son devoir sans contrepartie et est même tenu de ne pas revendiquer ses droits. Il doit se considérer comme un être de devoir. En somme, la morale est corrélationnelle à l'amour, parce que c'est l'amour qui rend possible l'acte moral.

Toutefois, nous avons relevé dans une perspective évaluative, le danger qui pourrait guetter la morale de Jankélévitch. Si la morale est inséparable de la l'amour, n'y a-t-il pas risque de tomber dans le sentimentalisme ? Par ailleurs, la morale asymétrique n'est-elle pas ambiguë ? Comment pourrait tenir un amour à sans unique ? Il nous faut donc conclure en disant que la morale idéale serait celle qui est sous la gouverne de la raison et qui ne favorise ni ne marginalise aucun individu. Si donc chaque individu pouvait faire sienne cette règle : ne fais pas à autrui ce que tu redoutes pour toi-même (Tb 4, 15), l'humanité serait peut-être moins victime des déchéances de la non moralité.

* 118 _ JANKELEVITCH V., Le paradoxe de la morale, op. cit., p. 150.

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