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Le rôle de la chine dans le processus de reconstruction en République Démocratique du Congo

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par Arsene MONGA
Université de Lubumbashi - Licence en Relations Internationales 2009
  

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CONCLUSION

Somme toute, en considérant les accords sur le financement du développement des infrastructures de la RDC par l'exploitation des ressources minières que le gouvernement de la RDC a signé avec le consortium d'entreprises chinoises, à savoir la SINOHYDRO, l'EXIM Bank et la CREC, respectivement le 09 Août, le 16 Août et le 17 Août 2007 ; notre travail s'est consacré à étudier ce partenariat entre la Chine et la RDC, en examinant son contexte, sa philosophie et les moyens mis en oeuvre par chacune des parties quant à ce, afin d'en déceler les avantages et/ou les dividendes de chacune des parties, et les incidences qu'il pourrait avoir sur l'appareil économique de la RDC en phase de reconstruction.

En vue d'atteindre les vérités poursuivies, et étant entendu que la dynamique des relations internationales se fonde essentiellement sur la dialectique des volontés contradictoires, nous avons recouru à la méthode dialectique, compte tenu du fait qu'elle table sur l'interdépendance des faits sociaux et le caractère dialectique des liens qui les unissent les uns aux autres. A cette méthode se sont jointes les techniques documentaires et d'interview en vue de faciliter la collecte des données.

En effet, pour bien asseoir l'objet de notre étude, nous avons estimé nécessaire de subdiviser notre travail en quatre grands chapitres. Ainsi, le premier chapitre a porté sur les fondements de la coopération sino-congolaise, nous y avons évoqué le contexte historique de ladite coopération qui plonge ses racines dans l'appartenance de la Chine et la RDC au Tiers Monde et justifie leur éveil en tant que telles, et les principes sur lesquels elle est fondée, lesquels principes sont susceptibles d'en assurer l'évolution. Le second chapitre s'est penché sur les motivations et les moyens des acteurs de ladite coopération, ici nous avons porté un regard sur les motivations de la Chine en RDC, lesquelles motivations sont essentiellement basées sur les dimensions géoéconomiques de cette dernière qui en revanche y fonde des attentes, dans ce même ordre d'idées, nous avons esquissé les moyens économiques et financiers, et politiques et diplomatiques de l'implication chinoise dans le processus de reconstruction en RDC. Le troisième chapitre s'est consacré à faire le bilan de ce partenariat sino-congolais, à ce niveau de notre travail, notre préoccupation a été d'analyser les atouts et les faiblesses dudit partenariat, ainsi que leurs incidences sur chacune des parties. Le quatrième et dernier chapitre s'est préoccupé de dégager les perspectives de cette collaboration, dans lequel nous avons étudié les possibilités d'une relance économique de la RDC par la promotion sur son territoire du modèle de développement chinois et l'accompagnement de la Chine à son processus de reconstruction, et la nécessité pour la RDC de relever quelques défis tels qu'opérer des mutations sur le plan interne et s'imposer dans un monde multipolaire conflictuel.

Aujourd'hui plus qu'hier, la Chine fait montre de sa capacité d'assumer son rôle de puissance émergente. A l'heure actuelle, l' « Empire du milieu » est un acteur important de la mondialisation. Dans ses relations avec la RDC, la Chine use d'une des armes les plus redoutables de l'après guerre-froide : la puissance économique.57(*)

Par ailleurs, s'il est vrai que la RDC peut s'appuyer sur sa coopération avec la Chine pour relancer son processus de reconstruction, il est d'autant plus vrai qu'elle ne pourra toutefois y parvenir que si elle se donne les moyens conceptuels et programmatiques pouvant lui permettre de dégager une perspective concrète pour éviter que le partenariat sino-congolais ne soit une relation fortement déséquilibrée au profit de la Chine. A ce point de vue, devoir s'impose aux gouvernants de la RDC de mettre en oeuvre une stratégie efficace face au partenaire chinois afin que ce partenariat qui se veut « gagnant-gagnant » ait de résultats concluants.

Le partenariat sino-congolais peut être pour la RDC une occasion historique d'évoluer et de décider de la nouvelle orientation de ses relations avec les partenaires au développement. Au-delà des émois qu'il suscite dans l'arène internationale, le partenariat sino-congolais interpelle la RDC sur sa capacité à prendre en charge son destin et à considérer l'aide extérieure comme un appoint et non le principal pivot de sa reconstruction, partant de son développement.

L'exemple chinois devrait rappeler aux congolais que le développement est avant tout une affaire de volonté qui se fait à domicile, autrement dit les ressorts du développement sont internes.

Rappelons tout de même que dans les accords de financement des infrastructures de la RDC par l'exploitation des ressources minières d'Août 2007, les parties signataires sont, d'un côté, l'Etat congolais et, de l'autre, le groupement d'entreprises chinoises. Cependant, dans le Protocole d'accord lui-même et dans la Convention de collaboration signée entre les entreprises Chinoises, il est fait large référence aux Etats chinois et congolais.

Bien plus, lorsqu'un Etat conclut des contrats avec des personnes privées, on est en présence de ce qu'on appelle « contrat d'Etat ».58(*) En effet, la notion de contrat d'Etat a été inventée par la doctrine pour rendre compte du développement d'une pratique contractuelle venant régir les rapports entre une partie étatique et une partie privée(en l'occurrence une ou plusieurs entreprises).59(*) Plus précisément, la notion de contrat d'Etat s'est développée à propos des contrats d'investissement pétrolier entre Etats et concessionnaires pétroliers dans les années 1950-1960. (60)

Nonobstant ce qui précède, il est à relever que dans le contrat sino-congolais les parties ne sont pas clairement déterminées. Il est dit à la page 4 de la Convention de collaboration que celle-ci est conclue entre la RDC, représentée par Monsieur Pierre LUMBI OKONGO, Ministre en charge des Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction, d'une part, la China Railway Engineering Corporation LTD, représentée par son Président du Conseil d'Administration, Monsieur SHI DAHUA, son représentant légal et la SINOHYDRO Corporation, représentée par Monsieur FAN JIXIANG, son représentant légal, d'autre part. Mais plus loin, les articles 5, 13 et 17 reviennent sur le rôle d'importance capitale qu'est appelé à jouer le gouvernement chinois dans la réalisation des projets convenus au terme de la Convention de collaboration. (59) Il ressort de ce qui précède que ces accords concernent par ricochet le gouvernement chinois car l'article 6.2 dit clairement que l'étude de faisabilité devra être... « Avalisée par le gouvernement chinois et la RDC ».60(*)

Aussi, il s'agirait d'un contrat déséquilibré dans la mesure où il est prévu la création d'une Société de Joint-venture dans le cadre de l'exploitation minière, dans laquelle la RDC ne participera qu'en raison de 32%, lorsque la part de la Chine sera de 68%. Cette disposition dans les apports peut déjà présager la suite quant aux décisions qui seront prises dans le cadre de cette société.

En définitive, ne pouvant pas esquisser tous les aspects de la problématique du « rôle de la Chine dans le processus de reconstruction en RDC », nous pensons néanmoins avoir posé un jalon nécessaire à l'élaboration d'autres travaux touchant des questions telles que : la reconstruction de la RDC par l'exploitation de ses ressources naturelles (pétrole, gaz, biodiversité etc.),l'exploitation des ressources minières brutes de la RDC, la diversification du partenariat du type « Chine-RDC » avec d'autres partenaires etc.

Par où saurons- nous mieux finir ?

* 57 _ AWUVE KOFFI AFETOGBO, op.cit., 35.

* 58 _ AMANI CIRIMWAMI, Analyse critique des accords sino-congolais, mémoire de licence en droit, Université Officielle de Bukavu, 2008, P.20.

* 59 _ Ibidem.

* 60 _ Ibidem.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault