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En quoi la gouvernance d'entreprise doit-elle répondre aux exigences du développement durable ?

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par Dimitri
 -  2010
  

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2.1.2.4 Difficultés et piège de la RSE

Malgré le bénéfice apparent que peut retirer une entreprise de la mise en place de la RSE, son intégration au sein de la gouvernance de l'entreprise pose des problèmes majeurs que cette dernière doit résoudre afin que cette responsabilisation sociale émanant des parties prenantes soit des plus profitables possible.

Depuis plusieurs années déjà, avec le développement des organismes non gouvernementaux (O.N.G), des activistes ou encore des syndicats, les entreprises ne peuvent plus se permettre de négliger les demandes relatives au développement durable qui leur sont allouées. Ils doivent, désormais faire preuve de transparence sous peine d'une détérioration de leur image. Pourtant nombreuses sont celles, qui non préparées à ce changement, placent ces nouvelles responsabilités sociales au rang de contrainte.

Une contradiction dans l'objet même de l'entreprise

Bien plus qu'un simple changement, la RSE remet en question la fonction essentielle d'une entreprise: réaliser du profit. On comprend mieux la notion de contrainte précédemment citée. Cette contradiction apparente entre le rôle traditionnel de l'entreprise et la nouvelle demande émanant des parties prenantes, favorables à cette remise en question, pose la réflexion de l'identité de l'institution entreprise. Cette dichotomie est bien perçue par la société civile, et les différents sondages effectués le confirment, puisqu'ils nous montrent l'existence d'une réelle crise de confiance envers les entreprises. Ces dernières doivent donc faire face à des accusations de comportements opportunistes.

On voit apparaître toute la difficulté pour l'entreprise d'être crédible face à un changement qui leur a été imposé.

Élargissement des contraintes en matière de gouvernance

Véritable, remise en question des pratiques de l'entreprise. La RSE, en ce sens, oblige l'entreprise à s'auto-contraindre. L'intégration de la dimension éthique dans la gouvernance et dans le processus décisionnel pose de nouvelles limites .En effet, l'entreprise doit pouvoir justifier ses actes non seulement économiquement, mais également à travers une dimension sociale. Concrètement un licenciement économique en période de bénéfice, est très mal accepté par l'opinion publique et par la suite, l'image de l'entreprise pourrait en être affectée avec les répercutions économiques que cela induit (faire la une des médias à ce sujet n'est pas bénéfique en terme d'image). Conséquence directe de nombreuses entreprises n'hésitent pas à travailler en collaboration avec des cabinets spécialisés dans la gestion de ces crises (DMG conseils, Harrison&Wolf...).

« On ne peut pas se contenter d'avancer le seul argument du ratio de rentabilité. Une restructuration peut être présentée comme une obligation morale pour l'entreprise si elle veut développer son activité en vue de créer des emplois »42(*)

La dimension sociale mais également éthique réforme donc totalement les critères de décisions, et accorde une place prépondérante à la stratégie de communication de l'entreprise. Nous retiendrons ici l'idée que toute erreur en matière de communication peut avoir de lourdes conséquences pour l'entreprise.

Des coûts à court terme

Investir est un passage obligé à la mise en place de la RSE, mise en place de panneaux solaires, l'installation de rampe d'accessibilité pour handicapés, sont autant de coûts de court terme qui pèsent sur le budget de l'entreprise. Ainsi, Google n'a pas hésité à investir d'énormes capitaux pour se munir de panneaux solaires avec objectif de devenir une entreprise « propre » en émettant très peu de carbone.

D'autre part, La RSE a un caractère obligatoire puisque depuis la loi « Soissons » du 2 août 1989, les entreprises ont un devoir de reclassement envers leurs employés en cas de licenciement économique. On notera que cette loi est plus connue actuellement sous le nom de « plan de sauvegarde de l'emploi ».

L'acquisition d'une éthique qu'elle soit volontaire ou forcée à un coût indéniable (qui n'existait pas avant) pour les entreprises. Ceci est un élément d'explication pour comprendre pourquoi certaines multinationales ont réfuté dans le passé ce problème. Aujourd'hui, la question ne se pose plus, l'adoption d'une démarche RSE est un passage obligatoire.

Toutefois, l'implication de l'entreprise doit être complète, un danger pour les entreprises est de réaliser du « saupoudrage ». L'idée est que les parties prenantes favorables (O.NG, les activistes, les syndicats, les associations de consommateurs ou autres médias) à la RSE voient bien si ces dernières n'utilisent pas cette mise en avant liée à cette démarche dans un but uniquement marketing, lucratif. En d'autres termes, c'est un réel piège que les entreprises doivent éviter sous peine de ne jamais voir la contrepartie de leur investissement. Les mauvaises actions l'emportent sur les points positifs auprès de l'opinion civile. Il est donc important pour l'entreprise d'intégrer la responsabilité sociale comme un leitmotiv pour toute l'entreprise et non comme une fonction dissociée des autres.

L'entreprise ne peut se contenter, prendre des mesures sociales qui ne s'inscrivent pas dans une politique de gouvernance globale de l'entreprise.

Si les difficultés d'évaluation quantitatives de la RSE restent un problème pour les entreprises, il ne nous paraît pas moins que ces dernières en tirent de divers avantages non négligeables. En étant transversale aux autres fonctions traditionnelles de l'entreprise, la RSE peut permettre la mise en place de nouveaux outils de management. Cependant, une implication partielle de l'entreprise dans cette démarche a parfois des effets indésirables. Une attention toute particulière doit donc être protée par les entreprises sur ce thème d'autant plus porteur que les citoyens en sont de plus en plus sensibilisés.

* 42 _ Cyril Arcamone (consultant chez Burson Marsteller)

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