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Analyse du comportement du consommateur dans le marché algérien des assurances

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par Mohamed DADDI HAMMOU
ENSSEA (EX INPS) - Ingénieur d'Etat en statistique appliquée 2010
  

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Section 2 : présentation et évolution secteur de l'assurance en Algérie

1. L'évolution de l'assurance en Algérie

Pendant toute la période coloniale, l'assurance en Algérie s'est confondue avec l'évolution de l'assurance en France. Cela conduit après l'indépendance à l'héritage des lois et des règlements antérieurs qui n'ont pas été abrogés qu'en 1975. Après cette période, de nouvelles lois sont apparues permettant à l'assurance de connaître un nouveau sort.

1. La période coloniale :

Cette période était caractérisée par le monopole des compagnies françaises sur le secteur d'assurance en Algérie. Cela se confirme en 1861 par la création d'une mutuelle incendie spécialisée pour l'assurance en Algérie et dans les colonies. Afin de répondre à la demande des colons-agriculteurs, des mutuelles sont constituées ; c'est le cas de la Mutuelle Centrale Agricole en 1933 qui fait partie de la Caisse Centrale de Réassurance des Mutuelles Agricoles laquelle été créée en 1907 et qui regroupe les mutuelles de Tunisie, du Maroc et d'Algérie.

Des textes métropolitains étaient adoptés par le législateur pour réglementer l'assurance en Algérie dont les principaux sont :

Ø La loi du 13 juillet 1930, réglemente l'ensemble des contrats d'assurance terrestres.

Ø Le décret du 14 juin 1938, unifiant le contrôle de l'Etat sur toutes les sociétés d'assurance.

Ø La loi du 25 avril 1946, relative à la nationalisation de 32 sociétés d'assurance et à la création d'une Caisse Centrale de Réassurance, d'une Ecole Nationale d'Assurances et d'un Conseil National des Assurances.

2. La période après l'indépendance :

Juste après l'indépendance, les opérations d'assurance n'étaient pratiquées que par 270 entreprises françaises dont 30% avaient leurs sièges à l'étranger.

En effet, l'évolution de l'assurance s'effectuait progressivement à travers les étapes suivantes :

1 ère étape 1962-1966 :

Cette étape est caractérisée par :

- Le monopole exercé par les compagnies d'assurance étrangères surtout françaises sur ce secteur.

- L'absence de cadres nationaux et de législation propre à l'Algérie pouvant assurer le fonctionnement et le contrôle des sociétés d'assurance.

- L'Institution de la réassurance obligatoire pour les opérations d'assurance effectuées en Algérie à travers la création de la Caisse Algérienne d'Assurance et de Réassurance (CAAR) par la loi n° 63-197 du 8 juin 1963, obligeant toutes les sociétés d'assurance de céder une part de 10% des primes encaissées.

- La loi n° 63-201 du 8 juin 1963 exigeait des entreprises d'assurance sans distinction de nationalité, des garanties qui se traduisaient par :

Ø Le contrôle et la surveillance par le ministère des finances de toutes les compagnies d'assurance.

Ø L'agrément par le ministère des finances, que devait demander toute compagnie d'assurance étrangère désirait exercer ou continuer leurs activités en Algérie.

- Création de la Société Algérienne d'Assurance (SAA) par l'arrêté de 12 décembre 1963 dont 39% du capital détenu par les Egyptiens.

- La création de la Mutuelle Algérienne d'Assurance des Travailleurs de l'Education et de la Culture (MAATEC) par l'arrêté du 29 décembre 1964.

- L'agrément par l'arrêté de janvier 1964 de 14 compagnies étrangères, dont 6 françaises, 3 britanniques, 1 italiennes, 1 américaine, 1 indienne, 1 zélandaise, 1 tunisienne : la STAR qui parvient à contrôler 25 à 30% du marché.

2ème étape 1966-1975 :

Dans cette période que le monopole de l'Etat était institué ; l'exploitation de toutes les opérations d'assurance est désormais réservée à l'Etat par l'intermédiaire des entreprises nationales, par conséquent l'article 2 de la loi 63-201 devient caduc.

Parmi les 17 sociétés qui existaient en 1966, une seule a été nationalisée, il s'agit de la SAA par l'ordonnance n° 66-129 du 27 mai 1966, alors que toutes les autres entreprises ont été liquidées, à l'exception de celles qui ont la forme mutuelle :

- Caisse Nationale d'Assurance et de Réassurance CAAR.

- Caisse Nationale des Mutualités Agricoles CNMA.

- Mutualité Algérienne d'Assurance pour Travailleurs de l'Education et de Culture MAATEC.

L'assurance était régie par l'ancienne législation française qui a été abrogée dès le 5 juillet 1975, par l'ordonnance 72-29 du 5 juillet 1973.

3ème étape 1975-1988 :

Cette période se décrit par :

- La spécialisation des entreprises d'assurance, en indiquant pour chacune d'elles les risques à couvrir :

Ø La CAAR, Spécialisée dans les assurances des gros risques et de transport, cela a permet la création de la caisse d'assurance totale spécialisée dans l'assurance du transport terrestre, maritime et aérien.

Ø La SAA, spécialisée dans les petits risques, qui sont cependant générateurs d'une épargne importante, il s'agit de : l'automobile, le vol, les bris de glaces, les dégâts des eaux, les multirisques d'habitation, les assurances de personnes, l'incendie et l'explosion (risque simple).

- La loi 80-07 qui propose essentiellement l'amélioration de la protection de l'assuré et autres bénéficiaires de l'assurance et l'assouplissement de la procédure d'indemnisation.

- La naissance de la Compagnie Algérienne de l'Assurance Transport CAAT par le décret n° 85-82 d'avril 1985.

4ème étape 1988-1995 :

Elle se caractérise par :

Les transformations ou les réformes apportées au secteur des assurances en 1988 entraînent la concurrence entre les compagnies existante : la SAA, CAAR, CAAT, MAATEC et la CNMA.

La promulgation de la loi 90-10 relative à la monnaie et du crédit constitue un dispositif législatif pour la transition vers l'économie de marché et a permis au secteur des assurances de connaître un nouveau sort.

5ème étape 1995 à nos jours :

Plus tard après, L'ordonnance n° 95-07 du 25 janvier 1995 casse le monopole de l'Etat sur le marché d'assurance, permettant la naissance des compagnies privées. Cette ordonnance a aussi entraîné la réduction de nombre de garanties dont la souscription est obligatoire. C'est ainsi que la liste ne comprend plus principalement que les assurances de responsabilité civile visant à garantir le paiement des réparations des victimes d'accidents, à l'exception du secteur public qui demeure concerné par l'assurance incendie obligatoire.

Une assurance obligatoire (Cat-Nat) contre les catastrophes naturelles a été mise en application le début de septembre 2004, conformément à l'ordonnance présidentielle n° 03-12 du 26 octobre 2003 adoptée le 7 octobre 2003 par l'assemblée populaire nationale (APN) et le 14 du même mois par le sénat, également par le conseil des ministres.

Enfin, le système de contrôle des assurances reste à parfaire. Des faiblesses qui sont à l'origine de la loi adoptée le 17 janvier 2006 par l'assemblé populaire national. Son objectif est de soutenir le développement de l'assurance en général et l'assurance de personnes en particulier pour en faire un instrument du développement économique et social du pays.

Pour accélérer la libéralisation du marché, la loi autorise désormais les opérateurs étrangers à installer des succursales en Algérie. Les produits d'assurance pourront être vendus par des guichets bancaires et d'autres canaux de distribution qui devraient être précisés ultérieurement. Avec cette loi, le secteur ouvre ses grandes portes.

2. La situation du marché de l'assurance en Algérie

Amorcée depuis une dizaine d'années, la libéralisation du marché algérien de l'assurance, jusque-là dominé par les entreprises d'État (65% en 2009), a donné une première impulsion au secteur, qui s'est traduite par une multiplication des acteurs. Il existe aujourd'hui 15 compagnies d'assurances en Algérie, totalisant un chiffre d'affaires de 76.5 milliards de dinars en 2009, en progression de 12 % en un an. En dépit de ces statistiques encourageantes, le secteur ne représente que 0,61% du PIB en 2008, ainsi que l'assurance de personnes dont le développement a été l'objectif principal de la libéralisation marque toujours le pas et son taux n'excède pas encore les 7.3% en 2009 contre 92.7% pour les assurances de dommages. En plus, une stagnation qualitative de l'offre qui a marqué les compagnies par la mise sur le marché des mêmes produits génériques (80 à 85).

1-Les acteurs du marché :

Le secteur des assurances en Algérie couvre trois types d'activités :

L'assurance directe pratiquée par treize sociétés :

· Quatre sociétés publiques : SAA - CAAR - CAAT - CASH.

· Sept entreprises privées : TRUST ALGERIA - 2A - SALAMA ASSURANCES - CIAR - GAM - ALLIANCE et CARDIF.

· Deux mutuelles publiques : CNMA et MAATEC

La réassurance exercée par la CCR

Deux sociétés spécialisées :

· Le CAGEX pour l'assurance crédit à l'exportation ;

· Le SGCI - garantie de crédit immobilier.

2. La production :

En plus de ce qu'on a avancé ci-dessus, le secteur d'assurance a enregistré une augmentation du chiffre d'affaire d'année en année durant la dernière décennie, soit un taux de 425% entre 1999 et 2009.

Le marché des assurances reste toujours dominé par les entreprises traditionnelles (SAA, CAAR, CAAT, CNMA) qui détiennent 65% de parts de marché.

La part du chiffre d'affaires des mutuelles représente 6,6% du chiffre d'affaires global du secteur, alors que les entreprises spécialisées en assurance crédit (SGCI et CAGEX) ne représentent que 0,43% du marché.

Selon l'origine des capitaux, le poids des compagnies à capitaux privés a atteint 23% au 31 décembre 2009 (20% en 2008) au détriment des entreprises publiques dont la baisse de la part de marché provient du ralentissement du chiffre d'affaires de la branche « IARD », et dans une moindre mesure des baisses marquées par les branches « Transport » et « Assurances de personnes ».

Structure de la production au 31 décembre 2009 :

· Mis à part le renforcement du poids de la branche automobile dans la production globale -au détriment de la branche « IARD »-, la structure de la production n'a pas subi de grands bouleversements.

· En effet, la branche automobile domine avec 45,9% contre 43,7% en 2008, soit près de 2 points de gagnés suivie par l' « IARD » qui a perdu 1 point et réalise 36,9% du chiffre d'affaires global.

· Assurance transport avec 8,1 % de la production du secteur ;

· Les assurances de personnes avec 7,3 % du marché ;

· Les deux branches assurances agricoles et assurance crédit caution très peu développées représentent ensemble moins de 2 % en termes de parts de marché.

Graphe : Série 1- Evolution de la production des compagnies d'assurances [1999-2009]

Source : CNA/SP/DST : mars 2010

Graphe n°2-2 : Structure de la production par branche d'assurance en 2009

Source : CNA/SP/DST : mars 2010

Pour plus de détail sur l'évolution et la structure du chiffre d'affaires, nous vous invitons à consulter l'annexe N°(3), tableau n° 1 et tableau n° 2.

3. Le taux de pénétration :

Malgré l'accroissement du chiffre d'affaires, l'amélioration du marché de l'assurance demeure insuffisante quand on voit des faibles taux de pénétration qui ne dépassent pas 0,61% en 2008.

Comparée à ses voisins, l'Algérie a devant elle un important travail pour égaler le taux de pénétration de la Tunisie (2,01% en 2004) et encore plus celui du Maroc qui est de (2,70% en 2004).

Tableau: Taux de pénétration du marché des assurances en Algérie

Unité :

Milliards DA

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

Chiffre d'affaires *(*)

13,57

15,55

16,01

16,35

17,47

19,51

21,84

29,00

31,27

36,62

Le PIB général

1999,5

2494,8

2716,3

2781,6

3186,8

4012

4222

4455

5264

6045

Taux de pénétration

0,68%

0,62%

0,59%

0,59%

0,55%

0,49%

0,52%

0,65%

0,59%

0,61%

Source : CNA, rapport 1997-2001-2003-Ministère des finances : rapport 2004

Tableau: Comparaison des taux de pénétration des pays du Maghreb

Année

Algérie

Maroc

Tunisie

1995

0,68%

2,50%

1,70%

1996

0,62%

2,60%

1,70%

1997

0,59%

2,53%

1,63%

1998

0,59%

2,53%

1,63%

1999

0,55%

2,78%

1,60%

2000

0,49%

-

-

2001

0,52%

-

-

2002

0,65%

-

-

2003

0,59%

2,85%

1,82%

2004

0,61%

2,70%

2,01%

Source : CNA, rapport 1997-2001-2003-Ministère des finances : rapport 2004

Graphe: Comparaison maghrébine

4. La densité de l'assurance : 

La densité (le chiffre d'affaires / la population globale) se caractérise par une croissance continue entre 2003 et 2008 pour atteindre 1943,39 dinars/habitant en 2003, soit 30.1 dollars/habitant. Malgré ce progrès, la densité d'assurance en Algérie reste insuffisante quand on voit son classement dans le monde (81ème rang en 2004)((*)1).

 

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Chiffre d'affaires en milliers de DA hors acceptations internationales

31 272 788

35 848 503

41 647 123

46 505 474

53 899 575

67 629 809

Population globale

31 848 000

32 364 000

32 906 000

33 481 000

34 096 000

34 800 000

PIB en milliards de DA

5 266,8

6 217,5

7 498,6

8 460,5

9 306,2

11 008,3

Densité (Dinar/habitant)

981,94

1107,67

1265,64

1389,01

1580,82

1943,39

Densité (Dollar/habitant)

12,69

15,38

17,25

19,12

22,79

30,10

Taux de pénétration de l'assurance

0,59%

0,59%

0,56%

0,55%

0,58%

0,61%

Taux de change

77,38

72,07

73,36

72,65

69,37

64,57

Tableau: densité de l'assurance en Algérie entre 2003 et 2008

* * * Chiffre d'affaires Global assurances hors acceptations internationales

* (1) (1) Rapport sur l'activité des assurances en Algérie -Année 2004-. Ministère des Finances, Direction Générale du Trésor, Direction des Assurances.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon