WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La critique existentialiste du rationalisme chez Sàśren Kierkegaard

( Télécharger le fichier original )
par Eric MBOCK ABOUBAKAR
Grand Séminaire Saint Augustin de Maroua - Mémoire fin de cycle de philosophie 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II.1.3. La pensée subjective

Parlant de la pensée subjective, l'intention de KIERKEGAARD est celle de réapprendre aux hommes ce que c'est qu'être homme ou exister humainement. Cette volonté de KIERKEGAARD se ressent dans cette phrase où il déclare : « mon idée principale était qu'à notre époque le développement du savoir a fait oublier l'existence et l'intériorité, et que c'est par là qu'on doit expliquer le malentendu entre la spéculation et le christianisme. [...] Si l'on avait oublié ce que veut dire l'existence humaine religieuse, on avait autant oublié ce que signifie exister humainement ; c'est cela qu'il fallait donc retrouver »66(*). C'est cette réflexion sur l'homme que l'auteur des Miettes philosophiques appelle  « la pensée subjective ».

La question de la vérité fait également partie de la préoccupation de KIERKEGAARD qui pense qu'il existe sans doute une vérité objective. Pour lui l'important n'est pas de connaître la vérité mais de la reconnaître et de se l'approprier personnellement. Tel est le sens de phrase de Kierkegaard : « la subjectivité est vérité ». En ce sens, cette subjectivité n'est nullement celle de Protagoras. KIERKEGAARD donne à voir que la vérité objective est sans intérêt pour l'homme existant s'il ne cherche pas à se l'approprier, à vivre dedans. L'important pour l'homme n'est pas d'avoir une vérité, mais de vivre cette vérité, d'être dans la vérité. Dans la réflexion objective, la vérité est quelque chose d'objectif et il s'agit de faire abstraction du sujet. Pour la pensée subjective, la vérité est l'appropriation, l'intériorisation, et l'approfondissement dans le sujet. Cela apparaît parfaitement claire dans le cas de Dieu ; la réflexion objective ne l'atteint pas car « Dieu étant sujet n'existe qu'intérieurement pour la subjectivité »67(*). Par contre, la réflexion subjective s'occupe du rapport de l'individu à Dieu, et là, le comment l'emporte sur le quoi. Cela signifie que la manière dont l'individu se rapporte à Dieu peut très bien le mettre dans la vérité, même quand il n'a pas une connaissance vraie du Dieu. Ainsi la proposition hégélienne selon laquelle Dieu n'est essentiellement que dans la pensée se transforme chez KIERKEGAARD en thèse selon laquelle « Dieu n'existe que subjectivement et pour la subjectivité d'une relation avec Dieu cas par cas »68(*).

Le penseur subjectif a pour rôle de réapprendre aux hommes ce que c'est qu'exister humainement, être homme ; car la science, la philosophie, la raison et l'objectivité ont fait oublier l'essentiel, le principal. Le philosophe danois prône une pensée subjective pour aller à l'encontre des penseurs objectifs qui sont des contemplateurs d'abstraction ; ils se tiennent dans un état de distraction permanente à l'égard de leur propre existence. Ce qui est contraire au penseur subjectif qui a son mode de pensée et ses principales catégories.

* 66 _ S. KIERKEGAARD, cité par R. VERNEAUX, Histoire de la philosophie contemporaine, op. cit., pp. 26-27.

* 67 _ Ibidem, p. 28.

* 68 _ E. VILANOVA, op. cit., p. 448.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera