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La critique existentialiste du rationalisme chez Sàśren Kierkegaard

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par Eric MBOCK ABOUBAKAR
Grand Séminaire Saint Augustin de Maroua - Mémoire fin de cycle de philosophie 2008
  

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I.1.2.b.c. Gottfried Wilhelm LEIBNIZ

Dans son rationalisme, LEIBNIZ a une idée directrice nettement cartésienne, car il prend à son compte l'idée d'une mathématique universelle, sous le nom d'Art combinatoire. Son but est d'assurer l'unité de l'esprit dans le domaine spéculatif et sur le plan pratique, de créer des esprits au-dessus des différences rationnelles, même sur le plan religieux.

La théorie de LEIBNIZ sur la connaissance peut être répartie en deux catégories. L'une concerne la pratique de l'art de penser, qui a un caractère beaucoup plus logique, et l'autre détermine les conditions, l'origine et la nature de nos connaissances. Comme métaphysicien, il ne sera pas satisfait des doctrines qui ramènent l'être à la logique, le réel au possible, la métaphysique étant pour lui la science des principes premiers et qui prime sur les mathématiques.

Dans sa logique, LEIBNIZ distingue deux types de vérité, à savoir les vérités nécessaires, contingentes et deux principes correspondants : le principe d'identité et celui de raison suffisante. Les vérités nécessaires, comme les théorèmes mathématiques, concernent les sciences. Le principe qui les régit est le principe d'identité ou de contradiction ce qui veut dire que toute proposition est une proposition identique où le prédicat est inclus dans le sujet. Il trouve que toute pensée rigoureuse doit se développer comme la pensée mathématique par une cascade d'équation. A bien voir, il est le premier logicien à avoir assimilé le principe de contradiction au principe d'identité.

Les vérités contingentes concernent les faits.  Ce sont des jugements d'existence et le principe qui les gouverne est le principe de raison suffisante. Ce principe pose que rien n'arrive sans qu'il y ait une raison suffisante, c'est-à-dire qui permet d'expliquer a priori pourquoi les choses sont allées ainsi plutôt qu'autrement. De là on peut appliquer à Dieu le principe de raison suffisante qui devient une sorte de preuve ontologique. Car le rationalisme moderne repose sur le postulat métaphysique selon lequel les principes qui sous-tendent la réalité sont identiques aux lois de la raison elle-même. Ainsi en est-il du principe de raison déterminante (ou de raison suffisante) que LEIBNIZ, dans les Essais de théodicée, formule de la manière suivante : « c'est que jamais rien n'arrive, sans qu'il y ait une cause ou du moins une raison déterminante, c'est-à-dire quelque chose qui puisse servir à rendre raison a priori, pourquoi cela est existant plutôt que non existant, et pourquoi cela est ainsi plutôt que de toute autre façon »18(*). S'il n'est rien qui ne soit ni n'arrive sans cause, il n'est rien dès lors qui ne soit, en droit, intelligible et explicable par la raison.

L'essentiel de la métaphysique de LEIBNIZ se ramène à trois points :

· La théorie des possibles

Il distingue des degrés dans la possibilité. Pour qu'une essence soit possible, il faut qu'on tienne compte de tous les autres possibles auxquels elle est liée, que LEIBNIZ appelle ses compossibles. Pour lui, les possibles tendent à l'existence plus ou moins dans la mesure de la perfection.

· La théorie de l'optimisme

Ce que nous pouvons retenir de son optimisme c'est que le monde est bon, quoiqu'il ne soit pas le meilleur et qu'avec les éléments dont il est formé, il ne pouvait pas être mieux organisé. C'est pourquoi il dira :

« Comme il y a une infinité d'univers possibles, dans les idées de Dieu, et qu'il ne peut en exister qu'un seul, il faut qu'il y ait une raison suffisante du choix de Dieu qui le détermine à l'un plutôt qu'à l'autre. Et cette raison ne peut se trouver que dans la convenance ou les degrés de perfection que ces mondes contiennent, chaque possible ayant droit de prétendre à la mesure de la perfection qu'il enveloppe. Et c'est ce qui est la cause de l'existence du meilleur, que sa sagesse fait connaître à Dieu, que sa bonté le fait choisir, et que sa puissance le fait produire »19(*).

De son optimisme ou principe du meilleur, découlent plusieurs conséquences métaphysiques. D'abord, le principe de continuité car la nature ne fait pas de saut. Le principe des indiscernables c'est-à-dire il ne doit avoir aucune chose identique sinon l'une des deux serait de trop, inutile, sans raison suffisante. C'est pourquoi le fait que les êtres soient en nombre infini résulte du principe de continuité. Et si ces êtres sont hiérarchisés, cela relève du principe des indiscernables puisqu'il ne saurait avoir deux êtres de même degré.

· La théorie de la substance

LEIBNIZ définit la substance comme une unité de force, un point métaphysique ou une monade inétendue, donc indivisible de la nature psychique. Pour lui, il n'y a pas de commencement ni de fin pour la substance ni dissolution ni composition. En créant l'univers, Dieu a réglé une fois pour toute l'activité des substances de telle sorte que leurs phénomènes se correspondent. La monade est un miroir du monde vivant car elle est à la fois finie et infinie. Infinie, parce qu'elle reflète l'univers entier, finie parce qu'elle le reflète sur un point de vue particulier. De là il définit l'espace comme l'ordre coexistant et le temps comme l'ordre des successifs.

Dans sa psychologie, deux idées essentielles retiennent notre attention : celle de la théorie des idées innées et de la liberté comme spontanéité. L'innéisme est la doctrine selon laquelle les idées en nous précèdent l'expérience. Comme le pensait déjà PLATON, si nous n'avions pas déjà en nous l'idée d'égalité, par exemple, nous ne pourrions pas découvrir que deux choses sont égales. Cette notion de l'innéisme, LEIBNIZ la tient de Descartes qui affirme : « je considère qu'il y a en nous certaines notions primitives, qui sont comme des originaux, sur le patron desquels nous formons toutes nos autres connaissances »20(*).

Après l'exposé de cette doctrine rationaliste de l'antiquité en passant par le moyen-âge et le temps moderne, il ressort que la raison a pris une place tellement importante dans la vie et le langage de l'homme que l'essentiel a été oublié : L' EXISTENCE. L'existence a été oubliée en ce sens que les concepts laissent de côté l'individualité et l'existence des choses. Pourtant qu'il n'existe que des individus. Par cette manière d'aborder l'existant, le rationalisme laisse une faille entre la pensée abstraite et le réel. On a beau assembler les concepts, on ne rejoint pas le réel ; on l'enserre peut être plus près, mais son individualité échappe toujours à l'esprit. L'homme ne peut pas être déduit. Il est un mystère pour notre esprit. Il ne peut être envisagé comme un objet et dans une essence d'animal raisonnable, mais plutôt dans son individualité concrète, qui peut seulement être décrite. Ainsi pour de nombreux penseurs, il est urgent de revenir à cette existence humaine qui, à cause des systèmes spéculatifs a perdu sa place dans la vie de l'homme.

* 18 _ Cf. Wikipédia, l'encyclopédie libre. http://fr.wikipedia.org/wiki/Rationalisme.

* 19 _ G. LEIBNIZ, cité par R. VERNEAUX, Histoire de la philosophie moderne, op. cit., p. 84.

* 20 _ Cf. Lettre à ELISABETH du 21 mai 1643, in http://fr.wikipedia.org/wiki/Rationalisme.

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