WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Extraction pétrolière et protection de l'environnement dans le golfe de Guinée

( Télécharger le fichier original )
par Stan Atangana
Université de Limoges - Master II droit international de l'environnement 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CONCLUSION GENERALE.

La découverte du pétrole dans les eaux du Golfe de Guinée, a suscité un vif intérêt pour cette région auprès de la communauté internationale. Le nombre de puits de forages ne cesse d'augmenter. Cette activité a malheureusement un impact négatif sur l'environnement. Les effets néfastes de l'industrie du pétrole sur l'environnement, se font ressentir à différents niveaux et se présentent sous différentes apparences.

Les écosystèmes marins paient le plus lourd tribut, l'extraction pétrolière étant en majorité off shore dans cette région. La pollution des écosystèmes marins se manifeste par la pollution des côtes et par la destruction de la faune et de la flore marine. Les plages sont souillées, et les habitats naturels détruits. La faune et la flore marine disparaissent à cause de la pollution. Cette disparition entraine un bouleversement de la chaîne alimentaire marine.

Le Golfe de Guinée renferme après les forêts amazoniennes, La plus grande zone mondiale de forêts humides. Cette zone est considérée comme le « deuxième poumon du monde ». Elle est donc bénéfique à toute l'humanité. Seulement, l'activité pétrolière qui y a cours, menace sérieusement ce patrimoine mondial. On assiste à d'importantes destructions des forêts. Celles-ci surviennent soit au moment de l'implantation des sociétés extractives, soit lorsque les sociétés exploitent déjà les gisements en rejetant dans l'atmosphère des substances nocives à la bonne croissance des plantes.

Les forêts du Golfe de Guinée regorgent une variété faunique et floristique insoupçonnable. Les animaux du fait de l'ouverture des forêts, sont exposés aux braconniers. Ils ne supportent non plus la vie dans un milieu pollué et bruyant. La flore détruite à cause de l'extraction pétrolière, a en plus de ses fonctions de régulation de la qualité de l'air, des vertus thérapeutiques auxquelles les populations autochtones sont attachées.

En plus des atteintes portées sur les écosystèmes, on ne peut oublier de mentionner les effets sociaux et sanitaires qui sont causés par l'activité extractive pétrolière dans le Golfe de Guinée.

Il faut signaler que la pollution des plages, et la disparition de la diversité biologique influencent sérieusement le développement de l'écotourisme qui est pourtant un secteur porteur et capable de participer au développement des pays du Golfe de Guinée.

Les touristes amoureux des plages naturelles changent de destination lorsqu'ils constatent que, le risque de marée noire qui pèse sur les plages d'une région est trop important. C'est malheureusement le cas avec les plages du Golfe de Guinée. Celles-ci sont parmi les plus belles du monde et, sont malheureusement pas à l'abri des pollutions de tout genre. Elles le sont encore moins face aux pollutions dues aux hydrocarbures. Le spectre des marées noires plane au dessus des plages du Golfe de Guinée en permanence.

Ceux des touristes attirés par la diversité biologique, sont contraint à déposer leurs valises sous des cieux où, la faune et la flore est encore abondante. Certains viennent menez des activités comme la pêche à la ligne. Ils espèrent donc pouvoir trouver des poissons abondamment pour que la pêche soit fructueuse, et intéressante. Si ces derniers constatent que les poissons ne se trouvent plus sous les eaux du Golfe de Guinée, ils iront voir ailleurs.

Au-delà des touristes, les populations elles-mêmes sont contraintes à un changement de leurs habitudes alimentaires. Il faut signaler que les populations du Golfe de Guinée tirent la grande partie de leurs substances alimentaires de la nature. Les protéines sont produites naturellement dans la forêt et sous les eaux. Les populations viennent s'en procurer en capturant le gibier, ou en pêchant.

Ces populations vivent dans un Etat de pauvreté qui fait oublier qu'elles sont nées dans une zone géographique que la nature à dotée d'importantes réserves de l'énergie fossile la plus utilisée dans le monde. Seulement, l'argent que génère le pétrole n'est pas bien redistribué. Un groupuscule de personnes gère et bénéficie de cette manne. L'argent du pétrole se retrouve en train de financer des guerres. Les dirigeants les moins démocrates, se servent de cet argent pour corrompre des personnes, et se maintenir au pouvoir. La gestion des fonds issus du pétrole est d'une opacité qui, favorise la corruption et les détournements de ces fonds. Les perdants dans toute cette affaire de pétrole sont en fin de compte, les populations.

Pour couronner la situation misérable des populations du Golfe de Guinée, le pétrole est aussi à l'origine de nombreuses maladies qui les nuisent. L'or noir est la cause des maladies respiratoires à l'instar du cancer des poumons et de la tuberculose, et des maladies cutanées au rang desquelles se trouvent le cancer de la peau et les allergies épidermiques.

Toutefois, la communauté internationale et les pays du Golfe de Guinée conscients de l'importance que cette zone revêt pour l'humanité en général, et pour les populations y vivant, ont pris certaines mesures visant à protéger l'environnement des effets de l'extraction pétrolière. Ils se sont dotés des instruments juridiques de protection de l'environnement contre les pollutions dues à l'extraction pétrolière. Ses instruments sont les conventions et les lois.

Les conventions prises sont soit à vocation universelle à l'instar de celle de MARPOL du 02 novembre 1973, soit spécifique au Golfe de Guinée comme la Convention d'Abidjan du 23 mars 1981.

Les lois votées et promulguées sont constituées par les droits miniers et pétroliers, et les législations environnementales.

Il se pose cependant le problème de la mise en oeuvre de ces conventions et lois environnementalistes. Celle-ci est faite par les Etats et par les organisations non gouvernementales (ONG). Les Etats se chargent d'incérer ces lois dans leurs ordonnancements internes, et à mettre en place des garanties pour qu'elles soient effectivement appliquées sur le terrain. Les ONG sensibilisent les gouvernants et les gouvernés des dangers que représentent les activités d'extraction pétrolière, sur l'environnement et sur la santé. Elles tirent aussi la sonnette d'alarme pour prévenir, ou pour informer, lorsqu'un péril environnement est éminent, ou lorsqu'il est constaté. Elles veillent aussi au respect des engagements pris par les Etats dans le domaine de l'environnement.

Les sociétés pétrolières étant les premières à être pointées du doigt, elles ont développées des stratégies dont le but est de réduire l'impact de leur activité sur l'environnement. Ces stratégies sont internes et externes. Les stratégies internes sont constituées par l'adoption des codes de conduite, et par la formation de leurs agents aux questions environnementales pour que ceux-ci soient au courant de la chose environnementale. Les stratégies externes quant à elles sont la sensibilisation du public, et l'appui aux actions de protection de l'environnement.

Seulement, au vue de la gravité de l'impact de l'activité pétrolière sur l'environnement, il apparait plus que jamais nécessaire d'évoquer des approches pour une exploitation durable du pétrole dans le Golfe de Guinée.

Au rang de ces approches, figure en bonne place la nécessité de la consolidation de l'encadrement juridique de l'extraction pétrolière dans le Golfe de Guinée. Cette consolidation passe par l'adoption d'une convention-cadre sur les procédés, les règles de sécurité et l'exploitation du pétrole.

Il serait aussi judicieux de penser à l'institution d'un fonds spécial pour la protection des écosystèmes du Golfe de Guinée. Ce fonds servira à indemniser les victimes des pollutions qui surviendront directement des bâtiments immobilisés en mer.

Une autre approche est l'urgence de trouver des alternatives visant à réduire la consommation de pétrole sur la planète. On pense à juste titre que si la consommation de pétrole baisse d'une manière drastique, le volume d'extraction va suivre. Or, si le volume d'extraction vient à baisser, c'est la vitesse de destruction de l'environnement qui va aussi baisser.

Comme alternative, il ya la recherche de nouveaux carburants. Nous pouvons citer ici les biocarburants comme énergies alternatives pour parer au pétrole et lutter contre la pollution.

Comme autre alternative, nous pouvons citer la mise en place des technologies propres. Les technologies propres ici signifient les technologies qui consomment moins de pétrole, et par conséquent polluent moins. Il faut aller vers une récupération assistée du pétrole par procédé microbien. Il s'agit d'assurer la survie des bactéries au sein des réservoirs, milieux hostiles par excellence (haute salinité, température et pression). Le risque reste de voir se développer des micro-organismes défavorables à l'exploitation pétrolière. Une augmentation de 5% du taux de récupération actuel reviendrait à récupérer l'équivalent de la consommation actuelle pendant 20 ans.

Dans le Golfe de Guinée, parler des pollutions dues au pétrole et de la protection de l'environnement est un sujet tabou. Se lancer dans cette bataille, c'est se livrer à un combat à la David contre Goliath. Les multinationales pétrolières sont très puissantes et bien structurées. La puissance financière de certaines multinationales pétrolières, est largement supérieure au budget de tous les pays du Golfe de Guinée mis ensemble. De plus ces multinationales pétrolières tissent des relations à bénéfices réciproques avec les régimes en place. Le régime assure à la multinationale sa protection. La multinationale elle se transforme en financier numéro un du régime, dans la mise en place de sa politique de maintien au pouvoir. Il est en Afrique reconnu que pour se maintenir au pouvoir, il faut être en bon terme avec les multinationales pétrolières. Dans le cas contraire, ces multinationales sont capables de financer des milices prêtes à orchestrer un coup d'Etat. Il faut en exemple regarder le nombre de guerre, ou les putschs qui se déroulent autours des champs pétroliers. La Guinée Equatoriale a il ya peu été victime d'un coup d'Etat manqué. Le Congo a vu son ancien et actuel président, revenir à la magistrature suprême par le biais d'un putsch. La République démocratique du Congo est le théâtre de vives tensions depuis l'exil forcé du feu président Mobutu.

Les ONG qui sous d'autre cieux assurent la protection de l'environnement même face à des multinationales super puissantes, sont encore mal structurés et souffrent d'un double problème financier et de personnel. Les quelques ONG locales qui existent ne peuvent pas faire le poids avec les services juridiques des multinationales protégées par l'Etat.

Tout ceci laisse penser que la protection de l'environnement des effets de l'extraction pétrolière dans le Golfe de Guinée, est une utopie. Cependant nous pensons que la première chose à faire, c'est de libérer les économies des Etats du Golfe de Guinée de leur dépendance au pétrole.

Pour cela, il faut diversifier les revenus des Etats en, redynamisant les secteurs économiques comme l'agriculture, le tourisme... Il faut apporter un appui au secteur privé, relancer l'économie par les investissements.

De plus il faut mettre sur pied des Etats véritablement démocratiques, et non de nom. La nécessité de la mise en place d'un Etat de droit est la condition sine qua non, de la garantie de l'application des normes environnementalistes prises tant au niveau international, qu'au niveau communautaire et local.

Dans ces conditions le pétrole pourra produire des richesses qui, pourront être utilisées dans la protection de l'environnement.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams