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Les conditions professionnelles du journaliste de la presse privée au Cameroun ( enquête)

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par Miriam Aurélie Fogoum Mawa
Siantou Supérieur sous couvert IFASIC KINSHASA - Graduat III 2009
  

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Chapitre II : La situation particulière des journalistes au

Cameroun

Au Cameroun le journaliste est soumis à des conditions particulières, selon la réglementation en vigueur au Cameroun, un code de déontologie mais aussi selon l'éthique fixée par les syndicats.

Section I : les conditions prévues par la réglementation, le code de déontologie et les syndicats

La réglementation camerounaise, reconnait plus de devoirs aux journalistes que de droits. Cet aspect de la chose exclu le journaliste du cadre du travailleur commun qui a pourtant des droits et des devoirs.

1. Selon les obligations en vigueur

Selon la réglementation, ces obligations vont du général, jusqu'aux dispositions finales en passant par des devoirs de confraternité et du journaliste en matière de communication sociale. Il est précisé que le journaliste est tenu au respect de la communauté nationale et de ses institutions9(*), ce dernier ne doit en aucun cas exercer sa profession dans des conditions qui puissent compromettre son honneur, sa probité intellectuelle et son impartialité. Il ne doit en aucun cas aliéner son indépendance professionnelle sous quelques formes que ce soit. Selon la loi, il est également interdit au journaliste de publier des informations douteuses, de déformer la vérité des faits ou d'attribuer à quiconque des paroles ou actes sans avoir vérifié son information10(*).

De plus les hommes de médias doivent entretenir des relations de confraternité. Le code de déontologie de l'Administration conclu son propos en précisant que toute violation à ces dispositions sera sanctionnée comme telle. Pourtant, la charte de Munich (Allemagne) signée le 24 et le 25 novembre 1971, reconnaît les également les devoirs des journalistes. Elle cite entre autre la recherche, la rédaction et le commentaire des événements en précisant que ceci doit respecter la vérité, qu'elles qu'en puissent être les conséquences pour le journaliste. La même charte spécifie également que les journalistes ont des droits qui doivent leur être attribués notamment celui à l'accès aux sources d'information.

2. Selon le code de déontologie de l'Union des Journalistes du Cameroun

Il faut rappeler que quand on parle de code de déontologie, on parle quelque soit le pays, d'un texte qui n'a pas force de loi. Il s'agit d'un ensemble de dispositions morales que généralement les médias/les journalistes se définissent et déclarent s'y référer pour définir leurs pratiques, les réguler et, au besoin, les défendre contre quiconque auraient l'intention d'attaquer l'expression auquel médias et journalistes tiennent si fort comme exercice libre et protégé11(*) .Le code de l'Union des journalistes du Cameroun (UJC) qui a relevé les manquements de l'administration, va certes reconnaître les devoirs des journalistes en se basant sur la charte de Munich (voir en annexe page 53) et celle de l'Union des Journalistes de Afrique de l'Ouest (UJAO) qui déclare que : « le journaliste à le devoir de refuser de prêter son concours à la promotion des intérêts contraires au bien être général », va également lui reconnaître des droit. Dans ce code, Les journalistes peuvent revendiquer le libre accès à toutes les sources d'information et ont le droit d'enquêter librement sur tous les faits qui conditionnent la vie publique. Le secret des affaires publiques ou privées ne peut en aucun cas être opposé au journaliste que par exception et en vertu de motifs clairement exprimés.

Mais aussi, Le journaliste a le droit de refuser toute subordination qui serait contraire à la ligne générale de son entreprise, telle qu'elle est déterminée par écrit dans son contrat d'engagement, de même que toute subordination qui ne serait pas clairement impliquée par cette ligne générale.

Toujours basé sur la charte de Munich, et surtout en vue de garantir l'indépendance économique, sa sécurité matérielle et morale, le journaliste a droit comme tout travailleur à un contrat de travail, au bénéfice des avantages de toutes natures contenues dans les conventions collectives, et à une rémunération suffisante. A l'UJC de conclure dans son article 15 : « Toute violation des dispositions du présent code est considérée comme un manquement aux obligations de la profession et sanctionnée comme tel, conformément aux dispositions prévues par le statut de l'Union des Journalistes du Cameroun ».

Toutefois, une lecture comparée des deux codes déontologiques camerounais permet de relever des divergences mais également des convergences. Ces similitudes s'appliquent sur le droit à l'information, et le droit à la libre expression. Elles concernent aussi le travail du journaliste notamment : résister aux pressions de quelques pouvoirs que ce soit. En matière de confraternité, il y a également intersection car l'article 10 du code étatique prévoit que les journalistes doivent entretenir des rapports de confraternité et ne doivent pas se calomnier ou alors médire de leurs confrères.

Quant aux divergences, le code de l'Etat ne reconnaît aux journalistes qu'un seul droit celui : «De refuser d'accomplir un acte professionnel ou d'exprimer une opinion contraire à sa conviction ou de sa conscience ». Pourtant le code l'UJC influencé par la charte de Munich en prévoit 07 (droits).

On a dans le code de l'administration une kyrielle de devoirs allant des devoirs généraux, à ceux de la confraternité, jusqu'à la communication sociale12(*). L''UJC sur 15 articles en consacre 08 aux devoirs du journaliste13(*). L'autre divergence est basée sur l'accès aux sources d'information. Selon le code de l'UJC, le journaliste doit avoir libre accès à toutes les sources d'information et doit avoir le droit d'enquêter librement sur les faits de la vie publique. Par contre le code de l'Etat rétorque que la recherche ou l'obtention des informations doit se faire de manière légale14(*).

Voici, entre autres, quelques convergences et divergences qui apparaissent dans les deux codes de déontologie des journalistes.

3. selon les syndicats

Puisque la loi reconnaît aux travailleurs et aux employeurs le droit de créer des syndicats professionnels ayant pour objet l'étude, la défense, le développement et la protection des intérêts de ses membres ou adhérents, on constate l'existence au Cameroun de quelques syndicats des journalistes dont les plus connus sont : le SNJC (Syndicat National des Journalistes du Cameroun) et le SJEC (Syndicat des Journalistes Employés du Cameroun).

Ces derniers ont pour unique objet l'amélioration des conditions de vie des journalistes. Notamment l'application des salaires adoptés dans la Convention collective du 12 novembre 2008. Ils doivent veiller au payement régulier desdits salaires et l'accord des possibilités de formation, de perfectionnement et des recyclages des journalistes autodidactes (formés généralement sur le tas).

Même si leurs actions sont modestes en raison de l'absence d'un cadre juridique et de moyens financiers susceptibles de leur donner la possibilité d'agir en temps réel, Ils sont à l'origine, grâce à des actions conjuguées, de la création de la Convention Collective, qui définit de manière actuelle les salaires auxquels les journalistes au Cameroun doivent avoir droit selon leur catégorie professionnelle.

Quoique selon Léger NTIGA Rédacteur en chef adjoint au Quotidien Mutations : « Globalement, au Cameroun la culture syndicale, la culture de revendication est érodée. Ailleurs il y en a plusieurs et ils défendent les mêmes causes. Ici on a parfois un problème de leadership, et des querelles malheureuses » se référant ainsi aux incompatibilités d'humeur entre Jean Marc SOBOTH (1er secrétaire du SNJC) et Norbas TCHANA NGANTE (Président du SJEC). Tous deux anciens collègues à La Nouvelle Expression auraient transporté leurs bagarres de positionnement en entreprise dans le champ social et syndical. Il conclut : «On vit le produit de l'encadrement politisé ». Un de ses confrères qui préfère garder l'anonymat ajoute : « Les gens ont peur de militer. Le syndicaliste, même en entreprise, est perçu comme un potentiel fossoyeur de l'ordre établi. Il est en bref regardé comme un potentiel opposant au pouvoir de Yaoundé. C'est pour cela que beaucoup se comportent en victimes résignées. Ils ne croient pas en la lutte. C'est comme si le culte de la négation de soi était devenue pour eux un modus vivendi credo (mode de vie) ». Au Cameroun, les journalistes développent très peu cet esprit de corps, cette cohésion qui drainerait vers une similitude d'intérêts.

Par contre des pays tels que le Sénégal, l'Egypte et l'Afrique du Sud bénéficient d'une culture syndicale de plus de 50 ans sans interruption, et leur Convention Collective date de 1968 adoptée et ratifiée.

Toutefois, des dispositions de la présente Convention Collective des journalistes adoptée le 17 octobre 2008 au Cameroun, définissent le « travailleur », comme étant celui qui a pour occupation principale et rétribuée, l'exercice de sa profession dans une agence d'Information, un service de presse publique ou une entreprise publique, privée écrite, parlée ou filmée, quotidien ou périodique, ou tout autre établissement consommant les services des professionnels de l'information et de la communication sociale

* 9 _David NDACHI TAGNE, Textes juridiques sur la Communication au Cameroun, Chap I : Des devoirs généraux du journaliste p 127

* 10 _ Idem

* 11 _ NTA A BITANG, journaliste principal, membre de la commission d'Ethique, Séminaire sur la déontologie et l'auto régulation des médias, Le Code de Déontologie au Cameroun histoire et observations, p.5

* 12 _ Code de déontologie tel décrété par l'Administration 24 sept 1992, Chap. I, II, III, p.1-2,

* 13 _ Code de l'UJC tel qu'adopté à Douala le 19 otobre 1996, p.1-2

* 14 _ Code de déontologie tel décrété par l'Administration, préambule, page 1

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