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Les conditions professionnelles du journaliste de la presse privée au Cameroun ( enquête)

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par Miriam Aurélie Fogoum Mawa
Siantou Supérieur sous couvert IFASIC KINSHASA - Graduat III 2009
  

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2-L'environnement publicitaire

La publicité est un moyen de promouvoir un produit, une entreprise ou un Homme. Elle représente une part vitale et la principale source des recettes, pour la presse écrite. Pour ce qui est des rentrées publicitaires, l'année 2000 au Cameroun marque la période de grande affluence des réclames dans les colonnes Les journaux reçoivent en effet de plus en plus de publicité. Africa International Cameroun(AIC) producteur du magazine people  ICI Les Gens du Cameroun «vit à 90% de recettes publicitaires » affirme Gabrielle MAWANI assistante du chef de bureau de AIC. Mais les objectifs commerciaux entravent parfois le traitement libre et objectif de l'information. Ces faits sont la conséquence de la subjectivité et de la pression des partenaires commerciaux.

La presse écrite privée qui est parfois vulnérable du fait de son irrégularité, elle qui est exclusivement financée par les fonds privés, a quelquefois du mal à respecter les délais de parution. C'est le cas du produit de Africa International Cameroun, le magazine ICI Les Gens du Cameroun qui est censé être un mensuel a connu de grands retards dans sa parution en 2008 et 2009. Au lieu de douze parutions, elle n'en a eu respectivement que huit et neuf. Valentin Siméon ZINGA de la Nouvelle expression avouera que leur journal qui est un quotidien a parfois paru dans l'après-midi: «Vous imaginez, ceux qui vous attendent dans les kiosques n'achètent plus les journaux et l'objectif de l'annonceur n'est pas atteint ». Alors si l'un des critères de choix des annonceurs est bien la parution fréquente d'un journal et qu'un journal hebdomadaire comme le Diapason «fait paraitre deux ou trois numéros par mois, la même annonce publicitaire aura la chance de figurer à chaque fois dans le journal, puisque le contrat est souscrit hebdomadairement, cette situation n'aidera pas les promoteurs qui ne percevront ici que le 1/3 de ce qu'il aurait en principe été en droit d'attendre pour la même insertion publicitaire »45(*) . Cette carence accélère le vide dans la comptabilité des journaux, et ralenti les bonnes conditions de travail du journaliste camerounais.

Autre problème relevé c'est la lenteur dans les paiements par les annonceurs. Le secrétaire général de Diapason : «Nous qui travaillons parfois avec les ministères, ils cumulent parfois des factures de quatre à cinq mois, parfois ca va à un an ». Tout ceci justifie parfois les retards de paiement «car on compte aussi dessus pour régler nos factures et améliorer nos conditions de vie et de travail » chute Antony DAKA.

Valentin Siméon ZINGA démontre que c'est précisément sur le terrain de la publicité que les «canards» se sont quelque peu laissé enchaîner46(*). Il prend l'exemple du Pari mutuel urbain du Cameroun (PMUC), loterie spécialisée dans les courses de chevaux. Cette entreprise s'est installée au Cameroun depuis 1994. Il a réussi le tour de force d'acheter des espaces publicitaires dans nombre de journaux.

La plupart des titres qui jouissent d'une crédibilité certaine au sein de l'opinion, ont même pu décrocher des «contrats» pour des pages fixes dans certaines de leurs éditions. Il ajoute : «Mais des observateurs se sont inquiétés de ces rapports de la presse avec les puissances d'argent. Peut-être pas à tort». L'analyse de monsieur ZINGA montre que ces titres, qu'on a connu plus pointilleux sur des sujets du même genre, n'osent pas se hasarder à enquêter sur les conditions de travail des petits ouvriers au bas de l'échelle de la machine PMUC. « Des témoignages ne manquent pourtant pas, qui ont, par le passé, étalé des atteintes à la dignité du vendeur de tickets pour des rémunérations jugées scandaleuses comparativement aux gains faramineux réalisés par l'entreprise. Il n'est d'ailleurs pas rare d'entendre dans les couloirs des salles de rédaction des reporters se souvenir que leurs propositions d'enquêtes sur les jeux au Cameroun n'ont jamais obtenu l'aval de quelque directeur de publication que ce soit ».

Les annonceurs ont en partie la main mise sur les directeurs de publication qui non content de ralentir l'épanouissement matériel et économique de ses reporters, les embrigadent également dans une prison psychologique.

* 45 _ Sémio-stylistique des stratégies discursives dans la publicité au Cameroun, Jean benoit Tsofack, page 46

* 46 _ Les cahiers du journalisme Cameroun : une liberté de la presse précaire. De la chape de plomb politique à l'étau économique

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