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Approche méthodologique pour la constitution d'une base de données pour la surveillance des systèmes hydrogéomorphologiques de l'aire pionnière Ayi Noma (observatoire de Tamou, département de Say)

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par Bachir ABBA
Université Abdou Moumouni de Niamey - DEA 2007
  

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Chapitre I : Le cadre de travail

1.1. Cadre théorique

1.1.1. Problématique

1.1.1.1 Contexte et justification de l'étude

Nombreuses études réalisées dans la zone et ailleurs ont montré une dégradation continue de ressources naturelles. L'état actuel de l'environnement et des ressources s'explique par plusieurs facteurs :

- une baisse des pluies depuis 20 ans. (L'Hôte et Mahé, 1996) ont montré un déplacement des isohyètes vers le sud à partir de 1970. Les précipitations diminuent avec un minimum dans les années 80. Durant la décennie 90 les totaux annuels remontent, mais restent inférieurs à ceux des années 50 et 60.

- aux effets du climat il faut ajouter les changements dans l'usage des ressources naturelles. En effet avec l'évolution galopante de la population, les écosystèmes subissent des modifications profondes et quelques fois irréversibles.

Les conséquences qui en résultent de cette nouvelle dynamique sont entre autres, l'augmentation du ruissellement sur le versant, en effet, avec la diminution du couvert végétal les sols moins protégés sont encroûtés, l'infiltration est réduite ; l'apparition des formes d'érosion par ravinement ou dépôt...

La zone de Tamou, de part sa situation géographique a fait l'objet de diverses sollicitations pour i) l'agriculture et l'élevage ; ii) les ressources forestières et piscicoles. Dès lors, on observe après le projet de transfert des populations, le déclassement de 70 000 ha des réserves totales de Tamou et l'éradication de l'onchocercose une dégradation des terres mises en valeur. Dans ce contexte, l'étude que nous voulons mener vise à comprendre le processus et doit déboucher sur la mise en place d'un SIG et la modélisation du fonctionnement des systèmes hydromorphologiques, spécifiquement de l'aire pionnière Ayinoma.

1.1.1.2. Présentation du problème

Le Sahel, comme la plupart des milieux arides et semi-arides est manifestement un
domaine géographique où la question de la dégradation des ressources naturelles est

préoccupante. Préoccupante, d'autant plus que ce milieu subit les effets multiples des conditions climatiques et des activités humaines qui se caractérisent par des modifications dans l'usage des ressources.

La diminution des pluies a entraîné depuis 30 ans une modification de la répartition de la végétation, accélérée par la pression anthropique sur l'environnement : coupes pour le bois de chauffe, défrichements des nouvelles terres cultivables, et dégradation croissante de terres cultivées ou surpâturées (MAHE, 2002).

La relation étroite entre les conditions climatiques et les activités anthropiques a eu pour conséquence la dégradation de l'environnement. Or celle-ci diminue la possibilité de production des écosystèmes et pousse à une surexploitation des ressources naturelles fragilisant encore davantage le milieu. Ainsi on constate :

Une emprise croissante des zones cultivées et des sols nus au détriment des formations végétales naturelles (AMADOU, 1995 ; KANZIEMO, 1999) ;

Une baisse des écoulements de surface des rivières dans la majeure partie de l'Afrique de l'Ouest même dans les zones où l'on constate une augmentation des zones cultivées (MAHE, 2002 ; ABDOURHAMANE, 1995 ; ANONYME, 2000) ;

Une intense érosion provoquant l'approfondissement des lits des cours d'eau dans certains secteurs et leur élargissement ainsi que l'ensablement dans d'autres.

Dans ce contexte, la dégradation de l'environnement s'accélère, réduit la production des écosystèmes et provoque une exploitation extensive des différentes ressources naturelles. Situé dans le Sud-Ouest du Niger, le département de Say dispose des potentialités naturelles importantes et constitue depuis la fin des années 1960, un pôle d'attraction avec notamment les sécheresses successives qui ont durement frappées les pays sahéliens. Il apparaît alors comme une zone refuge, et particulièrement la commune rurale de Tamou qui recèle jusque-là d'importantes ressources forestières et des « terres vierges », ainsi que l'un des plus denses réseaux hydrographiques du pays. Ce réseau offre une potentialité hydrique certaine et ses apports sont estimés à 2.5 milliards de m3 sur lesquels il faut ajouter les apports directs de la pluviométrie stockés dans les multiples mares et dépressions. Ces apports sont estimés à 24.5 millions m3 pour le seul bassin du Goroubi (ANONYME, 2000). Il faut aussi noter que ces cours d'eau affluents du fleuve Niger

constituent l'essentiel du potentiel hydrique mobilisable et jouent un rôle important pour l'activité pastorale et pour l'économie de la région en général (SAÏDOU, 2006). Ils permettent aux populations surtout Haoussa de pratiquer la pêche, (notamment sur le Goroubi, le Diamangou, et la Tapoa). Ainsi, le long du Goroubi la population pratique le maraîchage. Ces cours affluents du fleuve Niger jouent donc un rôle important dans la recherche de la sécurité alimentaire.

Or, la problématique actuelle dans cette zone se caractérise par la dégradation de l'environnement physique sous l'effet de conditions météorologiques rigoureuses et surtout du changement d'usage des sols liés à une pression démographique croissante et accélérée depuis le début des années 1970. En effet, à l'issue de l'éradication de certaines maladies endémiques (onchocercose, trypanosomiase), le Gouvernement du Niger a déclassé 70.000 ha des réserves totales de faune de Tamou en vue d'y transférer des populations sans terre du département de Tillabéri (Ouallam et Filingué).

La combinaison entre les facteurs climatiques et les activités anthropiques a donné lieu à des formes de dégradation allant de la disparition des formations végétales à l'apparition des sols nus avec formation de croûte de battance. On a alors assisté peu à peu à la destruction de l'équilibre traditionnel entre la capacité de production et le besoin ; d'où :

- Dégradation de la végétation, encroûtement et accroissement de la capacité destructive de la pluie sur des sols défrichés et soumis à l'érosion ;

- Erosion et stérilisation des sols mis en valeur ou non et apparition sur le glacis de nouvelles ravines dont les têtes reculent vers le rebord du plateau;

- Modification du fonctionnement hydrogéomorphologique dont le creusement et l'élargissement du lit du Goroubi qui ne permettent plus l'inondation du lit majeur ;

- Elargissement des koris affluents et ensablement de leurs fonds par apports latéraux ;

- Apparition des sources suite à un ravinement important du fait de la dégradation des sols et de sa faible couverture végétale.

Ainsi, malgré ce niveau de dégradation, la zone présente encore un intérêt socioéconomique certain. En effet, elle continue à accueillir un flux important de population, et constitue l'une des zones les plus peuplées avec une forte activité agropastorale.

Comment peut-on agir pour renverser cette tendance ? Pour répondre à cette question, il faut nécessairement caractériser les impacts de la variabilité climatique et des changements d'usage des sols sur l'évolution du cycle hydrologique.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus