WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Mise oeuvre du dispositif des accords de classements: résultats et perspectifs au Bénin

( Télécharger le fichier original )
par Maxime KAMBOU
Université Polytechnique Internationale du Bénin - Licence professionnelle en techniques comptables et financières 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Chapitre II : Mise en oeuvre du dispositif des accords de classement

Ce chapitre de notre mémoire sera consacré premièrement à l'analyse des résultats atteints par le dispositif des accords de classement entre 2003 et 2005 et deuxiement nous envisagerons une approche de solutions visant l'amélioration du dispositif.

Section 1 : Bilan de la mise en oeuvre du dispositif des Accords de Classement au Bénin au titre des exercices 2003 à 2005

A-Paysage bancaire au Bénin

Le paysage bancaire au Bénin comprenait douze (12) banques au 31 décembre 2005, il s'agit de la Banque Internationale du Bénin (BIBE), de la Bank of Africa (BOA), de Ecobank-Bénin, de la Financial Bank (FBB), de la Continental Bank (CBB), l'African Investment Bank (AIB), de la Banque Régionale de Solidarité (BRS), la Banque Sahélo Saharienne pour l'Investissement et le Commerce (BSIC), la Diamond Bank (DBB), la Banque Atlantique (BAB), la Société Générale de Banques au Bénin (SGBBE), de la Banque de l'Habitat (BHB).

Au regard de la spécificité de l'activité, toutes les banques sont généralistes.

B-Le ratio de structure de portefeuille

Les établissements de crédit assujettis au DAC sont tenus de respecter le ratio de structure de portefeuille qui est défini par le rapport entre d'une part, l'encours des crédits bénéficiant des accords de classement délivrés par l'Institut d'émission à la banque déclarante, et d'autre part le total de l'encours des crédits distribués (non compris les concours à l'Etat, les crédits interbancaires et les engagements par signature). Le ratio de structure de portefeuille doit être, à tout moment, supérieur ou égal à 60%. Cette disposition s'applique aux établissements de crédit spécialisés dans la distribution de crédit.

Tableau n°8 : Ratio de structure de portefeuille entre 2003 et 2005

 

2003

2004

2005

Banque 1

3,3

17,4

149

Banque 2

2,7

5,41

63

Banque 3

1,44

4,56

0

Banque 4

1

2,70

18

Banque 5

5,83

9,55

91

Banque 6

5,8

20,3

115

Banque 7

3,82

3,26

82

Banque 8

0

1,15

86

Banque 9

0

0

21

Banque 10

0

0

0

Banque 11

-

-

0

Banque 12

-

-

0

Moyenne

2,389

6,433

6,783

Source : BCEAO

Il ressort de ce tableau, qu'au cours de la période sous revue aucune banque n'a atteint la norme de 60% requis pour le ratio de structure de portefeuille. Cette situation relate la faible participation des établissements de crédit à l'atteinte des objectifs du dispositif.

C-Transmission des dossiers de 2003 à 2005

Tableau N°9 : Bilan de la mise en oeuvre du dispositif des accords de classement au Bénin entre 2003 et 2005

 

2003

2004

2005

Dossiers de demandes d'accord de classement introduites

60

180

176

Nombre d'accords

20

39

44

Nombre de rejets

40

93

109

Nombre d'établissements relancés pour motif de complément d'information

19

06

12

Nombre de rejets pour motif de non respect des critères financiers

21

48

23

Pourcentage d'accord (%)

33,33

48,33

25

Pourcentage de rejet (%)

66,67

51,67

75

Source : Calculs propres à partir du registre annuel des accords de classement

Eu égard aux informations ci-dessus, on peut dire qu'un effort de demande d'accord de classement est noté de la part des banques et établissements financiers sur la période d'analyse. En effet, les demandes introduites en 2005 sont de cent soixante seize (176) soit trois fois celles de 2003. De même, on note un effort d'assainissement de la gestion financière des entreprises qui se traduit par une tendance à la baisse du pourcentage des rejets au cours des années 2003 et 2004.

Toutefois, des efforts restent à fournir par les établissements de crédit pour accroître le taux d'accord obtenu sur l'ensemble des dossiers introduits auprès de la BCEAO.

En outre, l'exigence faite aux banques et établissements financiers en matière d'accord de classement, de fournir l'ensemble des documents pour au moins les 50 plus grosses entreprises utilisatrices de crédit n'est pas respectée.

Malgré les dispositions prises par les établissements de crédit pour mieux contrôler la qualité de leurs emplois, le nombre de dossiers traités par la Banque Centrale apparaît infime au regard de l'ensemble des risques au-delà des seuils de déclaration retenus ; ce qui traduit le bas niveau de leur ratio de structure de portefeuille.

L'analyse des résultats obtenus de l'évaluation du dispositif des accords de classement a permis de constater que certaines insuffisances restent liées à l'application du mécanisme au sein du système bancaire.

Au nombre de ces insuffisances, on note :

· Un faible intérêt manifesté par les banques et établissements financiers du fait de leur surliquidité actuelle ;

· Une lourdeur de la procédure administrative liée notamment aux exigences de production d'états financiers certifiés et de documents prévisionnels sur trois ans ;

· Une méconnaissance de l'objectif de qualité visé par le dispositif plutôt considéré comme un moyen de refinancement de la Banque Centrale ;

· L'inaptitude de certaines entreprises à respecter les normes définies pour les critères financiers compte tenu de la fragilité de leur situation financière.

Ces insuffisances expliquent donc la faible adhésion des banques et établissements financiers au dispositif des accords de classement, la présentation de dossiers incomplets de demande et le non-respect des critères financiers par les entreprises bénéficiaires de crédit, se traduisant tous par un non respect général de la norme minimale du ratio de structure du portefeuille.

D- Motif de rejet des demandes d'accord de classement

Sans prétendre situer avec exactitude l'origine des insuffisances afférentes aux dossiers relatifs aux accords de classement, notre travail consistera plutôt à faire ressortir une approche des données susceptibles d'entraver l'obtention d'un avis favorable en matière d'accord de classement.

S'agissant des rejets des demandes d'accord de classement, la principale cause est due au non respect des ratios de décision. En effet, les entreprises béninoises se caractérisent par la faiblesse de leur structure financière, essentiellement due aux facteurs suivants :

ü Surendettement des entreprises ;

ü Inadéquation de la trésorerie des entreprises ;

ü Difficultés liées aux échéances de remboursement ;

ü Activité non rentable.

En sus de la faiblesse de la structure financière des entreprises béninoises, les motifs suivants justifient le taux élevé de rejet des demandes d'accord de classement :

ü La domination du secteur informel sur le marché béninois ;

ü L'envoi de dossiers incomplets pour instruction à la BCEAO ;

ü La non production des informations complémentaires ;

ü L'absence d'états prévisionnels ;

ü Le déficit de culture comptable. Les entrepreneurs béninois, du fait de leur faible niveau d'instruction, n'ont généralement pas le souci de produire des informations comptables. Parmi les entreprises qui produisent des informations comptables, très peu sont celles qui se soucient de leur fiabilité. De ce fait, les banques ont des difficultés pour réunir les documents requis pour l'instruction des demandes d'accord de classement ;

ü A la faveur de la concurrence et des objectifs de rentabilité poursuivie, les banques ne sont pas assez exigeantes sur les dossiers de demande de crédit de la clientèle. Elles octroient le plus souvent des crédits sans dossiers pour vu que le crédit concerné soit soutenu par des garanties solides. Dans ce cas, lorsque la banque relance son client pour avoir le document requis pour l'instruction du dossier à l'accord de classement, l'entreprise est peu attentive à la requête du banquier surtout si l'information n'est pas disponible et que sa production entraîne des coûts (humains, financiers....).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus