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Gestion de la masse salariale dans le budget ivoirien: état des lieux et politiques de maitrise

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par Armand KOUAKOU
Université de Cocody - DESS gestion de politique économique 2010
  

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II. LA REVUE DE LA LITTERATURE

La gestion des finances publiques a toujours été au centre des préoccupations des Etats dans leurs différentes politiques de croissance et de développement économique. Comme l'affirment Arwright et al. (2006), depuis l'antiquité le pouvoir politique s'est toujours soucié de l'organisation de ses finances. Aussi, dira Schumpeter en 1942, « ce sont les besoins financiers qui ont été à l'origine de l'Etat ».

Ces besoins financiers qui n'ont cessé de croître, à cause de l'action publique qui couvre de nombreux secteurs (extension des domaines d'intervention de l'État, développement des infrastructures publiques et amélioration du système de protection sociale), ont entraîné une augmentation continue des dépenses de fonctionnement des administrations publiques, créant ainsi des déficits budgétaires publics importants (Paul et Pavot, 2006).

La gestion de ces déficits fait l'objet de controverses au sein des économistes. Pour les keynésiens, la politique budgétaire constitue un instrument de régulation privilégié car selon eux, en période de ralentissement, l'Etat doit soutenir l'activité économique par des dépenses supplémentaires destinées à relancer l'économie ; et, il doit réduire ses dépenses quand l'activité reprend et que se manifeste un risque inflationniste ou une tendance au déficit extérieur. Quant aux auteurs libéraux, ils privilégient la force du marché et préconisent une faible intervention de l'Etat par une compression des recettes fiscales, des dépenses et du déficit (Echaudemaison, 2009).

La politique budgétaire consiste donc à utiliser le budget de l'Etat pour atteindre certains objectifs. Elle peut agir sur les recettes ou sur les dépenses pour relancer ou stabiliser l'activité économique. C'est dans cette optique que certains pays, avec l'appui des partenaires au développement, notamment les institutions de Bretton Woods, adoptent conjointement des politiques économiques rigoureuses adéquates, pour leur croissance économique. Ces mesures qui ont pour objectif principal de veiller à l'assainissement du cadre macroéconomique, sont prescrites en fonction des caractéristiques des pays et des objectifs visés, comme l'attestent les travaux de Baldacci et al. (2003). Ils démontrent que la politique budgétaire doit être adaptée au contexte de chaque pays pour stimuler la croissance économique. En d'autres termes, une approche uniforme, où il est conseillé à tous les pays de réduire leur déficit quel que soit le contexte, n'est pas appropriée.

Parmi les différentes mesures préconisées, figurent celles relatives à la maîtrise des dépenses de fonctionnement des administrations, en particulier des dépenses de personnel. Selon les travaux de Paul et Pavot (2006), les politiques budgétaires actuellement appliquées dans les pays européens mettent, de plus en plus, l'accent sur la maîtrise durable de la croissance des dépenses publiques. L'intérêt d'une telle stratégie est, non seulement la nécessité de mener des politiques de consolidation budgétaire, mais également de conserver des finances publiques saines sur le long terme. Toutefois, si ces mesures de politiques économiques ont été parfois à la hauteur des résultats escomptées dans certains pays, de nombreux économistes et praticiens soulignent que l'approche adoptée par les partenaires au développement et en particulier le FMI pour aider les gouvernements à atteindre des niveaux de croissance économique plus élevés ou à réduire la pauvreté a échoué (AFRODAD, 2006).

Les résultats mitigés de ces mesures ont suscité et continuent de meubler des débats contradictoires au sein des spécialistes et experts des politiques économiques, comme en témoignent les études et analyses faites à ce sujet.

Parlant des réformes mises en oeuvre en Afrique dans le domaine de la fonction publique, Dia (1993) relève que huit pays sur un échantillon de quinze ayant réalisé une réduction d'effectifs, ont enregistré des augmentations de la masse salariale : c'est le cas du Sénégal. Et même ceux parmi ces pays, comme le Ghana, qui ont enregistré une réduction de la masse salariale, ont vu les coûts liés aux indemnités de licenciement augmenter et égaler les gains à court terme réalisés grâce à la réduction des effectifs.

En outre, la réduction des salaires et le dégraissage de l'Administration Publique n'ont pas toujours été bien accueillis tant par les autorités censées les appliquer que par les travailleurs eux-mêmes, à cause des nombreuses conséquences sociales. A titre d'illustration, en 1991 en Côte d'Ivoire, quand le pays était pratiquement en cessation de paiement, les bailleurs de fonds ont suggéré une réduction des salaires. Cette mesure préconisée n'a pas pu être appliquée à cause du refus des syndicats des travailleurs.

Selon le Rapport 2006 d'AFRODAD, il ressort que quand le FMI introduit une limitation de la masse salariale du secteur public, « les plafonnements deviennent permanents », et même si les conditions changent, la limitation demeure. Et « le fait que les limitations de la masse salariale soient maintenues peut indiquer qu'ils constituent une solution, mais au bout du compte, ils ne résolvent pas les problèmes qu'ils tentent de résorber ».

Le même rapport indique qu'une étude réalisée en 2006 sur quatre pays couverts par le FMI révèle que les limitations salariales ont eu un impact négatif sur les ratios enseignant/élèves dans les écoles primaires : « les conditionnalités difficiles imposées par le FMI continuent à anéantir les efforts visant à améliorer la qualité de l'éducation scolaire comme en atteste les taux d'abandon accrus en Éthiopie, les ratios accrus élèves/enseignant au Malawi et en Zambie et l'incapacité de l'État à former et à recruter des enseignants qualifiés ».

Cependant, les mêmes mesures prescrites par ces partenaires et mises en oeuvre dans d'autres pays ont permis aux Etats concernés de réussir leur politique de maîtrise des dépenses en général, et particulier les dépenses de personnel dans l'Administration Publique. Baldacci et al. (2003), montrent que parmi les pays à faible revenu ayant appliqué un programme d'ajustement pendant les années 90, les Etats qui ont réduit les déficits budgétaires de moins d'un demi-point du PIB pendant la période considérée, par la compression des dépenses courantes (par exemple les traitements et salaires), ont enregistré une croissance additionnelle du revenu par habitant de 0,5 % par an, pendant cette période de mise en oeuvre des PAS.

Les travaux de Cannac (1999) révèlent également qu'il y a une corrélation positive entre l'évolution du taux de chômage et celle du pourcentage du PIB consacré à la rémunération des agents publics. Ainsi, au cours des années 1990, le chômage a augmenté en France en même temps que la dépense salariale des administrations. Au contraire, le Royaume-Uni a connu dans le même temps une forte diminution des dépenses salariales publiques et une réduction parallèle du chômage. En fait, le financement d'une partie importante de la dépense par des cotisations sociales qui alourdissent le coût du travail, conduit les entreprises à réduire les embauches et à privilégier la substitution du capital au travail. En outre, une partie de la ressource publique est consacrée à des dépenses de redistribution, qui peuvent, lorsqu'elles sont mal conçues, détourner du travail une partie de leurs bénéficiaires.

Par ailleurs, Zerrouq (2001) indique que la réforme de l'administration et de l'emploi dans le secteur public a contribué d'une façon déterminante à l'assainissement de la situation financière italienne : grâce à un gel des embauches, le nombre des agents publics a été réduit et les dépenses pour les salaires publics sont passées de 12,8% du PIB au début des années 90 à 10,6% du PIB en 2001.

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