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Dynamique des systemes de production du village de Gombeledougou dans la zone cotonnière de Hounde: évaluation et modélisation technico-économique

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par Alexis TAPSOBA
Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso - Ingénieur de Conception en Vulgarisation Agricole 2010
  

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3.3.2.3. Systèmes d'élevage des petits ruminants : ovins (SE5) et caprins (SE6)

Des ovins existent au village mais leur élevage se révèle très difficile, situation aggravée surtout avec la recrudescence des vols. Néanmoins certains disposent d'un cheptel important surtout au niveau des peuls. En effet chez ces éleveurs le travail est bien organisé et l'élevage d'ovins est confié aux enfants (en général non scolarisés) à tours de rôles pour trois jours. Les caprins sont à la charge des femmes dont la majeure partie constitue leur capital quand bien même certains animaux appartiennent exclusivement à la famille.

Le mode de conduite diffère peu. Les ovins reçoivent plus de soins du fait qu'ils sont destinés de facto à la vente et à l'utilisation lors des fêtes musulmanes où l'achat se trouve être groupé. Les caprins sont au piquet et sont vendus en cas de nécessité (dépense surprise, santé, scolarité,...). La vaine pâture est le mode le plus observé en saison sèche car il n'existe pratiquement pas de complémentation, l'élagage étant rigoureusement contrôlé par les agents forestiers. En hivernage les caprins sont à la corde. Les ovins sont conduits avec le bovin dans zones les parcours. Notons que les ovins sont très rarement conduits au sud lors des transhumances car les bergers refusent du faite de la difficulté de conduites.

La première mise-bas chez les caprins est de 10 mois, le bouc pouvant débuter la reproduction dès 3 mois. Les mâles reproducteurs sont réformés dès l'âge de 5 ans et les femelles non vendues sont réformées dès 8 ans. Chez les ovins seul le géniteur n'est pas vendu et il est gardé pendant deux ans. L'âge de reproduction des mâles est de 4 à 5 mois tandis que chez les femelles la première mise-bas débute dès 6 mois. La réforme des femelles d'ovins est variable et débute le plus souvent dès la 5ème année. On assiste très souvent à des gestations groupées en début hivernage (mois de juin). Les avortements sont en majorité dus à la qualité de l'eau et dans ce cas la mortalité peut aller de 10 à 30 % des adultes. Les mâles sont vendus dès l'âge de 10 à 12 mois.

3.3.2.4. Systèmes d'élevage axés sur les bovins Cas particulier des boeufs de traction (SE7)

C'est un élevage particulier qui se pratique dans la majorité des familles disposant de plus d'une paire mais les cas les plus fréquents sont les animaux confiés. En effet les familles Bwaba embauchent en général un petit Dagari qui est chargé de conduire les boeufs de traits moyennant 6000 f CFA par mois. Les bergers peuls regroupent en général plusieurs boeufs de propriétés différentes parmi lesquels on retrouve souvent des femelles (élevage naisseurs).

L'acquisition de boeufs de traits répond à un besoin de l'exploitation agricole et du capital social. Les producteurs accordent une importance à la race lorsqu'ils achètent les jeunes boeufs de deux ans environs. Certains estiment que les métissent présentant un meilleur aspect physique et peu exigeant en aliment fournissent les meilleurs performances en travail et vieillissent moins. Mais en général les types métissés sont peu rémunérateurs à la réforme. D'autres s'intéressent par contre aux zébus pour obtenir de meilleurs prix à la reforme. D'autres enfin n'achètent qu'en fonction des finances qu'ils disposent au moment de l'achat. Le prix d'achat est aussi fonction des relations existant entre les deux parties mais le prix minimal pour un mâle de deux ans est de 70000 f CFA.

La majorité des animaux sont fournis par les éleveurs peuls de Gombèlèdougou ou des villages environnants ou à défaut par des transhumants.

Le dressage commence dès 2 à 2,5 ans en faisant la pause de l'anneau nasal mais tout le processus de dressage n'est pas respecté à la lettre. Ensuite l'animal est attelé à la charrette avec un autre déjà dressé pour lui permettre de suivre le pas. Enfin il est attelé à la charrue dès le début de l'hivernage avec l'animal dressé. En général, tous les producteurs procèdent ainsi pour dresser le boeuf nouvellement acquis avant de réformer les plus âgés qui ont pratiquement 7 à 10 ans en fonction de l'appartenance. En effet il ressort que les Mossés réforment plus tôt pour avoir des meilleures offres tandis que les Bwaba réforment tardivement et voient leur profit diminuer. Ainsi le prix à la reforme est d'au moins 225000 lorsque l'animal est réformé tôt.

L'alimentation des boeufs de trait est le facteur qui conditionne la bonne conduite de l'hivernage. En effet beaucoup d'animaux présentent en mai un état de fatigue faute d'alimentation conséquente et ne peuvent donc supporter les travaux à sec dans les champs. Ainsi certaines familles fournissent un complément alimentaire en tourteau de coton mais à des quantités minimes cars il ressort qu'un apport important entraîne un engraissement qui devient également néfaste pour l'animal.

Le système pastoral des éleveurs transhumants (SE9)

L'élevage bovin proprement dit se présente ainsi que le montre la typologie évolutive comme la deuxième activité source de capital incontestablement plus élevée que celle de l'agriculture. Les grands éleveurs disposent d'un cheptel important (en moyenne 5 troupeaux) et pratiquent la transhumance faute d'eau et de ressources alimentaires conséquentes sur place. Du coup il y'a une faible restitution de la matière organique. Ces éleveurs ont recours à la main d'oeuvre, le berger, en fonction du nombre de troupeau qu'ils disposent. Ainsi pour un troupeau (plus de 70 boeufs) il faut en plus du propriétaire un berger payé à 10000 f CFA par mois pour un contrat qui dure au moins 6 mois. Le plus souvent un taurin de deux ans est donné en lieu et place de la somme d'argent ; à défaut une génisse de même âge est donnée. Le déplacement vers le sud-ouest débute en début février et dure trois mois. Il concerne la majorité du troupeau et seules les vaches devant alimenter la famille en lait restent. Ce déplacement suit la localisation des points d'eau et tient compte des éventuels foyers de maladies. Le propriétaire du troupeau joue le rôle d'éclaireur. Au cours du trajet des compléments en sel et tourteau sont donnés surtout aux femelles ayant mises bas. Le retour en fin avril ou début mai se fait pour éviter au maximum la confrontation avec les agriculteurs de ces zones. Notons que le couloir pastorale est pratiquement inexistant parce que occupé par les agriculteurs au regard de l'enrichissement du couloir en matière organique. De retour l'espace devient une contrainte majeure au village. Ainsi la majorité des ces éleveurs se ruent sur la forêt de la Mou avec pour argument d'éviter les affrontements. Ainsi beaucoup de ces éleveurs avancent qu'ils préfèrent les sanctions infligées par les agents forestiers qui s'élèvent au minimum à 200.000 f CFA. Aussi les femmes peules sont obligées de se déplacer jusque dans la forêt pour traire le lait destiné à la vente en hivernage. Cette production laitière n'est pas une priorité mais une vache fournie en moyenne 2 litres de lait par jour mais en saison sèche cette production n'est que de 0,5 litre par jour pour les vaches gardées sur place.

Il ressort également de nos entretiens que la fréquence de mise bas est plus élevée pour les
boeufs en transhumance que ceux restant sur place regard au régime alimentaire. Ces animaux

bénéficient de l'herbe fraîche sur une grande période de l'année contrairement aux animaux qui restent sur place.

Très peu d'animaux sont vendus au village hormis les boeufs de traits. En effet le déplacement au sud-ouest permet de rejoindre la frontière de la Côte d'Ivoire voire la Guinée Conakry pour des ventes conséquentes mais cette vente se fait en réalité avec les batailleurs qui suivent les mêmes itinéraires.

Le système pastoral des éleveurs sédentaires (SE8)

Il s'agit des éleveurs ayant à peine un troupeau ou en charge un troupeau soit confié soit un rassemblement des boeufs confiés formant ainsi un troupeau. Ce type d'élevage concerne les boeufs de parcours qui présente un aspect physique maigre surtout en saison sèche, ce qui pousse les bergers à tricher quelque fois en rentrant de façon nocturne dans la forêt pour alimenter les boeufs. Cette pratique s'observe même en hivernage du fait que les jachères sont devenues rares tandis que la forêt fournit un potentiel important. Seulement en cas de prise en flagrant, c'est le propriétaire qui supporte la charge des sanctions. Le manque crucial d'eau est un facteur contribuant fortement à une faible reproduction des boeufs de ce type d'élevage. En effet, les avortements sont fréquents dus aux eaux boueuses. La reproduction est donc irrégulière. Toute fois certaines vaches arrivent à respecter une naissance tous les 18 mois.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery