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Décentralisation et mise en Å“uvre des stratégies de développement local: analyse du système de gouvernance territoriale du cas de Croix-des-Bouquets

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par Edy FILS-AIME
Université d'état d'Haà¯ti département des sciences du développement - Maitrise en sciences du développement 2012
  

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II.4- SOUTENABILITE ET TERRITORIALISATION DES ACTIONS PUBLIQUES

Le développement local- étant diversement interprété et approprié, tantôt confiné dans une vision localiste stricte, tantôt dans une perspective ultra-capitaliste- devient des fois une stratégie ambiguë, insaisissable, d'autre fois un concept-valise, un fourre-tout, un simple mot de passe. Cet état de chose soulève pour plus d'un penseurs l'urgence de recentrer et de réorienter la notion de développement local. C'est ainsi, Bernard Vachon entre autres- a t-il ressenti :

`'..le besoin de repositionner le développement local sur ses bases d'origine et de rappeler les principes fondateurs qui intègrent dans une démarche unifiée l'ensemble des composantes du développement, soient les dimensions économiques, sociale, culturelle et environnementale..» 50

Un recentrement du développement local en y intégrant toutes les composantes du développement permettra de : (i) compléter la perspective de résistance en la dotant du degré

50 Vachon B., Le développement local intégré: une approche humaniste, économique et écologique du développement des collectivités locales, Diner-conference, Québec, novembre 2001. p.39

d'ouverture et de compétitivité nécessaires ; (ii) réajuster la perspective néolibéraliste en y réintégrant la primauté humaine, en tentant d'inverser son principe `'humains au service de la croissance économique `' en `'croissance économique au service des humains».

Par l'intégration de la composante environnementale, particulièrement, un recentrement du développement local signifiera la volonté de garantir la souténabilité des actions en dépassant l'hétérogénéité des différentes approches et théories du développement local et en créant des relations plus lucides entre le local et le global, d'où le sens du néologisme glocalisation qui se repose sur l'hypothèse de la forte interconnexion entre le niveau local et le niveau global, et conséquemment selon laquelle les actions au niveau de base ne sauraient être efficaces si ce qui se passe au niveau global n'est pas appréhendé. Ce désir de faire dialoguer efficacement les deux niveaux de développement s'exprime généralement par la formule `'Penser globalement, agir localement».

Le recentrement du développement local comme stratégie retrouve sa vigueur dans le rétablissement et l'approfondissement de la territorialité. Le territoire, est fondement réhabilité comme socle du développement local soutenable dans la vision la plus inclusive possible. La soutenabilité du développement local dépend donc à la fois :

i) d'une territorialisation des actions dans une démarche unifiant l'ensemble des composantes du développement, soient les dimensions économiques, sociale, culturelle et environnementale ;

ii) de l'intégration et l'harmonisation des réseaux d'acteurs où, particulièrement, les actions de développement des pouvoirs publics se trouvent reterritorialisées.

La transaction de proximité- dans ses trois (3) principes (régulation politique, planification économique, intervention sociologique)- contribue à la territorialisation des actions publiques où l'État, mis sous pression et accusé de connivence avec les méga-entreprises transnationales, est réhabilité dans sa fonction d'acteur de développement, cette fois-ci, partant des territoires. L'approche des politiques publiques mettra désormais l'accent sur les spécificités de chaque territoire, et non dans une approche verticale divisant l'action publique en secteurs d'activités cloisonnés comme avant.

A la faveur de la territorialisation des actions publiques, la mise en oeuvre des stratégies de développement adapte les politiques sectorielles aux contraintes locales. La territorialisation des actions publiques influe positivement sur les processus décisionnels et l'organisation des services administratifs. La territorialisation ne se réduit pas à la simple décentralisation des compétences et services administratifs de l'État, elle fait intervenir les acteurs locaux et notamment des Collectivités Territoriales en vue d'une meilleure appropriation des politiques publiques par les personnes concernées au niveau local, grâce à une meilleure information et à la prise en compte de leurs besoins.

La démarche de la territorialisation du développement local soutenable vise à consolider les programmes locaux de développement et à en augmenter l'impact sur l'amélioration des conditions de vie des populations à travers la promotion d'une gouvernance locale qui s'inscrit autant dans le processus de refonte de l'Etat qui vise à atténuer les effets pervers du centralisme d'autrefois et à transformer la démocratie représentative à la démocratie participative.

Tout compte fait, on a vu que le développement local comme stratégie de résistance ne parvient pas à dégager des pistes d'action soutenables, si des fois le développement local n'est pas que discours politicien sans fondement réel. Si, à ce point de vue, le développement local contribue à culturaliser ou contextualiser une idéologie globaliste sans repères socio-identitaire, il n'aura pas la capacité de revitaliser les territoires déséconomisés. La récupération néolibéraliste du développement local ne se constitue une alternative ni corrective ni soutenable.

Ce ne serait qu'une intégration sévère des territoires traînards dans le processus de globalisation de l'économie mondiale.

Au long de son parcours, la stratégie du développement local a exploré des extrêmes avant d'être recentré sur son postulat de base, sa territorialité, jusqu'à faire naitre la nécessité de réintégrer toutes les composantes du développement et de réhabiliter les réseaux d'acteurs, particulièrement les pouvoirs publics dont la territorialisation des actions représente des enjeux stratégiques entre l'État et les citoyens pour l'accomplissement d'un développement local soutenable. Sans un partenariat efficace entre l'État, première personne de droit public, et les personnes concernées aux échelons locaux, le processus de développement local est sujet à des désintégrations sociopolitiques, à des déstructurations socio-économiques, et au développement inégalitaire.

A ce tournant de la réflexion, il y lieu de s'interroger sur l'existence et la nature de modes de partenariat entre l'État et les collectivités. Y a-t-il un mode de coopération établie et légitime entre l'État et les collectivités pour la poursuite des objectifs de développement ? le chapitre III s'intéressera aux formes de partenariat et stratégies participatives entre l'État et les collectivités locales pour le développement.

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