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Le web documentaire : création d'une société de production

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par Gwénaëlle Barzic, Sophie Léron, Ludovic F
Université Paris 1 Panthéon Sorbonne - Master 2 D2A Droit, économie et gestion de l'audiovisuel 2010
  

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I. État des lieux : typologie des contenus

La réelle difficulté de la tâche entreprise est d'aborder un secteur, un domaine, un mot unique, le « web documentaire » qui recoupe des réalités fortement dissemblables. Mais tout en ayant à l'esprit cette extrême diversité, nous avons voulu proposer une typologie des contenus basée sur un travail de recensement et d'étude des projets français existants.

Ce qui fait la spécificité d'un web documentaire est le fait que le spectateur n'est plus inactif et que cela suppose une recherche particulière dans son écriture. La narration n'est des lors plus forcément linéaire mais peut être éclatée et le spectateur, du seul fait de sa capacité à cliquer, interagit et modifie à son gré la construction narrative au sein d'une arborescence qui peut revêtir des formes très éloignées les unes des autres.

1) Le visuel interactif

Cette premiere catégorie concentre aujourd'hui la grande majorité des web documentaires étudiés3. Il s'agit de web documentaires pour lesquels l'interactivité consiste, pour l'internaute, à choisir entre plusieurs entrées pour accéder à des contenus qu'il peut voir dans un ordre indéterminé, ce qui n'exclut pas que la présentation lui suggère un ordre particulier.

a) Interface d'accueil et progression

D'une manière générale, il s'agit pour l'auteur d'amener l'internaute à sélectionner une entrée dans le web documentaire. L'entrée se fait le plus souvent par theme4 ou par personnage5. Il s'agit évidemment d'identifier assez rapidement ce qui est proposé, sans pour autant annoncer le type de contenu que le spectateur va trouver. Dans le cas de « Chanteloup, ma France6 », l'internaute est face à des photos. En déplaçant sa souris sur l'une d'entre elles, il fait apparaître un prénom et quelques lignes sur une vie. Il peut des lors choisir le point d'entrée qu'il souhaite. L'interface d'accueil est évidemment fondamentale pour donner envie d'aller plus loin.

Une autre entrée possible et fréquemment utilisée pour la navigation de l'internaute, consiste à lui présenter une carte7 l'amenant à cliquer sur l'endroit où il souhaite se rendre. L'exemple choisi est celui d'« iROCK8 », web documentaire sur les coulisses des Eurockéennes de Belfort 2009. L'internaute a ici le choix entre trois scenes du festival ou l'espace pro. Il peut encore, grâce à la croix rouge en bas à droite de l'écran, accéder à la liste de tous les artistes. En cliquant sur sa photo, la page qui s'ouvre présente l'artiste, sa discographie, mais aussi un de ses clips via Dailymotion. Elle donne aussi la possibilité de télécharger sa musique en MP3 grâce au partenariat du site d'Orange.

3 Cf. Annexe n°1

4 Cf. Visuel n°1, Annexe n°2

5 Cf. Visuel n°2, Annexe n°2

6 http://documentaires.france5.fr/webdocs/portraits-dun-nouveau-monde-emigration/chanteloup-ma-france

7 Cf. Visuel n°3, annexe n°2

8 http://irock.video-party.orange.fr/

Le choix d'utiliser une carte permettant d'orienter l'internaute, a aussi été fait par les auteurs, par exemple, de « La Cité des Mortes9 », d'« Adoma vers la maison10 », de « Good Bye Lénine. .la rouille en plus11».

Sur cette « page de garde », certains proposent une lecture linéaire, d'autres pas du tout.

Les web documentaires correspondant le mieux à cette typologie sont ceux produits par le Monde.fr qui en a d'ailleurs fait un format pour la plupart des programmes qu'il produit luimême. Prenons le plus connu en exemple, c'est-à-dire celui qui a obtenu le prix France 24- RFI du web documentaire au festival Visa pour l'image en 2009. Dans « Le corps incarcéré12 », l'internaute a accès à un web documentaire essentiellement basé sur des photographies sonorisées de façon linéaire ou pas. Dans sa version linéaire, il peut suivre visuellement sa progression grâce à un fil conducteur symbolisé par les mots marquants du récit qui s'illuminent une fois passés13. En navigant selon ses propres envies, il peut sélectionner un des cinq grands thèmes comme « le corps fouillé » correspondant à 2 ou 3 minutes de contenu ou aller directement à un mot particulier en dessous. Au-delà, il peut sélectionner trois vidéos d'experts qui abordent chacun un theme particulier en 2 minutes (le sexe, la musculation...). Il est donc proposé à l'internaute un contenu global et cohérent de 14 minutes 48 mais qui peut aussi être découpé en thèmes sélectionnables individuellement, eux-mêmes encore fragmentables. Et tout le travail d'écriture vise à ce que, dans les deux cas, le programme fasse sens. A cela s'ajoute quatre photos en bas à droite de l'écran, correspondant aux quatre personnes interviewées dont on entend les voix sur les images. En cliquant sur la photo, l'internaute accède à un court texte sur leur histoire. Les web documentaires « Mon catcheur ce héros », « Le corps handicapé vivre après l'accident » ou « Histoire d'oeufs » sont sensiblement construits sur le même modèle.

Le Monde.fr propose, de fait, un format qui a le mérite d'être identifiant. L'internaute qui a vu « Le Corps incarcéré » sait ainsi assez spontanément se déplacer au sein du « Corps handicapé14 ». Au-delà de l'aspect collection qui montre l'envie du journal de travailler sur un thème particulier (en l'occurrence le corps), il permet aussi de se concentrer sur le contenu et non plus sur la seule ergonomie du web documentaire.

Cette narration, parfois appelée narration en étoile, donne en général à l'internaute le sentiment d'être libre et pleinement acteur, mais parfois au détriment du récit. Car il faut une réelle réflexion narrative pour arriver à optimiser les capacités offertes par le web. Il faut veiller, comme le dit Samuel Bollendorff qui réfléchit beaucoup aux modes d'écriture adaptés au web : « à pouvoir raconter plusieurs histoires en même temps, à les entremêler tout en gardant en permanence du sens, tout en s'assurant qu'il y ait des points clefs par lesquels on passe forcément15 ». Il faut à la fois que chacun puisse avoir son parcours de lecture individualisé mais sans dissoudre le récit.

Parfois, comme dans « Piraterie en Somalie », le choix est fait d'insister sur la linéarité du contenu mais cela amène l'internaute à ne pouvoir agir pour passer à l'écran suivant qu'en cliquant sur « continuer » à chaque page, ce qui réduit à son minimum l'interactivité offerte. A l'inverse dans « Etudes et Thunes16 », l'internaute peut véritablement passer d'un theme à

9 http://www.lacitedesmortes.net/

10 http://www.thierrycaron.com/

11 http://www.good-bye-lenine-la-rouille-en-plus.eu/

12 http://www.lemonde.fr/societe/visuel/2009/06/22/le-corps-incarcere 1209087 3224.html

13 Cf. Visuel n°4, annexe n°2

14 http://www.lemonde.fr/a-la-une/visuel/2010/04/09/le-corps-handicape-vivre-apres-l-accident13309803208.html

15 Interview de Samuel Bollendorff, Cf. Annexe n°6

16 http://www.etudes-et-thunes.com/

l'autre et, à l'intérieur de chaque theme, d'un personnage à l'autre, tout en restant dans la construction globale d'une enquête sur l'argent des étudiants dont chaque contenu apporte un élément, donc une information.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote