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Régulation et dispositifs de la gouvernance

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par Ali El Ouardi
Université Mohamed V - Master management du développement social 2010
  

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II. L'apport de l'analyse des représentations

21. Le rôle des représentations dans l'appropriation du développement durable

La vitesse à laquelle des nouvelles réglementations vont être appliquées et surtout constituer un nouveau référentiel ne dépend pas seulement de leur « justesse » ou de leur légitimité mais aussi de la façon dont les différents acteurs vont se les représenter à la fois comme guide d'action et comme référence.

Ces comportements dépendent à la fois de la situation des agents mais surtout des représentations qu'ils se font de la réglementation et de leur place dans la nouvelle situation. D'où la nécessite pour comprendre la vitesse d'acceptation et de mise en place du Développement Durable, d'étudier les représentations que les acteurs se font du Développement Durable et de son application. Nous faisons l'hypothèse que l'analyse des représentations nous permettra d'explorer les relations et les tensions au sein du système de régulation et les conditions d'adaptation de la gouvernance aux nouveaux enjeux du développement durable. A priori, ces relations et tensions s'expriment à tous les niveaux, elles sont multiples et d'origines variées et complexes. L'hypothèse issue de notre expérience et des observations de terrain est que la mise en place du

Développement Durable, comme nouveau référentiel de gouvernance locale, suppose un changement des représentations et des pratiques des acteurs à propos de leur métier et de leur place, ce qui nécessite des changements organisationnels et l'élaboration collective d'une définition du développement durable ainsi que d'une stratégie quant aux modalités de son appropriation et de son intégration dans les pratiques.

Les représentations sont définies comme « des formes de connaissance, socialement élaborées et partagées, ayant une visée pratique et concourrant à la construction d'une réalité commune à un ensemble social » (Jodelet, 1989). Il s'agit d'une forme de savoir pratique de sens commun qui permet aux acteurs d'agir en fonction de la vision qu'ils se font du monde. Elles sont constituées d'opinions, d'informations, de croyances, d'images... c'est-à- dire un assemblage de références sémantiques et cognitives activées dans un contexte, selon les finalités et les intérêts des acteurs sociaux qui s'en servent pour communiquer, comprendre, et maîtriser l'environnement. Les représentations sociales, élaborées par des individus, sont partagées par des groupes plus ou moins vastes pour lesquelles elles assurent une cohésion identitaire collective. Elles constituent des systèmes de compréhension et d'interprétation de l'environnement social et d'évaluation des comportements qui définit des modèles d'action de référence.

On s'intéresse en particulier ici à la façon dont le développement durable peut permettre de faire évoluer l'inscription territoriale et sociale du secteur aquacole dans les territoires qu'il exploite. Ce processus d'appropriation local et territorial du développement durable nécessite des dispositifs spécifiques de traduction, d'intéressement et d'enrôlement des acteurs qui conduisent à rechercher des cohérences entre leurs logiques et leurs temporalités. Il s'agit comme l'énonce Jodelet (1989) « de faire du neuf avec de l'ancien », c'est-à-dire que le processus d'évolution des représentations nécessaire à cette convergence entre les acteurs suppose d'abord une phase de déconstruction préalable. La figure suivante résume ainsi le processus en quatre grandes étapes qui génèrent des questions de recherche spécifiques à chacune des étapes.

Ce cadre d'approche permet d'étudier précisément les facteurs déterminants du processus d'appropriation du développement durable au travers de cinq entrées complémentaires :

1.- Les spécificité de l'objet : ce n'est pas la nature de l'objet qui en fait un objet de représentation mais plutôt son statut social. Ainsi dans notre cas l'aquaculture et le développement durable sont des objets de représentation car ils font l'objet de controverses, de luttes de pouvoir et d'un travail de redéfinition...

2.- Les caractéristiques du groupe : il faut en étudier la composition, le mode de fonctionnement collectif et de communication car les représentations sociales sont des connaissances produites collectivement et contextualisées.

3.- L'absence d'orthodoxie : ce n'est pas un individu mais le collectif qui fabrique la représentation par un processus complexe qui est constitué des controverses, de conflits...

4.- Les enjeux : quels sont les enjeux identitaire et de cohésion associés à l'aquaculture et au développement durable de ce secteur et des territoires où il est implanté ?

5.- La dynamique sociale (interne et externe) : quelles sont les interactions avec les autres groupes ? Et comment sont structurés les réseaux sociaux ?

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon