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Union douanière du COMESA et ses enjeux sur l'économie de la RDC: "une évaluation par un MEGC (modèle d'équilibre général calculable)

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par Alain Billy BAHATI MULUNGULA
Université de Kinshasa RDC - Licence économie mathématique 2011
  

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CHAPITRE TROISIEME

IMPLICATIONS DE L'UNION DOUANIERE DU

COMESA SUR L'ECONOMIE CONGOLAISE ; UNE

ANALYSE PAR LE MODELE D'EQUILIBRE

GENERAL CALCULABLE

Le but de ce chapitre est d'analyser les implications de l'union douanière du COMESA sur la structure économique de la RDC et le volume du commerce, et partant sur le bien-être des ménages congolais, en recourant à la modélisation en équilibre général calculable statique.

III.1. MODELE D'EQUILIBRE GENERAL CALCULABLE

L'analyse des impacts dune union douanière est d'une importance capitale, tant elle implique des effets sur la structure de commerce au niveau aussi bien national que régional. Les instruments de politique commerciale, comme par exemple les droits de douane, ont des effets directs et indirects sur les prix relatifs des produits et des intrants, lesquels effets sont transmis aux industries et aux marchés des autres économies de la région avec lesquelles le pays commerce. Dès lors, il convient de prendre en compte les interactions sectorielles qui en résultent. A cet effet, la modélisation en équilibre général offre un cadre analytique permettant de prendre en compte ces changements de production inter et intra sectoriels, et par extension, les variations de la demande de différents facteurs de production.

Le modèle utilisé dans ce travail est adapté aux données de l'économie congolaise (PEP-RDC 1-1), s'inspire du modèle PEP 1-1, développé en 2009 par Decaluwé, Lemelin, Maisonnave et Robichaud. PEP-RDC 1-1 se distingue de PEP 1-1 en la prise en compte de la spécification de la mesure du bien-être dans le modèle et il est calibré en tenant compte des particularités structurelles de l'économie congolaise, analysées au deuxième chapitre.

III.1.1.ÉLABORATION DU MODELE D'ÉQUILIBRE GENERAL CALCULABLE

La construction des modèles d'équilibre général calculable, qui sont applicable à l'étude d'une problématique déterminée, se fait suivant un ensemble d'étapes de travail bien définies. Généralement, ces étapes sont au nombre de neuf.

Étape 1. : L'identification de la problématique

Dans cette étape, le modélisateur se pose la question de savoir à quoi devrait servir le modèle, quelle serait son utilité ou encore mieux à quelles questions est - il censé répondre. Est-on intéressé par l'impact sur l'économie d'un changement de dotation de facteurs de production, les normes environnementales, la fiscalité directe ou indirecte, les termes de l'échange extérieur, etc.

Étape 2. : La collecte des données statistiques de base

Les données généralement utilisées proviennent des comptes nationaux, le compte de la balance des paiements, le tableau des échanges interactivités, les comptes des administrations publiques, les comptes des opérations financières, etc. Selon leur nature, ces données peuvent être des données propres à une année déterminée, ou encore des moyennes calculées sur un certain nombre d'années déterminées, sont exprimées en valeur ou en volume.

Cependant, il est rare que le modélisateur fasse lui-même la collecte des données primaires en enquêtant personnellement. La plupart du temps, il recourt à des bases de données déjà construites.

Étape 3. : La Construction du cadre comptable

Les données collectées à l'étape précédente doivent satisfaire certains équilibres, encore dits ex-post49. Pour cela, les constructeurs des modèles d'équilibre général calculable ont adopté un cadre comptable

49 A titre d'exemple : les particuliers ne peuvent pas consommer davantage que la quantité offerte d'un bien
déterminé. Or, l'hétérogénéité des bases de données utilisées fait que cette identité entre quantité offertes et

demandés n'est pas toujours obtenue du premier coup. Il faudra donc effectuer des ajustements statistiques quisouvent nécessiteront un réexamen des définitions utilisées, par exemple celles des produits , voire un retour aux données primaires elles-mêmes. (Décaluwé, 1996)

particulièrement opérationnel et connu sous le nom de matrice de comptabilité sociale. Celle- ci est un tableau carré à double entrée qui, lorsque complété, donne les équilibres comptables qui doivent nécessairement être satisfait à la période ou au moment du temps observé, pour différentes catégories des flux et de stocks. L'ensemble de ces équilibres constitue ce qui est appelé la situation de référence de l'économie étudiée.

Étape 4. : Le choix des formes fonctionnelles

Les formes fonctionnelles sont des relations mathématiques qui décrivent les différentes relations technologiques et comportementales propres aux producteurs, aux consommateurs ou à d'autres agents économiques comme l'État et le reste du monde. En outre, ces relations sont des fonctions d'offre et de demande d'outputs et d'inputs. Leur ensemble correspond à la vision qu'a le modélisateur sur le fonctionnement de l'économie étudiée basée sur l'observation des faits.

Étape 5. : Le calibrage ou choix des valeurs numériques

Par calibrage, on entend le choix des paramètres des formes fonctionnelles. Ces valeurs doivent pouvoir satisfaire le critère fondamental suivant : lorsqu'introduites dans le modèle, elles doivent permettre au modélisateur de reproduire la situation de référence, en l'occurrence les chiffres de la matrice de comptabilité sociale. L'hypothèse est que cette situation correspond à l'équilibre économique compatible avec les fonctions numériques spécifiées qui ont été retenues.

Étape 6. : La Reproduction de la situation de référence

Il s'agit de reproduire, à l'aide d'un modèle, la situation de référence, compte tenu des valeurs numériques des variables exogènes à cette situation et des valeurs numériques des paramètres résultant de l'opération de calibrage.

Étape 7. : L'établissement du plan des simulations ou choix des scénarios

Ce choix est double. Il s'agira d'abord de sélectionner les variables (prix, quantité ou valeur) ou les paramètres (ratio, élasticité, etc.) du MEGC, dont on modifiera la valeur numérique dans le but de traiter plus adéquatement la problématique identifiée à l'étape 150. Ensuite établir le plan des simulations, compte tenu des choix précis qu'il implique, permet au modélisateur d'affiner la problématique elle-même telle qu'elle a été formulée à l'étape 1.

Étape 8. : La simulation

Elle consiste à résoudre le MEGC avec la ou les nouvelles valeurs numériques choisies à l'étape 7 pour les variables ou paramètres qui traduisent les chocs retenus. Au terme de cette étape est obtenue la nouvelle simulation.

Étape 9. : L'interprétation des résultats

Il s'agit, à cette dernière étape, de faire la comparaison la plus soignée possible de la situation de référence et de la nouvelle situation51.

Au terme de l'étape 9, l'exercice de modélisation en équilibre général calculable peut être considéré comme achevé. Dans certains cas, cependant, le modélisateur serait tenté de retourner, au vu des résultats, à l'étape 7, celle du choix du plan des simulations, afin de modifier la nature ou l'intensité des chocs retenus, voire aux étapes 4 ou 5, pour modifier certaines formes fonctionnelles, ou pour changer certaines des valeurs numériques des paramètres. Par ailleurs, ces 9 étapes sont en pratiques, résumées en 4 grandes étapes suivantes :

50 A titre d'exemple, si c'est l'impact d'une plus grande libéralisation du commerce extérieur qui nous intéresse, il faudra diminuer le taux des droits des douanes à l'importation. Il s'agit ensuite de choisir l'intensité du choc qui va être introduit, par exemple, une diminution de ce taux de 10%. On peut naturellement répéter la simulation des intensités de choc différentes, à savoir successivement 10, 20 et 30% de diminution. On peut aussi combiner deux ou plusieurs chocs dans une même simulation, par exemple, en introduisant simultanément une baisse du taux de douane de 10% et une augmentation de 10% des subventions aux producteurs produisant des biens semblables aux biens importés. (Decaluwé et Al., 1996)

51 Un MEGC, du moins quand il est appliqué à une économie concrète, contient en général un très grand nombre de variables. A fin de faciliter cette comparaison des deux situations, on aura intérêt ici à se concentrer sur la comparaison des valeurs numériques des variables les plus susceptibles d'être affectées par la simulation quitte à examiner d'autres variables si cette première interprétation semble incomplète ou laisse un sentiment d'insatisfaction. (Decaluwé et Al., 1996)

1.

le choix pour l'économie étudiée de désagrégation de la matrice de comptabilité sociale qui soit pertinent pour l'étude des politiques économiques que l'on voudra simuler à l'aide du MEGC, et le remplissage pour l'année de base de la simulation, des cases non nulles de la dite matrice ;

2. le choix des spécifications des comportements des différents agents, activités et institutions, dont les comptes constituent les entrées et sorties (ou lignes ou colonnes) de la matrice.

3. le choix des valeurs prédéterminées (paramètres ou variables) qui entre dans ces spécifications de comportement.

4. la simulation des résultats.

Figure N°2 : Neuf Etapes d'Elaboration du MEGC

1. Identification De La Problématique

2. Collecte Des Données Statistiques De BASE

3. Vérification de la cohérence internes des Données (Cadre Comptable)

 

4. Choix des formes fonctionnelles et de la Fermeture macroéconomique

 

5. Choix des valeurs numériques des paramètres ou calibrage

 

6. Reproduction de la situation de référence

 

7. Choix de plan des simulations ou choix des scénarios

 

8. Simulation et obtention de la nouvelle simulation

 

9. Interprétation des résultats

Source : Adapté de Shoven et Whalley (1992, p.104), (Decaluwé et Al., 2006)

Revérification de la relation entre le choc choisi et les questions posées.

Modification de la nature et de lintensité du choc de simulation au vu des résultats de simulation.

Modification des valeurs numériques des paramètres au vu de simulation.

Modification des formes fonctionnelles au vu des résultats de simulation.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo