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Essai d'analyse de l'implication socio-économique de la décentralisation en RDC: cas de la province du Sud Kivu

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par Imbana Zacharie
ISP Bukavu - Licence en sciences commerciales et administratives 2007
  

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II.4. DECENTRALISATION ET CHANGEMENT POLITIQUE, SOCIAL ET LADEMOCRATIE.

Une autre approche liée au défi d'une décentralisation réussie est celle qui contribue au renforcement du pouvoir social et politique des marginalisés.

Dans changement politique et social, Enda ; Graf et Sahel décrivent en 2005 quatre axes de changements de première ligne en citant la transformation des régulations, la libération de l'extraversion, l'entreprise des complicités et la généralisation de l'autonomie reliante35(*).

1) La régulation au sens de production des règles et leur contrôle sont au coeur de la vie en société, changer les règles et remettre en débat les normes conduit inévitablement à refonder la société et ses nombreuses institutions. Il faudra donc arriver à faire participer le plus grand nombre pour que cette fonction régulatrice devienne la préoccupation et le fait de tous. Ce qui revient à jeter des bases d'une démocratie participative, celle qui ne se limite pas à l'organisation des choix des chefs par les urnes et pour laquelle la régulation n'est plus l'apanage des seuls élus.

2) L'extraversion, les mêmes auteurs avancent deux dimensions d'extraversion : extérieure et intérieure. Se libérer de l'extérieur consiste à s'inventer un avenir là où on vit sans pour autant s'enfermer ni s'isoler en prenant ce qui vient du dehors mais sans s'aliéner, sans y perdre son âme ; en somme en faisant du sien ce qui vient des autres. Combattre l'extraversion de l'intérieur par contre signifie autre chose en l'occurrence le développement de la pensée propre, en réalité la pensée critique. On doit s'interpeller et s'interroger sur le pourquoi de ce qui se produit autour de soi et en soi car il n'existe pas de citoyenneté ni sans doute d'Etat sans citoyens éclairés de l'intérieur (capables de se forger une opinion propre détachée des influences claniques, religieuses ou partisanes).

3) Les auteurs conjuguent le décloisonnement pour lutter contre toutes les formes d'enfermement social, idéologique, culturel, économique de deux manières : d'une part, il faut créer des liens fonctionnels entre des mondes différents dans une logique de réciprocité et de création de valeur ajoutée ; d'autre part décloisonner les institutions, les réseaux, la communication pour favoriser l'intégration dans des cadres inédits.

4) Il faut enfin briser la soumission, construire une autonomie reliante. Il s'agit de neutraliser les processus qui inscrivent dans les personnes les postures de soumission ou de domination ainsi que les dispositifs qui assurent la maintenance régulière de ces postures. L'essentiel c'est d'arriver à une autonomie qui mène à être pour et avec l'autre justement parce qu'il est autre donc potentiellement ressource par la différence qu'il propose.

Le processus de décentralisation se réfère aussi à la démocratie qui ne se limite pas aux élections et éventuelles alternances qui en sont des conséquences. C'est un processus permanent qui doit se développer sans cesse. Qui n'avance pas recule et se fait récupérer par ceux qui occupent à ce moment là le pouvoir dit-on.

Dans décentralisation en l'Afrique de l'Ouest36(*), Cota Karthala au chapitre vingt de cet ouvrage propose quelques principes généraux qui fondent ou devraient fonder la démocratie dans une décentralisation :

Le premier principe concerne la démocratie élective qui implique l'exercice d'élection libre, la séparation des pouvoirs, les mécanismes de contrôle sur l'action des gouvernements et le respect des minorités.

Le deuxième principe renseigne sur la démocratie participative qui insiste sur la pertinence dans la définition des objectifs, l'efficacité dans leur réalisation et la nécessité de l'implication des acteurs non Etatiques aux différents stades d'élaboration des programmes.

Le troisième principe découlant des précédents montre que la démocratie est duale et doit s'envisager en terme de coexistence de logiques différentes : égalité d'une part et équité de l'autre.

En quatrième lieu, la participation ne se décrète pas, c'est la réalité sociale qui commande la nature et le degré de participation.

En dernier stade, le principe de l'obligation de gérer la chose publique de manière différenciée en partant de la spécificité des contextes d'action et de la singularité des territoires. Il faut donc rompre avec l'idée du service public qui ne serait qu'une gestion standardisée des situations elles-mêmes standardisables.

* 35 Enda, Graf et Sahel, changement politique et social, Atol, 2005(www.Atol.Be)

* 36 COTA Karthala et Enda Graf, La décentralisation en l'Afrique de l'Ouest, ISBN, p 85, 2003.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery