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Pouvoir d'investigation et de contrôle parlementaire. Le développement des commissions d'enquête et des missions d'information à  l'Assemblée Nationale sous la Ve République

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par Sophie Léron
Ecole des hautes études en sciences sociales - Master 2 mention études politiques sous la direction de Pierre Rosanvallon 2005
  

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Chapitre 4 : Une nouvelle forme d'initiative législative

Si << les séances plénières du Parlement ne sont désormais plus le lieu de la discussion délibérative135 », les parlementaires ont su mettre en place des lieux de discussion, de réflexion et de confrontation d'idées qui, au-delà du rôle informatif qu'ils permettent, offrent des outils pour élaborer la loi.

1) Les missions d'information créées pour préparer une loi

Certaines missions d'information ont été ainsi créées pour préparer l'examen d'un projet de loi ou rédiger une proposition de loi. En 2000, par exemple, une mission d'information commune préparatoire au projet de loi de révision des lois bioéthiques de juillet 1994 a été constituée. La loi de 1994 avait en effet prévu une révision régulière des lois bioéthiques par le Parlement, dans un délai maximal de cinq ans et après son évaluation par l'Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques. Sur la base des deux rapports rendus par cet office et d'une étude rendue par le Conseil d'Etat, la mission d'information a été chargée de préparer la révision de ces lois. Cette mission << a procédé pendant un an à l'audition de près de quatre-vingt-dix personnalités, pendant un total de plus de cinquante heures » et a rendu un rapport qui <<rend compte des travaux de cette mission menée en France

135 Bernard Manin, Principes du gouvernement représentatif, op. cit., p.277

mais aussi à l'étranger, que ce soit en Allemagne ou aux Etats-Unis136 ». Cette mission préparatoire a pris fin à l'occasion du dépôt par le Gouvernement, le 20 juin 2001, de son projet de loi relatif à la bioéthique, entraînant la constitution d'une commission spéciale chargée d'examiner ce projet. Constituée bien amont du débat, et ayant un <<rôle exclusivement d'information des membres de la future commission spéciale sur les principaux points en discussion lors de la révision des lois bioéthiques137 », la mission d'information parlementaire aura permis d'effectuer un long travail préparatoire à la discussion de ce projet de loi. Ses travaux ont ainsi constitué la base documentaire et réflexive des membres de la commission spéciale.

Avec le même souci de préparer une législation sur un sujet qui touche à des débats fondamentaux de société a été créée, le 15 octobre 2003, la mission d'information sur << l'accompagnement de la fin de vie ». Créée notamment suite à l'émotion et au débat public qui s'est ouvert sur l'euthanasie après le décès de Vincent Humbert, cette mission s'est donnée, dès sa constitution, comme objectif de rendre un rapport qui soit << rédigé de façon collective et consensuelle138 ». Ayant par la suite organisé, durant huit mois, 81 auditions139 entendant successivement << des historiens, des philosophes, des sociologues, des représentants des religions monothéistes et des représentants des loges maçonniques, des représentants des professions de santé et

136 Rapport n°3208, du 27 juin 2001.

137 Propos de Bernard Charles, Président de la mission, lors de l'examen du rapport le 27 juin 2001.

138 Compte rendu de la réunion constitutive de la mission du 16 mars 2004.

139 Qui n'ont pas été ouvertes à la presse. Seules trois tables rondes l'ont été.

du monde associatif, des juristes et enfin des responsables politiques >>140, effectuant de nombreux déplacements, la mission a rendu son rapport le 30 juin 2004 et a déposé une proposition de loi relative aux droits des malades et à la fin de vie qui a été examinée et amendée à l'unanimité par la commission spéciale créée à cet effet le 26 novembre 2004. La proposition de loi a ensuite été examinée en séance publique le 12 avril 2005. Pour Gaëtan Gorce, co-rapporteur de la mission, « il est préférable que ces sujets soient examinés par le Parlement que laissés en pâture aux médias. Les sujets de « société >> méritent, au même titre que les grandes questions économiques et financières, un examen approfondi, sérieux, distancé de l'actualité 141>>. Ainsi est née une nouvelle législation qui, si elle ne va pas assez loin pour certains, a fait l'objet d'un consensus politique après un long travail d'écoute. Pour Jean-Louis Debré, « cette méthode montre qu'en s'entourant du maximum d'avis de personnalités représentatives et en prenant le temps de la réflexion, les députés traitent de questions de société fondamentales et d'affranchissent des clivages partisans traditionnels142. >>

140 Introduction au rapport n°1708 de la mission.

141 Interview de G. Gorce le 12 juillet 2006.

142 Présentation générale par Jean-Louis Debré de la publication << Proposition de loi Droits des malades et fin de vie », collection << débats de l'Assemblée nationale ».

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon