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Analyse de la logique et de la portée de l'intervention de l'Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural (ANCAR) auprès des organisations de producteurs dans la communauté rurale de Gandon:l'exemple de l'ANCAR de Saint-Louis en partenariat avec le foyer de Sanar

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par Mamadou DIAKHO
Université Gaston Berger de Saint-Louis Sénégal - Master 2 2009
  

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ONCLUSION

Une recherche en sciences sociales, aussi nécessaire et ambitieuse soit elle, peut se résumer à trois composantes importantes : l'objet, la méthode et l'appareil conceptuel.

Dans cette présente étude, l'objet était d'analyser les actions menées par l'ANCAR au niveau des organisations de producteurs afin de déterminer la nature de la logique de son intervention et sa portée. Autrement dit, il s'agissait de voir si l'ANCAR est une structure qui s'est inscrite dans la méme perspective d'encadrement que celles qui l'ont précédé ou bien si elle a réellement opéré une rupture dans le processus d'intervention en optant pour la logique d'appui. Comme contribution, cette étude s'est limitée au cas spécifique d'une seule organisation de producteurs, le Foyer de Sanar avec comme hypothèse « L'approche de l'appui-conseil définie par l'ANCAR montrent qu'elle a rompu avec la « logique d'encadrement » héritée de l'Etat post colonial en matière de promotion des organisations de producteurs. Cependant, l'exécution des programmes par cette approche n'est pas effective auprès des organisations des producteurs».

En effet, pour honorer cette recherche, nous avons suivi une démarche qui se révèle être notre spécialité, c'est à dire la démarche sociologique. Il nous fallait d'abord faire l'inventaire des théories et des approches produites sur notre objet. Cet inventaire était axé d'une part, sur les différentes analyses théoriques de l'action des organisations et les théories traitant des rapports entre l'Etat et les paysans et d'autre part, sur l'approche par la gestion de l'interaction inspirée de la théorie de la Recherche-Action-Formation (RAF). Nous nous sommes également basés sur les réalités expérientielles à travers les entretiens menées non seulement au niveau des agents de l'agence d'intervention, c'est-à-dire de l'ANCAR, mais aussi chez les producteurs de notre OP d'étude. Cependant, notre démarche a consisté à situer d'abord l'émergence des politiques agricoles au Sénégal avant de centrer toute l'étude sur l'ANCAR et le Foyer de Sanar. Ensuite, étant donné que les informations recueillies dans cette phase exploratoire devaient être ponctuelles, nous avons inscrit notre étude dans une visée à la fois quantitative et qualitative avec comme outils de collecte le questionnaire et le guide d'entretien. Ces outils qui, à notre avis, se sont imposés à notre étude comme moyen de collecte d'informations nécessaires ont permis d'une part, d'apprécier le contexte de démarrage et le fonctionnement aussi bien de l'ANCAR que du Foyer de Sanar et d'autre part, de déterminer plus ou moins la nature de l'intervention et la portée de la première au niveau de la seconde.

Ainsi au terme de cette étude, nous avons pu constater que dans le village de Sanar, le regroupement des producteurs au sein d'une seule structure dans le but d'améliorer leurs conditions de travail n'a pas été sans difficultés majeures pour les producteurs. En dépit de l'expérience agricole des uns et des autres, ces derniers se sont vite confrontés à un bloc structuré de contraintes qui sont aussi nombreuses que diverses : risque naturels (instabilité climatique, insectes destructeurs etc.), manque d'expérience organisationnelle, étroitesse et approvisionnement des terres exploitées, cherté des coûts de production, analphabétisme des responsables paysans etc. Et face à cette situation, l'ANCAR a été ciblé par ces producteurs afin de jouer un rôle dans le sens de la levée de certaines de ces contraintes. Sont apport s'est surtout accentué non seulement sur la formation et l'appui conseil ou technique. C'est d'ailleurs à ce niveau que nous pouvons jauger l'impact de l'appui de l'ANCAR au niveau des OP. Ainsi, nous pouvons considérer que notre hypothèse de départ n'a pas totalement été confirmée par les données de l'enquête. En effet l'ANCAR n'intervient au niveau des OP qu'à la demande de ces dernières, c'et à dire lorsque cette dernière est sollicitée par les producteurs bien qu'il arrive parfois, ce qui est très rare, que ses agents suscitent une demande d'intervention. Et méme dans ce cas précis, il faut le consentement du producteur pour que les agents puissent intervenir. En d'autres termes, une nouvelle offre constitue une opportunité qui peut ainsi faire germer une demande de la part des producteurs si le terrain est favorable (demande suscitée). Dans ces cas, une contrainte de taille majeure se présente aux cibles de l'Agence. Il s'agit d'un manque de compétences nécessaires de la part des producteurs pour formuler des demandes. Si l'on peut ainsi dire, tout producteur qui ne sait pas formuler une demande d'appui ne pourra pas bénéficier des services de l'ANCAR puisqu'elle n'intervient qu'après avoir été interpellée.

Les entretiens et observations nous ont montré que d'une manière générale, l'ANCAR est censée effectuer divers appuis (intermédiation, formation, information, facilitation) au niveau des OP. Ces appuis peuvent être un coup de main pour remplir un dossier administratif, amorcer une négociation ou encore maîtriser les techniques d'exploitation. Mais dans le cas de l'OP qui nous concerne, seuls deux types d'appuis ont été opérés par l'agence alors que leur relation partenariale date maintenant de sept (7) ans. Ceci est du à l'incapacité des membres de cette structures à rédiger des demandes destinées à l'ANCAR. Mais cette attitude devient en méme temps un défaut ou un limite pour l'approche de l'ANCAR.

Il importe de signaler qu'au cours des séances de formation et d'information les relations qui existent entre les agents formateurs et les producteurs à former sont du type « maître- élève » et/ou « enseignant-enseigné ». Aussi, certaines formations dont bénéficient les producteurs sont confrontées à un problème de suivi au moment de l'expérimentation dans les parcelles d'exploitation. C'est ce qui confirme en partie notre hypothèse puisque cette attitude est spécifique à la logique d'encadrement qui consiste à sous estimer voire même ignorer les savoirs et savoir-faire des populations locales. Par ailleurs la grosse difficulté à laquelle les producteurs du Foyer de Sanar sont confrontés n'a pas encore été résolue. Il s'agit de la question financière qui, selon les producteurs est la raison principale de leur partenariat avec l'ANCAR. Etant donné que l'agence joue également un rôle d'intermédiaire entre les OP et les bailleurs de fons pour la recherche de financements, on imagine mal pourquoi le Foyer de Sanar avec qui elle est partenaire depuis sept ans n'a pas encore obtenu de financements.

Même si notre hypothèse s'est vue en partie confirmer par les résultats de terrain, il faut souligner que notre recherche révèle également certaines limites. D'abord, il y a une difficulté d'ordre méthodologique qui se rapporte à nos outils de collecte. En effet, le guide d'entretien et le questionnaire dont nous avons fait usage pour disposer des informations se sont révélés quelque peu insuffisant concernant certaines questions. Ensuite des précautions sont à prendre quant à une tentative de généralisation hâtive des résultats de cette simple étude portant sur un cas spécifique, c'est-à-dire à une OP d'un petit village. En effet, la confirmation de notre hypothèse concernant les diverses difficultés rencontrées par cette OP et la nature de l'intervention de l'ANCAR comme relevant d'une logique d'appui n'est qu'un cas isolé qu'il est d'autant plus judicieux de le prendre comme tel, que cette thèse n'est guère à l'abris des probables assouplissements ou même d'infirmation, quand elle sera soumise à l'épreuve du temps ou à un élargissement du terrain d'étude.

Aujourd'hui, au niveau de la communauté rurale de Gandon, il est faut reconnaître qu'on assiste encore à un certain blocage du processus de responsabilisation des producteurs du fait du retrait ou du recul des bailleurs de fonds. Car comme le note Sambou Ndiaye :

« Pris au piège de leur propre logique, les bailleurs de fonds ont réussi à « disqualifier »a l'État dans le domaine agricole sans pouvoir le remplacer par des acteurs locaux suffisamment préparés. Ainsi, seule une redéfinition du cadre institutionnel peut à mrme de sauver ce processus qui, lorsqu'il est négocié, peut aboutir à des résultats probants. Dans ce nouveau cadre, tous les acteurs doivent avoir leur place, y compris l'État et ses services. Des relations non point tutélaires, mais plutôt de partenariat véritable doivent y être

envisagées entre acteurs pour faciliter la pleine participation des intéressés », (S. Ndiaye, 1995-1996 :128).

En même temps, ce nouveau cadre doit statuer sur la mission dévolue à chaque acteur. Notamment, une reconfiguration et un redimensionnement des tâches des OP et des structures d'intervention devront être envisagés en fonction de leur compétence et de leur niveau d'organisation interne.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius