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Environnement des affaires et relance économique post-crise en Côte d'Ivoire

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par Mathias Yao KOUADIO
Université d'Auvergne - CEFEB - Matser Economie et Développement Internation - Maà®trise d'Ouvrage Publique et Privée 2011
  

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III.2.1. Positionnement global de la Côte d'Ivoire à partir de 2009

Selon le rapport 2010 du Doing Business, alors que le rang moyen de l'Afrique subsaharienne est de 139, la Côte d'Ivoire se positionne au 168ème rang sur les 183 économies mondiales étudiées sur dix indicateurs de la réglementation du cadre des affaires, à savoir : la création d'entreprise, l'obtention des permis de construire, l'embauche des travailleurs, le transfert de propriété, l'obtention de prêts, la protection des investisseurs, le paiement des taxes et impôts, le commerce transfrontalier, l'exécution des contrats et la fermeture d'entreprise. En l'espace d'un an, la Côte d'Ivoire a perdu cinq places en chutant de la 163ème place en 2009 à ce rang occupé en 2010. Qui pis est, le pays a encore reculé d'un rang dans le classement 2011 du Doing Business en se situant à la 169ème place.

10 Voir la présentation du Doing Business en Annexe 12 et le détail des indicateurs chiffrés en Annexe 13.

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La Côte d'Ivoire se positionne ainsi parmi les pays les moins réformateurs au monde. Cette impossibilité d'enregistrer des scores bien meilleurs et ces recules très évocateurs qu'accuse le pays dans les récents rapports du Doing Business, s'expliquent par le manque d'assurance du secteur privé qui n'a pas bénéficié de réformes initiées par l'Etat ivoirien pour faciliter les activités liées au cycle de vie de l'entreprise. Ces constats devraient transparaître au niveau du détail des rangs occupés en fonction des dix indicateurs étudiés par le Doing Business en 2010.

III.2.2. Détails des indicateurs Doing Business 2010 pour la Côte d'Ivoire

Les détails des rangs occupés en 2010 par la Côte d'Ivoire sont présentés dans des tableaux en Annexe 13 avec des comparaisons aux scores moyens réalisés en Afrique Subsaharienne et dans l'OCDE.

L'examen de ces tableaux révèle qu'en Côte d'Ivoire, les règles d'entrée des entreprises, celles régissant leur fonctionnement et dans une moindre mesure les règles de sortie, présentent en grande partie des insuffisances par rapport aux normes internationales. Ces faiblesses résident dans les exigences procédurières excessives et les coûts y associés qui apparaissent souvent très élevés.

Au titre des règles d'entrée et pour l'enregistrement d'une entreprise par exemple, il faut compter 10 procédures en Côte d'Ivoire contre 9,4 en Afrique subsaharienne et 5,7 dans les pays de l'OCDE. L'enregistrement dure environ 40 jours contre 45,6 en Afrique Subsaharienne et 13 dans l'OCDE. Il coûte presque 1,3 fois le Revenu National Brut (RNB) par habitant contre près de l'unité pour l'Afrique Subsaharienne et moins d'un vingtième du RNB par tête dans l'OCDE.

En ce qui concerne les règles de fonctionnement, le transfert de propriété en Côte d'Ivoire implique 6 procédures sur 62 jours et engendre un coût global équivalant à 13,9% du RNB par habitant. La moyenne en Afrique Subsaharienne est de 6,7 procédures sur 80,7 jours pour un coût envoisinant 10 fois le RNB par tête. Dans les pays de l'OCDE, il faut remplir 4,7 formalités sur 25 jours avec un coût équivalant à 4,6% du RNB par habitant.

S'agissant des règles de sortie, la liquidation d'entreprise en Côte d'Ivoire dure 2,2 années pour un coût équivalant à 18% du RNB par habitant. Elle dure en moyenne 3,4 et 1,7 années respectivement en Afrique Subsaharienne et dans l'OCDE avec des coûts associés équivalant à 20,1% du RNB par tête pour l'Afrique Subsaharienne et 8,4% du RNB par habitant dans l'OCDE.

Cette première partie de l'étude a été consacrée au rappel du macroenvironnement interne dans lequel l'économie ivoirienne a évolué depuis l'entame de la seconde moitié de la décennie 90. Cette période post-dévaluation dans l'UEMOA n'a pas pu être durablement profitable à la Côte d'Ivoire, malgré un contexte mondial relativement favorable qui a consacré le retour à la croissance soutenue dans plusieurs pays d'Afrique Subsaharienne. Cela tient essentiellement aux turbulences sociopolitiques que connaît le pays depuis fin 1999 et dont les conséquences continuent de peser lourdement sur l'économie nationale.

Même s'il a conservé son rôle moteur de création de richesse, le secteur privé ivoirien a été durement éprouvé par plus d'une dizaine d'années de crise. Cela s'est traduit par la détérioration des principaux indicateurs macroéconomiques qui permettent de rendre compte du poids de ce secteur dans l'économie nationale. En effet, le ralentissement économique général s'est accompagné d'une forte chute des investissements privés et publics, de la baisse drastique des financements longs tants nationaux qu'étrangers destinés au secteur privé, de l'effondrement de la production dans plusieurs branches d'activités jadis dynamiques et de la fermeture ou la délocalisation de nombreuses entreprises, reflétant ainsi le caractère très hostile de l'environnement des affaires au cours de la dernière décennie.

Cette dégradation de l'environnement des affaires est confirmée par les récents résultats du Doing Business pour la Côte d'Ivoire, bien que les indicateurs étudiés ne mesurent pas la totalité des aspects de l'environnement des affaires. Du reste, le positionnement actuel de la Côte d'Ivoire qui ne reflète certainement pas ses potentialités, a été l'un des catalyseurs de la prise de conscience collective sur la nécessité d'agir de façon diligente.

Aussi de façon pertinente, convient-il d'identifier les principaux facteurs qui constituent des contraintes majeures ou alors des opportunités réelles de développement du secteur privé, lesquels facteurs permettront d'envisager idéalement les perspectives d'une relance économique au sortir de la crise. Tel est l'objet de la deuxième partie de notre étude.

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