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Environnement des affaires et relance économique post-crise en Côte d'Ivoire

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par Mathias Yao KOUADIO
Université d'Auvergne - CEFEB - Matser Economie et Développement Internation - Maà®trise d'Ouvrage Publique et Privée 2011
  

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I.2.2. La croissance économique en Côte d'Ivoire est-elle contrainte par l'insuffisance des financements extérieurs ?

En dépit d'un risque pays élevé depuis 2000, la Côte d'Ivoire reste une destination privilégiée des flux de capitaux privés, en particulier les IDE. Entre 1995 et 1999, la Côte d'Ivoire a reçu environ 5% des flux totaux d'IDE en direction de l'Afrique Subsaharienne, alors que la part de l'ensemble des pays de l'UEMOA se situait à 8%.

Quoiqu'en baisse depuis le début de la crise militaro-politique et largement inférieure aux parts du Nigéria et de l'Afrique du Sud, la part moyenne des IDE en Côte d'Ivoire reste la plus élevée dans l'UEMOA sur la période 2000-2009. Cette part d'environ 2% est très proche des pays de niveau de développement comparable comme le Ghana et le Cameroun (Graphique 8).

Graphique 8: Parts relatives des pays dans le total d'IDE reçus par l'Afrique Subsaharienne (%) Période 1995-1999 Période 2000-2009

25,0%

20,0%

15,0%

10,0%

5,0%

0,0%

25,0%

20,0%

15,0%

10,0%

5,0%

0,0%

ZAF

NGA

UEMOA

CIV

GHA

CMR

MLI

SEN

BEN

NER

BFA

TGO

GNB

Source : Nos calculs à partir des données de la Banque Mondiale

Il convient aussi de noter que la réglementation des changes en vigueur dans les pays membres de l'UEMOA18 prescrit une liberté à l'entrée des flux de capitaux privés étrangers, laquelle est subordonnée à une simple déclaration à des fins statistiques aux autorités de contrôle. Ces textes prévoient également la liberté du rapatriement des dividendes et du produit de la liquidation partielle ou totale des investissements étrangers.

La réglementation des changes en vigueur dans l'UEMOA traduit d'une part, la libéralisation totale des transactions courantes en adhésion au régime de l'article 8 des statuts du FMI et d'autre part, une volonté de poursuivre une libéralisation graduelle des opérations du compte de capital, conformément au Consensus de Washington. Mais, un contrôle de change existe dans l'Union à travers une taxe spécifique appliquée sur les transferts hors de la zone et fixée à 0,3% du montant total du transfert.

D'autre part, l'endettement excessif de la Côte d'Ivoire a réduit assurément les possibilités des opérateurs économiques nationaux à recourir aux marchés financiers internationaux qui exigent généralement l'aval ou la garantie de l'Etat, à l'exception des filiales de grands groupes internationaux qui reçoivent généralement cette garantie de la part de leur maison-mère.

18 Cf. Règlement n° 09/2010/CM/UEMOA du 1er octobre 2010 relatif aux relations financières extérieures des Etats membres de l'Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA). Il a abrogé le Règlement n° 09/98/CM/UEMOA du 20 décembre 1998.

L'expérience tirée de la période d'endettement a conduit les autorités ivoiriennes à suspendre, depuis la deuxième moitié des années 80, toute garantie de remboursement de l'Etat dans le cadre d'opérations financières extérieures relevant du secteur privé.

La Côte d'Ivoire a bénéficié d'une part marginale de l'aide publique au développement (APD) au cours des dernières années, en raison des ruptures répétées des relations avec la communauté financière internationale. Toutefois, l'admission du pays au point de décision de l'initiative PPTE, en mars 2009, a ouvert de bonnes perspectives pour un afflux massif d'APD en Côte d'Ivoire pour les années à venir, surtout dans le cadre de la reconstruction du pays. Les conditions de l'efficacité de ces flux d'aide devraient largement dépendre de la qualité des politiques et des institutions nationales en place au sortir de la crise. De toute évidence, la croissance économique en Côte d'Ivoire n'est pas contrainte par les financements extérieurs. Les flux de capitaux étrangers requièrent ordinairement un environnement interne favorable et à même d'offrir des retours sur investissements conséquents.

En résumé, le diagnostic de croissance (Graphique 5) nous enseigne que l'investissement privé et l'entreprenariat en Côte d'Ivoire ont régressé à des niveaux très bas à cause :

- de la faiblesse des rendements de l'activité économique imputable aussi bien aux défaillances des politiques publiques (instabilité sociopolitique chronique, déficits budgétaires insoutenables, non respect du droit et des règles en vigueur, mauvaise gouvernance, forte corruption et privatisation informelle des services publics, criminalité due à la prolifération et circulation illicite d'armes légères, fraude et contrebande liée à la porosité des frontières, informalité généralisée) qu'aux déficiences du marché (absence d'innovations, accès non effectif aux marchés locaux et régionaux, défaut de coordination lié à l'absence d'un cadre de dialogue Public/Privé) ;

- du coût élevé du financement intérieur et de l'accès limité au crédit imputables d'une part, à la faiblesse de l'épargne nationale et d'autre part, à l'insuffisance de l'intermédiation financière résultant elle-même des risques inhérents aux défaillances de politiques publiques qui minent la qualité des portefeuilles bancaires et justifient le « paradoxe » de la surliquidité des banques ivoiriennes et leur faible contribution au financement de l'économie nationale.

L'application de l'approche du diagnostic de croissance à l'économie ivoirienne a ainsi permis d'identifier deux contraintes principales à l'investissement privé et à l'entreprenariat en Côte d'Ivoire, et donc au développement économique du pays. Malgré tout, l'économie ivoirienne regorge d'énormes atouts à même de garantir l'émergence d'un secteur privé dynamique au sortir de la crise.

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"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe