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Contribution à  la mise en place d'un cadre de partenariat entre les communes et les organes GIRE dans le sous bassin versant de la basse vallée de la Tarka au Niger

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par Abdou Rhamane AHMET
Centre régional Agrhymet de Niamey - Master en gestion concertée des ressources naturelles option eau et environnement 2011
  

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1-4 Réalisations des CLE

Chacun des deux CLE dispose d'un plan d'action pour la GIRE établi sur trois ans. Les plans d'action des CLE ont été élaborés avec l'aide des services techniques et les propositions des populations. Ils ont été suivis d'une visite sur le terrain par les membres des comités exécutifs des CLE.

Ces plans d'action GIRE constituent une programmation des actions à réaliser dans le temps et dans l'espace en vue d'aboutir non seulement à une mise en valeur des potentialités de la zone des CLE, mais aussi à une maîtrise des différentes contraintes identifiées lors de la phase d'identification des problématiques GIRE. Ces actions varient selon le contexte géomorphologique. Elles s'articulent autour des points suivants :

- Amélioration de la couverture des besoins en eau et l'accès à l'eau potable ; - Lutte contre l'insécurité alimentaire ;

- Amélioration de l'état de santé des communautés dans le cadre de la GIRE ; - Renforcement des capacités des acteurs sur la GIRE ;

- Amélioration des conditions de vie de la femme.

Chacun des deux CLE dispose d'un compte bancaire dans une institution de micro finance (Mutuelle YARDA), à Madaoua pour le CLE de Madaoua et à Bouza pour le CLE de Bouza, ainsi que des bureaux (non équipé au moment de notre passage pour le CLE de Bouza).

Après deux ans d'existence, on ne peut aujourd'hui compter à l'actif des CLE qu'une tournée de sensibilisation effectuée dans tous les villages, grâce à l'appui du projet GWINiger, à l'occasion de laquelle les populations ont été informées sur les missions assignées aux CLE, la nécessité d'une participation de tous pour l'accomplissement de leurs missions.

Toujours sur financement du projet GWI-Niger, le CLE de Madaoua a signé un contrat avec une radio locale à Madaoua pour passer, une fois toutes les deux semaines, une émission sur la GIRE.

Le projet a également organisé deux voyages d'études : au Burkina Faso à l'intention de trois membres du comité exécutif du CLE de Madaoua et au Mali à l'intention de trois membres du comité exécutif du CLE de Bouza, afin de leur faire découvrir les pratiques de gestion des ressources en eau dans ces pays.

Actuellement, les CLE ont ficelé de nombreux dossiers dont le financement reste toujours à rechercher.

1-5 Gestion des ressources en eau dans les CLE

1-5-1 Accessibilité à l'eau

Dans la basse vallée de la Tarka en général, la ressource en eau est essentiellement souterraine. Les eaux de surface se limitent à quelques mares permanentes et semipermanentes, et des écoulements temporaires en saison des pluies.

La disponibilité et l'approvisionnement en eau dans les CLE de Madaoua et Bouza varient très fortement d'une localité à une autre. Elles sont surtout fonction de l'unité géomorphologique en présence.


·. Dans le CLE de Bouza :

Tous les villages sont situés soit sur le plateau, soit sur le versant. Ces entités morphologiques sont caractérisées par une nappe très profonde (nappe du Continental Terminal) nécessitant des ouvrages coûteux. Les puits traditionnels l'atteignent rarement avec des débits dérisoires. C'est pourquoi dans le CLE de Bouza, les villages font face à une pénurie d'eau et un manque crucial d'infrastructures hydrauliques fonctionnelles. Cette situation prévaut dans tous les villages du CLE que nous avons visités (Photo 5).

A Karofane, le village ne dispose plus que de trois puits cimentés pour une population de 2746 habitants en 2011 (RGP/H, 2001), avec une mini AEP en panne. Ce qui fait que les

populations sont obligées d'aller à la recherche de l'eau dans un village situé en bordure de la vallée, à environ deux kilomètres, notamment en saison sèche.

A Bouza également, malgré l'Adduction d'Eau Potable, les populations vivent assez régulièrement les pénuries d'eau.

En plus, la grande partie de la zone du CLE de Bouza est couverte d'affleurements rocheux, ce qui limite l'infiltration et entraîne des ruissellements importants. C'est pourquoi, on observe une forte concentration de koris, affluents de la vallée de la Tarka. Ces affluents accentuent l'érosion et les pertes en terre (Photo 1). Cependant, on note une rareté de micro barrages qui pourtant auraient permis de valoriser cette eau, d'alimenter la nappe et de limiter les pénuries d'eau et l'érosion.

Photo 1 : Koris dans le CLE de Bouza.


·. Dans le CLE de Madaoua :

Dans ce CLE par contre, l'eau est disponible et mieux accessible en général. Cependant, il existe ici quelques villages sur le plateau où les caractéristiques hydrogéologiques sont comparables à celles des villages de Bouza.

C'est le cas de Takachouart, un village de la commune d'Arzérori dans lequel l'accès à l'eau se fait avec beaucoup de difficultés. Ce village d'environ 342 habitants en 2011 (RGP/H, 2001) disposait d'un seul forage aujourd'hui en panne. Pour résoudre le problème, un branchement a été fait depuis la mini AEP d'Arzérori avec des canalisations de très faibles diamètres qui alimentent d'abord le village d'Arzérori-Nomade avant d'arriver à Takachourt, sur plus de deux km. A cela s'ajoute un prélèvement assez important d'eau dans le village amont ; ce qui se traduit par un faible débit à Takachouart. Les populations des deux villages se sont entendues pour établir un calendrier d'ouverture des robinets, mais ce calendrier n'est pas respecté par certains habitants d'Arzérori-Nomade. Cela entraîne quelquefois des

mésententes entre les personnalités du village de Takachouart et les présumés responsables de cet état de fait.

Ainsi à Takachourt, les femmes attendent de fois jusqu'à minuit avant d'avoir de l'eau, pendant que les robinets sont fermés en amont.

Dans ce village, les populations affirment qu'auparavant il suffisait de creuser un peu en bordure des koris pour avoir de l'eau. Ce qui allégeait leur souffrance dans la corvée d'eau. Aujourd'hui, ces endroits sont quasiment secs et les populations attribuent cela à l'existence de prosopis utilisé pour la protection des berges (photo 2) qui selon eux, pompe l'eau.

Photo 2: Prosopis utilisé pour la protection des berges d'un koris à Takachouart.

Dans les autres localités du CLE de Madaoua, le problème de disponibilité et d'accessibilité à l'eau est moindre. Mais il se pose un autre problème : celui de la pollution, notamment dans le lit de la vallée.

A Saidaoua par exemple, village situé sur le versant, il existe trois puits cimentés pour une population d'environ 1242 habitants en 2011 (RGP/H, 2001), mais les puits ne sont équipés d'aucun périmètre de protection (Photo 4).

A Takalgott, dans le lit de la vallée, presque chaque ménage dispose d'un puisard au sein de la maison pour son approvisionnement en eau de boisson et d'abreuvement des animaux. La photo 3 montre un forage abandonné dans le même village parce que les villageois jugent le goût de l'eau des puisards meilleur que celui du forage. En effet les puisards captent la nappe alluviale qui a une eau plus douce. Ainsi l'eau du forage, installé à côté d'une mosquée, n'est donc utilisée qu'occasionnellement pour des besoins d'ablutions. Mais le problème à Takalgott tout comme dans les autres localités du lit de la vallée est celui relatif à la qualité de l'eau. En effet, les puisards ne sont dotés d'aucune mesure de protection,

alors que les animaux sont attachés dans la même concession et les excréments humains déposés aux alentours immédiats des maisons. En plus, s'étendent non loin des concessions, des sites de maraîchage exploités depuis des décennies.

Cela est d'autant plus alarmant quand on sait que la nappe n'est qu'à 5 à 7 mètres de profondeur dans cette partie du bassin, et en saison des pluies, elle pourrait remonter à 2 mètres.

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Photo 3 : Forage fonctionnel abandonné à Takolgott dans le lit de la vallée.

Photo 4 : Des filles au bord d'un puits à Saidaoua sur le versant.

Photo 5 : Approvisionnement en eau autour d'un puits dans le CLE de Bouza, sur le plateau.

La carte 7 donne la répartition des points d'eau (forages, puits cimentés et pastoraux) dans les zones des CLE de Bouza et Madaoua. On remarque en effet que le nombre de ces points d'eau est plus limité dans le CLE de Bouza que dans celui de Madaoua.

Carte 7 : Répartition des points d'eau dans les zones des CLE de Madaoua et Bouza.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille