WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Contribution à  la mise en place d'un cadre de partenariat entre les communes et les organes GIRE dans le sous bassin versant de la basse vallée de la Tarka au Niger

( Télécharger le fichier original )
par Abdou Rhamane AHMET
Centre régional Agrhymet de Niamey - Master en gestion concertée des ressources naturelles option eau et environnement 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II- Les comités locaux de l'eau de Bouza et Madaoua

La première étape de mise en place des CLE a consisté à une caractérisation de la basse vallée de la Tarka en

27 sous bassins. Les CLE de Bouza et Madaoua couvrent 11 de ces sous bassins (5 pour le CLE de Bouza et 6 pour celui de Madaoua).

Plusieurs étapes ont suivi la caractérisation, jusqu'à l'installation officielle des CLE : la rencontre d'information, l es ateliers thématiques , la m ise en commun des plans d'action GIRE et l'élection du bureau du CLE .

1 Ces piézomètres ne sont plus suivis aujourd'hui.

Un déficit d'information, une faible participation des acteurs (surtout les communes) sont deux des principaux problèmes pour le fonctionnement des CLE. Au Burkina Faso également (SP/PAGIRE), les CLE s'appuient principalement sur des canaux d'information de leurs membres ; il n'y a pas un système propre. Ce qui a comme conséquence une fragmentation, une dispersion et des niveaux et degrés différents d'information au sein des CLE.

En outre, l'évolution des activités des CLE est très lente. Cela est principalement dû au manque de moyens, surtout financiers dont ils font face avec leur faible capacité à les mobiliser ; toute chose qui constitue un blocage financier au bon déroulement des activités des CLE.

En effet, il y a un besoin de ressources financières pour la mise en oeuvre des CLE. L'existence de telles ressources est une des bases de la viabilité de la gestion locale de l'eau. La question du développement d'une capacité autonome suffisante de financement des interventions dans le domaine de l'eau apparaît du reste comme le maillon déterminant du processus d'innovation institutionnelle engagé avec la volonté de l'élaboration du PANGIRE. Il est donc prioritaire aux membres du CLE et aux acteurs de l'eau en général de songer à réfléchir par rapport aux stratégies de financement des actions des CLE.

Mais, les stratégies de mobilisation des ressources financières dans le cadre de l'action des CLE, à la différence des réflexes habituels d'assistanat et de dépendance, doivent traduire avant tout, la solidarité et l'unité d'action stratégique de leurs membres. (MA/H/RH, 2004). Dans la basse vallée de la Tarka, les CLE de Bouza et Madaoua ont de ce fait initié des cotisations annuelles de 10 000 F CFA par village, mais beaucoup de villages restent encore réticents. Tout de même la seule disponibilité financière des CLE actuellement demeure dans les appuis que le projet GWI-Niger leur apporte.

Tous les deux CLE ont également ficelé des dossiers de projets, conformément à leurs plans d'action, mais n'arrivent pas à obtenir le financement nécessaire à leur mise en oeuvre. Ce qui nous a amené à ajouter sur la liste des blocages, un manque de techniques de plaidoyer des membres de bureaux des CLE. Au Burkina Faso, les mêmes problèmes en matière de processus de plaidoyer sont rencontrés au niveau des CLE (SP/PAGIRE) et la gestion de l'information constitue la principale contrainte pouvant entraver l'efficacité du processus de plaidoyer.

Le projet GWI-Niger est actuellement entrain d'envisager les possibilités de la mise en place d'un fonds GIRE au niveau de basse vallée de la Tarka.

En plus du blocage financier, il y a un blocage social. En effet, l'évolution lente des activités des CLE a tendance à créer un climat de méfiance des usagers vis-à-vis des CLE. Il se pose également au niveau des populations locales, un problème d'habitude de l'assistanat. De même, il y a contradictions avec le pouvoir traditionnel: par définition, la GIRE a une vision élargie (bassin), alors que souvent le pouvoir traditionnel en matière de gestion du terroir est plus local.

Dans les zones des CLE de Bouza et Madaoua, les communes et les CLE évoluent quasiment en marge les uns des autres. Les contraintes qui entravent l'existence d'un partenariat efficace entre les deux sont de plusieurs ordres :

Tout d'abord, la mise en place des CLE est assez récente (2010) et coïncidait avec des bouleversements politiques ayant marqué le Niger ces dernières années (Coup d'état, transition militaire...) entraînant du coup une instabilité des institutions politiques. Ce qui fait que les élus locaux continuellement renouvelés ne s'imprègnent pas facilement de ce processus. Le blocage à ce niveau est d'ordre juridique. Il existe un code de l'eau et un code des collectivités territoriales, mais les décrets d'application tardent encore. Les CLE ont été mis en place et fonctionnent donc sur la base de « ce qui n'est pas interdit est permis ».

Ensuite, les CLE n'ont pas de ressources d'accompagnement suffisantes (moyens matériels et financiers très maigres) pour l'accomplissement de leurs missions. En effet, après leur mise en place, leurs seuls moyens sont ceux fournis par le projet GWI-Niger, les CLE se sont donc retrouvés presque abandonnés à eux mêmes. Ce qui a eu pour conséquence un déficit d'informations envers les élus locaux et les usagers et au sein même des membres des CLE, engendrant une mauvaise perception du lien fonctionnel entre le CLE et les communes. Les CLE doivent donc rendre compte aux communes qui sont des structures compétentes sur leurs espaces géographiques.

En plus, la plupart des membres des comités exécutifs des CLE ne connaissent pas bien leur rôle, et les CLE ont tendance à se substituer aux communes. Au Burkina Faso, les principales difficultés pour le fonctionnement des CLE sont quasiment les mêmes (SP/PAGIRE) à savoir :

- la faiblesse de leur capacité de mobilisation financière,

- l'insuffisance d'outils opérationnels pour faciliter la mise en oeuvre de leurs missions,

- la compréhension insuffisante du fonctionnement et du rôle du CLE par les membres

dans un paysage riche en cadre de concertation et autres organes avec quelquefois les

mêmes acteurs.

Les communes, quant à elles, doivent assurer une bonne gouvernance de l'eau au niveau local quand on sait que « l'eau ne connaît pas de frontières ».

Elles doivent jouer un rôle essentiel dans le fonctionnement des CLE, car un certain nombre de leurs mandats réguliers, tels que, l'approvisionnement en eau, le traitement des eaux usées, l'aménagement du territoire, sont reliés directement et indirectement aux ressources en eau. (Philip et al., 2008). La gestion de l'eau et notamment l'accès à l'eau sont un terrain d'initiative naturelle des communautés locales, de l'État, des individus et de la société civile. Cela est d'autant plus vrai lorsque les problèmes d'aménagement et de gestion des eaux présentent une certaine acuité (MA/H/RH, 2004).

Le système de gouvernement local fonctionne à l'intérieur des cadres établis au niveau national. Selon le niveau de décentralisation, les gouvernements locaux ont une certaine flexibilité à l'intérieur de ce cadre pour créer des règlements municipaux et des politiques. (Philip et al., 2008). Au Niger, le Code Général des Collectivités Territoriales offre aux communes la possibilité de s'associer en structures intercommunales (articles 325, 326 et 327). Ce qui constitue une grande opportunité pour les communes de la basse vallée de la Tarka, de faire des CLE des véritables structures intercommunales. Ainsi en dépit de l'absence des décrets d'applications pour le code de l'eau (ayant prévu la création des CLE) et le code général des collectivités territoriales (ayant prévu la création de structures intercommunales), les communes peuvent créer des règlements municipaux pour profiter de ces structures et gérer correctement leurs ressources en eau.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry