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Les systèmes fourragers des zones montagneuses: contraintes et intérêts des fabacées dans la fixation des sols et l'accroissement des ressources herbagères des petites exploitations

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par Slim Slim
Institut national agronomique de Tunisie - Docteur en sciences agronomiques 2012
  

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6.4. Intérêt de l'ensilage

La conservation par ensilage permet la récolte du fourrage à un stade optimal assurant une meilleure valeur nutritive du produit. D'où l'intérêt que portent les éleveurs à ce mode de conservation depuis déjà longtemps. Il importe donc de récolter la plante dès l'apparition des premiers épis pour les graminées et au stade boutons floraux pour les légumineuses, si on veut obtenir à la fois un produit de bonne qualité et une quantité maximale d'éléments nutritifs à l'hectare. Une fauche à ce stade permet en outre d'obtenir des repousses plus importantes et plus précoces dans les conditions favorables (Demarquilly, 1973).

L'ensilage présente d'autres intérêts comme:

- intérêt agronomique (cultures nettoyante);

- intérêt fourrager (avoir des fourrages verts à des périodes où il n'est pas possible de l'avoir); et

- intérêt économique (permet une réduction du coût de l'unité fourragère et améliore la production des animaux).

6.5. Principe de l'ensilage et appréciation

L'ensilage est une méthode de conservation des fourrages à l'état humide. Son but essentiel est de conserver les plantes avec le minimum de perte de nutriments. L'ensilage est une technique qui repose dans la plupart des cas sur une acidification de la masse végétale; résultant de l'activité fermentaire d'espèces bactériennes au métabolisme lactique dominant et qui a pour objectif de conserver les fourrages à l'état frais avec la plus grande partie de leur valeur nutritive (Demarquilly, 1995).

6. 5.1. Phases de l'ensilage

Afin de mieux comprendre les principes de l'ensilage, on doit examiner de plus près les différentes phases qui se passent dans le silo et qui sont :

La respiration : Après la coupe du fourrage, tant qu'il y a de l'oxygène, les cellules continuent à respirer, ce qui entraîne une dégradation des hydrates de carbone et la production d'acide carbonique, d'eau et de chaleur. Cette respiration engendre donc une perte d'éléments nutritifs de l'aliment. Tant qu'il y a de l'air dans le silo, la respiration se poursuivra longtemps et plus grande sera la quantité de chaleur dégagée, ce qui se traduit par une élévation de la température.

Des températures supérieures à 30°C ne doivent pas se produire dans un silo, sinon les pertes seront considérables (Soltner, 1989).

L'acidification: L'acidification consiste à bloquer l'action protéolytique des enzymes végétales qui se manifeste dès la coupe du fourrage et inhibe le développement d'espèces bactériennes nuisibles (Gouet, 1968).

L'acidification peut être subdivisée en quatre étapes:

- Le début de l'acidification par des colibactéries ou pseudo-bactéries lactiques: après remplissage du silo, l'air est chassé petit à petit et il s'opère une sélection graduelle de la flore microbienne. Avec la disparition de l'oxygène, la majorité des bactéries aérobies est éliminée. Le groupe des colibactéries se développe en premier lieu. Deux facteurs freinent essentiellement leur développement, la température élevée et le faible degré d'acidité (Gouet, 1989). Dans un ensilage direct de graminée (sans préfanage), un pH inférieur à 4,5 est fatal aux colibactéries. Plus le pH est élevé plus il se forme d'acide formique. Cette dégradation ne se fait pas en aérobiose. Outre les sucres, ces colibactéries décomposent aussi les protéines, provoquant la formation d'ammoniaque et d'amines toxiques (Gouet, 1989).

- Le démarrage de la fermentation lactique: à peine 1% du nombre total. Des bactéries présentes sur la plante appartiennent au groupe le plus important pour l'ensilage, à savoir le groupe des bactéries lactiques (anaérobies strictes). C'est de leur développement que dépend la réussite ou l'échec de l'ensilage. Leur activité est influencée par trois facteurs: i) le nombre des bactéries d'acide lactique présents sur le fourrage au moment de la récolte; ii) la présence des sucres fermentescibles en quantité suffisante et libérés de façon opportune dans le fourrage au moment de la récolte; et iii) - l'absence totale de l'air dans le silo.

- Stabilisation par production optimale d'acide lactique: si les conditions sont bonnes, les sucres se transforment en grande partie en acide lactique, qui est le véritable agent conservateur de l'ensilage. Il s'ensuit une forte acidification du silo qui, après stabilisation, le pH varie entre 3,5 et 4,2. Dans un ensilage de fourrage vert, cette acidité est obtenue avec une concentration de 1,5 à 2,2% d'acide lactique sur la matière fraîche. Si bien que la croissance de toutes les autres bactéries est paralysée; toute activité enzymatique, et finalement la croissance des bactéries lactiques ellesmêmes, est inhibée.

Une stabilité est alors atteinte, qui permet de conserver les fourrages de façon presque indéfinie. Le silo reste stable tant qu'il est maintenu en anaérobiose. Car un bon silo peut être détruit, une fois ouvert, par le développement de moisissures, qui résistent à un pH faible (Gouet, 1979).

- Les fermentations nocives: si pour l'une ou autre raison, les conditions nécessaires à assurer la multiplication des bactéries lactiques (absence d'air et présence des sucres fermentescibles) ne sont pas atteintes dans le silo, le pH reste supérieur à 4,2 des processus indésirables de dégradation de la matière végétale se développent. Ceux-ci provoquent des pertes pouvant atteindre 20 à 50% de la matière sèche. Le silo ne devient jamais stable, au contraire les bactéries butyriques et de putréfaction deviennent prédominantes et l'emportent dans la lutte contre les microorganismes.

Il existe en effet un risque de développement des bactéries butyriques (qui sont strictement anaérobies). Ces dernières, amenées via le sol, transforment les sucres en acide butyrique, acide acétique, CO2 et hydrogène. En même temps, ces bactéries peuvent faire fermenter l'acide lactique initialement formé. Deux molécules d'acide lactique se transforment en une seule molécule d'acide butyrique et le milieu devient moins acide. Les bactéries butyriques agissent également sur les protéines qu'elles décomposent en ammoniac (Gouet, 1979). Les bactéries protéolytiques agissent par oxydoréduction, désamination et décarboxylation (Soltner, 1989):

- 1 alanine + 1 glycine 3 acides acétiques + NH3 + 1 CO2 (Oxydoréduction)

- 3 alanines 2 acides propioniques + 1 acide acétique + 3 NH3 + 1 CO2
(Désamination)

- Histidine Histamine

- Lysine Cadaverine

- Arginine Putrescine (Décarboxylation)

Il y a donc une dégradation importante de la valeur azotée du fourrage avec formation des produits diminuant l'appétibilité de l'ensilage (NH3, AGV (acides gras volatils), et amines) et plus ou moins toxiques pour l'animal (amines). Selon l'intensité de ces transformations, la qualité de conservation peut être médiocre ou mauvaise (Gouet, 1989).

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