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Impact de l'AGOA (African Growth and Opportunity Act) sur les exportations des pays éligibles de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest)

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par Vincent KONATE
Université Ouaga II Burkina Faso - Diplome d'études approfondies en économie 2009
  

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2.1.2. Autres débats relatifs à la mise en oeuvre de l'AGOA

Les auteurs ne s'accordent pas également sur l'interférence entre accords commerciaux non réciproques. Certaines études estiment que des accords commerciaux non réciproques peuvent être concurrents ; autrement dit l'un peut avoir un impact négatif sur l'autre. Candau, Fontagné et Jean (2004) soulignent en effet que de nombreux partenaires de l'UE peuvent bénéficier d'autres systèmes et qu'il est donc difficile d'identifier dans un cas particulier le système dans le cadre duquel un produit d'exportation donné a pénétré le marché de l'UE. Cette difficulté d'identification peut donc entrainer la sous-évaluation des exportations d'un pays bénéficiaire dans le cadre d'un accord préferentiel unilatéral européen donné (SGP, Accord de Lomé/Cotonou, Initiative TSA).

Dans une évaluation détaillée de l'efficacité des différents systèmes préférentiels disponibles, l'OCDE (2004) confirme cette vision qui veut que les taux d'utilisation soient beaucoup plus élevés qu'on ne le pense généralement lorsque l'on tient compte des systèmes concurrents. Ces constats laissent entendre que la sous utilisation supposée des préférences, telle que

reflétée par les taux d'utilité35

et d'utilisation, est en quelque sorte un leurre statistique qui

donne une idée trompeuse de l'assimilation de préférences proposées.

Dans le même document, l'OCDE (2004) a réalisé une étude empirique intéressante sur le
choix du régime de l'initiative à l'aide d'un modèle économétrique type Probit. Ce modèle

35 Le taux d'utilité représente le rapport entre la valeur des importations bénéficiant d'une préférence et celle des importations totales. Lorsque ce taux est faible, on conclut que la liste des produits est limitée donc de nombreux produits d'exportation sont exclus du système préferentiel

KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les exportations des pays éligibles de la CEDEAO

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analyse la probabilité d'utilisation de l'Initiative TSA en fonction de la marge préférentielle, le volume de transaction et d'un système concurrent dit de Cotonou. Les résultats montrent très clairement que l'adhésion à deux systèmes semble avoir un effet négatif, confirmant ainsi les observations de Mold (2005) sur l'importance de la prise en compte des systèmes concurrents existants.

A propos, Mold (2005) souligne que compte tenu du fait que la plupart des pays bénéficient déjà d'un traitement préferentiel en raison de leur statut de PMA, les préférences accordées à la plupart des produits ne présentent pas un progrès significatif par rapport aux accords préférentiels existants. En particulier, Latreille (2003) avait déjà estimé qu'à la différence des bénéficiaires d'autres accords commerciaux unilatéraux (CBI, ATPA), les effets de l'AGOA seraient modestes dans la mesure où les pays africains bénéficiaient déjà avant l'AGOA, du SGP américain. Ces conclusions sont également obtenues pour l'Initiative TSA (Brenton, 2003 ; Yu et Jensen, 2004).

A l'instar de Cernat et al. (2003) et de la CNUCED (2003), Mold (2005) constate que les différents systèmes en vigueur comme l'AGOA sont à l'origine de problèmes spécifiques (règles d'origine, recours aux barrières non tarifaires, caractère éphémère des préférences, leur complexité, leur changement probable en accords bilatéraux) qui empêchent les pays africains d'en tirer pleinement profit. Ainsi, il suggère leur homogénéisation et l'élimination progressive de la mosaïque actuelle des préférences. Par ailleurs, un tel accord renforcerait les relations commerciales et stimulerait dans une certaine mesure l'intégration régionale, source d'expansion des exportations (Viner, 1950) si tous les pays étaient éligibles.

Cette proposition est largement appuyée par Ianchovichina, Matoo et Olarreaga (2003) qui indique à travers une simulation par un modèle d'équilibre général que l'AGOA n'entraînera qu'une légère amélioration du bien-être et particulièrement des exportations dans les pays d'ASS, mais que les gains seraient beaucoup plus conséquents si tous les pays de la Quadrilatérale procédaient simultanément à la même libéralisation et une telle initiative ne leur coûterait rien.

Par ailleurs, les investissements directs étrangers (IDE) sont reconnus comme essentiels dans
l'accroissement de la productivité et des exportations d'un territoire (Henner, 1997, Aitken B.

& Harrison A., 199936

). Et l'un des objectifs de l'AGOA est de favoriser ce type

36 Cité par Fouda (2008)

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d'investissements en Afrique. Mais Latreille (2003) constate peu d'afflux d'IDE attirés par les possibilités offertes par l'AGOA. De plus, il estime que la loi américaine aura peu d'impact en termes d'IDE nouveaux en raison de la conception même de cette loi. Fouda (20008) montre également que la mise en place de l'AGOA n'a pas affecté les flux d'IDE en direction de l'Afrique de l'Ouest mais que dans l'ensemble, c'est le secteur pétrolier qui capte les flux.

Ces propositions soutenues également par les pessimistes sont cependant infirmées par certaines particularités. En effet, Lall (2003) décrit l'expérience exceptionnelle du Lesotho qui malgré sa pauvreté et son manque total de ressources sauf l'eau a attiré considérablement des IDE taïwanais surtout dans l'industrie de textile et des vêtements. Ces IDE sont passés de 3 à 243 millions de dollars entre 1982 à 2001. En Afrique Centrale, il est apparu que la mise en place de l'AGOA a également influencé positivement et significativement les IDE (Fouda, 2008).

Somme toute, la littérature relève un bilan mitigé des effets de la loi américaine sur les exportations des pays bénéficiaires d'ASS en général et d'Afrique de l'Ouest en particulier. Loin d'être exhaustive, cette revue de littérature empirique permet d'entériner certaines prédictions de la théorie économique des échanges internationaux.

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