WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Impact de l'AGOA (African Growth and Opportunity Act) sur les exportations des pays éligibles de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest)

( Télécharger le fichier original )
par Vincent KONATE
Université Ouaga II Burkina Faso - Diplome d'études approfondies en économie 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.1.1.2. Opinion défavorable aux préférences commerciales unilatérales

D'ailleurs, l'idée de créer l'AGOA exclusivement pour l'ASS en plus du SGP a provoqué des prises de position au sein des économistes. Pour Blackman & Mutume (1998), Mutume (1998) et Raghavan (2000), les gains possibles de l'AGOA pour la plupart des pays d'ASS sont illusoires et comparables à ceux obtenus dans le cadre des accords UE-ACP. Cela est dû, pour Nouve et al. (2002), aux subventions agricoles, aux barrières tarifaires et non tarifaires et pour Nouve et Staatz (2003) à la concentration des échanges ASS-USA sur quelques produits et quelques pays. Dans le même ordre d'idée, Fouda (2008) estime que malgré les préférences accordées par les pays de l'UE à ces pays depuis plus de trente ans, leurs exportations sur le marché mondial de manière globale n'ont cessé de décroître. En effet, alors que le sous-continent africain représentait 3,3% du commerce mondial en 1980, il ne représentait plus que 1,6% des échanges mondiaux en 2000. Des ONG réunionnaises se sont d'ailleurs mobilisées lors du 2ème forum de l'AGOA qui s'est tenu à l'Ile Maurice en janvier 2003 pour dénoncer non seulement la politique américaine mais aussi les conditions dans lesquelles l'AGOA lie les pays bénéficiaires. Les études suivantes soutiennent ces inquiétudes.

Mattoo, Roy et Subramanian (2002) utilisent un modèle simple d'équilibre partiel et montrent que sous les règles d'origine courantes, l'élimination des quotas de l'Accord Multi-Fibre (AMF) diminuera les exportations de vêtements d'Afrique de plus de 30% du fait de la concurrence subséquente devant laquelle les pays africains fléchiront sur le marché international. Cependant, si l'AGOA offrait un accès sans restriction, l'impact négatif pourrait être presque complètement compensé.

Fouda (2008) estime l'effet de la mise en place de l'AGOA dans les 37 pays éligibles en 2004, observés sur la période 1970-2004 grâce à un modèle de gravité qui s'est révélé robuste. Identiques à ceux de Nouve (2005), les variables dans ce modèle sont significatives sauf la population et la variable dummy AGOA. Du point de vue analytique, l'AGOA n'a pas eu une influence significative sur les exportations des pays éligibles. Par contre, la variable Visa apparait significative avec un signe négatif. Cela montre que la mise en place d'un «système

de visas»34

dans le cadre de l'AGOA constitue un frein pour le développement des

exportations de ces pays et l'effet de la résistance aux exportations du fait de ce système est

34 C'est un processus établissant que les vêtements et textiles ont été effectivement produits dans un ou plusieurs pays d'ASS selon les règles d'origine exigées. Le pays délivre un visa sur la facture originale de l'expéditeur qui peut désormais exporter ses produits aux USA sans droits de douane dans le cadre de l'AGOA.

KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les exportations des pays éligibles de la CEDEAO

2009

 
 

estimé à près de 56% soit un coefficient multiplicateur de 0,44. Cette conclusion corrobore les résultats obtenus par Mattoo et al (2003) pour qui en absence de ces restrictions, les exportations des pays éligibles auraient été multipliées par 5.

Par ailleurs, l'analyse de l'effet de l'AGOA sur les exportations non minières non pétrolières montre que ni la variable AGOA, ni la variable Visa ne sont significatives. Selon Fouda (2008), la mise en oeuvre de l'AGOA n'a pas eu d'impact sur les exportations de l'Afrique de l'Ouest alors que cette région reste la plus grande exportatrice d'Afrique vers les USA.

Ainsi, il ressort que le débat sur l'atteinte des objectifs de l'AGOA ne fait pas l'unanimité. Toute fois il faut admettre avec l'OCDE (2004) que les petits pays exportateurs auront des difficultés à mettre à profit l'accès préférentiel garanti par ce système.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery