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Femmes fonctionnaires et éducation des enfants a Cotonou

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par Geneviève Dagbégnon SAVI
Université d'Abomey- Calavi (Bénin) - Maitrise sociologie anthropologie 2009
  

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V.3. Influence de la télévision sur le comportement des enfants 

Nul ne contexte de nos jours le rôle primordial joué par l'ensemble des mass médias et particulièrement la télévision dans le façonnement de la personnalité de l'enfant. L'influence de ce médium sur cette couche vulnérable de la population peut certainement ne pas avoir un modèle précis moulé par la télévision pour la simple raison que tous les enfants ne reçoivent pas de la même manière ou dans les mêmes conditions le message. Il faut tenir compte de leur degré de mutation, de leur environnement social et de leur nature. De nombreuses objections sont faites au sujet de la télévision mais ses effets positifs ne sont pas des moindres.

Au cours des enquêtes, certaines femmes ont considéré la télévision comme le « démon du siècle ». Les enfants sont de plus en plus enclins à la paresse et pour celles-ci c'est cet instrument qui en est le principal responsable. Elles justifient cet état de fait par l'effet envoûtant insidieux que la télévision peut avoir sur ces êtres immatures que sont les enfants. Les femmes soutiennent que c'est un moyen de communication aliénant et qu'il s'agit d'ailleurs d'une aliénation sournoise. On ne perçoit pas cette aliénation comme une drogue mais elle est tout de même comme telle. Insidieusement elle s'installe dans l'habitude de l'enfant et constitue autant qu'un réflexe conditionnel, une répétition dont il ne peut plus se passer.

En effet, la télévision rend passif les enfants. Lorsqu'on observe ces derniers en train de regarder la télévision, ils sont « tous yeux, toutes oreilles ». Ils s'emplissent les yeux et se vident l'esprit avec toutes ces images hallucinantes qui défilent d'une manière fugitive. Ils ne font pas attention à ce qui se passe autour d'eux parce que hypnotisés par la télévision en marche. La télévision est un piège qui se referme sournoisement aussi bien sur les adultes que sur les petits mais elle se révèle notamment plus dangereuse pour les derniers.

Les tout-petits dont la tranche d'âge est située entre cinq et neuf ans sont les plus passifs. Ils assimilent avec soumission tout ce qui leur est offert. L'attention de cette couche n'est éveillée que lorsque le programme diffusé montre ce qui amuse, ce qui fait rire. Ils aiment jouer avec la télévision et lorsque celle-ci présente un programme dans lequel le jeu est prépondérant, ils semblent participer au jeu de telle sorte qu'ils deviennent plus acteurs que spectateurs.

Chez leurs frères aînés, on constate qu'ils adoptent une attitude plus critique face aux différents programmes télévisuels. Mais bien qu'ils s'interrogent sur le bien fondé des émissions et les sélectionnent, ils n'échappent pas pour autant au phénomène d'hypnose. Leur attention est surtout retenue par les émissions qui paraissent à la fois instructives et distractives. Il est remarqué que l'aspect amusant et distrayant qui est primordial chez les tout-petits est moindre avec les aînés dont la préoccupation majeure est d'apprendre quelque chose de nouveau. Certes, l'amusement n'est pas non plus négligeable.

Par ailleurs, la fascination hypnotique est si forte que les enfants en général refusent de se soustraire du groupe des téléspectateurs même si l'émission qu'on présente ne leur est pas accessible ou même si on les renvoie à leurs leçons et devoirs ou au lit. Les enfants aimant faire à leur tête, ils refusent d'aller au lit même lorsqu'ils sont fatigués et finalement s'endorment dans les fauteuils ou à même le sol.

Lorsqu'on interpelle les enfants ou lorsqu'on leur demande un service au moment où une émission intéressante passe, au mieux des cas ils boudent ou manifestent bruyamment leur mécontentement s'ils ne refusent pas d'obéir à l'ordre reçu.

En outre, d'autres femmes estiment que la télévision est source de déconcentration: en effet lorsqu'ils sont renvoyés à leurs leçons, les enfants ne peuvent se concentrer pour travailler puisqu'ils savent qu'en ce moment là, un feuilleton intéressant ou une variété musicale ou encore un match de football passe à la télévision. Les réactions bruyantes des autres téléspectateurs suscitées par les actions d'éclat viennent les perturber quand ils se résolvent à travailler dans leurs coins. Certains deviennent sournois parce qu'ils ont du respect pour les parents ou parce qu'ils ont peur d'eux ; ils vont se cacher derrière le rideau pour suivre de bout en bout l'émission qui leur est refusée, conscients que les parents sont eux-mêmes trop absorbés pour se rendre compte de leurs manies.

Selon certaines femmes, la télévision favoriserait dans une certaine mesure la délinquance juvénile: des enfants quittent leurs maisons pour aller suivre dans des maisons voisines les émissions en compagnie de leurs pairs. Ils prennent ainsi l'habitude des sorties sans permission et s'exposent dès lors à des déviations de toutes sortes.

Des enseignantes soutiennent que le poste téléviseur en est pour beaucoup dans les retards à l'école le matin, parce que le réveil a été certainement tardif et pénible. Cet état de chose est dû au fait que les enfants ne se sont pas couchés tôt, la télévision étant en marche. Certains d'entre eux somnolent en classe ; les leçons ne sont pas sues et les devoirs non faits ; de sorte que ce moyen de communication de masse est cité au banc des accusés pour les mauvais résultats scolaires enregistrés et contribue ainsi à la baisse du niveau chez ces élèves.

Bon nombre des enquêtées estiment que si les jeunes sont devenus de moins en moins sérieux, c'est parce que les télévisions leur offrent bien souvent des scènes « osées » avec toutes ces images de couples qui s'embrassent et s'enlacent. Certains exemples caractéristiques peuvent susciter chez les adolescents des troubles de comportement. C'est ainsi que bon nombre de femmes prennent l'exemple du feuilleton « RUBIE » diffusée sur les antennes de l'Office de Radiodiffusion et de Télévision du Bénin (ORTB), Rubie la fille intéressée n'a aucun sens de l'amitié. Ce comportement, caractéristique de viol de la conscience des enfants, a d'ailleurs fait le succès du feuilleton; et c'est avec empressement que les enfants accouraient vers le petit écran pour suivre les épisodes suivants afin de connaitre l'entièreté de l'histoire.

Il est d'ailleurs remarqué que les feuilletons ont attiré très tôt les enfants, non pas pour l'intérêt que le contenu pouvait présenter mais plutôt pour le suspens qui crée une attente pour l'épisode suivant. De même, certains d'entre eux intègrent les scènes de violences ou les actes dramatiques suivis au cours des différents films dits « western » ou de « karaté » etc. A ce propos le docteur Andouze cité par Abdel-Kader, (1998) dira : « les scènes de violence, de massacres, de tueries, de tortures sont enregistrées consciemment ou inconsciemment par l'enfant à partir de deux ans et demi, l'enfant très jeune enregistre avec passivité, avec détachement ou même sans aucune émotion visible ces représentations que l'adulte trouve agressives. Il ne semble pas y avoir toujours de traumatisme psychique, toutefois ces scènes de violence peuvent de toute façon cristalliser des tendances qui existaient déjà chez l'individu et pousser d'autres à des extrêmes ». Malgré ces nombreuses remarques, la télévision présente également des avantages.

La critique selon laquelle la télévision est source de passivité et de paresse ne se vérifie que chez quelques uns des enfants de nos enquêtées. Bien au contraire, elle est pour la majorité un véritable stimulant à l'action. Le simple fait qu'elle montre des exemples aux enfants est bénéfique ; ces exemples leur servent de référence pour organiser leur propre jeu. D'ailleurs une bonne partie de nos interviewées reconnaissent qu'avec la télévision, les enfants apprennent beaucoup plus vite à parler et à jouer.

Dans les foyers où subsiste encore un peu de rigueur, les enfants s'organisent pour apprendre leurs leçons et s'acquitter des travaux domestiques afin de se rendre libre pour les émissions télévisuelles préférées. Ces enfants se montrent plus raisonnables et plus sages. Pour que l'on ne les prive pas des émissions de la télévision, ils font tout pour être à jour dans l'ensemble de leurs devoirs. Ils ne vont pas tous s'affaler dans les fauteuils pour consommer tout ce qui se passe sur l'écran. Bon nombre d'entre eux sélectionnent les émissions qu'ils jugent distrayantes et instructives et ils ne suivent que celles capables de leur apporter quelque chose. Nous pensons donc que chaque enfant selon ses penchants naturels peut se sentir attiré ou rebuté par le documentaire, les variétés, les spots publicitaires, les informations, les jeux, les films, les magazines, le dialogue et même nos fameux super shows.

Les enfants sont devenus très vifs d'esprit et ne tarissent pas de questions lorsque le film qui se déroule sur l'écran présente des zones d'ombre. C'est ainsi qu'ils demandent à leurs parents de leur expliquer soit un mot qu'ils ne comprennent pas, soit une situation qui leur paraît étrange. Les enfants tirent beaucoup d'avantages de la présence de la télévision à domicile. A ce propos, le Professeur P. Franckard cité par Abdel-Kader, (1998) déclare : « les scènes qui sont aimées ou qui contiennent un dialogue favorisent le développement de l'intelligence et stimulent les relations sociales. »

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault