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Impact de la qualité de l'éducation sur le revenu individuel à  Goma

( Télécharger le fichier original )
par Eric CIRUZA MUDERWA
Université de Goma - Licence en sciences économiques  2008
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE DE GOMA

« UNIGOM »

B.P 204 GOMA

FACULTE DE SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

IMPACT DE LA QUALITE DE

L'EDUCATION SUR LE REVENU

INDIVIDUEL A GOMA / RDC

Par : Eric CIRUZA MUDERWA

Mernoire presents et defendu en vue de l'obtention de titre de licencie en Sciences Economiques.

Orientation : Gestion Financiere

Directeur : Prof. Docteur GAKURU SEMACUMU Encadreur : Doctorant MORISHO MWANA

BININGO Néné

Année Académique 2007 -2008

I

EPIGRAPHE

(r Aucun pays au monde n'a jamais atteint le développement durable sans un système éducatif efficace, sans un enseignement solide et universel, sans un enseignement supérieur et une recherche scientifique efficients, sans l'égalité des chances en matière déducation. A>

THABO MBEKI

II

51 mon feu pére NIUDERAV 4 7:53-11G03-0t et a ma mere MSINIIRE R14751.7v111GABO 51.deodate your tant d~affect on a mon égard

51 toute ma fam lle restre nte NI11DERAV 4 Moony, NI11DERAV 4 _o$ e, NI11DERAV51. Cylyanne, NI11DER14751. Sly 51. Charlotte, NIUDERAVA Dan el NIUDERAVA ' ctor, NIUDERAVA Ph $ ~pe sans oub$ er Gapauvre NI11DERAV 4 X.A.JUIVU Deborah

Amon neveu i:S3-(IG03-151 _ cky, et mes n eces 3V-Z/INT Just ne et BAGAND51. Gael-le

_Ames beaux freres Baganda R gobert et NIAXUBA Ben n

A mon Amour Clar sse Sly5Yl your son amour profond et reel envers ma personne

Nous dé~ ons ce trava l

III

REMERCIEMENT

Ce présent travail attestant le couronnement de notre cycle de licence et l'un ivers ité de Goma a été le fruit d'énormes efforts personnels ma is auss i a bénéfic ié d'un concours de plus ieurs personnes sans lesquelles il n'aura it n i débuté n i s'achevé.

Nous pensons tout d'abord aux membres du corps sc ient ifique de l'Un ivers ité de Goma en général et celu i de la Faculté des Sciences économiques et de Gest ion en part iculier qu'ils trouvent et travers nos écr its' la reconnaissance de leur dévouement et l'édificat ion de notre personne en terme d'éducat ion un ivers ita ire

Que le Professeur GA3CURU SENIACUNIU et le Doctorant NIORIS3-1O NIAVANA BININGO Néné respect ivement Directeur et Encadreur trouvent et travers ce trava il' l'express ion de notre profonde gratitude pour leur franche déterm inat ion et diriger ce travail en dép it de leurs multiples occupations.

Nous tenons et remerc ier notre mere N'SINIIRE RAVANIUGABO Adeodate qui n'a cessé de nous souten ir depu is notre enfance' tous nos freres et sours' neveu et nieces sans oublier nos beaux freres pour leurs sout ient moral et financier et la matérialisat ion de ce trava il.

Nous remerc ions également Francois NIyOyI1A' Sammy BI3-1ENIU' Tathy AGANZE et B ienfa it NiANIIRAVA pour leur assistance et la réalisat ion de ce trava il.

Nous ne saurons mettre un terme et ces remerc iements sans pour autant faire allusion et nos am is' coll~gues et conna issances avec qu i nous partageons jo ies et pe ines de notre vie de tout le jour.

Il s'ag it notamment de Clarisse SIFA' Jean Noel OBUCA' Thierry NIUSOCE' Olivier NIUNIANTAVARI' Junior SONGO.O' Jack

M11X.AS.A' Guy B.AL11ME' Claude MID.AG11' Chantal BI147.AG.A' Edison NIy0NS.AB.A' yoshua XIT11ND.A' Mario SENG3-10M.A'...

Enfin' que tous qui nous ont assiste ou qui nous ass istent et dont les noms nous échappent en ce moment préc is se sentent associes a la realisation de cette ceuvre sc ient ifique.

SIGLE ET ABREVIATION

· BCC : Banque Centrale du Congo

· CONEPT : Coalition Nationale Education pour Tous

· DEA : Diplôme d'Etude Approfondie

· DES : Diplôme d'Etudes Supérieures

· DT : Document de travail

· Ed : Edition

· EDUCIN : Education de l'individu

· EDUP : Education des parents

· EPSP : Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnelle

· EPT : Education Pour Tous

· ESU : Enseignement Supérieur et Universitaire

· EXPI : Expérience de l'individu

· Log : Logarithme

· MCO : Méthode de moindre carrée ordinaire

· OCDE : Organisation de Coopération et de développement Economique

· ONG : Organisations Non Gouvernementale

· ONU : Organisation des Nations Unies

· Op. cit : opere citato

· PIB : Production intérieure brute

· PNB : Production Nationale Brute

· PVD : Pays en Voie de Développement

· RDC: République Démocratique du Congo

· REVIND : Revenu de l'individu

· REVP : Revenu des Parents

· SIDA : Syndrome d'Immino déficience humaine

· TYPE : Type d'éducation

· UNESCO : Organisation de Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture

· UNICEF :

· UNIKIN : Université de Kinshasa

· US : United States

· VIH : Virus D'immino déficience humaine

VI

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES

I. TABLEAUX

Tableau n° 1: Répartition des écoles primaires par province

Tableau n° 2 : Taux brut d'admission au primaire

Tableau n°3 : Dépenses d'investissement de la RDC 2002-2004

Tableau n°4 : Répartition des écoles secondaires par province

Tableau n°5 : Taux d'admission net au secondaire par sexe et par province

Tableau n°6 : Répartition des établissements publics de l'ESU en 2003 par province Tableau n°7 : Matrice de corrélation

Tableau n°8 : Elimination de la variable TYPE

Tableau n°9 : Elimination de la variable EDUP

Tableau n°10 : Elimination de la variable EDUCIN

II. GRAPHIQUES

Graphique N° 1: Dépenses courantes de l'éducation faites par le pouvoir public de

1980-2002

Graphique N°2 : Part de l'ESU dans le budget alloué à l'éducation nationale entre

1980-2002

Graphique N°3 : Revenu des enquêtés

Graphique N°4 : Niveau d'éducation par sexe

Graphique N°5 : Expérience professionnelle

Graphique N°6 : Education des parents des individus enquêtés

Graphique N°7 : Revenu des parents des individus enquêtés

Graphique N°8 : Type d'éducation fréquentés par les enquêtés

INTRODUCTION

I. PROBLEMATIQUE

Dans le monde actuel, l'éducation occupe une place capitale dans les différentes politiques adoptées par la plupart des pays.

Depuis fort longtemps et particulièrement à partir de la déclaration universelle des droits de l'homme (1948), l'éducation est considérée comme un droit fondamental de l'homme1.

D'après Daniel WAGNER, en 1990 la conférence mondiale sur l'éducation pour tous réunie à Jomtien (Thaïlande), avait fait de l'alphabétisation l'un de ses six grands objectifs mondiaux. Cette conférence s'est fixée un objectif modeste, et théoriquement réalisable, consistant à réduire de moitié le taux d'analphabétisme pour l'an 2000.

Il a constaté que d'important progrès ont été enregistrés au cours de la dernière décennie depuis Jomtien en matière d'alphabétisation et d'éducation des adultes ; mais la situation générale en matière d'alphabétisme demeure aujourd'hui encore l'un des défis majeurs du XXIe siècle.2

C'est ainsi que chaque Etat devrait s'investir à fond dans cette lutte contre l'analphabétisme, comme dit-on : « Un peuple qui n'éduque pas sa population est appelé à disparaître. »

Comme nous le constatons, quant à ce qui concerne notre pays la République Démocratique du Congo, cette conférence a été organisée au début d'une période de grande turbulence politique en RDC. Elle a coïncidé avec la dernière décennie du vingtième siècle que l'on pourrait qualifier de décennie critique de la politique.

En effet, depuis que, venu de l'Est, le vent de la perestroïka a soufflé sur la RDC, le pays n'enregistre pas un seul instant de stabilité politique. On est passé du pénible déclanchement du processus de démocratisation (en 1990), s'il en est un, aux différentes guerres dites de libérations (à partir de 1996).

Bien que les années 1990 furent trop critiques pour la politique de la RDC, celle-ci n'a pas été absente au forum de Jomtien et celui de Dakar (du 26 au 28 Avril 2000).

1 Gratien MOKONZI BAMBANOTA, L'éducation pour tous d'ici 2015 : quelle chance de réussite pour la RDC? Université de Kisangani, à Kisangani. Page 02

2 Daniel WAGNER A., Alphabétisation et éducation des adultes, UNESCO, 2001, page 08

Pour avoir pris une part active à ces deux conférences, la RDC a, logiquement, fait sien les objectifs de l'éducation pour tous. Elle devrait par conséquent, non seulement concevoir un programme national de l'éducation pour tous mais aussi dresser régulièrement, au besoin annuellement, le bilan de ce programme.

Malheureusement, comme souligné plus haut, les différents secteurs de la vie nationale enregistrent depuis plus d'une décennie, un important dysfonctionnement de sorte qu'il n'est pas facile aujourd'hui de faire ressortir clairement, et de manière détaillée, le bilan de l'éducation pour tous en RDC.3

Le secteur éducatif illustre bien la profondeur de la crise que traverse le pays. L'important pourcentage de la population sans instruction est inquiétant car on ne peut envisager le développement dans un pays qui tourne le dos à l'éducation de ses habitants.

« Et pourtant, c'est à travers ce type d'investissement que le pays peut se doter des compétences susceptibles d'augmenter l'efficacité et la productivité au travail et d'exercer à terme une incidence relativement forte sur la croissance. Il est évident que les dépenses d'éducation et de santé sont deux éléments de la politique budgétaire qui peuvent accélérer la croissance à long terme, car des travailleurs instruits et en bonne santé sont non seulement productifs que les autres, mais aussi plus à même de recevoir une formation et s'adapter rapidement aux changements technologiques »4.

C'est ainsi que le budget de l'éducation qui était de 30% en 1960 est aujourd'hui de moins de 1%5.

Ce non financement de l'éducation a pour conséquence la corruption. L'intelligence et l'application aux cours ne sont plus les seuls moyens de réussir. Un peu d'argent suffit pour y parvenir. C'est pourquoi la tricherie et la corruption sont tolérées couramment comme moyen de réussite et d'admission dans la promotion supérieure

Le comble en est que certains parents estiment que la réussite est devenue un droit pour leurs enfants de peur de devoir payer plusieurs fois les même frais scolaires (académiques).

Ils succombent à la corruption.

Ce type de pays ne peut prétendre ni à la démocratie, ni à l'esprit inventif, ni à la mondialisation ; il encourt plutôt le risque d'être compté parmi les Etats esclaves soumis.6 C'est pourquoi la qualité de l'éducation doit être d'actualité en RDC.

3 Gratien MOKONZI BAMBANOTA, opcit, page 1-2

4 Banque Centrale du Congo, Bulletin Mensuel d'Information et Statistiques, Mai 2005

5 Gratien MOKONZI BAMBANOTA, Ibidem, page 06

6 Albert KAMBA EVANGUNUNGA La reforme de l'enseignement supérieur et universitaire au Congo, L'école Démocratique (APED), Kinshasa, 2006, page 07

En parlant de la qualité de l'éducation, nous ne nous baserons que sur celle de l'enseignement supérieur et universitaire bien que la qualité de l'enseignement primaire et secondaire soit en déclin si on peut le dire.

C'est dans ce cadre que Gratien MOKONZI BAMBANOTA, Professeur à la faculté de psychologie et des sciences de l'éducation à Kisangani a souligné dans son article que plutôt que de combattre l'analphabétisme, l'enseignement primaire en RDC le renforce.7

L'éducation supérieure et universitaire en RDC n'est pas épargnée de cette situation. Face à une très forte demande d'éducation, les institutions supérieures et universitaires du pays ne sont pas à même de subvenir au besoin de ces lauréats dont le nombre toujours croissant atteint facilement 100000 et plus par an depuis quelques années d'après M. EKWA BIS ISAI8.

Malheureusement des petites institutions supérieures et universitaires naissent de partout à travers le pays pour essayer d'y parvenir. Sont elles à mesure de le faire ?

La réponse à cette préoccupation serait très complexe car la presque totalité de ces institutions n'ont pas des bâtiments, du personnel enseignant qualifié, des fonds correspondant à leur vision.

Comme nous le savons tous, les difficultés économiques et les guerres n'ont pas permis des nouvelles constructions à travers le pays. C'est pourquoi les infrastructures d'accueil sont insuffisantes. Quant aux anciennes, elles ne sont pas entretenues et elles sont souvent mal équipées en banc, écritoires, en matériels didactiques, en laboratoire, en bibliothèque, en Internet, .... Il n'est pas rare de trouver des étudiants suivre des leçons débout dans l'auditoire voire même à travers la fenêtre.

Nous constatons aujourd'hui que la qualité de l'éducation en général, malgré le courage et la volonté incroyable de son personnel enseignant est de très bas niveau. Elle accuse un véritable coup descendant.

Face à ce constat, une question nous est venue à l'esprit : y a-t-il une relation entre la dégradation du système éducatif en RDC et la baisse du niveau de vie (du revenu) de la population congolaise ?

2. HYPOTHESE

Nous pensons a priori que la baisse de qualité de l'éducation pourrait influencer négativement la variation du niveau de vie de la population congolaise.

7 Gratien MOKONZI BAMBANOTA, Opcit, page 05

8 www. Google. Cd/ éducation en RDC

3. APPROCHE METHODOLOGIQUE

La méthode peut être considéré comme étant l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontrer et les vérifier.

Dans cette partie, nous présenterons la démarche méthodologique avec laquelle nous avons procédé pour récolter et traiter nos données.

C'est ainsi que, nous avons recouru à la technique documentaire et celle d'interview pour vérifier nos hypothèses en récoltant le maximum d'information.

Nous avons aussi recouru à l'exploration de certains ouvrages pour nous imprégner des propos des différents chercheurs à travers le monde afin de bien munir notre travail d'une théorie consistante.

De cela, la méthode déductive nous a été d'une importance capitale pour aboutir à nos conclusions. Nous sommes parti d'un échantillon de 162 individus et nous avons généralisés les résultats sur toute l'étendue de la ville. De ce fait, la méthode inductive nous a été d'une importance capitale. Cette méthode a été soutenue par des techniques économétriques (eviews 3.1) et statistiques pour faciliter le traitement de nos données afin de généraliser les résultats sur toute la population de la ville de Goma.

4. CHOIX ET INTERET DU SUJET

Notre sujet porte sur l'impact de la qualité de l'éducation sur le revenu individuel dans la ville de Goma.

Ce sujet revêt un intérêt capital vu la situation que connaît notre pays en général et notre ville en particulier. Il nous permettra d'appréhender la ressemblance ou la dissemblance des résultats sur le marché de la ville de Goma par rapport aux autres marchés du monde.

Notre système éducatif étant de très bas niveau et notre économie oeuvrant en grande partie dans le secteur informel, ce sujet essayera de nous relever l'impact des déterminants de la qualité d'un système éducatif sur le revenu de la population.

Enfin, ce sujet nous donnera une image plus au moins claire dans ce domaine d'études.

5. DELIMITATION DU SUJET

Dans notre étude, nous allons utiliser les données recueillies sur terrain à partir d'une enquête ponctuelle donnée. Nos données sont des données en coupes instantanées. Cela revient à signifier que la délimitation temporelle de notre sujet ne porte pas sur les mois, années,... mais plutôt sur les revenus actuels.

Quant à la délimitation spatiale, notre travail ne se limite que dans la ville de Goma.

6. SUBDIVIDION DU TRAVAIL

Notre travail sera Subdivisée en trois chapitres à savoir :

· le premier porte sur la revue de la littérature ;

· le deuxième, nous donne premièrement une vue générale sur le système éducatif congolais, et deuxièmement nous présenterons l'approche méthodologique de notre travail.

· Et enfin, le troisième chapitre analyse l'impact de la qualité de l'éducation acquise par un individu sur son revenu dans la ville de Goma.

Chapitre premier :
REVUE DE LA LITTÉRATURE

Cette partie sera consacrée à la revue de la littérature de notre sujet intitulé impact de la qualité de l'éducation sur le revenu individuel dans la ville de Goma.

Nous allons commencer par une revue de la littérature théorique suivie de celle empirique.

I.1.REVUE DE LA LITTERATURE THEORIQUE

Dans cette section, il sera question de relever la littérature théorique en rapport avec notre thème d'étude.

Nous allons commencer par parler de la qualité de l'éducation en mettant un accent particulier sur les facteurs qui l'influencent. Ensuite nous parlerons de son impact sur le revenu individuel.

Enfin, dans la dernière section de ce chapitre, nous allons relever quelques travaux empiriques réalisés dans certains pays sur des thèmes similaires tout en montrant les résultats aux quels ils ont abouti.

I.1.1. LA QUALITE DE L'EDUCATION9

L'éducation de qualité est une condition préalable pour un développement durable à tous les niveaux et dans tous les modes d'enseignement.

Selon Mincer, la terre apparaît de moins en moins comme un facteur contraignant dans le processus de production alors que la qualité de la main d'oeuvre semble le devenir. L'éducation est la concrétisation d'une abstraction.

Concrétiser une abstraction en développant les capacités des particuliers et des sociétés à oeuvrer pour un avenir viable est une entreprise qui, par essence, relève de l'éducation. En vérité, les quatre principes de la réalisation d'un développement humain durable énoncés lors du sommet mondial pour le développement durable de 2002 sont à rapprocher des quatre piliers de l'éducation décrits dans le rapport Delors.

Réussir un développement durable exige :

· De prendre conscience du défi ;

· D'avoir une responsabilité collective et un partenariat collectif;

· D'exercer une action volontariste ;

9 www.asmp.fr/travaux/gpw/dvlp durable/éducation Afrique sur www.google.fr

· De croire à la dignité de tous les êtres humains, sans exception.

L'éducation donne des compétences :

· Apprendre à connaître ;

· Apprendre à vivre ensemble ;

· Apprendre à faire ;

· Apprendre à être.

Ceci prouve que l'éducation est l'agent déterminant de la transition vers un développement durable, par son pouvoir de faire progresser les capacités des personnes et de transformer en réalités leurs aspirations concernant la société. L'éducation ne se limite pas à impartir des compétences scientifiques et techniques, elle renforce la motivation de la justification et le soutien social aux personnes qui les recherchent et les appliquent. La communauté internationale est désormais convaincue qu'il nous faut développer l'éducation, les valeurs, les comportements et les modes vie qui sont indispensables pour un avenir viable.

Ainsi, créer des compétences de manière à élaborer une réflexion orientée vers l'avenir constitue la principale mission de l'éducation.

Quant à ce qui concerne l'éducation de qualité, l'éducation pour tous l'a incorporée dans ses objectifs à savoir les objectifs internationaux de développement. Le but visé n'est pas de dispenser n'importe quelle éducation, sans se préoccuper de sa qualité. L'idée que l'accès doit précéder la qualité est un mythe. Accès et qualité peuvent être réalisés simultanément. Quant à savoir ce qu'est une éducation de qualité, le débat se poursuit.

« La qualité est devenue un concept dynamique qui doit constamment s'adapter à un monde dans lequel les sociétés elles mêmes sont soumises à des profondes transformations sociales et économiques. Il est de plus en plus important d'encourager la réflexion prospective et l'anticipation. L'ancienne notion de qualité est devenue obsolète. En dépit des différents contextes, il existe des nombreux points communs dans la recherche de l'éducation de qualité, qui devraient permettre à chaque individu, femme et homme, d'être des membres actifs à part entière de leurs communautés ainsi que des citoyens du monde ».

A ce stade, une éducation de qualité, possède des caractéristiques essentielles dont la mise en oeuvre peut pendre diverses formes pour s'adapter au contexte culturel.

Une éducation de qualité :

> Soutient une approche fondée sur les droits de toutes les entreprises éducatives. L'éducation est un droit humain et une éducation de qualité soutient en conséquence l'ensemble des droits humains ;

> Est fondée sur les quatre piliers de l'éducation pour tous : apprendre à connaître, apprendre à faire, apprendre à vivre ensemble, avec les autres, apprendre à être (Delors et Al., 1996) ;

> Considère l'apprenant comme personne individuel, comme membre d'une famille, d'une communauté et concitoyen du monde, et vise à donner à chacun l'aptitude à remplir ces quatre rôles ;

> Promeut et transmet les idéaux d'un monde durable, un monde juste, équitable et pacifique où les individus sont soucieux de l'environnement et contribuent à l'équité intergénérationnelle ;

> Tient compte des spécificités sociales, économiques et environnementales d'un lieu particulier et façonne le programme d'enseignement pour qu'il les reflète. Une éducation de qualité est localement pertinente et culturellement appropriée ;

> Tire les enseignements du passé (par exemple, les savoirs autochtones et traditionnels), en les adaptant au temps présent pour préparer les individus à l'avenir ;

> Dispense des connaissances, des compétences nécessaires dans la vie courante, des conceptions, des attitudes et des valeurs ;

> Fournit les outils nécessaires pour transformer les sociétés contemporaines en sociétés plus durables ;

> Est mesurable.

I.1.2 FACTEURS INFLUENCANT LA QUALITE DE L'EDUCATION

Comme dit dans les lignes précédentes, la qualité de l'éducation apparaît comme un terme très complexe.

A présent, focalisons notre attention sur les éléments qui l'influencent. Plusieurs facteurs sont pris en compte entre autres la qualification des enseignants, le chômage des parents, les matériels d'apprentissage et infrastructures, l'éducation des parents, la pauvreté, les pouvoirs publics, la technologie, la mondialisation,...

Ainsi nous allons analyser d'une manière plus au moins détaillée en quoi est ce que ces facteurs ont un impact sur une éducation de qualité.

1° Qualité de l'éducation et la qualification des enseignants10

Les enseignants sont un facteur clé pour l'amélioration de la qualité de l'éducation. Dans le rapport mondial de suivi sur l'éducation pour tous 2005 il a été dit que la qualité des enseignants et celle de l'enseignement, au sens large, ont souvent été considérées comme les plus importants des facteurs organisationnels associés aux acquis des élèves. La formation des enseignants est un indicateur critique de la qualité de l'éducation.

Préparer les enseignants à affronter les défis d'un monde en mutation signifie les équiper d'une expertise spécifique concernant les matières enseignées, des pratiques pédagogiques efficaces, d'une compréhension de la technologie et de l'aptitude à collaborer avec les autres enseignants, les membres de la communauté et les parents.

Comme dit on : « on ne donne que ce qu'on a». C'est pourquoi un enseignant de qualité ne donnera à ses élèves, étudiants qu'un enseignement de qualité contrairement à un enseignant non qualifié qui ne pourra jamais donner ce qu'il n'a pas (une éducation de qualité).

D'après cet article, pour mesurer la qualité des enseignants, il faut se baser sur les critères suivants :

> Titres académiques ;

> Formation pédagogique ;

> Ancienneté/ expérience ;

> Aptitude ;

> Connaissance des contenus.

2° Qualité de l'éducation et chômage des parents11

Selon Phipps, les économistes se sont assez peu intéressés aux enfants en tant que tels. Une des explications est que : « les économistes étudient les marchés mais les enfants vivent dans un monde dominé par des facteurs hors du marché tel qu'il est défini traditionnellement» (Phipps, 1999). Les enfants consomment des biens fournis gratuitement par la collectivité : éducation, santé,...

10 Unesco, Rapport mondial de suivi sur l'éducation pour tous, Unesco, 2005, page 121

11 Michel DUEE, L'impact du Chômage des parents sur le devenir scolaire des enfants, Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE), France, Juillet 2004

Il a de même montré que le taux de chômage macroéconomique peut avoir des conséquences psychologiques sur les enfants.

D'après une étude menée par Ermisch, le chômage (l'inactivité) des parents est utilisé comme un indicateur de pauvreté.

Il conclue que l'impact négatif du chômage existe à tous les âges.

L'importance des politiques visant à améliorer la situation sur le marché du travail est donc réaffirmée puisqu'elles ont des conséquences bénéfiques immédiates ( pour les parents comme pour les enfants) mais aussi des conséquences à plus long terme sur le capital humain et le bien être des enfants.

C'est ainsi que nous constatons que le chômage des parents a un impact sur la qualité de l'éducation de leurs enfants soit en termes d'accession aux institutions de qualité, de même qu'à l'accession à la technologie.

Lorsque nous parlons du chômage des parents d'élèves ou des étudiants leur pauvreté y est sous entendue.

En ce qui concerne leur pauvreté, cette dernière ne permet pas à leurs enfants d'accéder à une éducation de qualité comme prédit dans les lignes précédentes.

Dans ce même cadre d'idée, suivant le rapport rédigé par la Coalition Nationale Education pour Tous, CONEPT en sigle, antenne du Sud Kivu sous le thème éducation pour tous à Bukavu, il y a été mentionné que « la dérive du système éducatif actuel est que l'école soit presque totalement aux mains des entreprises privées, gérée uniquement à but financier, comme la tendance dans les pays riches où le fossé entre riches et pauvres s'élargit laissant de coté un nombre croissant de personnes en difficultés, leur interdisant l'accès à un enseignement de haut niveau, n'ayant pas la capacité de payer la facture »12.

Nous constatons donc que la situation financière familiale a un impact significatif sur le devenir scolaire des enfants.

C'est ainsi que dans un régime privé d'éducation, la qualité de l'éducation de l'enfant est déterminée par le revenu de ses parents. Par contre, dans un régime public d'éducation, tous les apprenants reçoivent une éducation de même qualité, déterminée par le revenu moyen.

Ce qui est le cas de bon nombre des pays sous développés car l'éducation est plus entretenue par le secteur privé.

12 CONEPT, Education pour tous à Bukavu, Bukavu, page 5

3° Qualité de l'éducation, matériels d'apprentissage et infrastructures13

Les matériels d'apprentissage et les infrastructures sont des éléments contribuant à l'amélioration de la qualité de l'éducation.

Il a été dit dans le rapport mondial de suivi sur l'éducation pour tous qu'un enseignement et un apprentissage de qualité doivent être largement et équitablement disponible pour tous. Ce qui n'est pas le cas dans des nombreux pays en développement.

Il faut d'urgence se préoccuper de cette situation notamment en révisant les politiques de production et de distribution des manuels et autres matériels d'apprentissage et en formant les enseignants à mieux utiliser ces matériels, conformément à une bonne pratique pédagogique.

« Néanmoins, la multiplicité des intérêts en jeu dans la fourniture des manuels peut avoir pour conséquence la négligence et la corruption, qui contribuent également à l'inefficience » (Leguéré, 2003).

C'est ainsi que la tendance mondiale est de libéraliser la production et la distribution des manuels et d'en décentraliser l'acquisition.

La recherche sur l'efficacité scolaire et notamment plusieurs études réalisées dans les années 1970 et au début des années 1980 montrent que la disponibilité des manuels adéquats, de bonne qualité et d'un prix abordable a une incidence positive sur les acquis scolaires.

Des études plus récentes indiquent qu'une fois que les écoles disposent d'une quantité acceptable de manuels, c'est la pratique des enseignants qui fait la différence.

Des études réalisées au Kenya, au Ghana et en Australie (Glewwe et Al., 2000, Okyere et Al., 1997, Horsey 2004, Law et Horsey, 2004) sont instructives à cet égard. Elles démontrent que si la disponibilité des manuels scolaires a une réelle incidence sur la qualité de l'enseignement et de l'apprentissage, la façon dont les enseignants les utilisent est très variable, ce qui confirme l'importance du soutien aux enseignants pour leurs permettre de les utiliser efficacement.

Nous sommes sans oublier que l'efficacité des matériels d'enseignement et d'apprentissage dépend de la capacité et de la disposition des enseignants à les utiliser et à les inculquer aux apprenants.

Enfin pour clore ce paragraphe, essayons de faire un survol des lieux favorables à un bon apprentissage.

13 Unesco,opcit, page 180-182

Il a déjà été souligné combien il est important que les écoles soient accueillantes pour les apprenants. Une bonne infrastructure scolaire est importante pour que le processus d'enseignement et d'apprentissage soit efficace, comme l'indique une évaluation réalisée récemment par la Banque Mondiale au Ghana (Banque Mondiale, 2004).

Les zones isolées et rurales sont les plus prioritaires pour la construction des établissements appropriés mais une telle action est aussi importante dans des nombreuses villes, afin d'éviter le surpeuplement. Cette institution doit être accessible même pour les handicapés. Elle doit avoir de l'eau potable et des installations sanitaires pour les filles et garçons pour créer un environnement d'apprentissage sain et sûr. Malheureusement, il est fréquent que les institutions ne répondent pas en général à ces besoins.

Néanmoins il faut aussi accorder une plus grande attention à l'entretien des installations scolaires. Un bon entretien est une opération rentable car elle accroît la durée de vie et la qualité des bâtiments.

4° Qualité de l'éducation et éducation des parents14

Les parents ayant fréquenté le banc de l'école constituent un des facteurs influençant la qualité de l'éducation de leurs enfants. Ce qui implique que des parents intellectuels constituent un atout non négligeable pour l'acquisition d'une éducation de qualité de l'enfant.

Florence Arestoff est aussi de cet avis et l'a même vérifié en disant que la littérature tant économique que sociologique offre des nombreuses démonstrations de l'impact positif de l'éducation et de revenu des parents sur le développement cognitif de l'enfant, sur la qualité de l'éducation qu'il reçoit et sur sa réussite éducative.

Or, le cadre d'apprentissage que des parents éduqués (intellectuels) peuvent offrir à leurs enfants leur permettra aussi d'accroître leur productivité pour un nombre d'années d'étude donné. (Murnane et Al., 1981).

Parallèlement, le niveau d'éducation des parents matérialise le capital social de l'individu. Grâce à un père éduqué, l'individu pourra profiter de réseaux de connaissances qui lui permettront peut être d'occuper des postes plus valorisants en terme de position, de rémunération, etc.

Selon Bowles (1972), une classe sociale et un niveau d'éducation ne déterminent pas un revenu mais plutôt une opportunité. Celle-ci correspond au fait de choisir parmi des

14 Florence ARESTOFF, Taux de rendement de l'éducation sur un marché d'un pays en développement, DT/2000/11, page 08

emplois différents, chaque emploi se caractérisant par divers aspects monétaires et non monétaires.

Le revenu reçu par un individu est alors le résultat d'un choix contraint par l'ensemble des opportunités d'emploi offertes.

L'ensemble de ces facteurs nous conduit donc à supposer que l'environnement parental exerce à la fois un effet direct sur les revenus de l'individu et un effet indirect transitant par son niveau d'éducation.

5° Qualité de l'éducation et pauvreté

Dans cette section, la pauvreté sera analysée sous l'angle du personnel enseignant. Bon nombre des pays en développement ont des difficultés dans l'encadrement de leurs corps enseignants (professoral) surtout en ce qui concerne leur rémunération. C'est ainsi que ces enseignants se vouent à la corruption (monétaire, sexuelle,...), au déguisement de la profession soit même en changeant de métier,.... Ce qui réduit l'effectif des enseignants, par ricochet détériore la qualité de l'enseignement. Malheureusement cette situation les a dépourvus de l'éthique et de tout sens de responsabilité.

Cynthia Guttman, dans son article, Définir la qualité et l'inégalité dans l'éducation (2008), évoque le problème de la rémunération des enseignants. Elle dit que « la rémunération des enseignants est devenue problématique dans les pays en développement. Elle est faible en valeur réelle et souvent même insignifiante pour garantir un niveau de vie décent. Elle illustre cette idée par un exemple concret de la Sierra Leone. Dans ce pays, la plupart des enseignants doivent subvenir aux besoins de leurs familles de 4 à 5 personnes avec moins de 2 dollars par jour. Ce qui est largement insignifiant. C'est ainsi que ces enseignants s'adonnent à d'autres métiers pour survivre et ne passent que peu de temps à donner cours.

Elle a de même rappelé dans son article que bien que 850 à 1000 heures d'enseignement par an soient considérées comme la norme, rares sont les pays qui la respectent. Dans certains cas, le nombre annuel moyen d'heures consacrées à l'instruction a chuté considérablement au cours des 2 dernières décennies, dû à l'obligation de répondre à une démarche accrue dans un contexte de sévères contraintes financières »15.

Cette recherche accrue des moyens de survie chez les enseignants occasionne un absentéisme élevé.

15 Cynthia GUTTMAN, Définir la qualité et l'inégalité dans l'éducation, Chronique ONU édition en ligne, 2008 p.p 1-2

Néanmoins, l'absentéisme des enseignants ne se justifie pas seulement par la recherche de l'argent mais aussi par un autre élément qui est le VIH/SIDA.

D'après le rapport mondial de suivi sur l'éducation pour tous(2005), il a été constaté que le niveau élevé de prévalence du VIH/SIDA dans bon nombre des pays en développement, particulièrement en Afrique Subsaharienne, est un facteur majeur qui influe sur l'absentéisme des enseignants et leur inefficience. Son impact sur les efforts déployés pour développer ou améliorer le système éducatif national peut être dramatique.

On estime par exemple pour la Zambie, 815 enseignants sont morts du Sida en 2000, l'équivalent de 45% des enseignants formés cette année là.

Dans ce rapport, on a illustré ce cas par un autre exemple du Kenya en indiquant l'impact de cette épidémie sous 3 dimensions :

> Le taux de mortalité des enseignants risque d'augmenter avec le temps ;

> Etant donné que le secteur privé recrute traditionnellement ses ressources humaines

qualifiées dans la profession enseignante, les décès dû au Sida dans l'ensemble de la

population active pourraient avoir pour résultat une nouvelle diminution de la

disponibilité des enseignants qualifiés ;

> La longue et épuisante maladie qui précède généralement le décès causé par le Sida implique un affaiblissement du temps de contact, de la qualité, de la continuité et de l'expérience des enseignants (Badcock-Walkers et Al., 2003)

Le nombre de décès d'enseignants serait passé, selon le ministère de la santé du Kenya, de 450 en 1995 à 1400 en 1999.16

C'est ainsi que nous pouvons dire que le VIH/SIDA constitue une contrainte mondiale majeure pesant sur la fourniture d'une éducation de qualité.

Enfin, nous avons de même constaté combien de fois la situation financière misérable du corps enseignant, si on peut le dire, contribue largement à la détérioration de la qualité de l'éducation.

16 Unesco, Opcit, pages 126-127

6° Qualité de l'éducation et la technologie17

Le monde actuel est animé d'un dynamisme accru en terme d'innovations technologiques.

Cela n'épargne pas le secteur éducatif.

La technologie est actuellement un facteur important dans le devenir scolaire des enfants. Elle facilite l'accessibilité à toutes les informations (présentes, passées et même des prévisions futures) du monde au moment voulu.

C'est pourquoi les enfants évoluant dans des milieux avancés sont plus favorisés que ceux évoluant dans des milieux moins avancés.

Par contre, nous pouvons aussi établir une relation inverse par rapport à la précédente. La qualité de l'éducation a une influence significative sur le développement technologique et par conséquent sur la croissance économique.

Comme nous le savons tous, le capital humain est un élément essentiel dans la production d'idées nouvelles.

Les nouvelles théories de la croissance impliquent que les différences observées, à la fois en niveau du PIB par tête et en taux de croissance de la productivité (à court et moyen termes) d'un pays à l'autre, sont largement dues à des différences dans les systèmes éducatifs dans la mesure où ces systèmes conditionnent l'offre de travail qualifié capable d'engendrer un progrès technique.

Enfin, l'éducation peut avoir un autre rôle, non moins important : favoriser non plus les innovations technologiques mais leurs adaptations.

7° Qualité de l'éducation et le pouvoir public

L'éducation de qualité est un atout majeur pour un développement socio-économique durable dans un pays.

« C'est ainsi qu'il y a toutes les raisons de continuer à investir dans l'amélioration de la qualité de l'éducation, mais ce n'est pas un investissement que peut aisément consentir ceux qui en bénéficient le plus. Les pauvres supportent déjà des charges importantes pour l'éducation de leurs enfants, dont les bénéfices ne risquent de se concrétiser que longtemps après que les investissements aient été réalisés. Les bénéfices d'une bonne éducation de base

17 Elie COHEN et Philippe AGHION, Education et croissance : impact des technologies, la documentation française, 2004, pages 1-2

étant de caractère très général, il est difficile de mobiliser d'importantes ressources privées pour améliorer la qualité de cette éducation.

En conséquence, le rôle de l'Etat en tant qu'acteur le plus à même de transcender les réalités, les intérêts à court terme et d'investir dans la qualité devient crucial.

Il a été soutenu que les Etats devraient investir au moins 6% de leur PNB dans l'éducation (UNESCO, 1996). Bien que ce niveau d'investissement ne soit pas en soi une garantie de qualité, l'idée de fixer un repère a une valeur politique considérable et, dans des nombreux pays, la réalisation de cet objectif donnerait un élan propre à relever le niveau des ressources disponibles »18.

8° Qualité de l'éducation et la mondialisation

<< En France, le terme mondialisation s'est imposé pour désigner le processus d'interdépendance croissante des économies nationales et la constitution d'un espace économique mondial de plus en plus intégré. Ce terme français correspond au terme anglais << globalisation » qui est parfois aussi utilisé en français (on parle de la globalisation financière).

Parler de la mondialisation ou de l'économie globale, c'est signifier que l'on est passé à un stade supérieur de l'intégration économique : les biens, les services, les capitaux et le facteur travail circulent désormais dans un espace mondial où le contrôle des Etats-Nations s'affaiblit »19.

De part cette définition, la mondialisation contient (comprend) trois grands marchés à savoir, celui des biens et services, celui des capitaux et celui du travail. Le dernier marché est celui qui nous concerne le plus bien qu'il soit le moins mondialisé par rapport aux deux précédents.

Peut-on parler de la mondialisation de l'emploi ?

<< En 1993, malgré la panique mondiale suscitée par le flot d'immigrants, seul 1,5% (soit 80 millions) de la population active du globe travaillait en dehors de son pays d'origine et chose surprenante, la moitié était concentrée en Afrique subsaharienne et au moyen orient (Cambel 1994) .Aux Etats-Unis, par exemple, les entreprises soutiennent largement l'élan politique favorable à l'immigration des travailleurs à faible et à haut niveau de qualification. Il n'est pas

18 Unesco, Opcit, page 185

19 A. BERTONE et Al. , Dictionnaire es sciences économiques, 2è édition, Armand Collin, Paris, 2007, page

surprenant que les sociétés d'informatiques soient l'un des groupes de pression qui militent le plus activement en faveur de l'immigration. Elles se retrouvent avec une offre massive d'ingénieurs et des programmeurs hautement qualifiés de l'Inde, de la Chine et de l'Europe qui peuvent répondre à leurs besoins moyennant un salaire inférieur à celui exigé par les techniciens américains les plus pointus. C'est ainsi que certaines économies, comme celles de l'Afrique Australe et occidentale ou des Etats insulaires des Caraïbes voient leurs meilleurs éléments s'exiler vers les Etats-Unis et l'Europe.

Malheureusement, la perte régulière d'une main d'oeuvre hautement qualifiée qui s'expatrie aux Etats-Unis et en Europe(fuite de cerveaux) donne à ces pays le sentiment que l'argent ainsi renvoyé chez eux est une compensation insuffisante au regard de leur contribution potentielle »20.

Quant à ce qui concerne le système éducatif, ce dernier n'est pas épargné de cette réalité qui prévaut dans le monde actuel.

Premièrement, bon nombre d'étudiants provenant des pays en développement et qui entreprennent leurs études en occident préfèrent y rester que de retourner dans leurs pays d'origine. C'est le cas de différents professeurs hautement qualifiés qui se sont rendus en Occident pour poursuivre leurs études et y restent en vendant leurs services aux pays Occidentaux au détriment de leurs. Ce qui constitue un manque à gagner en termes de qualité des cours dispensés aux institutions de leurs pays d'origine.

Deuxièmement, suite aux différentes situations économiques qui prévalent dans les pays en développement, le corps enseignant préfère émigrer dans les pays les mieux offrant. C'est le cas de bon nombre d'enseignants, professeurs restant dans ce pays qui émigrent vers d'autres cieux à la recherche d'une rémunération considérable.

Ce qui rend les élèves, étudiants et institutions de leurs pays d'origine plus vulnérables en termes de compétitivité. Mais cette situation est bénéfique pour les pays d'accueil. C'est pourquoi Martin Carnoy, dans son article : Mondialisation et reforme de l'éducation : ce que le planificateurs doivent savoir, nous dit que « la mondialisation a un effet significatif sur la baisse ou la hausse de la qualité de l'éducation »21.

Nous voici au terme de notre section qui a porté sur les facteurs influençant la qualité de l'éducation. Dans cette section, il a été question de relever et d'expliquer en quoi ces différents éléments influencent la qualité de l'éducation.

20 Martin CARNOY, Mondialisation et reforme de l'éducation : ce que les planificateurs doivent savoir, Unesco, Paris, 1999, pages 25-26, disponible sur http: // www.unesco.org/ Iiep

21 Martin CARNOY, Idem, page 27

Focalisons à présent notre attention sur l'impact de la qualité de l'éducation sur le revenu individuel.

I.3. IMPACT DE LA QUALITE DE L'EDUCATION SUR LE REVENU INDIVIDUEL

La qualité de l'éducation a des impacts dans plusieurs domaines à savoir les objectifs de développement, le revenu individuel, la croissance économique, le changement comportementaux, compétence sur le marché de l'emploi,...

En ce qui nous concerne, nous n'examinerons que son impact sur le revenu individuel.

<< Le revenu est le flux des ressources d'une personne, qui est la contre partie de sa contribution à une activité économique (de production). Le revenu peut par exemple, se présenter sous la forme de salaires, de profits ou de rente22.

Néanmoins, si l'on prend la définition de Hicks, le revenu d'une période est ce qu'on (une personne ou un pays) pourrait consommer pendant cette période sans s'appauvrir.

Pour certains auteurs comme Adam SMITH (La richesse des nations, 1776) ou Karl MARX (La critique du programme de Gotha, 1875), les inégalités de revenu ou de salaires sont liées à des différences individuelles. SMITH insistent sur l'importance des différences de qualification. Cette approche se retrouve dans la théorie du capital humain : pour BECKER (prix Nobel 1992), les inégalités de salaires (et plus largement de revenus) résultent des différences dans les investissements en capital humain23 par les individus ».24

<< C'est ainsi qu'on dispose de plus en plus d'éléments prouvant que la qualité des ressources humaines, telle mesurée par les scores au test, est directement liée au revenu individuel, à la productivité et à la croissance économique. Divers résultats de recherches

22 Le mot rente désigne une rémunération liée à un droit de propriété sur une ressource dont la quantité disponible ne dépend pas de la rémunération associée à ce droit ou, si elle en dépend, c'est selon une relation relativement complexe, dans laquelle le facteur temps joue un rôle essentiel. L'exemple de la rente le plus connu est celui de la rente foncière, qui est la rémunération due à l'utilisation des terres, dont la quantité disponible est limitée et dont la nature n'est pas affecté par cette utilisation. (Bernard GUERRIEN, 2002)

23 Il y a constitution du capital humain chaque fois que l'individu acquiert des connaissances ou des savoirs faire lui permettant d'améliorer son efficacité productive. Le concept inventé par G. BECKER et popularisé par T. SCHULTZ dans les années 1960, représente une extension de la notion du capital d'I. FISHER. Ce dernier proposait de considérer comme capital toute ressource susceptible de fournir des flux de revenus futurs. Le capital humain est donc un stock qui peut s'accroître ou diminuer et qui possède deux caractéristiques essentielles : d'une part il est largement immatériel, composé avant tout d'aptitudes innées( BECKER) et d'acquis mentaux ; d'autre part, il est inséparable de la personne de son détenteur. Ce stock de capital humain peut s'accroître grâce à des investissements :

· Dans le domaine de l'éducation et la formation : l'éducation informelle dispensée par la famille durant la petite enfance, la scolarité, formation professionnelle et expérience professionnelle acquise sur le tas ou de manière plus officielle.

· Dans le domaine de la santé. Ce qui contribue au développement et au bien être physique et mental des populations accroît en effet le capital humain.

24 Bernard GUERRIEN, Dictionnaire d'analyse économique, éd. La découverte et Syros, Paris, 2002, page 455

menées aux Etats-Unis d'Amérique montrent que l'accroissement des revenus attribuable à des meilleurs scores au test a un impact évident sur le salaire une fois pris en compte les différences en terme de durée de scolarité, d'âge, ou d'expérience professionnelle et les autres facteurs susceptibles d'influer sur les salaires.

Autrement dit, à durée de scolarité égale, les résultats d'une meilleure qualité de l'éducation sont étroitement liés aux différentielles ultérieures des revenus et donc, suppose-t-on, aux différences de productivité individuelle.

Une partie des bénéfices associés à la qualité de l'éducation vient de la poursuite de la scolarité. Bien entendu, les enfants qui réussissent le mieux, réussite attestée par leurs notes aux examens ou leurs scores aux tests d'acquis standardisés, sont ceux qui tendent à faire les études le plus longues à l'école et à l'université. Ainsi, une plus grande réussite scolaire retient les élèves le plus longtemps à l'école, ce qui conduit entre autres, à des taux d'achèvement plus élevés à tous les niveaux du système éducatif. Bien que les données sur ces relations soient quelque peu limitées dans les pays en développement, il semble probable que les bénéfices résultant de la qualité de l'éducation y soient plutôt plus élevés que dans les pays industrialisés. Cette hypothèse a été vérifiée lors d'une recherche menée dans 6 pays principalement africains.

Il a été constaté qu'une augmentation d'un écart-type des scores aux tests était associée à un accroissement des salaires de 12 à 48%, ce qui témoigne d'un rendement substantiel de l'élévation des niveaux de compétences cognitives et donc, probablement, de l'amélioration de la qualité de l'éducation »25.

Il a été question dans cette section de parler de l'impact de la qualité de l'éducation sur le revenu individuel. Nous avons constaté que l'éducation de qualité a une influence significative sur le revenu. C'est ainsi qu'il s'avère important à présent de parler des différents travaux rédigés sous d'autres cieux dans des thèmes similaires tout en relevant les résultats aux quels ils ont aboutis.

25 www.google.fr/ qualité de l'éducation et revenu individuel.

I.2 REVUE DE LA LITTERATURE EMPIRIQUE

Plusieurs études semblables à la notre ont été menées à travers le monde. C'est ainsi que nous allons parcourir certaines d'entre elles en vue de s'enquérir des résultats obtenus dans leurs études.

Nous allons commencer par le cas des pays de l'Amérique Latine et des Caraïbes et terminer par le cas du Madagascar, tous étant des pays en développements.

J°. Cas des pays de l'Amérique latine et des Caraïbes26

Selon un article publié le 17 octobre 2007 à Washington portant sur : << L'accès à l'éducation n'est pas suffisant : l'élément clé est la qualité de l'apprentissage. », il y a été mentionné que << la majorité des pays de l'Amérique Latine et des caraïbes assurent une couverture scolaire quasi-universelle pour le cycle primaire et ont augmenté le taux de scolarisation pour l'enseignement secondaire et tertiaire.

Depuis les années 90, des tests normalisés effectués au niveau national dans la pratique, tous les pays de cette région ont donné lieu à des résultats mitigés. Dans certains cas, des tests d'évaluation des connaissances comme APRENDO en Equateur ou PRONERE au Guatemala, initialement financés par une organisation internationale, ont été abandonnés dès le tarissement des ressources d'origine externe. Dans d'autres cas, des pays ont donné priorité aux tests nationaux qui ont été régulièrement appliqués et ont eu un réel impact sur la politique éducative.

Cependant, et bien que le budget de l'éducation soit passé en moyenne de 2.7% du produit intérieur brut (PIB) à 4.3% en 2003, quelques pays de la région sont encore à la traîne par rapport aux autres à revenu moyen élevé. En 1960, les pays d'Amérique Latine, d'Asie de l'Est, de Scandinavie ainsi que l'Espagne présentaient des niveaux de réussite scolaire similaires. Mais en 2005, l'Amérique latine et les Caraïbes ont accusé un réel retard en ce qui concerne le nombre d'enfant achevant une scolarité sur 12 ans.

D'après les conclusions d'un nouveau rapport de la Banque Mondiale- Raising Student Learning in Latina America : The challenge of the 21st Century (relever le niveau de l'éducation scolaire en Amérique latine : le défi du 21e siècle)- la qualité de l'éducation dans les pays d'Amérique latine et des Caraïbes pourrait avoir une plus grande influence sur la croissance économique que le nombre le nombre d'années d'instruction. C'est pourquoi

l'amélioration des méthodes d'apprentissage constitue le plus grand défi qui se pose aujourd'hui à cette région sur le plan éducatif. Le rapport indique également que - dans leur effort d'assurer des taux de scolarisation universelle- des nombreux pays de la région ont négligé d'autres objectifs tels que l'amélioration de la qualité de l'enseignement. En outre, les pays de cette région obtiennent les résultats les plus bas dans les évaluations internationales des compétences scolaires, avec une grande proportion des élèves au-dessous du seuil minimum dans tous les sujets.

Une des conclusions les plus intéressantes du rapport concerne la disparité en matière de réussite scolaire parmi les élèves, mettant ainsi en valeur les inégalités flagrantes en matière d'apprentissage parmi des élèves de milieux différents, une situation très courante dans plusieurs de ces pays. Bien que les élèves issus des minorités ou des milieux pauvres aient plutôt tendance à avoir des résultats plus bas comparé à leurs homologues issus d'un milieu socio-économique plus élevé, le fait est que les notes obtenues dans les tests internationales de majorités ethniques et raciales dans la région sont encore inférieurs à ceux des élèves des pays de l'OCDE. Ce résultat réfute le mythe selon lequel les élèves issus des milieux privilégiés de la région bénéficient d'une éducation de qualité.

<< L'Amérique Latine présente notamment des niveaux d'inégalité relativement standard en matière d'éducation, en plus d'une forte inégalité en matière de revenus », a déclaré Pamela Cox, vice présidente de la Banque Mondiale pour l'Amérique Latine et les Caraïbes. << Bien que les pays de la région aient étendu leur couverture scolaire et offrent un accès équitable aux possibilités d'apprentissage pour la plupart des enfants, les inégalités en matière de revenus, le sous-développement et la pauvreté persistent encore ».

Le rapport» Raising Student Learning in Latin America : the challenge of the 21st Century» (relever le niveau de l'éducation scolaire en Amérique Latine: le défi du 21e siècle) donne à penser que la qualité peut avoir un plus grand impact sur la croissance que le nombre d'années d'instruction. Plusieurs analyses et des constatations probantes montrent de plus en plus que la qualité- et non pas la quantité- peut être responsable de la perpétuation des inégalités de revenus et, inversement, qu'elle peut aussi permettre d'atténuer ces dernières. L'impact de la qualité sur l'éducation, comme en témoigne les notes obtenues dans les évaluations internationales, est plus important que l'impact de la quantité.

Selon le rapport, pour que la qualité se traduise par une augmentation des revenus au niveau individuel et une hausse de la croissance économique, les pays ont besoin d'un environnement macroéconomique et d'un marché de travail adéquats, d'une théorie sur la

façon de dispenser l'enseignement et d'une définition claire des rôles et des responsabilités de toutes les parties prenantes de manière à garantir une éducation de qualité.

2°. Gas du Madagascar27

Dans son article portant sur Le taux de rendement de l'éducation sur le marché du travail d'un pays en développement, Florence Arestoff propose une analyse des rendements éducatifs issus du modèle de Mincer (1974) qui se presente de la manière suivante :

Ln YS= c + rS + aE +bE2 + u

Avec YS, le revenu individuel ; c, la constante, et u, un terme stochastique.

« A la fin des années 70, le pays jouissait encore d'un avantage comparatif en matière d'éducation par rapport aux autres pays africains. Depuis le début des années 80, il ne peut plus assurer ni le développement ni le maintien d'un système éducatif public de qualité.

Avec la récession économique, les dépenses publiques d'éducation ont considérablement chuté, provoquant une notable désaffectation de l'éducation publique au profit de l'éducation privée. »

C'est ainsi qu'au Madagascar, il a été constaté que plus de 50% des élèves étaient scolarisés dans une école privée en 1997, c'est ainsi que le type d'éducation a été pris aussi en compte dans son étude.

C'est face à ce problème que Florence a voulu analyser le rendement de l'éducation sur le marché du travail malgache tout en ajoutant certaines variables au modèle de base de Mincer. Le modèle transformé se présente de la manière suivante :

Ln Yi= c + r1S1 +r2S12 + aE +bE2 + u

Elle a utilisé la méthode déductive. Elle s'est basée sur des analyses économétriques pour aboutir à ses conclusions. Parti du model initial de Mincer, celle-ci l'a adaptée aux réalités socioéconomiques que données le Madagascar en général et la ville d'Antananarivo en particulier. Les données utilisées ont été tirées de deux enquêtes auprès de 3000 ménages d'Antananarivo. Cette étude n'a pas pris en compte uniquement le salaire des individus mais le montant mensuel de leur rémunération.

27 Florence ARESTOFF, Opcit, pages 5-6

C'est ainsi qu'après analyse, en utilisant la méthode de moindre carrée ordinaire, elle s'est rendue compte que l'éducation ne semble exercer aucun impact direct sur les revenus, sous l'hypothèse d'un marché concurrentiel bien entendu.

Elle ne servirait donc que d'indicateur de la motivation et des facilités de chacun de travailler. Ce résultat est confirmé, selon Florence, dans le secteur formel, lorsque l'on suppose que le marché du travail de la capitale malgache est segmenté. En revanche, dans le secteur informel, elle s'est rendue compte que le taux de rendement d'une année d'éducation supplémentaire atteint 7% et l'enseignement public engendre un revenu du travail significativement plus élevé que l'enseignement privé.

Pour clore ce chapitre, il serait mieux de présenter brièvement sa constitution.

Nous avons commencer par présenter la revue de la littérature théorique qui a été composé de trois sous sections en l'occurrence la présentation de la littérature relative à la qualité de l'éducation, l'énumération et l'explication des différents facteurs influençant la qualité de l'éducation et enfin, une brève littérature en rapport avec l'impact de la qualité de l'éducation sur le revenu individuel.

Dans la seconde section ayant porté sur la revue de la littérature empirique, il a été question de présenter différents travaux réalisés à travers le monde dans le domaine où le présent travail s'inscrit.

Chapitre deuxième :
PRESENTATION DU SYSTEME EDUCATIF EN RDC ET DE
L'APPROCHE METHODOLOGIQUE DU TRAVAIL

Dans ce chapitre, il sera question de faire une présentation plus au moins détaillée du système éducatif de notre pays suivi de l'approche méthodologique de notre étude.

II.1 PRESENTATION DU SYSTEME EDUCATIF EN RDC

Nous ne pouvons commencer à présenter le système éducatif sans pour autant présenter notre pays.

II.1.1 PRESENTATION DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO28

La République Démocratique du Congo, RDC en sigle, est située en Afrique centrale, dans la région des Grands Lacs. Elle est le plus grand pays d'Afrique Subsaharienne avec 2345000Km2 de superficie.

Située à cheval sur l'équateur, elle dispose d'un important réseau hydrographique dominé par le fleuve Congo et une importante réserve forestière.

La population s'élève à environ 60 millions d'habitants avec un taux de croissance de 3,2% et une densité estimée entre 21 et 24 habitant par km2

Cette population est majoritairement jeune. Administrativement la RDC est subdivisée en 11 provinces y compris la ville de Kinshasa.

Son cadre macro économique est fortement perturbé par des guerres continues qui déstabilisent l'ensemble du pays. L'offre des services éducatifs en pâtit et par conséquent le financement privé est devenu significatif depuis le milieu des années 1980. Mais durant la dernière décennie, il devint la source principale de financement à tous les niveaux d'enseignement.

28 Ministère de l'EPSP (RDC), Plan d'action de l'éducation pour tous, Kinshasa ; 2005

II. 1.2.LE SYSTEME EDUCATIF EN RDC

La situation de l'enseignement en RDC n'est plus un secret pour personne. Pour ne prendre que le développement du capital humain de la RDC, il est nettement en retard sur l'accroissement de la population et les besoins de plus en plus grand d'une économie moderne. Depuis un bon bout de temps, le système éducatif s'est dégradé. Si un grand nombre de diplômés d'université, généralement bien formés, a fait son apparition depuis l'indépendance, aujourd'hui l'enseignement fondamental et les services de la santé de base se sont appauvris quantitativement et qualitativement.

C'est pourquoi, le pays s'est lancé le défi de faire face au nombre d'analphabètes au niveau national.

Apres avoir remporté la bataille de la quantité en ouvrant ses portes aux enfants congolais, l'école congolaise doit encore relever le défi de la qualité de son enseignement, dont les performances sont jugées les plus faibles de la planète.29

Ce pays qui comptait l'un des taux les plus élevés d'universitaires et qui a formé la plupart des « élites » d'Afrique, vit actuellement des heures sombres. La belle époque a pris fin dans les années 1974.30

Sachant que l'enseignement est la base de la société et malgré les potentialités humaines et la motivation, la RDC n'arrive pas à arrêter l'hémorragie. Plusieurs raisons sont à l'origine de cette situation catastrophique (faible budget alloué à ce secteur, pauvreté des parents, non paiement des enseignants,...).

Néanmoins, l'enseignement national en RDC est composé de deux catégories d'écoles : les écoles publiques et les écoles privées agrées.

Dans les écoles publiques, on retrouve les écoles non conventionnées gérées directement par l'Etat et les écoles conventionnées dont la gestion est assurée par les confessions religieuses signataires de la convention de la gestion scolaire avec le gouvernement. Ainsi, dans ce dernier, on a les écoles conventionnées Catholiques, Protestantes, Kimbanguiste, Islamiques, de l'Armée du Salut,... Au niveau national, provincial et local, chacune de ces églises dispose des services de gestion scolaire appelés bureaux de coordination. Cet enseignement est appelé enseignement de l'Etat. Ces écoles publiques sont financièrement prises en charge par l'Etat, surtout en ce qui concerne les salaires des enseignants. Cela se fait-il convenablement ?

29M. KUPELESA, L'état de lieu de l'enseignement en RDC, disponible sur http / / pygmalion éducation 30 T. KANZA, L'enseignement en RDC, disponible sur http// www.c-retro-actuel.net

Compte tenu des difficultés que connaît le pays depuis des années, les parents interviennent financièrement et de façon significative dans le fonctionnement des écoles.

Tandis que les écoles privées agréées sont celles créées par des particuliers (personnes physiques ou morales) et qui sont soumises à la réglementation officielle en matière d'agrément de programmes d'études, de contrôle et d'évaluation pédagogiques. Elles ne bénéficient d'aucun subside de la part de l'Etat. Toutes les charges financières reviennent aux parents. Ce sont des écoles faisant parti de l'enseignement dit communautaire. Le secteur de l'enseignement privé connaît un développement rapide en terme d'écoles primaires, secondaires et d'universités.

Quant à ce qui concerne les écoles primaires et secondaires, en 2001-2002 on a dénombré, au niveau de l'enseignement privé, 2195 écoles primaires et 1205 écoles secondaires, alors qu'en 1986-1987 ces nombres étaient respectivement de 378 et 109.31

Les parents sont parmi les acteurs majeurs de l'administration du système scolaire congolais. Ils sont représentés, de la base au sommet, par des comités des parents dans les écoles, les communes et les provinces.

L'enseignement en RDC est composé de l'enseignement primaire, secondaire, professionnelle, supérieur et universitaire. Néanmoins, dans certaines institutions, l'enseignement pré primaire, communément appelé maternelle, s'y trouve.

1. Enseignement pré primaire

L'éducation de la petite enfance ne bénéficie que de peu d'attention des pouvoirs publics. C'est pourquoi presque aucune école de l'Etat n'a l'enseignement maternel. Ce ne sont que les écoles communautaires et privées qui en ont généralement.32

Cet enseignement exige du matériel d'enseignement adapté au niveau des enfants et à l'age. Les promoteurs tentent de le chercher à l'étranger, mais à cause des désordres qui se passent dans le pays, plusieurs cartons et plusieurs colis sont perdus par la voie postale et on insiste qu'il ne faut jamais tenter d'envoyer quelque chose par la poste, car elle ne fonctionne plus.33

Les agences de transport coûtent cher. Cette situation aura des répercussions sur les minervals des enfants suite au prix élevé de ces matériels.

31 Ministère de l'EPSP, opcit page 15

32 T. SAM, Situation actuelle de la ville de Kolwezi en RDC, 2003-2004, page 20

33 Ministère de l'EPSP, ibidem, page 28

L'âge de 0 à 5 ans constitue la période la plus importante pour le développement de l'enfant.34 Elle a des effets durables, voire permanents sur sa vie adulte.

« D'après les données sociodémographiques de 2000, les enfants de 3 à 5 ans représentaient 10.3% de la population congolaise (soit 1450000 sur 50948000 d'habitant) ; 3% (soit 43500 enfants) fréquentaient les écoles maternelles, tandis que 97% d'entre eux (soit 1406000 enfants) étaient délaissés pour plusieurs raisons à savoir :

> Manque de politique nationale pour l`enseignement maternel ;

> Inexistence du budget alloué à l'enseignement maternel ;

> Insuffisance d'initiatives de communautés de base ;

> Caractère non obligatoire de ce type d'enseignement ;

> Caractère privé de l'enseignement maternel ;

> Coût élevé des écoles maternelles privées ;

> Insuffisance des moyens financiers des parents ;

> Analphabétisme quasi général des femmes congolaises rendant ainsi difficile le rôle qu'elles doivent jouer dans l'éducation de leurs enfants ;

> Insuffisance des éducateurs (trices) dûment formés dans ce domaine ;

> Insuffisance des structures d'accueilles (écoles maternelles) ;

> Etc.

L'éducation pré scolaire n'est pas encore généralisée en dépit de sa consécration comme structure de l'enseignement national au terme de l'article 16 de la loi cadre de l'Enseignement National ».35 Il ne constitue pas encore un passage obligé pour accéder à l'enseignement primaire car facultatif.

Avec ce faible taux (3%) de scolarisation, la RDC se situe, à l'instar de la plupart des pays d'Afrique Subsaharienne, dans une des régions du monde où l'enseignement pré primaire est le moins développé.36

34 Ministère de l'EPSP, Op.cit, p.27

35 Idem

36 G. MOKONZI BAMBANOTA, Op.cit, p.16

2. Enseignement primaire

La durée de l'enseignement obligatoire en RDC est de 6 ans pour les enfants dont l'âge est compris entre 6 et 12 ans.

La scolarité primaire de 6 ans est subdivisée en 3 cycles de 2 ans chacun. Le certificat de fin d'études primaires est accordé sur la base d'une évaluation des résultats en classe et des notes de l'élève à un test national (TENAFEP) pondérés respectivement par 60% et 40%.

« L'enquête MICS2 relève que 17% seulement des enfants commencent l'école primaire à l'âge de 6 ans. Cet indicateur d'accès à la scolarité de 1995 à 2001, une baisse globale de 6%, passant de 23% à 17%.

En outre, le taux net de scolarisation pour les enfants âgés de 6 à 11 ans était seulement de 52% en 2001 alors qu'il s'élevait à 56% en 1995 ».37

Deux chiffres planent avec insistance sur les débats : sur 100 élèves, seuls 50 parviennent à terminer leur cycle primaire et surtout, à peine 20 maîtrisent réellement les apprentissages fondamentaux (lire, écrire, calculer et raisonner pertinemment).38

Le petit effort pour élargir l'accès à l'éducation ne s'accompagne des mêmes efforts en termes de qualité, mais surtout les enfants non scolarisé sont encore trop nombreux. Les causes de cet échec sont multiples. Certains sont clairement identifiés, de la mauvaise politique de l'éducation au manque de planification efficace, des infrastructures, du matériel pédagogique, en passant par la faiblesse des ressources affectées à l'éducation par les Etats et au mauvais fonctionnement.

L'éducation primaire pour tous les enfants congolais reste un rêve inaccessible.

Un rapport publié en 2005 reconnaît que le système éducatif congolais s'est dégradé depuis le années 1970. En 1979, le taux de scolarisation était évalué à 72%. En 2005, il est passé sous le seuil de 50%.39

Les infrastructures se trouvent dans un état pitoyable, déplorable : l'enseignement se fait sans livre de classe et sans matériels pédagogiques, avec un éclairage électrique médiocre voire même inexistant et les élèves sont souvent forcés de s'asseoir à même le sol, faute de pupitre et parfois même certains d'entre eux viennent avec leurs propres chaises. Cela ne peut qu'être étonnant. C'est un vrai paradoxe : la RDC qui possède l'une des plus vastes forets du monde, ses enfants, élèves n'ont pas des bancs.

37 G. MOKONZI BAMBANOTA, Op.cit, p.4

38 Idem, p.5

39 M. KUPELESA ILUNGA, Op.cit, p.13

Dans certaines contrées du pays, lorsqu'il pleut, c'est la fin de classe car la toiture se trouve dans un état non descriptible.

La pauvreté, qui ne permet pas à une large part de la population de scolariser leurs enfants, mais surtout les faibles fonds que l'Etat loue à la réhabilitation et à l'équipement adéquat des écoles, les conflits infinis qui déchirent notre pays, la mauvaise gouvernance, constituent des obstacles à un enseignement de qualité, etc.

D'autres sont liées à l'héritage colonial. Beaucoup d'enfants ne découvrent la langue d'enseignement que lorsqu'ils entrent à l'école.

C'est ainsi qu'il s'avère de plus en plus vrai que les élèves, les enseignants même, ne maîtrisent pas convenablement, si pas totalement, la langue de l'enseignement qui est le français.

C'est dans ce cadre que monsieur KIBUNDIKILA a proposé dans la table ronde de l'éducation en RDC sous le thème : vers une stratégie pour une éducation de qualité pour tous, de revaloriser les langues nationales.

Certaines études montrent que les résultats des enfants s'améliorent lorsque l'école est dispensée dans des langues maternelles.40

Si notre pays ne veut pas voter pour cette optique, il devrait investir dans le recyclage des enseignants en langue française ainsi leur permettre de très bien dispensé la matière. Les ouvrages étant écrits en un très bon français, c'est ainsi que si l'enseignant, ne maîtrise pas bien la langue, il aura beaucoup des difficultés à comprendre et à faire comprendre cette matière.

D'autres causes enfin restent à cerner, elles concernent la disponibilité et la qualité des enseignants en terme de satisfaction et de motivation professionnelle mais aussi en terme de professionnalisme et leadership scolaire.

C'est pourquoi la démotivation des enseignants, non payés ou pas suffisamment rémunérés, leur font perdre ce plaisir qui était à la base de leur motivation.

Le manque de support didactique et le manque de formation continue pour les enseignants contribuent à maintenir le niveau des élèves à un très bas niveau.

La vie des enseignants est une telle misère qu'ils en arrivent à perdre les notes des élèves qu'ils retrouvent comme par enchantement après avoir reçu de ces derniers une petite motivation. Chez les enseignants, jusqu'en septembre 2005, le salaire d'un instituteur du niveau primaire était de 1600Fc soit 2,86$ au taux de 560 Fc le dollars par mois pour

40 M. KUPELESA, Op. cit, p.4

l'intérieur du pays et de 6000Fc soit 10,71$ par mois pour Kinshasa.41 A ce niveau salarial, tous les instituteurs gagnent moins de 1$ par jour. Ces travailleurs peuvent être considérés, selon le classement des Nations Unies, comme faisant partie des personnes victimes de l'extrême pauvreté.

Au moment où la scolarité dans la majorité des pays digne de ce nom est pris en charge par l'Etat, en RDC, ce rôle est dévolu aux élèves donc aux parents. Et pourtant les parents, qui dans la plupart des cas, sont souvent au chômage.

C'est ainsi que dans certaines familles du pays, la scolarisation se fait sous forme de délestage. Une partie des enfants étudient cette année, l'autre reste à la maison et vice versa. Ces enfants, écoliers, quand ils sont inscrits dans des établissements, doivent faire des acrobaties pour se rendre à leurs écoles, sans moyens de transport. Une fois sur place, chacun pour soi. L'hygiène est inexistante même dans la capitale (les besoins se font dans la brousse,...)

Notre Etat doit s'engager plus et surtout mieux en faveur de l'éducation. Il doit déterminer ce qui est essentiel pour une éducation de qualité.

Bien que beaucoup d'efforts ont été faits dans le secteur éducatif en terme de quantité, le défi du nombre reste toujours à relever au regard des tas d'enfants de la rue, des enfants scolarisables mais non scolarisés qui persiste dans notre pays.

Nous devons nous mobiliser pour une véritable éducation en terme de qualité dans notre pays. L'éducation n'est pas un luxe, c'est un droit pour tout enfant. Les chiffres qui vous seront présentés doivent réveiller notre conscience, et nous inciter à agir en faveur d'un grand projet de l'éducation pour tous les enfants congolais.

L'année 2002, le nombre d'écoles primaire s'élevait à 19319 écoles, 155327 classes avec 158523 enseignants. La population scolarisable de 6-11 ans était estimée à 9070708 enfants dont seulement 5449970 enfants étaient scolarisés. On le voit, 3629738 enfants n'étaient pas scolarisés en 2001-2002. Ces données se repartissent de la manière suivante :

Tableau N°1 : Répartition des écoles primaires par provinces.

PROVINCES

ECOLES

POURCENTAGE

ELEVES

POURCENTAGE

SCOLARISABLES

KINSHASA

2089

10.8

663375

12.1

1180037

BAS CONGO

1426

7.4

445214

8.2

541699

BANDUNDU

3600

18.6

796293

14.6

1022505

EQUATEUR

1937

10

407489

7.4

944849

PROVINCE ORIENTALE

1753

9.1

497976

9.1

968572

NORD KIVU

2094

10.8

635199

11.6

780464

SUD KIVU

1345

6.9

433535

7.9

670437

MANIEMA

574

2.9

135056

2.5

216928

KATANGA

1715

8.8

532273

9.7

1291244

KASAI ORIENTAL

1275

6.6

319722

5.8

833861

KASAI OCCIDENTA L

1511

7.8

592808

10.8

622093

TOTAL

19319

100

5449970

100

9070708

 

Source : Direction de la planification et des statistiques scolaires EPSP, 2002

Il ressort de ce tableau une répartition inéquitable des écoles. La province du Maniema est de loin la moins bien servie, alors que la province de Bandundu a deux fois plus d'écoles primaires que la plupart des provinces. La grande bataille n'a pas encore pris fin avec des écarts pareil entre la population scolarisée et celle scolarisable s'élevant à 3620738 soit un pourcentage de 39.92%.

La moyenne nationale des élèves par école s'élève à 283 élèves. Ce qui revêt un nombre encore limité par rapport à la demande potentielle.

Dans l'enseignement primaire au niveau national, il y avait, en 2001-2002, 57.2% des garçons et 42.8% des filles. Concernant le ratio élèves/enseignants au primaire, la moyenne nationale est de 34 élèves par enseignants.

Quant en ce qui concerne l'éducation par sexe, après des années de guerre et de recul
économique, la situation est mauvaise en RDC : il y a 4.6 millions d'enfants non scolarisé

dont 2.5 millions sont des filles. La RDC figure parmi les 25 pays où l'Unicef a accentué son effort pour accélérer les progrès en matière d'éducation des filles.42

C'est ainsi que nous allons présenter brièvement le taux brut d'admission au primaire par sexe et par province en RDC.

Tableau N° 2 : Taux brut d'admission au primaire par sexe et par province

PROVINCES

GARCONS

FILLES

GARCONS-FILLES

KINSHASA

54.5

56.1

55.2

BAS-CONGO

91.2

82.2

83.2

BANDUNDU

102.2

81.5

94.4

EQUATEUR

53.5

39.0

53.5

PROVINCE ORIENTALE

61.1

50.9

55.9

NORD Kivu

113.6

85.2

99.3

SUD Kivu

87.3

66.2

76.7

MANIEMA

75.6

59.5

67.5

KATANGA

43.1

35.7

39.3

KASAI ORIENTAL

93.5

78.2

85.9

KASAI OCIDENTAL

69.2

54.0

61.6

TOTAL

73.6

60.7

67.1

 

Source : direction de planification et des statistiques scolaires de l'EPSP, 2002

Au vu des données reprises dans le tableau ci haut présenté, nous constatons que dans toutes les provinces le taux d'admission au primaire des garçons est supérieur à celui des filles. L'exception n'est vraie que dans la ville province de Kinshasa où l'inverse est possible. C'est pourquoi le problème de la scolarisation des filles reste encore à résoudre.

42 Unicef, L'éducation des filles en RDC : des colis pour les enfants, 2005, p.1 disponible sur http// www.unicef.org//french /suplly

3. Enseignement secondaire et professionnel.

L'enseignement secondaire en RDC comprend un cycle long et un cycle court.

Le cycle long comprend trois filières : générale, normale et technique. Ce cycle consiste en une première étape de deux ans, commune aux trois filières dénommée cycle d'orientation, et une seconde étape de 4 ans qui introduit une différenciation entre ces trois filières. Au sein de chaque filière, différentes options sont offertes, jusqu'à 30 options dans la filière technique.43

Les élèves qui réussissent au concours national, appelé Examen d'Etat, obtiennent le diplôme d'Etat sanctionnant la fin de leurs études secondaires.

Le cycle court concerne l'enseignement professionnel et consiste en une formation de 4 ans commençant immédiatement après l'enseignement primaire, ou une formation de 3 ans après le tronc commun du secondaire. Il existe également des écoles des arts et métiers qui offrent une formation à l'artisanat en 3 ou 4 ans. Les élèves de ce cycle obtiennent, en cas de satisfaction aux concours de fin de cycle, un certificat.

Cet enseignement secondaire se trouve dans les mêmes conditions de dégradation voire même plus que l'enseignement primaire.

C'est pourquoi, il serait intéressant de relever quelques cas qui traduisent cette situation.

La sous qualification du personnel enseignant est inquiétante. Les enseignants ne sont plus régulièrement formés ni recyclés en cours d'emploi. Les quelques rares formations organisées avec l'appui des organismes internationaux, en l'occurrence l'Unicef et la francophonie, ne concernent qu'une minorité ciblée.44

La dévalorisation de la fonction enseignante, matérialisée par un barème salarial bas, démotive totalement l'enseignant et n'attire plus les nouvelles générations.

Les conditions de travail sont déplorables. La grande majorité des élèves, voire même des enseignants, n'ont pas des manuels pédagogiques. Ce n'est que dans quelques écoles où les enseignants confectionnent les photocopies des notes de lecture que les élèves achètent. Le comble en est que, la majorité des parents de ces élèves vivent aussi dans une pauvreté indescriptible. D'où, difficulté d'acquérir ces manuels.

Néanmoins, dans les institutions conventionnées surtout catholiques les mieux dotées, les élèves peuvent prendre en location des manuels.

43 Ministère de l'EPSP (RDC), op.cit, p.15

44 Idem, p.31

Il existe même dans certains coins du pays, les élèves qui n'ont pas des fournitures scolaires. Ces dernières ne sont qu'à la disposition de quelques enseignants mais aussi en quantité très limitée.

Il a été constaté même que dans certains milieux, les élèves ne savent pas lire les notes dactylographiées. Ce qui a été un sérieux problème pour les élèves finalistes pour déchiffrer les questionnaires des examens d'Etat.

Les infrastructures sont dans un état déplorable. Selon une étude récente, l'état actuel des infrastructures scolaires ne permet pas d'accueillir plus de 20 millions d'enfants dans le primaire et le secondaire.45 Il faudra donc construire des nouvelles infrastructures. Ce qui n'est qu'un mythe, car le pouvoir public n'est pas de cet avis. Ceci se matérialise par la faible part du budget alloué au secteur éducatif voire même presque inexistant par rapport aux besoins illimités qu'a ce secteur.

A l'absence de la volonté d'investir dans l'enseignement, aux moyens financiers injectés, on comprend pourquoi le niveau et la qualité de l'enseignement ne cessent de baisser.

La part du budget de secteur social par rapport au budget national était de 0.9% de ce dernier. Et pourtant, l'éducation ne prend qu'une partie de ce 0.9%. La société civile a de même constaté que le budget alloué à l'éducation avait été, à une certaine période, de 6604523902Fc pour l'EPSP soit 0,83% du budget national et de 128154672Fc pour l'ESU soit 0,016% du budget national, inférieur au seul budget affecté à l'institution Président de la République. D'après une analyse des dépenses publiques de fonctionnement du gouvernement faite par cette même société civile en 2005, il a été constaté que les dépenses faites par l'institution Président de la République s'élevaient à 7135587164 Fc soit 17184661.9$. Néanmoins, à ce montant exorbitant s'ajoutent des affectations obscures ou suspectes s'élevant à 3106789729 Fc.46 La question qui nous revient à l'esprit est de savoir si la volonté de relever le défi de l'éducation est une priorité pour nos dirigeants ?

Nous comprenons combien de fois il était plus normal que de chercher à renvoyer à plus tard les élections et prolonger indéfiniment la transition.

Selon quelques statistiques plus au moins détaillées, le secteur de l'éducation a demeuré quasiment à l'abandon ; en ce sens qu'il n'a bénéficié annuellement que de plus de 0.3% du total des dépenses courantes et de 0.1% de l'ensemble des dépenses d'investissement entre 2002 et 2004.47

45 Gratuité de l'enseignement en RDC, in Le potentiel, p.1

46 Sociétés Civilistes Indépendantes, Analyse du budget de la RDC, Kinshasa, p.17

47 Ministère de l'EPSP, Op. cit, p.15

Graphique N° :1 : Dépense courantes de l'éducation faites par le pouvoir public de 1980- 2004

35%

30%

25%

20%

15%

10%

5%

0%

1930

1931

19E2

1933

DEPENSES COURANTES

1934-

ANNEES

1936

19E6

arm

ax

are

2133

aDtt

DEPENSES COURANTES

Source : Documents budgétaires. Annexes tables, 2003

Ce tableau nous trace la pure réalité des dépenses publiques allouées au secteur éducatif. Quant à nous de tirer des conclusions.

Pour les années 2000-2002, les dépenses publiques ne concernent que les 7 provinces sous le contrôle de l'Etat (Gouvernement central) hormis les provinces sous contrôle des rebelles. Quant aux dépenses d'investissement (en capital), celles-ci se présentent de la manière suivante entre 2002-2004 :

Tableau N°3 : Dépenses d'investissements de la RDC 2002-2004

 

ANNEES

 

2002

2003

2004

DEPENSES EN

CAPITAL

0.00

0.00

0.25

 

Source : Nos calculs à partir du bulletin mensuel d'information et statistiques, Mai 2006. BCC

Ces données nous montrent combien de fois notre pays ne fait pas sien la situation dégradante des infrastructures scolaires du pays. Et pourtant, comme dit précédemment, ce secteur éducatif est trop essentiel pour un développement durable dans un Etat.

Pour cet enseignement secondaire, en 2001-2002, il y avait 8257 écoles secondaires, 110157 enseignants e 1600000 élèves dont 590000 filles. Mais les enfants de 12-17 ans pouvant être scolarisés étaient estimés à 7452300 dont seulement 1612214 soit 21.63% étaient scolarisés. Comme les écoles primaires, les écoles secondaires existantes sont faiblement fréquentées et inégalement reparties sur le territoire national.

Leur répartition se présente de la manière suivante :

Tableau N°4 : Répartition des écoles secondaires par province.

PROVINCES

ECOLES

POURCENTAGE

ELEVES

POURCENTAGE

SCOLARISABLES

KINSHASA

1219

14.8

357791

22.2

1010476

BAS CONGO

753

9.1

154918

9.6

460498

BANDUNDU

2275

27.6

349521

21.7

869811

EQUATEUR

706

8.5

89165

5.6

793300

PROVINCE ORIENTALE

516

6.2

81467

5.0

760150

NORD KIVU

598

7.2

116265

7.2

607381

SUD KIVU

545

6.6

113606

7.0

534297

MANIEMA

220

2.7

30466

2.0

168821

KATANGA

518

6.3

126470

7.8

1010602

KASAI ORIENTAL

489

5.9

113064

7.0

707971

KASAI OCCIDENTAL

418

5.1

79481

4.9

529300

TOTAL

8257

100

1612214

100

7452606

 

Source : Direction de la planification et des statistiques scolaires de l'EPSP, 2002

La ville de Kinshasa a un nombre important d'écoles avec le nombre le plus élevé d'élèves, alors que la province de Bandundu a le plus grand nombre d'écoles mais un nombre d'élèves inférieur à celui de Kinshasa et supérieur à celui des autres provinces. Le Katanga qui a un nombre d'enfants scolarisables supérieur à celui de Kinshasa a peu d'écoles.

Par contre, l' Equateur, la Province Orientale et les deux Kasaï, qui sont moins bien pourvus, se situent tout de même au-delà de la province du Maniema qui a le nombre d'écoles le plus bas et la population scolarisable la plus réduite.

Face à une grande population scolarisable, seule 21.63% est scolarisé et le reste se trouve à la merci de la rue, des champs,...

Concernant le ratio élève/enseignant au secondaire, la moyenne nationale est de 15 élèves par enseignant.48 Les élèves devraient normalement bénéficier d'un encadrement très efficace, malheureusement le taux d'achèvement et le taux de réussite aux examens d'Etat indiquent le contraire.

Quant à la parité au niveau de l'école secondaire, celle-ci se présente pour l'année 2002 de la manière suivante :

48Ministère de l'EPSP, Op. cit, p.14

Tableau N°5 : Taux d'admission net au secondaire par sexe et par province

PROVINCES

GARCONS

FILLES

GARCONS-FILLES

KINSHASA

25.5

26.4

25.9

BAS CONGO

26.0

17.8

21.8

BANDUNDU

33.2

20.1

26.5

EQUATEUR

11.2

4.5

7.6

PROVINCE ORINTALE

8.7

5.2

7.0

NORD Kivu

17.1

9.7

12.2

SUD Kivu

12.8

6.6

9.7

MANIEMA

14.3

5.8

10.0

KASAI ORIENTAL

16.8

6.1

11.5

KASAI OCCIDENTALL

14.4

5.1

9.7

KATANGA

10.6

6.0

8.3

TOTAL

17.3

11.0

14.1

 

Source : Direction de la planification et des statistiques scolaire de l'EPSP, 2002

Si aucune province n'a atteint la parité au niveau secondaire, la ville de Kinshasa s'y approche avec 48.9% des filles scolarisées.

En plus du faible taux de scolarisation au primaire, la faible efficacité entraîne un taux de scolarisation encore très bas au secondaire, car le nombre d'enfants qui terminent le primaire est faible. Un taux très bas au niveau secondaire ne traduit que l'inefficacité de l'école primaire congolaise. Le nombre d'élèves qui terminent le primaire est trop réduit et cela se répercute sur le taux de scolarisation au secondaire. La situation est donc grave.

Le grandeur du problème ne se limite pas uniquement au niveau du taux d'admission des élèves par rapport au nombre total des scolarisables, mais le problème des enseignants persiste toujours et influence la qualité de l'enseignement.

Au niveau des milieux ruraux, avec des faibles rémunérations souvent en nature, un grand nombre d'enseignant optent tout naturellement pour les milieux urbains. Cette situation fait à ce que l'école rurale se vide petit à petit de ses enseignants. Ce qui crée un sérieux problème pour les écoles des milieux ruraux.

Quant aux enseignants qui se rendent en ville pour chercher une rémunération plus au moins considérable, après un bon bout de temps de prestation, ils se rendent compte que cette rémunération n'est plus suffisante par rapport aux charges et surtout au coût de la vie.

Comment peut on concevoir qu'un enseignant sensé transmettre le savoir à ceux qui prendront demain le destin du pays reçoive un salaire insignifiant, qui ne lui permet en aucun cas de nouer les deux bout du mois ? Cette situation les pousse à combiner des métiers si pas abandonner complètement l'enseignement. D'où, nous sommes en présence des enseignants absentéistes.

Cette situation les donne plus envie de donner cour dans des institutions privées que celles publiques car celles-ci sont les mieux offrant en terme de rémunération. C'est pourquoi même avec le principe << donna donna », ceux-ci se trouvent dans l'obligation de donner le meilleur enseignement aux élèves des écoles privées au détriment de ceux du public. Et pourtant, avec la dégradation du système éducatif congolais, l'enseignement, en général, est financé en grande partie des contributions des parents. C'est pourquoi le revenu des parents détermine le choix de l'institution à fréquenter.

Quant à nos écoles publiques, la quasi totalité de ces écoles sont dans un état vétuste. Leur capacité d'accueil est devenue insignifiante face à la poussée démographique de la population congolaise.

Ces écoles fonctionnent dans un environnement malsain, ne répondant pas aux normes hygiéniques. Malheureusement, le faible budget affecté à l'éducation ne facilite plus la construction des nouvelles écoles et la réhabilitation des celles existantes, qui se trouvent dans un état de délabrement avancé. Avec le financement des parents, toujours pauvres, qui est resté insignifiant au besoin de fonctionnement des établissements, la situation ne s'améliore toujours pas.

La carence des matériels didactiques et autres supports et équipements pédagogiques réduit l'efficacité de l'enseignement. Elle est plus ressentie dans les options techniques où l'on déplore très souvent l'absence des laboratoires et d'ateliers viables. Un de nos enseignants aux humanités nous aurai dit : << j'ai étudié en technologie le thermos que je n'avait jamais vu ni même notre enseignant. Je ne l'ai vu que lorsque j'était arrivé à l'université. ».

L'inadéquation est criante entre les besoins de formation et les programmes d'études à l'école. Certains enseignants recourent à des vieilles notes pour élaborer les prévisions des matières. L'enseignement reste statique si pas décroissant dans un monde en mutation. Quel regret pour notre pays ?cette situation ne peut que baisser notre compétitivité sur le marché du travail par rapport aux élèves des autres pays.

Ce qui est encore plus triste, à part les écoles conventionnées et quelques rares privées, l'Etat
ne prévoit aucune stratégie nationale pour l'identification, le suivi et l'encadrement des

enfants surdoués. Comment ce pays pourrait-il s'intéresser aux élèves des milieux reculés ? C'est pourquoi même, il y a également l'absence de politique orientée vers l'éducation de certaines catégories spéciales d'enfants comme ceux vivants en zones forestières, pécheurs, nomades, quelques minorités (pygmées) et enfin ceux nécessitant des mesures spéciales de protection. Ici l'allusion est faite spécialement aux enfants de la rue.

C'est ainsi que l'enseignement secondaire en RDC est resté un tremplin pour accéder à l'enseignement supérieur, plutôt que comme moyen de former les compétences dont l'économie a besoin.

4. Enseignement supérieur et universitaire

L'enseignement supérieur comporte un premier cycle de 3 ans et un second de deux à trois ans selon les filières.

Trois types d'enseignements supérieur sont organisés en RDC : l'enseignement supérieur et universitaire, l'enseignement supérieur pédagogique et l'enseignement supérieur technique. Un diplôme est donné aux étudiants ayant réussi aux examens de fin de cycle. Pour les études de médecine, le deuxième cycle, qui dure trois ans, est sanctionné par un diplôme de doctorat en médecine. Le troisième cycle propose le diplôme d'études supérieur (DES), celui d'études approfondies (DEA), de doctorat,...

Avec la poussée démographique croissante, le nombre de demandeur d'éducation supérieure et universitaire ne cesse de croître au jour le jour. La grande préoccupation est de savoir si le pays sera à mesure de faire face à cette demande avec une croissance géométrique si on pourrait le dire.

La première inquiétude est que l'Etat est presque inconscient du problème de l'enseignement. Et pourtant, il devrait, en principe, être le premier acteur dans la recherche d'une solution. Son désengagement se justifie par le faible budget alloué à ce secteur. Mais aussi face à ce faible budget qui ne cesse de décroître chaque fois que on le vote, l'ESU n'a pas la totalité de ce montant. Ce qui n'est que normal.

La part de cet enseignement dans la petite part de l'enseignement en général se présente de la manière suivante :

Graphique N° : 2 Part de l'ESU dans le budget alloué à l'éducation nationale entre 1980- 2002

120%

100%

80%

40%

20%

60%

0%

depenses courantes

depenses d'investissement

Source : Rapport d'état du système éducatif de la RDC, Banque Mondiale, 2004
Ce graphique traduit la réalité que connaît notre système éducatif.

Premièrement, face à ce taux de dépenses courantes d'éducation au maigre budget alloué à l'éducation, ce secteur peut-il être à mesure de satisfaire partiellement si pas totalement, la moitié de ses besoins (dépenses) ?

La réponse ne peut qu'être non, bien sûr, car même ce petit budget alloué à l'éducation n'est pas exécuté convenablement (totalement). Les chiffres les plus éloquents sont ceux de l'exécution du budget 2004 : seulement 25.7% du crédit budgétaire alloué à l'éducation ont été exécutés.49

C'est pourquoi nous ne cesserons de nous poser la question de savoir si nos dirigeants ont la ferme volonté de relever le niveau de notre enseignement.

Les établissements d'enseignements supérieurs, jadis centre d'excellence universitaire, ont vu leurs infrastructures se détériorer, leurs équipements et leurs matériels pédagogiques disparaître, leurs enseignants de plus en plus mal payés et démotivés et les étudiants forcés de vivre, tant bien que mal, de maigres ressources personnelles.

N'ayant pas de supports, les étudiants doivent faire l'essentiel avec les moyens de bord. Les
bibliothèques ont disparu et dans les écoles d'informatiques, on vous forme des
informaticiens qui n'ont jamais vu un ordinateur. Les laboratoires pour les chimistes ou autres

49 B. KUDINGA, Réduction de la pauvreté en RDC : Mythe ou réalité, in Le Potentiel, p. 3, disponible sur http// www.lepotentiel.com

font défaut.50 Les infrastructures sont dans un état pas bon à décrire. Le nombre d'auditoire n'est pas proportionnel au nombre d'étudiant. Cette situation sera plus éclairée d'avec les tableaux qui seront présentés dans la suite.

Quant aux assistants, chef de travaux et professeurs d'université, leur situation est plus déplorable. C'est pourquoi, ces derniers ont dénoncé leur clochardisation. Cette clochardisation des professeurs en RDC est telle que leurs situations salariales soient de plus en plus humiliante et a beaucoup contribué à la dégradation du système éducatif supérieur et universitaire dans tout le pays a fortiori dans le secteur public.

Tous les Etats, y compris ceux d'Afrique, valorisent les professeurs d'université en tant que corps d'élite, producteur des savoirs et des richesses. Le développement de la RDC passe par un système d'enseignement supérieur et universitaire performant, attrayant, soutenu et motivé. Il est étonnant lorsque l'on fait croire aux professeurs d'université qu'il n'y a pas d'argent pour les payer suite à leurs revendications, et qu'on en trouve pour payer les membres de certaines institutions de la République (parlement et gouvernement) avec des montants de 4200$ à 9000$ par personne et par mois pour des effectifs de près de 650 à 60 membres respectivement, sans compter les nombreux avantages en terme des crédits dont bénéficient ces derniers.51

Les professeurs d'université ne peuvent que se réjouir d'une telle valorisation de ces fonctions politiques et ils voudraient qu'il en soit de même pour la noble fonction de professeur d'université.

Une analyse des impacts budgétaires démontre que le parlementaires à eux seuls consomment une enveloppe salariale (hormis les avantages) de près de 32.5 millions de dollars US.52

Et pourtant le développement de la RDC risque d'être hypothéqué, si les dirigeants ne se décident pas de revoir leur politique budgétaire. Cette situation ne date pas d'aujourd'hui.

En 1986, Verhaegen l'a aussi souligné en disant que : « l'ESU au Zaïre n'est pas en crise. Il est en voie de disparition. La formation dispensée dans ses instituts et dans ses facultés, est tombée en dessous du seuil qui permet de prétendre à une qualification professionnelle de niveau supérieure. Il y a déjà quelques années que l'ESU ne produit plus de nouveaux

50 T. KANZA, L'enseignement en RDC, disponible sur http// www.c-recto-actuel.net

51 Les professeurs dénoncent leur clochardisation, in Le Potentiel, disponible sur http// www.canalblog.cm, p.3

52 Idem, pp.3-4

savants, de nouveaux professeurs ou de nouveaux chercheurs ; bientôt, il ne produira plus de nouveaux universitaires. » (Verhaegen, 1986)53

Cette dégradation générale de l'enseignement en RDC et plus particulièrement de l' ESU dont les congolais, eux même, sont conscients, les incite, pour ceux dont les parents ou les familles ont les moyens de changer d'établissements, à grand frais, et d'aller terminer leur cursus dans une écoles, université étrangères et surtout occidentale pour avoir une chance de poursuivre des études dignes de cette appellation.

La plus grande conséquence est que les entreprises du pays font désormais appel aux étudiants congolais ayant terminé à l'étranger en vue d'assumer des fonctions au sein de leurs maisons. Ces entreprises locales ou autres n'ont pas confiance aux finalistes du Congo.

S'il était possible de traiter de toute la problématique de l'ESU en RDC, cela nécessiterait tout un volume (si pas plus).

L' ESU public en RDC se présente de la manière suivante en terme des établissements, des places assises et du nombre des étudiants :

Tableau N° 6 : Répartition des établissements publics de l'ESU en 2003 par province.

PROVINCES

ETABLISSEMENTS

PLACES ASSISES

NBRE D'ETUDIANTS

KINSHASA

14

41434

88605

BANDUNDU

22

6216

5282

BAS CONCO

12

1906

2820

EQUATEUR

11

2719

4143

KASAI OCCIDENTAL

11

2230

2340

KASAI ORIENTAL

10

3719

6553

KATANGA

15

16664

25816

PROVINCE ORIENTALE

15

10378

8381

MANIEMA

12

1095

1095

NORD Kivu

16

1170

2665

SUD Kivu

6

2630

4223

TOTAL

141

90161

151823

 

Source : MAX KUPELESA ILUNGA, Etat de lieu de l'enseignement en RDC, 2006

53 Redynamisation et revitalisation de la pédagogie universitaire au Congo, L'école démocratique, disponoble sur http// www.ecoledemocratique.org, pp.1-2

Ce tableau traduit la pire situation académique que connaît les institutions universitaires de notre pays. La presque totalité des provinces ont des effectifs supérieurs aux places assises à part les deux provinces du Bandundu et de la Province Orientale qui ont un nombre d'étudiants inférieur au nombre des places assises. Mais la province du Maniema qui n'est qu'à sa tangente avec un effectif d'étudiant égal au nombre des places assises.

La ville province, Kinshasa, nous illustre avec exactitude l'état de nos universités avec une place assise pour au moins deux étudiants.

Actuellement, la situation s'est de plus en plus aggravée avec la demande d'éducation universitaire qui ne cesse de croître.

Et pourtant, le nombre d'instituts supérieurs et universitaires ne croit pas dans la même proportion que celui des étudiants pour essayer de satisfaire cette demande.

Face à cette situation que connaissent nos institutions supérieures et universitaires publiques, celles privées ont vu le jour en vue de chercher la solution à ce grand fléau.

Toutes ces situations plus que décevantes de la dégradation de notre système éducatif se sont généralisées à travers tout le pays. La province du Nord Kivu en générale et la ville de Goma en particulier n'en sont pas épargnées. La situation nationale n'est que le reflet de celle de notre province et surtout de notre ville.

Enfin, la RDC doit comprendre que le succès de la bataille du développement dépend de la réussite de son système éducatif, si elle veut faire du XXI nième siècle un moment propice pour le développement de son peuple, moment marqué par le progrès économique et social, par la paix et le développement durable.

Elle doit ainsi s'inspirer des leçons tirées des expériences des pays ayant connu des situations sociopolitiques plus catastrophiques que la sienne. La plus frappante, c'est l'expérience du Japon. Selon AKIHIRO (1996), le développement rapide du Japon a été essentiellement dû à la présence d'une détermination populaire pour l'apprentissage des gens ordinaires et aucun pays ne peut espérer une percée importante dans le développement socio-économique s'il ne procède à un élargissement de l'éducation de base et de l'alphabétisation.54

54 G. MOKONZI BAMBANOTA, Op. cit, p.14

II.2. APPROCHE METHODOLOGIQUE

Apres avoir passé en revue la littérature sur le système éducatif en RDC, nous allons à présent présenter la méthodologie retenue en vue d'identifier les déterminants de la qualité de l'éducation qui influent sur le revenu de l'individu dans la ville de Goma.

La première partie de cette section sera consacrée à la spécification du modèle tandis que la seconde à la présentation des variables retenues dans le modèle et de l'échantillonnage.

II.2.1. SPECIFICATION DU MODELE

Animé par le souci de compléter et d'adapter la situation observée par d'autres chercheurs sous d'autres cieux afin de mesurer le rendement de la qualité de l'éducation acquis par un individu, le modèle de Mincer (1974) a été adapté. Les résultats feront l'objet d'une discussion dans le dernier chapitre dans lequel ils seront présentés.

1. Le modèle théorique55

Le modèle standard du capital humain [Mincer (1974) et Becker (1975)] suppose que les salariés sont rémunérés à leur productivité marginale et que celle-ci augmente avec le capital humain accumulé. Le bénéfice net d'une année de scolarisation supplémentaire peut alors être estimé à partir des données portant sur les revenus des individus dont le niveau d'éducation diffère. Nous envisageons un certain nombre d'enrichissement de la procédure standard afin de réduire les biais potentiels d'estimation des rendements de l'éducation.

1O L'équation de Mincer (1974) et ses limites

Pour déterminer le taux de rendement de S années d'éducation, Mincer (1974) estime une équation de la forme :

lnYS = c+ rS+aE+bE2+u

Avec YS, le revenu individuel ; S, le nombre d'année d'étude ;

E, l'expérience professionnelle. Elle peut se présenter sous forme de rendement décroissant. C, la constante que les théoriciens du capital humain interprètent comme le salaire de base sans capital humain. ; Et u, un terme stochastique représentant les facteurs non observés qui

55 F. ARESTOFF, Op. cit, p.7

affectent le revenu. Il s'agit des facteurs de moyenne nulle, que l'individu ne connaît pas forcement.

Dans cette équation de gains semi-logarithmique, si u est distribué selon les propriétés standard, alors l'estimation de r par la méthode des MCO correspond au taux de rendement privé (par opposition au taux de rendement social) de l'éducation. Il mesure l'augmentation du revenu (YS-YS-1) résultant d'une année d'éducation supplémentaire rapportée au coût annuel de cet investissement scolaire56, soit :

+ + + +

Y Y e c rS a E bE u

2

-

s s - 1 =

c r S

+ - + + +

2

( 1) aE bE u

Y e

s - 1

= ?

1

1 e r - r

Bien que Mincer (1993) considère que la scolarisation et l'expérience expliquent à elles seules un tiers de la variance des taux de salaire dans les pays occidentaux, il existe un certain nombre de limites du modèle de Mincer (1974).

D'une part, il est naturel de supposer que l'environnement parental influe sur la valeur économique du temps passé à l'école. Selon Bowles (1972), en raison de l'influence de l'environnement familial sur le niveau d'études atteint, omettre le niveau d'éducation des parents ou leur activité professionnelle provoquerait la surestimation du rendement de l'éducation.

La littérature tant économique que sociologique offre de nombreuses démonstrations de l'impact positif de l'éducation et du revenu des parents sur le développement cognitif de l'enfant, sur la qualité de l'éducation qu'il reçoit et sur sa réussite éducative. Or, le cadre d'apprentissage que des parents éduqués peuvent offrir à leur enfant lui permettra aussi d'accroître sa productivité pour un nombre d'années d'études donné (Murnane et Al. 1981). Parallèlement, le niveau d'éducation des parents matérialise le capital social de l'individu. Grâce à un père éduqué, l'individu pourra profiter de réseaux de connaissance qui lui permettront peut être d'occuper des postes plus valorisants en termes de position, de rémunération, etc.

Comme prédit, Bowles a constaté qu'une classe sociale et un niveau d'éducation ne détermine pas un revenu mais plutôt une opportunité. Celle-ci correspond au fait de choisir parmi des emplois différents, chaque emploi se caractérisant par divers aspects monétaires et

non monétaires. Le revenu reçu par un individu est alors le résultat d'un choix contraint par l'ensemble des opportunités d'emplois offertes.

L'ensemble de ces facteurs nous conduit donc à supposer que l'environnement parental exerce à la fois un effet direct sur les revenus de l'individu et un effet indirect transitant par son niveau d'éducation.

D'autres part, supposer que la relation entre les revenus et l'éducation est linéaire revient à supposer que les chocs d'offre et de demande de travail ont les mêmes effets sur le taux de rendement de l'éducation à tous les niveaux d'études. Heckman et Al. (1996) rejettent cette hypothèse, arguant que la durée de la scolarité S n'est pas homogène, toutes les années n'ayant pas forcement la même efficacité. Heckman et Polachek (1974) ont ainsi mis en évidence l'existence d'un effet diplôme selon lequel les années ne débouchant pas sur l'obtention d'un diplôme généreraient un rendement plus faible que les autres.

Afin d'autoriser le rendement de l'éducation à varier avec le volume de l'investissement éducatif, il est donc préférable d'intégrer le niveau d'études sous forme quadratique comme le font Angrist et Lavy (1997).

Ces phénomènes pris en compte, le modèle de Mincer « étendu » s'écrit alors : lnYS= c+r1S+r2S2+a E+bE2+d X+u (3)

Avec X, un vecteur de caractéristiques individuelles et parentales.

2° Amélioration du modèle de gains de Mincer : la distinction entre l'éducation publique et éducation privée

Si le type d'éducation, public ou privé, agit sur les revenus à la fois indirectement par la réussite scolaire [comme le montrent Arestoff et Bommier (2000)] mais aussi directement, alors le modèle de Mincer « étendu » [équation (3)] tend encore à surestimer le taux de rendement de l'éducation. Pour y remédier, nous proposons de poursuivre l'adaptation faite par Florence Arestoff, du modèle de Mincer.

Supposons un individu i. En intégrant le fait d'avoir reçu une éducation publique ou privée (Ti) parmi les variables explicatives des revenus, l'équation (3) peut être réécrite comme suit :

LnYi = ~+r1Si+r2S2 i+~1Ti+~2Ei+~3E2 i+~4Xi+~1i (4) Avec a, la constante et 1i, le résidu.

L'estimation de cette équation par des MCO n'est possible que si les variables explicatives ne sont pas corrélées avec les facteurs non observés. Or, les rendements de l'éducation peuvent varier entre les individus, en fonction des paramètres propres à chacun d'eux qui sont à même d'influer sur les revenus (et l'éducation) mais sont omis de l'équation : motivation à étudier, préférence pour le présent, accès aux ressources de financements, etc.

2. Modèle retenu

Nous avons retenu le modèle de Florence ARESTOFF présenté de la manière suivante :

LnYi = ~+r1Si+r2S2 i+~1Ti+~2Ei+~3E2 i+~4Xi+~1i

Nous avons opéré ce choix vu les situations presque similaires que connaissent les deux économies de ces deux pays, la RDC et le Madagascar, en terme d'éducation. Ces économies sont caractérisées par une baisse croissante du budget de l'Etat alloué au secteur éducatif. Pour le cas de la RDC, cela a été détaillé dans la section précédente tandis que pour le Madagascar, Florence a constaté qu' « avec la récession économique au Madagascar, les dépenses publiques d'éducation ont considérablement chuté, provoquant une notable désaffectation de l'éducation publique au profit de l'éducation privée ».57

Cette similarité de ces deux économies en terme d'éducation est aussi justifiée par l'indice de développement de l'éducation pour tous en Afrique Subsaharienne francophone.

Entre 1990 et 2000, la RDC et le Madagascar ont connu des taux négatifs s'élevant respectivement à -11.5% et -5.4%.58 Cette situation est aussi à la base de notre motivation à retenir ce modèle et de le vérifier en RDC plus particulièrement dans la ville de Goma.

57 F. ARESTOFF, Op. cit, p.5

58 M. FALL, Qui et où sont les analphabètes ? En Afrique subsaharienne francophone, UNESCO, 2005,

II.2.2. ECHANTILLONAGE ET PRESENTATION DES VARIABLES DU MODELE

II.2.2.1. ECHANTILLONNAGE

Notre étude porte sur l'impact de la qualité de l'éducation sur le revenu individuel dans la vile de Goma. Notre population cible est donc constituée de tous les individus ayant un niveau d'étude plus au moins élevé (universitaire au moins) se trouvant sur le marché du travail. Nous avons pris uniquement ceux qui ont entrepris les études universitaires car c'est après ce stade d'éducation qu'on est supposé être proche du revenu, du marché du travail.

Pour pouvoir tirer un échantillon correct, il faut être en présence de la liste exhaustive des unités de la population totale parmi lesquelles certaines seront sélectionnées.

Le principe statistique fondamental stipule que toute unité se trouvant dans cette population totale doit avoir une chance d'être sélectionnée et cette chance peut être mesurable.

En effet, si l'on veut augmenter le degré de précision souhaité, la taille de l'échantillon doit conséquemment augmenter.

Néanmoins, le nombre d'enquêtés représente l'un des facteurs renforçateurs de la validité d'un sondage.

C'est pourquoi, il est plus important qu'on ait des bons enquêteurs qu'avoir un échantillon exorbitant.

Une enquête bien faite, même si elle a un échantillon pas trop important vaut plus que celle ayant un échantillon important mais mal faite.

Détermination de la taille de l'échantillon

Pour déterminer la taille de l'échantillon d'une population donnée, le problème qui se pose est celui de déterminer n respectivement taille de l'échantillon pour obtenir une estimation avec la précision désirée. Etant donné a priori un seuil de probabilité 1-a.

Bon nombre des statisticiens suggèrent de choisir n tel que :

t 2

= 59

n á x (CV ) 2 K 2

59B. GRAIS, Méthodes statistiques, 3e édition, Dunod, Paris, 2000, p. 274

Avec CV représentant le coefficient de variation obtenu d'une pré enquête ; K la précision de l'estimation en pourcentage de la moyenne et t la valeur de la variable normale centrée réduite au seuil 1-

Ainsi, pour effectuer une pré enquête afin d'obtenir la taille de l'échantillon, nous avons commencé par déterminer les classes de notre variable expliquée car elle se situait dans des tranches de revenu déterminées au hasard.

C'est dans ce cadre que nous avons utilisé la méthode empirique, dite de LIORZOU. Après résolution, nous avons déterminé les classes à partir des données suivantes :

· Limite inférieure : 0 ;

· Le nombre de classe : 8 ;

· L'amplitude des classes est de : 200 ;

Pour plus de précisions voir annexes.

C'est ainsi que grâce à cette pré enquête effectuée et après calcul, nous avons obtenu les résultats suivants avec une marge d'erreur n'excédant pas 10% car nous traitons d'un thème sensible pour tout le monde : le revenu.

c = 319,25

x = 55 9,46

a 245 .2 1 4

CV= = = 0, 5706

x

503 .78

Sachant qu'au seuil 1-a = 0.95, correspond à la valeur tabulaire t#1.65.

1 .65 2

× 0. 5706 88,6

2

n = = Soit n = 89 individus.

. 1

2

0

Pour les calculs voir annexes N°1

Ayant obtenu la taille minimale de notre échantillon soit 89, nous avons jugé bon de prendre un échantillon de 162 individus pour d'amples précisions étant donné que cet effectif tombe dans l'intervalle souhaité.

II.2.2.2. PRESENTATION DES VARIABLES DU MODELE

Dans notre étude, le modèle retenu est celui de Florence ARESTOFF issue de celui de Mincer (1974).

Le revenu d'un individu sera donc expliqué notamment par son niveau d'éducation (nombre
d'année d'étude), son expérience professionnelle, les caractéristiques parentales (niveau

d'éducation de ses parents et de leur revenu) et enfin du type d'éducation reçu (public ou privé).

Par conséquent, l'estimation de l'impact de la qualité de l'éducation sur le revenu implique de disposer d'une base de données relativement riche. Celle que nous utilisons est issue d'une enquête menée auprès de certains travailleurs intellectuels de la ville de Goma.

1. La variable expliquée : le revenu de l'individu

La variable expliquée retenue pour notre travail est le revenu de l'individu.

D'une manière générale, mais encore plus dans le cadre d'un pays en développement tel que le notre, l'analyse des revenus tirés de l'activité est un aspect du marché du travail qui est complexe à étudier pour plusieurs raisons.

D'abord parce que traditionnellement, la question des revenus constitue un thème sensible pour la population qui se montre souvent réticente à répondre sincèrement sur sa situation financière.

Ensuite, parce qu'il est difficile d'obtenir des informations fiables dans ce domaine.

Ces dernières, nous sont fournies par une enquête qui porte sur le revenu de 162 individus à Goma.

Cette enquête n'a pas uniquement pris en compte le salaire des individus, mais plutôt le montant mensuel de la rémunération dans toutes les activités entreprises par eux durant tout le mois.

La situation des revenus de toute notre population enquêtée se présente de la manière suivante après avoir déterminer les classes selon la même méthode, dite de LIORZOU (voir annexes) :

INDIVIDUS

INDIVIDUS

70

60

50

40

30

20

10

0

CLASSES

[0-
200[

[200-
400[

[400-
600[

[600-
800[

[800-
1000[

[1000-
1200[

[1200-
1400[

[1400-
1600[

Graphique N° 3: Revenu des enquêtés

Au vu de ces données, nous constatons que le gros des individus ont des revenus situés entre le première et la quatrième tranche.

Après quelques calculs faits, nous obtenons les résultats suivants :

Le revenu mensuel moyen de notre population est de 427.16$ ( X = 427. 1 6 ) Pour tous calculs voir Annexes N° 2.

a ( n - Fcc inf)

~ 2 n

X L

= inf + Avec n= 168, cela implique que 81

=

ni

(X )

~ 2

Après 81, nous avons 99 (voir annexes).

Ce qui nous donne la classe médiane suivante : [20-400[

~ 200(8 1 4 1)

-

D'où, X = +

200 =3 37.93

58

.

Donc, 337.93$ est le revenu qui partage en deux parties égales notre distribution des revenus mensuels des travailleurs intellectuels de la ville de Goma.

Quant au mode, il sera déterminé par la relation suivante :

a Ä 1

X L

à inf

= + = +

200

200(5 8 4 1)

-

=

262.96

 

Ä 1

+ Ä 2

(58 4 1)

-

+ -

(5 8 2 1)

Dans notre distribution, le revenu mensuel le plus observé est 262.96$. Ce revenu est le plus fréquent dans nos observations.

Ces trois variables ont des valeurs différentes et la relation entre elles se présente de la

à ~

manière suivante : X X X . Ce qui signifie que notre distribution est étalée vers la droite et

biaisée vers la gauche comme le montre notre graphique.

Cette distribution a un écart type de 332.7. Comme cet écart type est de loin supérieur à zéro, cela signifie qu'il y a une forte dispersion des revenus mensuels des individus enquêtés autour du revenu mensuel moyen, qui est de 427.16$

Pour tous calculs, voir annexes.

Apres avoir eu une idée plus au moins détaillée sur la variable expliquée de notre étude, nous pouvons à présent présenter les variables expliquées retenues.

2. Variables explicatives

JO Niveau d'éducation ou nombre d'année d'études

Le niveau d'éducation peut déterminer le revenu d'un individu comme souligné plus

haut.

Une partie des bénéfices associés à la qualité de l'éducation viennent de la poursuite de la scolarité.

Cette variable a été retenue dans notre travail en ce sens qu'elle est rémunérée dans certaines entreprises. Le taux de salaire d'un individu dans une entreprise au temps t est fonction du salaire qu'il obtiendrait sans éducation, du salaire dû à son parcours scolaire, au poste qu'il occupe, au salaire de la formation professionnelle et au salaire de l'ancienneté.

C'est ainsi que nous constatons que les années d'études entreprises par un individu sont rémunérées dans une société ; car une explication fondamentale de la productivité du travail provient de la plus grande qualification de la main d'oeuvre grâce à la formation acquise.

Les données recueillies sur terrain se présentent de la manière suivante :

Graphique N° 4 : Niveau d'éducation par sexe

50

40

30

20

70

60

10

0

GRADUE LICENCIE

HOMLMES FEMMES

Source : notre propre enquête dans la ville de Goma

Ce graphique reflète les résultats de notre enquête par rapport au niveau d'éducation par sexe.

Nous constatons que les hommes détenteurs d'un diplôme de licence sont les plus nombreux avec un effectif de 65 soit 55.09%du total d'hommes enquêtés. Tandis que le nombre des gradués est de 53 soit 44.91%.

Quant en ce qui concerne les individus de sexe féminin, la même situation se répète avec un effectif des femmes licenciées s'élevant à 23 soit 52.27% tandis que celui des graduées est de 21 soit 47.73% du total des femmes intellectuelles enquêtées. Ce résultat ayant un nombre élevé des licenciés par rapport aux gradués au niveau de tous les sexes, s'explique par le revenu élevé espéré par les individus lorsqu'ils entreprennent dans la poursuite de leur scolarité. Car avec un diplôme élevé, on peut espérer à des revenus conséquents, surtout dans les entreprises qui rémunèrent les diplômes. De même qu'avec un diplôme élevé, on peut espérer à une promotion au sein de l'entreprise dans laquelle vous travaillez.

Dans notre modèle de base, l'effet attendu de cette variable est positif.

2° Expérience professionnelle

Selon Jacques GENEREUX (1998), la théorie du capital humain souligne que la productivité des travailleurs dépend d'une part importante de leur expérience dans les entreprises et au poste de travail qu'ils occupent dans cette entreprise.

C'est pourquoi, en début de carrière, un employeur doit offrir au travailleur un salaire équivalent au prix du marché, c'est-à-dire au salaire moyen habituellement payé par les autres entreprises pour un certain emploi.

Le nouvel employé devra bénéficier, par l'expérience, des connaissances impossibles à acquérir à l'école, ni dans d'autres entreprises. D'autres travailleurs devront souvent lui consacrer du temps pour lui faire partager leur expérience ou contrôler son travail.

L'entreprise subira donc un coût en acceptant de rémunérer le débutant plus qu'il ne lui rapporte.

Néanmoins, il s'agit d'un investissement dans le capital humain que l'entreprise récupère ensuite quand le travailleur sera expérimenté.

En effet, pour retenir un employé expérimenté, l'entreprise doit payer le salaire qu'il pourrait obtenir ailleurs et qui correspond à la productivité moyenne qu'il aurait dans une autre entreprise.60

Selon Véronique SIMONET, dans la mesure où le capital spécifique augmente avec l'ancienneté un travailleur accumulant de plus en plus de compétence d'usage plus au moins exclusif à son emploi voit son salaire croître avec l'ancienneté et est de moins en moins

60 J. GENEREUX, Introduction a l'économie, POINTS SEUILS, 1998

susceptible de le quitter : le salaire peut croître avec l'ancienneté pour des raisons incitatrices.61

C'est ainsi qu'une entreprise ayant un agent expérimenté a l'obligation de le conserver le plus longtemps possible ainsi bénéficier au maximum de ses compétences. Elle sera dans l'obligation de lui fournir les conditions les mieux indiquées pour bénéficier de son talent (promotions dans l'entreprise, révision de son salaire à la hausse, accroissement de quelques avantages,...).

De même pour les entrepreneurs privés, cette situation se matérialise tout au long de la prestation de leurs activités.

C'est le cas d'un individu qui veut entreprendre dans une activité qui lui est inconnue. Au début de son activité, il supportera le coût de l'apprentissage dont les autres, oeuvrant dans le même secteur d'activité, bénéficient de son économie. Au fur et à mesure qu'il prestera, il acquerra une certaine expérience qui lui permettra de renoncer à son ignorance. Il pourra ainsi bénéficier de l'économie d'apprentissage mais aussi dans une certaine mesure de l'économie d'échelle qui proviendra de l'accroissement de son activité après un bon bout de temps.

C'est dans ce cadre que la variable expérience professionnelle explique le revenu de l'individu.

Les données recueillies sur terrain se présente de la manière suivante :

Graphique N° 5 : expérience professionnelle des enquêtés par sexe

35

30

25

20

15

10

5

0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

HOMMES
FEMMES

Source : Notre propre enquête

61 V. Simonet, Le capital humain, disponible sur www.Google.Fr, sous le thème éducation, capital humain et investissement

Face aux données présentées dans ce graphique, beaucoup des commentaires ne sont pas à faire. Mais le plus grand constat est que la grande partie des enquêtés se trouve dans les tranches d'expérience d'une année à quatre ans.

L'effet attendu dans le modèle adopté est positif.

3° Niveau d'éducation des parents.

Il est naturel de supposer que l'environnement parental influe sur la valeur économique du temps passé à l'école. Selon BOWLES (1972), en raison de l'influence de l'environnement familial sur le niveau d'étude atteint, omettre le niveau d'éducation des parents ou leurs activités professionnelles provoquerait la surestimation du rendement de l'éducation.62

Les données recueillies sur terrain, afférant à cette variable, se présente de la manière suivante :

Graphique N° 6 : Education des parents par sexe des enquêtés

45 40 35 30 25

20
15

10 5 0

HOMMES FEMMES

Source : Nos enquêtes

Ce tableau est le reflet de la situation du niveau d'éducation des parents des individus enquêtés. La grande partie des parents des individus de sexe masculin détient un diplôme d'Etat. Leur effectif s'élève à 39 soit 32.75% du total des parents dont leurs enfants (hommes) ont été enquêtés. Les individus dont leurs parents n'ont pas étudiés suivent avec un effectif de 36 soit 30.25%. Ces nombres élevés sont dus au fait que dans l'ancien temps, les congolais

ne se sentaient pas dans l'obligation d'investir dans le capital humain. Ils trouvaient que ce n'était pas pour eux une des grandes priorités. De même que les écoles primaires, secondaires et professionnelles n'existaient qu'en un nombre restreint. Quant aux universités, celles-ci étaient presque inexistantes à part les quelques universités du pays (Kinshasa, Lubumbashi et Kisangani) qui fonctionnaient convenablement.

Avec un revenu limité, ce ne sont pas tous les parents qui étaient à mesure d'envoyer leurs enfants dans d'autres milieux poursuivre leurs études.

Néanmoins, certains individus en étaient capables. C'est pourquoi le niveau suivant sont les enquêtés de sexe masculin dont leurs parents sont gradués et licenciés avec des effectifs de vingt chacun soit 16.81%. Et enfin, le nombre de quelques parents qui ont poursuivi leur cursus et ayant obtenu un doctorat s'élève à quatre soit 3.36%.

Bon nombre d'entre eux étaient des boursiers.

Quant aux femmes, la situation change. Le grand nombre des femmes enquêtées ont des parents licenciés. Leur effectif s'élève à 13 soit 30.23%. Suivi des femmes dont leurs parents sont diplômés et gradués avec des effectifs de 10 chacun soit 23.26%.

Les parents ayant une maîtrise et ceux n'ayant pas étudié ont un même chiffre, quatre soit 9.3% chacun. Et enfin le nombre le plus petit est celui des parents ayant un diplôme de doctorat et dont leurs filles ont été enquêté et leur nombre s'élève à deux soit 4.65%. Ces résultats traduisent la réalité que connaît notre pays la RDC. La grande partie des filles, femmes dont leurs parents leurs permettent de poursuivre leurs études sont celles dont ces derniers ont, dans la plupart de cas, étudié. Car des parents instruits comprennent le bien fondé de l'éducation de leurs filles. Malheureusement, beaucoup des parents qui pensent avoir fait l'essentiel, laissent leurs filles obtenir un diplôme d'Etat puis attendre le mariage. C'est pourquoi même certaines filles se disent qu'il y a des hommes qui étudient pour elles. A quoi bon étudier ? Les parents non instruits pensent qu'investir dans l'éducation de leurs garçons est plus rentable que le faire chez leurs filles. Ils se disent que la fille partira après son mariage mais le garçon restera.

C'est dans ce cadre que l'Unicef a constaté avec regret ce problème et s'est lancé le défi de le relever avec le fameux slogan : Toutes les filles a l'école.

L'effet attendu est un signe positif pour cette variable.

4°. Le revenu des parents

La presque totalité des pays en développement en général et la RDC en particulier voient leurs systèmes éducatifs aux mains des entreprises privées.

Dans la presque totalité de ces pays, a fortiori le notre, le régime public d'éducation a cédé la place au régime privé. Or nous sommes sans ignorer que dans un régime privé d'éducation, la qualité de l'éducation de l'enfant est déterminé par le revenu de ses parents contrairement aux régimes publics d'éducation où tous les élèves reçoivent une éducation de même qualité, déterminée par le revenu moyen.

Le niveau général de vie de la population congolaise étant de très bas niveau, bon nombre des parents ne sont pas à mesure de financer l'éducation de tous leurs enfants. Ces derniers vont à la faculté à tours de rôle. Ce qui n'est pas une garantie pour l'achèvement de leurs cursus universitaire. Or, comme prédit, le nombre d'années d'étude est l'un des déterminants du revenu d'un individu.

C'est pourquoi, il nous a été impossible d'omettre cette variable (revenu des parents) dans les variables explicatives du revenu.

Le nombre d'enquêtés dont le revenu de leurs parents se situe dans une certaine tranche de revenu se présente de la manière suivante :

Graphique N° 7 : le revenu des parents des individus par sexe des enquêtés

40

35

30

25

20

15

10

5

0

101-
200

201-
300

501-
700

301-
500

701-
1000

REVENU DES PARENTS

1-100

1001-
4000

HOMMES FEMMES

Source : nos enquêtes

Le nombre d'individu de sexe masculin le plus important se trouve dans la tranche de revenu 1-100. Leur nombre s'élève à 38 soit 32.2% du total des hommes. Celui-ci est suivi de la tranche 101-200 soit 25.43% puis de la tranche 201-300 avec un effectif de 17 soit 14.41%. La dernière tranche comprenant le petit nombre d'individus est la tranche 507-700 soit 2.54%.

Chez les femmes, la situation n'est plus la même. La grande partie des femmes enquêtées a des parents dont le revenu est situé entre 301-500. Suivi de la tranche 101-200 avec un effectif de 8 soit 18.18%, puis la tranche 701-1000 avec un nombre de 7 soit 15.91%. La dernière tranche comprenant le plus petit nombre est la tranche 1001-4000.

Nous ne sommes pas étrangers à ces résultats. Ce sont les mêmes que ceux relatifs l'éducation des parents.

Rares sont les parents ayant un faible revenu qui priorisent l'éducation de leurs filles. Tandis que chez les garçons, la situation n'est pas la même. Ce n'est que le contraire.

C'est pourquoi, nous avons remarqué un nombre élevé des garçons ayant étudié mais dont leurs parents n'ont pas étudié ou assez étudié mais dont leurs parents n'ont pas assez de moyen non plus. Ce qui n'est pas le cas chez les filles.

L'effet attendu de cette variable est de signe positif.

5° Type d'éducation

Le système éducatif en RDC est en éventuel déclin. Le pouvoir public n'est plus à mesure de supporter à lui seul l'éducation de sa population.

Les entreprises privées l'assistent. Malheureusement, les institutions privées fournissent, en général, une éducation de qualité par rapport aux institutions publiques. Cela a été plus au moins détaillé dans la première section de ce chapitre (effectifs d'étudiants, nombre des places assises, permanence des enseignants,...)

C'est cette situation qui nous a inspiré afin d'intégrer cette variable dans le modèle et ainsi vérifier si elle peut aussi influencer significativement le revenu d'un individu.

Il s'agit d'une variable indicatrice qui prend la valeur 1 quand l'individu a été inscrit dans un plus grand nombre d'écoles publiques que d'écoles privées au cours de sa scolarité, et la valeur 0 si non.

De part notre enquête menée sur terrain, notre échantillon se présente comme suit (en terme de type d'éducation reçue) :

Graphique N°8 : Types d'éducation reçu par les enquêtés par sexe.

90
80
70

 
 
 

60

 
 

50
40

 

HOMMES
FEMMES

30 20 10 0

 
 
 

PRIVEE PUBLIQUE

 
 

Source Nos enquêtes

Ce graphique récapitule le nombre d'enquêtés par rapport au type d'éducation adopté par chacun d'eux. Chez les hommes, la grande partie entreprennent leurs études dans des institutions publiques avec un effectif de 77 soit 65.81%. Quarante seulement entreprennent leurs études dans des institutions privées, soit 34.19%.

Chez les femmes, la même situation y est reprise. 28 d'entre elles entreprennent leurs études dans des institutions publics soit 62.22%. Tandis que les 17 restantes entreprennent dans des institutions privées soit 37.78%.

Ce choix n'est justifié par rien d'autre que le revenu limité des parents. L'éducation privée est une éducation qui coûte cher par rapport à celle publique. C'est pourquoi, bon nombre d'individu se décide d'aller étudier dans des institutions publiques.

Par ailleurs, les institutions publiques attirent plus d'étudiants parce qu'elles regorgent la plus grande partie des départements.

De même pour certaines facultés, l'institution publique est la mieux indiquée. Prenons à titre d'exemple la faculté de droit et de médecine. Pendant longtemps, le licencié en droit ayant terminé dans une institution privée avait des difficultés pour passer le test d'admission au barreau. Mais actuellement la situation se décante petit à petit. De même pour les jeunes médecins provenant des institutions publiques, ces derniers avaient aussi des difficultés au niveau de l'ordre de médecin. C'est pourquoi beaucoup d'individus ayant choisi cette filière de formation, optent pour les institutions publiques pour palier à ces problèmes.

L'effet attendu de cette variable est de signe positif.

Nous voici au terme de notre deuxième chapitre qui a porté sur la présentation du système éducatif en RDC et de l'approche méthodologique de la présente étude. Il a été question de présenter sous une forme détaillée le système éducatif congolais.

Dans la section suivante, nous avons présenté notre approche méthodologique. Dans cette dernière, nous avons tout d'abord spécifié notre modèle d'étude en partant du modèle théorique de Mincer puis celui aménagé par Florence ARESTOFF au modèle retenu.

Ensuite, nous avons présenté notre échantillon et les variables retenues dans notre modèle d'étude.

Chapitre troisième:
PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS

Le bien fondé de ce chapitre est de présenter et d'interpréter les résultats de l'approche économétrique utilisée d'une part et de suggérer des recommandations sur la situation observée.

III.1. PRESENTATION DES RESULTATS

Dans cette section, il sera question de présenter et d'interpréter notre régression suivie des tests économétriques utilisés. Ainsi, nous aboutirons à notre modèle définitif.

III.1.1. Régression linéaire simple

Notre modèle de base se présente de la manière suivante:

LnYi = ~+r1Si+r2S2 i+~1Ti+~2Ei+~3E2 i+~4Xi+~1i

La prise en compte des variables Si et Ei sous forme quadratique, nous a exposée au problème de multicolinéarité entre nos variables.

Cet état de chose a rendu impossible l'application de la méthode de OLS dans l'estimation de notre modèle. D'ou, il nous a semblé approprié de ne prendre en compte que les variables non quadratiques.

Le nouveau modèle se présente de la manière suivante:

LnYi = ~+r1Sii+~1Ti+~2Eii+~3Xi+~1i

Etant donné que les variables ont des nombres ayant des écarts trop élevés, nous avons suggéré l'introduction des logarithmes sur les variables dont les données chiffrées sont trop grandes pour les ramener à une variable ayant des nombres dont les valeurs sont proches entre elles.

De même, nous avons séparé les deux caractéristiques parentales pour mesurer l'impact de chacune d'elle prise distinctement.

Ainsi, le dernier modèle se présente comme suit:

Log (REVIND )= c + a EDUCIN + b TYPE + c EXPI + d EDUP + e log(REVP)

Au vu du tableau N° 3 présenté en annexes, après régression, on obtient le modèle suivant :

LogREVIND = 4,3 82 0,048

+ EXPI + 0,1 3 8 EDUP + 0,077 EDUCIN - 0,1 0 1TYPE + 0,1 42 LogREVP

(9, 87) (3, 33) (1, 01) (1, 33) (-0, 84) (2, 25)

R2 =0, 99 0,07

R 2 = F-Stat= 3, 415 Prob (F-Stat) = 0, 0058

Au vu du tableau N° 3 présenté en annexe, nous constatons que la probabilité critique de certaines variables est significative à des seuils de 1 et 5 %, tandis que pour les autres elle s'avère non significative. Les variables EXPI et Log (REVP) sont respectivement significatives au seuil de 1 et 5%. Quant aux autres variables TYPE, EDUP et EDUCIN elles s'avèrent non significatives même à un seuil de 10 à 15%.

La probabilité de F-Statistique est aussi significative à un seuil de 1%.

L'utilisation de la méthode de MCO exige que la régression satisfasse aux principaux tests usuels en économétrie.

III.1.2 Tests économétriques

1. Test sur la forme fonctionnelle du modèle (Test de RAMSEY RESET)

À partir des résultats obtenus lors de l'application de ce test,voir tableau annexe N°4, nous constatons que la probabilité associée au F-Statistique dans le test de RAMSEY RESET à une valeur largement supérieure soit 0,632933.

Nous pouvons, à cet effet conclure que le test de RESET sur la forme fonctionnelle indique que l'hypothèse nulle peut être rejetée, ce qui implique qu'avec F-Stat s'élevant à 63,29%, la spécification du modèle est valable.

2. Test de multicolinéarité

Pour détecter la multicolinéarité, l'on recourt aux résultats de la matrice de corrélation disponible dans le logiciel Eviews.

Tableau N° 7 : Matrice de corrélation

 

TYPE

REVP

EXPINDU

EDUP

REVIND

EDUCIN

TYPE

1

-0.117771983183

0.187279044116

-0.0465070962444

0.0200403752114

-

0.0965146435819

REVP

-0.117771983183

1

-0.114703479499

0.214859756614

0.123465568589

0.0918817178359

EXPINDU

0.187279044116

-0.114703479499

1

-0.0427676242636

0.0923066127618

0.0976298787007

EDUP

-

0.0465070962444

0.214859756614

-

0.0427676242636

1

0.00888095787092

0.0280601987348

REVIND

0.0200403752114

0.123465568589

0.0923066127618

0.00888095787092

1

0.0200428468587

EDUCIN

-

0.0965146435819

0.0918817178359

0.0976298787007

0.0280601987348

0.0200428468587

1

Source : Nos estimations

Au vu de cette matrice de corrélation partielle, nous constatons qu'aucun coefficient de corrélation n'est supérieur à 70%. Nous pouvons ainsi affirmer qu'il y a absence de multicolinéarité entre les variables.

3. Test d'hétéroscedasticité (Test de WHITE)

Les résultats auxquels nous avons aboutis (voir annexe 6) en appliquant ce test nous démontrent que la probabilité du test de F-Stat est supérieure au seuil de signification avec une valeur de 59,92%. Ceci nous amène à affirmer que notre modèle est Homoscédastique.

4. Test de normalité

La probabilité associée à la valeur de JARQUE BERA est de 32,52% soit une valeur supérieure à 0,05. (Voir annexe 7)

Nous pouvons donc affirmer qu'il n'y a pas violation de l'hypothèse de normalité. Notre modèle est normalement distribué.

III.1.3. Résultat du modèle définitif

Apres vérification des différents tests exigés, nous avons constaté que notre modèle est

bon.

Pour déboucher sur le modèle définitif de notre étude, nous allons adopter la démarche préconisée par la méthode de Backward elimination.63

63 Cette méthode consiste après chaque régression à éliminer chaque fois la variable la moins significative afin d'aboutir à un modèle globalement significatif.

1°. Elimination de la variable TYPE

Tableau indicatif N°9

Dependent Variable: LOG(REVIND)

Method: Least Squares

Date: 10/23/08 Time: 10:50

Sample(adjusted): 1 161

Included observations: 161 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient Std. Error t-Statistic

Prob.

C

4.294594

0.430917 9.966174

0.0000

EXPI

0.045406

0.014072 3.226702

0.0015

LOG(REVP)

0.145439

0.062791 2.316221

0.0218

EDUP

0.138338

0.136258 1.015269

0.3115

EDUCIN

0.080591

0.058120 1.386629

0.1675

R-squared

0.095141

Mean dependent var

5.741497

Adjusted R-squared

0.071939

S.D. dependent var

0.750536

S.E. of regression

0.723036

Akaike info criterion

2.219847

Sum squared resid

81.55377

Schwarz criterion

2.315543

Log likelihood

-173.6977

F-statistic

4.100621

Durbin-Watson stat

1.604092

Prob(F-statistic)

0.003457

Source : Nos estimations

L'élimination de la variable TYPE n'améliore pas les résultats de notre régression, car les variables EDUP et EDUCIN demeurent toujours non significatives.

2°. Elimination de la variable EDUP

Tableau indicatif N° 10

Dependent Variable: LOG(REVIND)

Method: Least Squares

Date: 10/23/08 Time: 10:51

Sample(adjusted): 1 161

Included observations: 161 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient Std. Error t-Statistic

Prob.

C

4.358593

0.426323 10.22368

0.0000

EXPI

0.042844

0.013845 3.094481

0.0023

LOG(REVP)

0.155532

0.062006 2.508350

0.0131

EDUCIN

0.079571

0.058117 1.369142

0.1729

R-squared

0.089162

Mean dependent var

5.741497

Adjusted R-squared

0.071757

S.D. dependent var

0.750536

S.E. of regression

0.723107

Akaike info criterion

2.214010

Sum squared resid

82.09263

Schwarz criterion

2.290567

Log likelihood

-174.2278

F-statistic

5.122901

Durbin-Watson stat

1.589416

Prob(F-statistic)

0.002084

Source : Nos estimations

L'élimination de cette variable, n'améliore non plus les résultats de notre régression étant donné que la variable EDUCIN demeure non significative.

3°. Elimination de la variable EDUCIN

Tableau indicatif N° 11

Dependent Variable: LOG(REVIND)

Method: Least Squares

Date: 10/23/08 Time: 10:52

Sample(adjusted): 1 161

Included observations: 161 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient Std. Error t-Statistic

Prob.

C

4.669352

0.361878 12.90312

0.0000

EXPI

0.039923

0.013718 2.910350

0.0041

LOG(REVP)

0.160644

0.062064 2.588359

0.0105

R-squared

0.078287

Mean dependent var

5.741497

Adjusted R-squared

0.066619

S.D. dependent var

0.750536

S.E. of regression

0.725105

Akaike info criterion

2.213457

Sum squared resid

83.07280

Schwarz criterion

2.270875

Log likelihood

-175.1833

F-statistic

6.709936

Durbin-Watson stat

1.555332

Prob(F-statistic)

0.001596

Source : Nos estimations

Le modèle final se présente de la manière suivante :

LogREVIND = 4, 669352 0, 039923

+ EXPI + 0, 160644LogREVP

(12, 9) (2, 9) (2, 5)

R 2 = 0,078 0,066

R 2 = F-Stat = 6,709 Prob (F-Stat) = 0,001

III. 2. INTERPRETATION DES RESULTATS

Dans cette section, nous nous proposons d'interpréter les résultats obtenus après régression. L'explication du revenu d'un individu à partir de la qualité de son éducation en RDC se heurte à plusieurs incohérences par rapport à celle des pays développés. Sur le marché de l'emploi de la ville de Goma, le coefficient R2 ajusté montre que l'équation de notre modèle explique à 7% les variations des revenus des individus. Ce qui signifie que le revenu des travailleurs intellectuel de la ville de Goma serait expliqué par d'autres variables que celles retenues dans notre modèle.

Nos résultats tirent leur explication dans l'organisation du marché du travail dans la ville de Goma.

La régression de notre modèle nous a révélé que les variables EDUP, EDUCIN et TYPE ne se sont pas avérés significatives dans l'explication des revenus tandis que les variables REVP et EXPI l'ont été respectivement au seuil de 1% et de 5%.

III.2.1. Types d'éducation reçus par l'individu (TYPE)

Au vu de nos résultats, cette variable n'influe pas sur le revenu de l'individu. Cette non significativité pourrait s'expliquer par le fait que sur le marché du travail, les demandeurs de la main d'oeuvre ne tiennent pas compte du type d'institution que l'individu a fréquenté. Comme prédit, les barrières à l'entrée au Barreau et à l'admission d'un médecin au sein leur Ordre volent de plus en plus en éclat. Aussi, ne le considère-t-on presque plus avec la même rigueur qu'avant.

C'est ainsi que P. JACQUEMOT et M. RAFFINOT ont constaté qu'en Afrique la réduction très forte de recrutement dans la fonction publique supprime la relation directe qui existait entre l'éducation publique et embauche publique.64 Il en résulte donc que le type d'éducation ne détermine plus le revenu de l'individu.

III.2.2. Education des parents (EDUP)

La régression étant faite, l'éducation des parents n'influe pas significativement au revenu d'un individu avec une probabilité associée au F-Stat de 30,98%. Cette situation trouve son explication dans le marché éducatif et celui de l'emploi dans la ville de Goma. Dans notre deuxième chapitre, nous avons constaté que la forte proportion des individus se situait dans la tranche de ceux dont les parents n'ont que faiblement étudié voire sans éducation aucune. Leur effectif s'élève à 89 tous sexes confondus soit 54,94% de l'échantillon. Avec des chiffres pareils, nous pouvons dire que l'éducation des parents n'influence pas significativement l'éducation des individus à Goma.

En effet, nous avons en plus constaté, après régression, que l'éducation d'un individu n'explique pas significativement son revenu. C'est ainsi que, par transitivité, nous pouvons

dire que l'éducation des parents n'influe pas, dans une certaine mesure, sur le revenu de l'individu.

III.2.3 Education de l'individu (EDUCIN)

Nous avons constaté, après régression, que la variable éducation de l'individu n'expliquait pas significativement le revenu de l'individu.

Avec le déséquilibre visible, entre l'offre d'emploi formel et la demande de l'emploi, le niveau de l'éducation n'est plus totalement un déterminant des revenus élevés des individus.

Dans notre pays (RDC) en général et dans notre ville (Goma) en particulier, la capacité des entreprises à absorber les demandeurs d'emploi est très faible comme c'est le cas dans les PVD. C'est ainsi que, P. JACQUEMOT et M. RAFFINOT ont constaté que le secteur public et plus généralement le secteur moderne ont à présent une capacité d'absorption de la main d'oeuvre voisine de zéro. Les programmes ont singulièrement mis en mal le droit accordé à chaque diplômé d'accéder à un poste dans l'administration. Ce faisant, ils ont annulé le pacte social organisant, depuis des décennies, le rapport entre l'appareil étatique et les couches sociales instruites.65

Un autre cas est celui de la méfiance de la population à l'égard de l'enseignement et de la qualité du système éducatif national qui laisse à désirer.66 Ce qui réduit la confiance des entrepreneurs oeuvrant surtout dans l'informel vis-à-vis des jeunes intellectuels. Ceux-ci préfèrent employer un profane qui aura une faible rémunération plutôt qu'un intellectuel trop exigeant par rapport à la rémunération quand bien même ses compétences seraient douteuses.

Enfin, avec la situation sécuritaire précaire dans les milieux ruraux, bon nombre d'individus en provenant pour entreprendre leurs études en ville se trouvent contraints d'y rester pour chercher un emploi car ne pouvant retourner à la campagne faute de sécurité mais également de ne pas espérer d'y trouver mieux qu'en ville.

Ce qui accroît de plus en plus le secteur informel. La croissance de ce secteur trouve son explication dans l'explosion urbaine récente.67

Conséquence, une forte demande de travail ne correspondant pas à l'offre du marché.

Le comble en est que les individus instruits ne trouvent pas d'emploi même si les charges sociales ne cessent de les envahir et de leur faire pression. Ce qui les oblige à

65 Ibidem, p. 172

66 R.S. BERG et Alii, Stratégie pour un nouveau développement en Afrique, ed. NOUVEAUX HORIZONS, Paris, p.346

67 P. JACQUEMOT et M. RAFFINOT, op.cit, p. 105

exécuter n'importe quel travail, simplement pour des raisons de survie personnelle. Les habitants les plus démunis apparaîtront sans doute moins souvent dans les statistiques de chômage des PVD, et quand ils sont repérés par les enquêtes sur les populations actives, la durée de leur chômage n'est pas longue. Faute de ressource, ils ne peuvent rester au chômage que pour une courte période, sous peine de mourir de faim avec leurs familles. Ils doivent accepter pratiquement tout travail disponible, quel qu'il soit. Etant donné que dans les PVD, comme ailleurs, l'on doit travailler pour vivre, l'on devrait se poser principalement la question de savoir quel type de travail l'on trouve et quel en est le revenu plutôt que de connaître le nombre des actifs qui trouvent un emploi.68

Cela pourrait signifier que l'accès à certains emplois est rendu difficile par l'existence des obstacles à l'entrée qui oblige les individus désireux de travailler à accepter des emplois très faiblement rémunérés.

Florence ARESTOFF a constaté dans son étude que le niveau d'étude lui-même, ne constitue plus un déterminant significatif du revenu. Il semblerait que l'éducation n'exerce en elle-même aucun impact direct sur les revenus de l'individu. Elle ne servirait que d'indicateur de la motivation et des facilités de chacun à travailler.69

Nos résultats corroborent avec ceux trouvés par F. ARESTOFF pour le cas de la capitale Malgache.

III.2.4. Expérience professionnelle

La variable explicative expérience professionnelle s'avère significative au seuil de 1%. Toute augmentation d'un pourcent de la variable EXPI entraîne une augmentation du revenu de l'individu de 4,78%. La significativité de cette variable trouve son explication dans le marché du travail des PVD dont la RDC fait partie. Notre marché du travail se présente de la manière où il existe plusieurs obstacles à l'entrée.

C'est le cas de certaines entreprises, surtout organisations internationales (ONG) qui prônent l'expérience professionnelle d'au moins un ou deux ans pour bénéficier de l'engagement. Les plus expérimentés sont avantagés au détriment des jeunes finalistes dont les connaissances ne sont constituées que des matières acquises à la faculté. L'explication de leur décision se trouverait dans l'idée de chercher à bénéficier de l'économie d'apprentissage des nouvelles unités mais aussi de la productivité élevée que détiennent ces individus. C'est

68 M. GILLIS et Alii, Economie du développement, ed.DE BOECK, Paris, 1998 ; pp.293-294

69 F. ARESTOFF, Op.cit, p. 25

ainsi que l'expérience professionnelle influe sur le revenu d'un individu dans les PVD. L'éducation acquise à l'école n'étant pas encore éprouvée, l'expérience professionnelle pourrait relever le défi.

Toute fois, on n'humilie pas les travailleurs des PVD en notant que les caractéristiques qu'ils présentent eux-mêmes constituent une autre cause de la faiblesse de la productivité et des salaires. Ce n'est pas leur faute si seule une minorité d'entre eux possèdent la formation et l'expérience requises pour exercer une activité hautement qualifiée.70

Nous constatons que si les entreprises veulent accroître leurs productivités, elles doivent tenir compte, dans une certaine mesure de l'expérience qu'un individu acquiert sur le marché du travail. Malheureusement, notre pays étant caractérisé par une fraude et une corruption indescriptible, les expériences s'acquièrent dans les chambres ou même un peu partout dans les rues. Néanmoins, nous sommes convaincu du rendement élevé de l'expérience sur le marché du travail dans notre pays suite aux imperfections de notre système éducatif. Le travail, dans les PVD, a pour autres caractéristiques que l'écart des salaires reçus à différents niveaux du savoir faire et de formation est plus large que dans les pays développés. Les travailleurs manuels qualifiés des pays d'Afrique, peuvent atteindre 100% ou plus du gain que leurs homologues non qualifiés.71

Ces écarts s'observent beaucoup plus dans les PVD. Ils sont justifiés par le fait que la rareté des compétences et de l'acquis scolaire confère une prime accrue sur le marché.

III.2.5. Revenu des parents

Apres analyses des données, cette variable s'avère significative au seuil de 5%. Toute variation positive d'un pourcent du revenu des parents entraîne automatiquement une augmentation de 14 ,17% du revenu de l'individu. Ce qui n'est que normal dans la ville de Goma. Ces résultats ne traduisent que la pure réalité de notre vécu quotidien.

Cette variable influence la qualité de l'enseignement des individus, car un parent ayant un revenu élevé, ne peut permettre dans la mesure du possible à son enfant de fréquenter les institutions de faibles qualités d'enseignement.

Quant au marché du travail dans cette ville, celui-ci revêt un caractère informel.
Or nous savons que dans un secteur où règne l'informel, ce sont le trafic d'influence,
l'appartenance tribale (surtout pour les PVD) et religieuse,... qui facilitent l'obtention de

70 M. GILLIS et Alii ; Op.cit, p.284

71 P. JACQUEMOT et M. RAFFINOT, Op.cit, p.

l'emploi. Les personnes dont les parents occupent de hautes fonctions ou parviennent à réunir un revenu consistant bénéficient de cette condition sociale de la facilité de l'obtention du travail.

Ceci se vérifie dans notre travail par cette significativité de cette variable à influencer positivement le revenu de l'individu. C'est dans ce cadre que Florence ARESTOFF écrit en ce qui concerne le Madagascar, que l'environnement parental (leur classe sociale) exerce à la foi un effet direct sur le revenu de l'individu et un effet indirect transitant par son éducation.72

Rappelons encore que notre marché du travail est dominé par le secteur informel. Or, un individu dont le père oeuvre ou a oeuvré dans ledit secteur a presque la possibilité de travaillé avec lui ou à défaut avec ses collègues de services, accroissant, par le fait même sa probabilité de participer au marché du travail.73

Voila pourquoi l'on ne s'étonnera guère que son revenu soit influencé positivement par celui de ses parents.

Pour cette variable, nos résultats ne sont pas différents de ceux obtenus par ARESTOFF pour le cas d'ANTANANARIVO.

III.3. RECOMMANDATIONS

Eu égard aux situations ci haut présentées, nous ne saurions terminer notre analyse sans suggérer quelques recommandations.

La première serait de demander à l'Etat congolais de revoir sa politique budgétaire quant à la part de l'éducation sur le total des dépenses publiques. Ainsi le niveau de l'éducation pourrait s'améliorer et partant, nous aurions des établissements d'enseignement remplissant toutes les conditions souhaitées (espace, hygiène,...), les matériels didactiques et autres indispensables à un enseignement de qualité cesseraient d'être un problème.

La fonction enseignante serait revalorisée et par conséquent l'absentéisme, la corruption, la démotivation n'auront plus leur place dans le chef des enseignants.

D'où, l'augmentation de leur productivité et ipso facto la capacité des apprenants à assimiler les matières dispensées serait un acquis.

Ainsi le secteur éducatif public retrouverait l'élan qu'il a perdu depuis de longues dates. Ayant fournie une éducation efficiente, les entreprises qui recourraient à la main d'oeuvre étrangère pour chercher des qualifications n'auront plus ni prétexte, ni raison de le faire.

72 F. ARESTOFF, Op.cit, p. 19

73 Idem

Ce qui aurait comme impact l'augmentation du revenu de la population congolaise et par ricochet la réduction de la pauvreté accrue tant décriée.

Le marché du travail doit être aussi réglementé par certaines directives aussi bien effectives (applicables et appliquées) qu'efficaces.

En outre, l'Etat congolais devrait mettre en place des mécanismes susceptibles de faciliter l'accession des nouveaux venus au marché du travail soit en offrant à tout le monde les chances égales de participer objectivement aux tests d'embauche, soit en relançant une politique de recrutement dans le secteur public où le personnel vieillissant, maintenant improductif, devrait être mis à la retraite.

L'Etat devrait créer en plus, une structure fiscale permettant la croissance aisée des activités des entrepreneurs privés plutôt que de les étouffer par des impôts et taxes multiples. Il serait aussi souhaitable que le gouvernement congolais subventionne certaines activités productrices car celles-ci contribuent à plusieurs égard à l'accroissement du bien être social (création de l'emploi, accroissement la production nationale,...).

Les pouvoirs publics ainsi que les dirigeants des différentes sociétés devraient se battre en vue de l'élimination des différents obstacles existants pour l'entrée sur le marché du travail à Goma.

Bien que nous parlions de la qualité de l'éducation, la quantité n'est pas omise. Notre Etat devrait penser à une politique non seulement de qualité mais également de quantité. En ce sens, les individus bénéficiant de cette formation scolaire cesseront d'être analphabètes, plus encore ils tireront profit des avantages relatifs à l'éducation. Il résulte de ce qui précède que l'enfance délinquante ne peut qu'être réduite à la baisse.

Comme l'a souligné un illustre écrivain que nous citons de mémoire, « ouvrir une école c'est fermer une prison ».

En définitive, le pouvoir public devrait actualiser la situation salariale des travailleurs oeuvrant dans le formel, surtout dans le secteur public en adaptant le SMIG au coût de la vie des citoyens.

CONCLUSION GENERALE

Au terme de notre étude qui a porté sur l'impact de la qualité de l'éducation sur le revenu individuel à Goma, il convient d'en présenter les grandes lignes qui l'ont constituées. Il a été question de relever les conséquences de la qualité du système éducatif sur le revenu de l'individu car nous avons constaté que celui-ci était plus en crise et le revenu de nos populations trop faible.

Ainsi, pour y parvenir nous avons subdivisé notre travail en trois chapitres précédés d'une introduction et couronné par la présente conclusion.

Le premier nous a présenté brièvement la revue de la littérature ; le deuxième l'aperçu générale du système éducatif en RDC et l'approche méthodologique et le troisième enfin, la présentation et l'interprétation des résultats.

En effet, il convient de rappeler que notre seule grande préoccupation consistait à savoir si la dégradation de notre système éducatif avait un impact sur la baisse du niveau de revenu de la population congolaise.

Face à ce problème, nous avons pensé a priori que la dégradation de notre système éducatif pourrait influer négativement sur la variation des revenus des congolais.

La science étant de rigueur, nous ne nous sommes pas limité uniquement à notre jugement individuel. La vérification de notre réflexion par des données recueillies sur terrain nous a été d'une grande utilité.

C'est ainsi que nous avons recouru à la technique documentaire et d'interview pour la récolte des données de terrain.

Néanmoins, l'exploration de certains ouvrages et articles de revues nous a permis d'enrichir, mieux d'appuyer notre étude.

La méthode inductive soutenue par des analyses statistiques et économétriques nous a aussi été d'une importance indéniable pour aboutir à nos conclusions.

Nous avons remarqué, après analyse et traitement des données disponibles que le niveau d'éducation des parents, celui de l'individu et le type d'éducation reçu par un individu n'influençaient pas significativement le revenu d'un individu.

Néanmoins l'expérience professionnelle et le revenu des parents influençaient respectivement au seuil de 1% et de 5% significativement le revenu de l'individu.

Le fait que l'Etat congolais n'affectent plus des ressources importantes au secteur éducatif
pour assurer son bon fonctionnement, les entrepreneurs privés ont pris la relève. C'est

pourquoi le type d'éducation reçu par un individu devrait influencer valablement la qualité de l'éducation acquise par celui-ci et par conséquent son revenu.

Malheureusement, le constat est que cette variable est la moins significative dans notre modèle d'étude. Par conséquent, notre hypothèse de base est infirmée.

La baisse de confiance dans l'éducation acquise par un individu en RDC se manifeste par une exigence focalisée beaucoup plus sur les compétences acquises sur le marché du travail que sur celles acquises sur le banc de l'école.

De même, le revenu des parents détermine celui de leurs enfants en ce sens qu'ils leur offrent les opportunités de travail de part tant leur revenu, leur position sociale que par leurs relations.

Somme toute, nous pensons avoir fourni des informations nécessaires à la compréhension et à la vérification de notre étude.

Le domaine étant trop vaste, nous n'avons pas la prétention de l'avoir entièrement exploré. C'est pourquoi, nous invitons d'autres chercheurs désireux d'aborder des thèmes similaires de nous compléter si nécessaire.

Il peut en être ainsi de celui qui voudrait bien réfléchir autour de « L'impact de la qualité de l'éducation sur la croissance économique à Goma ».

BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES

1. A. BERTONE et Alii, Dictionnaire des sciences économiques, é édition, Armand Collin, Paris, 2007

2. B. GRAIS, Méthodes statistiques, 3e édition, Dunod, Paris, 2000

3. B. GUERRIEN, Dictionnaire d'analyse économique, éd La découverte et Syros, Paris, 2002

4. J. GENEREUX, Introduction à l'économie, Point seuil, 1998

5. M. GILLIS et Alii, Economie du développement, 2d. De Boeck, Paris, 1998

6. P.JACQUEMOT et M. RAFFINOT, La nouvelle politique économique en Afrique, 2d. EDICEF/AUPELF, Paris, 1993

7. R. J. BERG et Alii, Stratégies pour un nouveau développement en Afrique, éd. Nouveau horizons, Paris, 1990

II. ARTICLES

1. A. KAMBA, La reforme de l'enseignement supérieur et universitaire au Congo, L'école démocratique, Kinshasa, 2006

2. C. GUTTMAN, Définir la qualité et l'inégalité dans l'éducation, Chronique ONU, 2008

3. CONEPT, Education à BUKAVU

4. D.A. WAGNER, Alphabétisation et éducation des adultes, UNESCO, 2001

5. E. COHEN et P. ANGHION, Education et croissance : impact des technologies, La documentation française, 2004

6. F. ARESTOFF, Taux de rendement de l'éducation sur le marché du travail d'un pays en développement, DT/2000/11

7. G. MOKONZI, L'éducation pour tous d'ici 2015, quelle chance de réussite pour la RDC ? Université de Kisangani

8. Gratuité de l'enseignement primaire et secondaire en RDC, in Le Potentiel

9. M. CARNOY, Mondialisation et reforme de l'éducation : ce que les planificateurs doivent savoir, UNESCO

10. M.DUEE, L'impact du chômage des parents sur le devenir scolaire des enfants, institut National de la Statistique et des Etudes Economiques, France, Juillet 2004

11. M. FALL, Qui et où sont les analphabètes ? En Afrique Subsaharienne francophone, UNESCO, 2005

12. M. VITULLO, Enseignement primaire et secondaire en RDC, situation des enseignants à Kinshasa, 2006

13. S. BOWLES, « schooling and inequality from generation to generation » in journal of political economy

14. Société civilistes indépendantes, Analyse du budget de la RDC, Kinshasa, 2005

15. T. SAM, Situation actuelle de la ville de Kolwezi en RDC, 2003-2004

16. Unesco, Rapport Mondial de suivi sur l'éducation pour tous, Unesco, 2005

III. DOCUMENTS OFFICIELS

1. BCC, Bulletin mensuel d'information et statistiques, Mai 2005

2. Ministère de l'EPSP (RDC), Plan d'action de l'éducation pour tous, Kinshasa, 2005

IV. SOURCES ELECTRONIQUES

1. Education pour un développement durable en Afrique disponible sur www.asmp.fr

2. L'accès à l'éducation n'est pas suffisant : l'élément clé est la qualité de l'apprentissage, http// go.worldbank.org

3. M. CARNOY, Mondialisation et reforme de l'éducation : ce que les planificateurs doivent savoir, UNESCO, disponible sur http// www.unesco.org/liep

4. M. KUPELESA, Etat de lieu de l'enseignement en RDC

5. T. KANZA, L'enseignement en RDC, disponible sur www.c-rectro-actuel.net

6. Unicef, L'éducation des filles en RDC, des colis pour les enfants, 2005, disponible sur www.unicef.org//french/Suplly

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE I

THABO MBEKI I

REMERCIEMENT III

SIGLE ET ABREVIATION V

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES VI

I. TABLEAUX VI

II. GRAPHIQUES VI

INTRODUCTION 1

I . PROBLEMATIQUE 1

2. HYPOTHESE 3

3. APPROCHE METHODOLOGIQUE 4

4. CHOIX ET INTERET DU SUJET 4

6. SUBDIVIDION DU TRAVAIL 5

Chapitre premier : 6

REVUE DE LA LITTÉRATURE 6

I.1.REVUE DE LA LITTERATURE THEORIQUE 6

I.1.1. LA QUALITE DE L'EDUCATION 6

I.1.2 FACTEURS INFLUENCANT LA QUALITE DE L'EDUCATION 8

I.3. IMPACT DE LA QUALITE DE L'EDUCATION SUR LE REVENU INDIVIDUEL 18

I.2 REVUE DE LA LITTERATURE EMPIRIQUE 20

Chapitre deuxième : 24

PRESENTATION DU SYSTEME EDUCATIF EN RDC ET DE 24

L'APPROCHE METHODOLOGIQUE DU TRAVAIL 24

II.1 PRESENTATION DU SYSTEME EDUCATIF EN RDC 24

II.1.1 PRESENTATION DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO 24

II. 1.2.LE SYSTEME EDUCATIF EN RDC 25

II.2. APPROCHE METHODOLOGIQUE 44

II.2.1. SPECIFICATION DU MODELE 44

II.2.2. ECHANTILLONAGE ET PRESENTATION DES VARIABLES DU MODELE

48

II.2.2.1. ECHANTILLONNAGE 48

II.2.2.2. PRESENTATION DES VARIABLES DU MODELE 49

Chapitre troisième: 61

PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS 61

III.1. PRESENTATION DES RESULTATS 61

III.1.1. Régression linéaire simple 61

III.1.2 Tests économétriques 62

III.1.3. Résultat du modèle définitif 63

III. 2. INTERPRETATION DES RESULTATS 66

III.2.1. Types d'éducation reçus par l'individu (TYPE) 67

III.2.2. Education des parents (EDUP) 67

III.2.3 Education de l'individu (EDUCIN) 68

III.2.4. Expérience professionnelle 69

III.2.5. Revenu des parents 70

III.3. RECOMMANDATIONS 71

CONCLUSION GENERALE 73

BIBLIOGRAPHIE 75

TABLE DES MATIERES 77

n X

i i

X=

n

20700

= =

37

559,46

Annexe N° 1 : Calcul de la taille de l'échantillon

Tranches de

revenu

xi

ni

xini

xi- X

(xi- X )2

n(xi- x )2

[0-200[

100

4

400

-450,46

211103,4916

844413,9664

[200-400[

300

8

2400

- 259,46

67319,4916

538555,9328

[400-600[

500

10

5000

-59,46

3535,4916

35354,916

[600-800[

700

9

6300

140 ,54

1975,4916

177763,4244

[800-1000[

900

3

2700

340,54

115967,4916

347902,4748

[1000-1200[

1100

1

1100

540,54

292183,4916

292183,4916

[1200-1400[

1300

1

1300

740,54

548399,4916

548399,4916

[1400-1600[

1500

1

1500

740,54

884615,4916

884615,4916

Total

37

 

20700

 
 

3669189,189

Annexe N° 2 : Calculs du revenu moyen de la population de la ville de Goma

Tranches de

revenu

xi

ni

xini

xi- X

(xi- X )2

n(xi- x )2

[0-200[

100

41

4100

-327,16

107033,6656

4388380,29

[200-400[

300

58

17400

- 127,16

16169,6656

937840,6048

[400-600[

500

21

10500

72,84

5305,6656

111418,9776

[600-800[

700

25

17500

272,84

74441,6656

1861041,64

[800-1000[

900

9

8100

472,84

223577,6656

2012198,99

[1000-1200[

1100

1

1100

672,84

452713,6656

452713,6656

[1200-1400[

1300

0

0

872,84

 

0

[1400-1600[

1500

7

10500

1072,84

1150985,6656

8056899,659

Total

162

 

69200

 
 

17820493,83

Annexe N° 3 : Régression linéaire simple

Dependent Variable: LOG(REVIND)

Method: Least Squares

Date: 10/22/08 Time: 10:02

Sample(adjusted): 1 161

Included observations: 161 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

4.382775

0.443897 9.873395

0.0000

EXPI

0.047826

0.014376 3.326686

0.0011

EDUP

0.138973

0.136388 1.018953

0.3098

EDUCIN

0.077516

0.058290 1.329842

0.1855

TYPE

-0.101446

0.120688 -0.840562

0.4019

LOG(REVP)

0.141762

0.063003 2.250096

0.0259

R-squared

0.099247

Mean dependent var

5.741497

Adjusted R-squared

0.070190

S.D. dependent var

0.750536

S.E. of regression

0.723717

Akaike info criterion

2.227721

Sum squared resid

81.18370

Schwarz criterion

2.342556

Log likelihood

-173.3316

F-statistic

3.415635

Durbin-Watson stat

1.616934

Prob(F-statistic)

0.005898

Annexe N°4 : Forme fonctionnelle du modèle Ramsey RESET Test:

F-statistic 0.229010 Probability 0.632933

Log likelihood ratio 0.239176 Probability 0.624802

Test Equation:

Dependent Variable: LOG(REVIND)

Method: Least Squares

Date: 10/22/08 Time: 18:30

Sample: 1 162

Included observations: 162

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

C -2.151895 13.66291 -0.157499 0.8751

TYPE 0.340866 0.934300 0.364836 0.7157

LOG(REVP) -0.459076 1.256811 -0.365270 0.7154

EXPI -0.158563 0.431488 -0.367480 0.7138

EDUP -0.455181 1.250087 -0.364120 0.7163

EDUCIN -0.254791 0.697524 -0.365280 0.7154

FITTED^2 0.373107 0.779661 0.478550 0.6329

R-squared 0.100657 Mean dependent var 5.742216

Adjusted R-squared 0.065843 S.D. dependent var 0.748257

S.E. of regression 0.723204 Akaike info criterion 2.231998

Sum squared resid 81.06874 Schwarz criterion 2.365413

Log likelihood -173.7918 F-statistic 2.891326

Durbin-Watson stat 1.614785 Prob(F-statistic) 0.010645

Annexe N° 5 Test d'heteroscedasticitéWhite Heteroskedasticity Test:

F-statistic 0.883401 Probability 0.599217

Obs*R-squared 16.21132 Probability 0.577802

Test Equation:

Dependent Variable: RESID^2

Method: Least Squares

Date: 10/22/08 Time: 18:25

Sample: 1 162

Included observations: 162

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

C -0.320485 2.300441 -0.139314 0.8894

TYPE -1.529802 1.073560 -1.424980 0.1563

TYPE^2 0.147197 0.362914 0.405596 0.6856

TYPE*(LOG(REVP)) 0.108931 0.142650 0.763624 0.4463

TYPE*EXPI 0.038156 0.038554 0.989666 0.3240

TYPE*EDUP 0.377656 0.281316 1.342461 0.1816

TYPE*EDUCIN 0.090220 0.112565 0.801492 0.4242

LOG(REVP) 0.249093 0.506302 0.491985 0.6235

(LOG(REVP))^2 0.013485 0.027634 0.487973 0.6263

(LOG(REVP))*EXPI -0.003893 0.018515 -0.210259 0.8338

(LOG(REVP))*EDUP -0.181217 0.175570 -1.032165 0.3037

(LOG(REVP))*EDUCI -0.065033 0.069251 -0.939082 0.3493

N

EXPI 0.084770 0.133624 0.634391 0.5268

EXPI^2 -0.002170 0.003573 -0.607307 0.5446

EXPI*EDUP -0.061910 0.027994 -2.211561 0.0286

EXPI*EDUCIN -0.003747 0.013235 -0.283157 0.7775

EDUP 0.231249 1.082800 0.213566 0.8312

EDUP*EDUCIN 0.175339 0.125364 1.398633 0.1641

EDUCIN 0.137213 0.398366 0.344439 0.7310

R-squared 0.100070 Mean dependent var 0.501164

Adjusted R-squared -0.013208 S.D. dependent var 0.623233

S.E. of regression 0.627335 Akaike info criterion 2.015145

Sum squared resid 56.27757 Schwarz criterion 2.377270

Log likelihood -144.2267 F-statistic 0.883401

Durbin-Watson stat 1.966921 Prob(F-statistic) 0.599217

Annexe 6 : Test de Normalité

Series: Residuals Sample 1 162

Observations 162

Mean -3.90E-15

Median -0.006532

Maximum 1.751931

Minimum -1.532074

Std. Dev. 0.710124

Skewness 0.172021

Kurtosis 2.536924

Jarque-Bera 2.246433

Probability 0.325232

12 10 8 6 4 2 0

 
 

-1.5 -1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5

Annexe 7 Données brutes

N° TYPE REVP EDUP EXPI REVIND EDUCIN

1

0

250

1

2

350

5

2

0

300

1

3

500

5

3

1

150

1

1

100

5

4

1

200

1

1

300

5

5

0

150

1

1

150

3

6

0

200

1

1

650

3

7

1

300

1

4

1500

5

8

1

400

1

4

2000

5

9

1

350

1

1

250

3

10

1

450

1

1

850

3

11

1

150

0

2

100

3

12

1

200

0

2

350

3

13

0

100

0

1

250

5

14

0

100

0

1

900

3

15

1

750

1

1

600

5

16

0

850

1

1

700

5

17

1

100

0

12

250

5

18

1

100

0

10

300

5

19

1

250

1

2

250

5

20

0

270

1

4

300

5

21

0

150

1

1

100

5

22

0

200

1

1

650

5

23

1

1000

1

4

300

5

24

1

1500

1

4

850

5

25

0

150

1

2

100

3

26

0

200

1

2

500

3

27

1

250

1

2

100

5

28

1

300

1

2

650

5

29

1

100

1

10

200

3

30

1

100

1

10

250

3

31

1

100

0

13

100

3

32

1

100

0

13

500

3

33

1

150

1

10

250

5

34

1

200

1

10

700

5

35

0

350

1

6

600

5

36

0

500

1

5

650

5

37

1

350

1

2

350

5

38

0

500

1

2

500

5

39

1

150

1

1

400

3

40

1

200

1

1

450

3

41

1

100

1

10

100

3

42

1

100

1

10

200

3

43

0

100

0

3

200

3

44

0

100

0

3

150

3

45

1

250

1

1

100

3

46

1

300

1

1

100

3

47

1

100

1

15

750

3

48

1

100

1

15

850

3

49

1

150

0

4

250

5

50

1

200

0

4

300

5

51

1

350

1

1

300

5

52

1

1200

1

4

700

3

53

1

500

1

15

500

3

54

1

300

1

2

500

5

55

1

500

1

13

600

3

56

1

200

0

15

1500

3

57

1

100

1

3

700

5

58

1

250

1

2

600

5

59

1

200

0

15

800

5

60

1

700

1

1

250

5

61

1

800

0

3

800

5

62

1

700

1

2

400

5

63

1

100

0

12

400

3

64

1

700

1

2

600

5

65

1

500

1

2

100

3

66

1

200

0

3

100

3

67

1

150

1

1

100

5

68

0

100

1

5

200

5

69

1

100

1

4

300

5

70

1

100

0

4

150

5

71

1

100

1

15

200

3

72

1

100

1

8

200

5

73

1

100

1

3

1500

5

74

1

400

1

7

850

3

75

0

100

1

1

300

5

76

0

100

1

3

650

5

77

0

750

1

2

700

5

78

1

100

1

2

700

5

79

0

400

1

2

500

5

80

0

800

0

2

500

5

81

1

850

1

4

200

5

82

1

200

1

13

500

3

83

1

200

0

7

700

5

84

1

500

0

15

1000

3

85

0

1500

1

5

350

3

86

1

200

1

1

300

3

87

1

1800

1

2

350

3

88

0

1000

1

2

300

5

89

0

80

1

1

300

3

90

0

1700

1

6

500

5

91

1

250

0

8

450

3

92

0

1

1

1

500

5

93

0

150

1

2

200

3

94

0

200

0

13

1500

3

95

1

450

1

1

300

3

96

0

500

1

10

700

5

97

0

500

1

3

500

3

98

0

100

0

10

100

5

99

0

250

0

12

300

5

100

1

900

1

10

1500

3

101

1

100

1

8

170

5

102

1

100

1

14

300

5

103

1

300

1

15

400

5

104

1

200

0

15

100

5

105

1

100

1

6

180

3

106

1

100

0

2

100

3

107

1

200

1

2

300

3

108

0

470

1

5

100

3

109

1

450

1

1

180

5

110

1

200

0

2

200

5

111

1

100

0

3

250

5

112

1

70

1

1

200

5

113

1

1800

1

2

170

5

114

1

280

1

2

180

3

115

1

200

0

1

100

5

116

0

250

1

3

150

3

117

1

100

1

5

100

3

118

1

170

1

1

350

5

119

0

470

1

6

600

5

120

1

500

1

2

180

5

121

2

100

1

4

100

3

122

0

500

1

1

100

5

123

1

650

1

2

350

5

124

0

1000

1

1

100

5

125

1

200

0

6

200

3

126

1

200

0

4

150

3

127

1

200

1

1

300

5

128

0

500

1

1

200

3

129

1

300

0

1

250

3

130

1

100

0

1

180

5

131

1

1700

1

12

250

3

132

1

200

1

4

300

5

133

1

100

1

4

200

3

134

1

870

1

4

100

3

135

0

200

1

8

250

3

136

1

350

1

2

200

5

137

1

100

1

3

100

3

138

0

500

1

3

300

5

139

0

500

1

1

100

5

140

0

200

0

1

100

5

141

1

900

1

7

150

5

142

1

500

0

4

1500

3

143

0

1300

1

1

650

3

144

0

200

0

4

200

5

145

1

250

1

2

500

3

146

1

150

1

10

650

3

147

0

950

1

1

650

5

148

1

100

1

7

850

3

149

1

80

1

5

350

5

150

0

850

0

4

500

5

151

0

500

0

5

350

5

152

0

650

1

2

350

5

153

0

700

1

3

480

5

154

0

350

1

1

150

3

155

0

500

1

1

850

3

156

1

250

1

1

150

3

157

1

300

0

1

200

3

158

0

300

1

3

150

3

159

0

500

1

5

180

3

160

0

100

1

2

500

3

161

0

100

1

3

300

5

162

1

580

1

5

870

5

Annexe 8 : Questionnaire d'enquête

UNIVERSITE DE GOMA
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
B.P 204 GOMA

Mr, Mme, Mlle,

Nous sommes finaliste du cycle de licence en la faculté des sciences économiques et de gestion à l'Université de Goma. Nous rédigeons un travail scientifique dont le sujet est intitulé Impact de la qualité de l'éducation sur le revenu individuel dans la ville de Goma.

C'est ainsi que nous vous soumettons ce questionnaire en vue de solliciter votre collaboration dans la rédaction de ce dit travail.

Nous vous garantissons l'anonymat et vous remercions d'avance.

I. IDENTITE DE L'ENQUETTE

1 Age :

2. Sexe :

3. Etat civil :

4. Religion :

II. QUESTIONS PROPREMENT DITES

1. Depuis quand avez-vous fini vos études universitaires?

2.

Dans quelles types d'institutions supérieures et universitaires avez-vous entrepris vos études ? > Privée

> Publique

Si c'est les deux, indiquez le nombre d'année que vous avez passé dans chacune

d'elles.

> Privée ans

> Publique ans

3. Pourquoi avez-vous choisi l'institution dans laquelle vous avez étudié ?

> Influence

> Contrainte

> Choix personnel

> Revenu des parents > Proche de la maison > Autres (à préciser)

4. Combien de fois avez-vous repris de promotion à la faculté?

5. Quel est votre niveau d'étude ? > Gradué

> Licencié

> Maître (maîtrise)
> Docteur (à thèse)
> Autres à préciser

6. L'institution privée dans la quelle vous aviez étudié, si elle est conventionnée, de quelle confession religieuse appartient-elle ?

> Catholique

> Protestante

> Autres (à préciser)

7. Les enseignants étaient-ils réguliers?

OUI

NON

Si NON, pourquoi ?

9. A combien estimez-vous le revenu mensuel de vos parents (tuteur) lorsque vous étiez étudiant ?

>

1$-100$

>

101$-200$

>

201$-300$

>

301$-500$

>

501$-700$

>

701$-1000$

>

1000$ et plus

10. A combien étiez-vous à la charge de vos parents (tuteur) lorsque vous étiez étudiant ? (Nombre d'enfants en terme de scolarisation)

11. Quel est le niveau d'étude de votre père (tuteur) ?

> Diplômé d'Etat > Gradué

> Licencié

> Maître (maîtrise)
> Docteur (à thèse)
> Autres à préciser

12. Quel est le niveau d'étude de votre mère ?

> Diplômée d'Etat > Graduée

> Licenciée

> Maître (maîtrise)
> Docteur (à thèse)
> Autres à préciser

13. Quel genre d'activité exerçaient vos parents (père, mère) quand vous étiez encore étudiant ?
.

14. Depuis quand travaillez-vous ? (Nombre d'années)

15. Quel est le type de votre premier emploi ?

> Formel

> Informel

> Formel

> Informel

17. A combien estimez-vous votre revenu

>

1$-100$

>

101$-200$

>

201$-300$

>

301$-500$

>

501$-700$

>

701 -1000$

>

1000 et plus

16. Quel est le type de votre emploi actuel ?

mensuel ?

18. Avez-vous été soumis à un test d'admission pour accéder à votre (vos) emploi(s) ?

> Oui

> Non

Annexe 9 : Dépenses courantes de l'éducation faites par le pouvoir public de 1980-2004

 

ANNEES

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

2000

2001

2002

Dépenses courantes

31%

26%

24%

34%

27%

29%

29%

14%

18%

31%

Dépenses en capital

16%

1%

0%

5%

0%

17%

27%

100%

100%

 





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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry