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Dépenses de prestations sociales prises en charge par la CNPS (Caisse Nationale de Protection Sociale) et croissance économique au Cameroun

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par BELL IV
Institut sous-régional de la statistique et d'économie aplliquée (ISSEA) Cameroun - Ingénieur d'application de la statistique 2011
  

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Chapitre 2

Sécuritésociale et croissance

économique : La revue de la

littérature

L

a place de la sécuritésociale dans l'économie n'est pas contempo raine. Elle découle de longs débats théoriques depuis l'ère néoclas-

sique, et aujourd'hui fait l'objet de nombreuses préoccupations dans les pays du monde, en particulier ceux d'Afrique. Son analyse est divergente selon les auteurs, et bien plus encore lorsqu'il s'agit de l'introduire dans l'analyse économique. Le présent chapitre nous permet a` cet effet d'énumérer d'abord un certain nombre d'approches de la sécuritésociale, et ensuite d'illustrer sa place dans l'économie, tant sur le plan théorique qu'empirique.

2.1 Revues théoriques sur la relation entre les dépenses liées a` la sécuritésociale et la croissance économique

2.1.1 Analyse théorique de la sécuritésociale

Les approches de la théorie de la sécuritésociale

La sécuritésociale est un outil de la politique sociale de l'Etat. A ce titre; la sécuritésociale se présente comme un instrument de survie et de soutien aux populations. En ce
sens, son analyse théorique est aussi importante que préoccupante. La théorie de la sécuritésociale sera analysée selon plusieurs approches.
Du point de vue macroéconomique, la sécuritésociale se place a` l'intérieur de la
société, dans son ensemble, et agit en interaction avec l'environnement social et l'activitééconomique (`a partir des agrégats économiques). Cette approche macroéconomique de la

sécuritésociale a étédéveloppée par Keynes et Marx, a` partir de la théorie du capitalisme. Ensuite, la théorie mixte de la sécuritésociale qui est la régulation, se positionne comme une interpolation entre les idées de Keynes et de celles de Marx. La théorie de la régulation considère un ràole triphaséde la protection sociale a` savoir : l'organisation du travail, la distribution du revenu et la place de l'Etat dans la gérance des risques sociaux.

Keynes analyse la sécuritésociale, a` partir de la considération de l'Etat-providence. Il considère que le système de sécuritésociale est axésur les deux points principaux suivants : le plein emploi et la redistribution du revenu. Keynes fonde a` cet effet une réforme sociale du capitalisme, en insistant sur un élargissement des fonctions traditionnelles de l'Etat. Ainsi, il définit le ràole fondamental de l'Etat-providence, qui est celui de la prise en charge des risques sociaux. C'est dans ce sens que » la taxation des revenus et des successions, le développement des dépenses publiques et la redistribution massive qu'implique la protection sociale sont mis en place non pas tellement dans le but de justice sociale, mais dans un but de sauvetage économique du capitalisme nécessaire a` sa survie sociale et politique » 15.

15Alex OKOLOUMA (2011) : La protection sociale au Cameroun

Karl Marx quant a` lui, analyse la sécuritésociale a` partir des relations qui existent entre les entrepreneurs et les prolétaires16. Marx montre qu'àpartir de la théorie de la plus-value, les entrepreneurs n'ont qu'un seul objectif; celui d'engranger des bénéfices en utilisant au maximum, la force de travail des employés. Il pense donc qu'il est nécessaire d'apporter a` ces employés une assistance sociale, surtout lorsque ceux-ci en ont besoin. Le système capitaliste pour Marx a pour but d'accroàýtre le taux de plus-value, c'est-à-dire d'augmenter l'exploitation des prolétaires. Or ce système, en absence de protection sociale, peut créer un soulèvement des prolétaires, traduit par une demande d'assistance sociale. C'est pourquoi Marx a affirméque » Les communistes ne s'abaissent pas a` dissimuler leurs opinions et leurs projets. Ils proclament ouvertement que leurs buts ne peuvent être atteints que par le renversement violent de tout l'ordre social passé. Que les classes dirigeantes tremblent a` l'idée d'une révolution communiste! Les prolétaires n'y ont rien a` perdre que leurs chaàýnes. Ils ont un monde a` y gagner. Prolétaires de tous les pays, unissez-vous! » 17. Les considérations de Marx aboutissent a` la mise en place d'un système de protection sociale pour les prolétaires. Celui-ci renforcerait les rapports entre les entrepreneurs et les employés, ainsi que les rapports sociaux et de production.

Du point de vue microéconomique, la sécuritésociale se place au niveau de l'individu ou d'une collectivité. La sécuritésociale agit en interaction avec les individus, d'une part sur le phénomène de redistribution du revenu sur leur cycle de vie (Modigliani et Brumberg, 1954), et d'autre part sur l'assurance de leur bien être.

Les nouvelles théories de la sécuritésociale

Les anciennes théories de la sécuritésociale étaient centrées sur une analyse a` postériori des mesures prises par l'Etat pour gérer les risques sociaux, et l'intervention sur le marchédu travail. Cette conception de la sécuritésociale ne pouvait donc pas résorber les situations de crise. En Europe par exemple o`u la population est vieillissante, les dépenses de sécuritésociale sont énormes. Cette situation peut entraàýner un état de stabilisation ou tout simplement un arrêt de la prise en charge de ces populations, si un système de

16Classe sociale qui, en théorie marxiste, rassemble l'ensemble des travailleurs manuels dont le revenu provient uniquement de la vente de leur force de travail: Microsoft Encarta 2009

17Karl Marx, le Manifeste du Parti communiste, 1848 (Encyclopédie encarta 2009)

protection des revenus par exemple, n'est pas mis sur pied. Dans les pays les moins nantis, cette conception de la sécuritésociale est encore plus préoccupante.

C'est a` partir de là, que Holzmann et Jorgensen, ont montréun ensemble de limites de la conception traditionnelle de la sécuritésociale dont :

u le fait de mettre trop l'accent sur le secteur public;

u le fait d'accorder une importance abusive au montant net des coàuts et des dépenses;
u le fait de détecter difficilement les éléments communs aux diverses mesures de

protection sociale lorsque celles-ci sont prises dans le cadre de programmes sectoriels

distincts;

u le fait que la protection sociale ne puisse être une stratégie efficace pour lutter contre la pauvreté.

Holzmann et Jorgensen (1999) définissent alors une nouvelle théorie de la protection sociale. Pour eux, le nouveau cadre théorique de la protection sociale doit s'analyser sur la base de la gestion du risque social. Ils parviennent ainsi a` proposer une nouvelle définition de la protection sociale. Cette définition stipule que : la protection sociale est l'ensemble des politiques publiques visant a` :

u aider les individus, les ménages et les collectivités a` mieux gérer le risque; u fournir un appui aux personnes extrêmement pauvres.

La protection sociale est donc une source de sécuritépour les pauvres, et un investissement dans le capital humain. La protection sociale et la gestion du risque vont de pair, selon les analyses de Holzmann.

La gestion du risque, pour être parfaite, doit intégrer plusieurs facteurs. Selon Holzmann, la sociétépour une réalisation efficace de la gestion du risque doit utiliser plusieurs instruments. Ces instruments permettront :

u d'accroàýtre le bien-être des individus et de la sociétéa` un moment précis;

u de contribuer au développement et a` la croissance économique dans le temps;

u de comporter comme facteurs essentiels d'une réduction réelle et durable de la

pauvreté.

La protection sociale devient d`es lors un moteur qui pourrait contribuer a` la fois a` la croissance économique, et a` l'amélioration de la situation des pauvres.

Une autre analyse th'eorique de la protection sociale, est celle de la consid'eration nationaliste. D'après les travaux de B'eland et Lecours (2004), la protection sociale peut aussi s'analyser en fonction des facteurs li'es au nationalisme. Pour ces auteurs, les consid'erations culturelles, religieuses, ethniques ou linguistiques sont 'etroitement attach'ees au fonctionnement du système de protection sociale.

Au regard de ces observations, ils arrivent a` identifier trois modes d'interaction entre

le nationalisme qu'ils appellent » nationalisme sub-étatique » et la protection sociale :

? le nationalisme et la protection sociale sont deux ph'enomènes directement associ'es

a` l'identit'e et a` la solidarit'e;

? la protection sociale peut devenir un 'el'ement essentiel des processus de mobilisation territoriale;

? les mouvements nationalistes peuvent infl'echir le d'eveloppement des politiques sociales, au plan sub-'etatique comme 'etatique..

B'eland et Lecours, a` l'issu de leur analyse th'eorique de la s'ecurit'e sociale, affirment que » l'existence de mouvements nationalistes dans un pays donnéfavorise généralement les campagnes en faveur d'une plus grande décentralisation du système de protection sociale ».

Tabellini (1990), a 'etudi'e la th'eorie positive de la s'ecurit'e sociale. Il estime que la s'ecurit'e sociale est un poids important du budget de l'Etat. Dans son article, il cherche a` connaàýtre ce qui serait a` l'origine de la taille de la s'ecurit'e sociale. Il d'efinit donc un modèle de recouvrement de g'en'erations o`u les individus votent sur la s'ecurit'e sociale. Tabellini aboutit a` la conclusion selon laquelle la majorit'e des individus sont prêts a` voter pour un système de s'ecurit'e sociale. En effet, il ressort qu'àl''equilibre, tous les jeunes votent contre n'importe quel transfert positif aux parents, et le montant d'impôts est uniquement distribu'e aux jeunes. Il aboutit alors a` l''equilibre d'ejàd'efinit par Meltzer et Richard en 1981, o`u la plupart des 'electeurs favorise une politique qui impose et redistribue (Tabellini (1990) : A positive theory of social security).

Les analyses effectu'ees, nous ont permis de nous entourer d'un champ de consid'erations th'eoriques sur la s'ecurit'e sociale. Ces th'eories ne repr'esenteraient en aucun cas une exhaustivit'e des th'eories de la s'ecurit'e sociale. Nous allons pr'esenter dans la suite, son interaction avec l'activit'e 'economique, ou du moins, son rôle sur la croissance 'economique.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius