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Dépenses de prestations sociales prises en charge par la CNPS (Caisse Nationale de Protection Sociale) et croissance économique au Cameroun

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par BELL IV
Institut sous-régional de la statistique et d'économie aplliquée (ISSEA) Cameroun - Ingénieur d'application de la statistique 2011
  

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2.1.2 Ràole des dépenses de sécuritésociale sur la croissance économique

L''etude du ràole de la s'ecurit'e sociale sur la croissance 'economique est g'en'eralement bas'ee sur l'analyse de l'effet que les d'epenses destin'ees pour la prestation des branches de la s'ecurit'e sociale, ont sur le niveau de l''evolution de la croissance 'economique. L'analyse du ràole de la s'ecurit'e sociale sur la croissance 'economique a d'ebut'e avec les n'eoclassiques, et ensuite avec Keynes.

La th'eorie 'economique montre qu'il existe deux conceptions du ràole de la protection sociale sur la croissance, qui s'opposent. Premièrement, la conception n'eoclassique stipule que le financement de la protection sociale est un obstacle pour l''economie. En effet, les n'eoclassiques pensent que le financement de la protection sociale, entraàýne chàomage et manque de comp'etitivit'e des entreprises. Nous avons notamment des auteurs comme Pigou en 1933 et Rueff en 1936, qui recommandaient de r'eduire les salaires et les charges sociales, car un coàut du travail trop 'elev'e est la cause du chàomage18. Deuxièmement, la conception keyn'esienne, qui montre que la protection sociale est un moteur de croissance de l''economie, de l'emploi et de la productivit'e du travail.

Les 'etudes sur le lien entre la s'ecurit'e sociale et la croissance 'economique ont long-temps fait l'objet de discussions et de d'ebats. Comme nous allons le constater, bon nombre d'auteurs (après les n'eoclassiques et Keynes) ont analys'e th'eoriquement l'effet de la s'ecurit'e sociale sur la croissance. Certains sont parvenus a` montrer que la s'ecurit'e sociale nuit a` la croissance, d'autres affirment naturellement le contraire. La majorit'e des auteurs ont r'ealis'es ces 'etudes th'eoriques entre les ann'ees 1970 et les ann'ees 1990. C'est le cas de Mirrlees (1971), Lindbeck (1975), Ahmad et al. (1991), etc.

Le d'ebat sur le ràole de la s'ecurit'e sociale dans l''evolution de la croissance 'economique est relativement r'ecent. La s'ecurit'e sociale a 'et'e vraiment mise en place a` la fin du 19e siècle, et les travaux sur son impact dans l''economie, datent d'un peu plus d'un demi-siècle.

Mirrlees (1971) dans son article intitul'e » An exploration in the theory of optimum income taxation » a d'ecrit la th'eorie du revenu d'imposition. Mirrlees suppose en effet que les individus (suppos'es avoir des pr'ef'erences identiques) sont capables de d'eterminer la

18http :// www.numilog.fr/package/extraits-pdf/e262661.pdf

quantit'e et le genre de travail qu'ils apportent, correspondant a` une maximisation de la fonction de service, tandis que le bien-être social est suppos'e être une fonction de plusieurs niveaux de ce service. Mirrlees 'ecrit alors la fonction de service u(x; y) de l'individu, o`u x d'esigne la consommation et y, le temps de travail effectu'e. La fonction de service u(x; y) est d'efinie pour chaque individu, et le bien-être social est une somme des utilit'es des individus. L'objectif de cet article est de chercher a` maximiser une fonction de bien-être social, a` partir des fonctions individuelles. Mirrlees arrive a` montrer a` cet effet que la protection sociale pourrait nuire a` l''evolution de la croissance 'economique car » Si les régimes de prestations sociales découragent les gens de travailler, l'offre de travail dans l'économie diminue, ce qui réduit le niveau de la production et, dans certains cas, de l'investissement et, de ce fait, de la croissance »19. Nous pouvons d'eduire que th'eoriquement, Mirrlees a montr'e que le système de protection sociale, s'il n''etait pas bien organis'e, pouvait avoir des effets n'egatifs sur la situation de la production, de l'investissement et par cons'equent de la croissance.

Hubbard et Judd (1984), a` leur tour, ont analys'e l'impact de la s'ecurit'e sociale sur la croissance 'economique. Dans leur article, ils se sont focalis'es sur le cadre de vie des individus, sur une protection de l''economie face a` la long'evit'e (dur'ee de vie) incertaine et les aspects des annuit'es d'assurance de la s'ecurit'e sociale. Dans cet article, ils pr'econisent l'introduction de la s'ecurit'e sociale dans une 'economie avec 'echec du march'e dans l'octroi d'annuit'es priv'ees. Ils estiment dans un premier temps, le modèle du cycle de vie de la consommation pour les individus. Ils supposent que les individus sont 'egalement identiques et disposent du même temps de survie. Pour Hubbard et Judd, le caractère identique des individus signifie simplement qu'ils disposent de mêmes comportements de consommation. Le modèle inter-temporel a` r'esoudre, du cycle de vie de la consommation des individus est donn'e par la relation suivante :

? ????

????

max D0

t=0(1 - pt)u(ct)(1 + 8)_t

s/c

PD0 t=0 ct(1 + r)_t = A0 + W0PQ t=0(1 + r)t O`u c est la consommation, 8 est le taux d'escompte subjectif, r le taux d'int'erêt, A0

repr'esentent les ressources initiales des legs planifi'es de la g'en'eration pr'ec'edente, W0 le salaire brut, Q l'âge de la retraite et D' est l'âge sup'erieur a` D (âge maximum auquel un individu peut survivre).

19Citépar Roman Arjona et al : Protection sociale et croissance

Hubbard et Judd utilisent ce modèle pour maximiser l'utilit'e (fonction de la consommation) des individus. Ils introduisent une contrainte qui est la relation entre la consommation, les legs et les salaires initiaux vers'es aux individus. Ils parviennent a` trouver un des principaux r'esultats selon lequel, une dur'ee de vie incertaine affecte la consommation. Dans un deuxième temps ils insèrent la s'ecurit'e sociale dans le modèle du cycle de vie. Le nouveau modèle se pr'esente de la manière suivante :

? ????

????

max PD0

t=0(1 - pt)u(ct)(1 + ä)_t

s/c

PD0

t=0 ct(1 + r)_t = A0 + W0 PQ t=0(1 + r)t + PD0

t=Q+1 St(1 + r)_t

O`u St repr'esente les b'en'efices d'annuit'es (d'epenses de s'ecurit'e sociale) vers'ees a` la p'eriode t, pendant la retraite.

Après leurs estimations, Hubbard et Judd finissent par conclure que » l'évolution de la sécuritésociale est passée en revue dans la réponse aux échecs de marchés, pour fournir l'assurance pour la consommation face a` l'incertitude de vie » 20. N'eanmoins, ces auteurs affirment d'autre part qu'un système actuariel juste et entièrement bien plac'e de la s'ecurit'e sociale peut r'eduire l''economie. Les analyses de Hubbard et Judd, ont permis de conclure que la s'ecurit'e sociale am'eliore la situation 'economique, lorsque les rentes sont inexistantes dans les march'es (Roman Ajorna et al., 2002).

En d'eveloppant leur th'eorie sur l'application d'un modèle d''equilibre g'en'eral pour identifier le taux optimal de remplacement de la s'ecurit'e sociale, et les avantages d'assistance sociale qui leur sont associ'es, Imrohoroglu et al(1995) constatent que le manque d'un système de s'ecurit'e sociale dans une 'economie, peut entraàýner une augmentation du bien être 'economique. Ils ajoutent dans leur th'eorie, que le bien être 'economique serait encore plus rentable dans un système o`u le taux de remplacement de la s'ecurit'e sociale est consid'erable. En effet, ces auteurs, par une v'erification empirique sur des g'en'erations de 65 p'eriodes contenant des individus qu'ils ont suppos'es être face a` un risque de mortalit'e et un risque individuel de revenu, affirment qu' » un taux empiriquement plus plausible de remplacement de 60 % soulève le bien-être comparéa` une économie sans le système de sécuritésociale ». Les analyses de Imrohoroglu et al, nous permettent de conclure qu'un système sans s'ecurit'e sociale peut garantir une bonne croissance 'economique, mais cette dernière serait encore plus rentable, lorsqu'on introduit dans le système, la s'ecurit'e sociale.

20Hubbard et Judd: »Social security and individual welfare»

Kaiji Chen (2009) a` l'universit'e d'Oslo, poursuit les 'etudes de Imrohoroglu et al., tout en ajoutant le logement dans son analyse. Dans son article »A Life-Cycle Analysis of Social Security with Housing », Chen introduit deux consid'erations du logement dans l'analyse du cycle de vie de la s'ecurit'e sociale. Il s'agit du logement comme bien durable et les frictions de march'e du logement. A partir de ses analyses, Chen d'eduit qu'en pr'esence » d'un logement comme bien durable, une sécuritésociale sans couverture durable est sensiblement hors de la consommation de logement dans tout le cycle de vie. En présence des frictions de marchédu logement, la sécuritésociale abaisse le taux global des propriétaires de logement et réduit la taille moyenne du logement occupépar le propriétaire »`21 . En effet, Chen d'eveloppe dans son article deux analyses dont l'une est l'interaction entre l''economie et la location de logement, et l'autre entre l''economie et le choix de d'ependance du logement.

Il distingue dans son modèle, deux types d'individus; ceux qui recoivent un logement comme don et ceux qui ne le recoivent pas, sur lesquels on mesure l'impact de la s'ecurit'e sociale. Il aboutit plus pr'ecis'ement dans ses r'esultats, qu'en absence de système de s'ecurit'e sociale, le prix destin'e a` la consommation d'un logement d'epend d'une augmentation de l''epargne priv'ee. Cette observation g'enère selon Chen, des implications macro'economiques et politiques (surtout concernant le choix de tenure de logement). Une pr'esence de la s'ecurit'e sociale dans une couverture de logement serait efficace, et permettrait dans une moindre mesure, une meilleure situation de la croissance 'economique.

D'autres auteurs ont abord'e la question du ràole de la s'ecurit'e sociale dans le bienêtre de la croissance 'economique, par l'introduction des in'egalit'es dans leur analyse. Ils suggèrent en abordant la th'eorie de l''electeur m'edian, qu'il n'est pas possible d''ecarter le rapport entre la s'ecurit'e sociale et la croissance 'economique d'une part, et le lien entre les in'egalit'es et la s'ecurit'e sociale d'autre part, si l'ampleur de la redistribution op'er'ee dans un pays correspond aux pr'ef'erences des 'electeurs quand celles-ci sont elles-mêmes dict'ees par le degr'e d'in'egalit'e : Tels sont les propos avanc'es par Roman Ajorna (2002).

Lindbeck (1975) par exemple, sur une 'etude en Suède sur les aspects politiques de l'in'egalit'e et de la distribution, a observ'e qu'une grande partie des d'epenses sociales ne comportaient aucune redistribution. Cette situation peut en effet engendrer des in'egalit'es, et par cons'equent nuire au bien-être 'economique.

21 Chen K. : »A Life-Cycle Analysis of Social Security with Housing» p.2

Les analyses que nous venons de présenter sont celles issues de la théorie du lien entre la sécuritésociale et la croissance économique. Ces théories pour la plupart ont ététestées empiriquement, pour vérifier leur validité.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo