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Etat des lieux quantitatif et spatialisé de la transhumance dans la zone périphérique d'influence du parc du W du Niger (Say, Kollo et Boboye)

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par Kabirou SOULEY
Université Abdou Moumouni de Niamey - Maà®trise de géographie 2004
  

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2.1.3 La zone de Torodi

Il s'agit du territoire du poste administratif de Torodi. Cette zone compte quatre grandes pistes de transhumance présentant plusieurs aires de pâturages. Selon les caractéristiques du sol et de la formation végétale, cette région peut être subdivisée en deux sous zones: la partie Est et celle de l'Ouest. Les aires de pâturages de la partie Ouest ont une végétation de type savane arbustive herbacée avec un sol pour la plupart sablo -argileux. La flore présente une diversité d'espèces herbacées dont les plus dominants sont : Zornia glochidiata, Eragrotis tennela, Cenchrus biflorus, Brachiaria ramosa. Pennicetum pedicelatum,...etc. Les ligneux dominants sont : Guiera senegalensis, Boscia senegalensis, Cassia tora, Piliostigma reticulatum, Combretum glutinosum, Combretum nigricans, Combretum micranthum...etc.

La proportion du sol est estimée à 35% dans l'ensemble. Ces aires de pâturage se distinguent par apport à celles des autres zones précédentes par leurs richesses en ressources fourragères mais qui ne sont pas exploitées en saison sèche faute de point d'eau permanent.

Les différents axes de transhumance comportent 31 mares dont une seule est permanente (mare artificielle créée par le PDLT2, située entre Magou et Eda).

Selon Rouga Oumarou Paté de Pamona, s'il existe des points d'eau d'abreuvement permanent leur transhumance allait se limiter dans leur brousse et cela leur éviterait les multiples tracasseries de la transhumance extra territoriale.

A défaut des points d'eau permanents les bergers transhumants utilisent les puisards creusés dans les lits des rivières Diguibari, Goroubi, Sirba.

Les aires de pâturage de la partie Est présentent une végétation de type brousse tigrée sur des plateaux rocailleux. Le sol est tantôt sablo-latéritique (bande boisée) et tantôt encroûté (bande nue). Les herbacées dominants sont : Zornia glochidiata, Sporobolus festivus, Triumfetta pentandra, Cassia obtusifolia, Borreria radiata... Quant aux ligneux, ils sont constitués de : Combretum micranthum, Combretum nigricans, Guiera senegalensis, Boscia senegalensis, Acacia macrostachya ...

Dans l'ensemble de la zone la pression agricole n'est pas trop poussée, mais elle est en train de progresser lentement car l'espace y est disponible. Les aires de pâturages sont soumises par endroits à d'intenses ravinements causés par les eaux de ruissellement pendant la saison des pluies.

2.1.4 La zone du Fleuve

Cette zone se compose de la réserve partielle de faune de Dosso située sur la rive gauche du fleuve Niger (qui fait frontière avec le parc du W). Elle est subdivisé en deux sous zones : les régions riveraines et les zones éloignées du fleuve. Cette zone est la plus riche en ressources pastorales comparativement à toutes les zones étudiées.

En saison sèche, la vallée du fleuve Niger constitue en elle même une aire de
pâturage appelée pâturage de décrue avec des espèces herbacées très appétées

3 Projet de développement local de Torodi

telles que Echinochloa stagnina, Echinochloa indica, Pyramidalis, Brachiaria mutica, Oryza longistaminata.

Les aires de pâturage présentent d'une manière générale une diversité d'espèces fourragères car le sol est assez fertile avec une couverture de sol nu estimé à 30%. Les espèces herbacées dominantes sont : Michrochloa indica, Zornia glochidiata, Digitaria lecardi, Cenchrus biflorus, Eragrotis tremula, Diheteropogon haguerupiï, Sida cordifolia...etc. Quant aux ligneux ils sont composés de : Guiera senegalensis, Combretum glutinosum, Borreria aegyptiaca, Sterculia segitera, Acacia seyal, Acacia albida, Acacia ataxancantha...etc.

L'abreuvement des animaux est assuré grâce à la présence du fleuve Niger. Il est utilisé aussi bien par les bergers qui partent en transhumance pour la zone d'accueil du Bénin (parc côté Bénin), que les autres éleveurs autochtones. En plus de cela les différents axes de transhumance contiennent 57 mares dont 31 semi permanentes et 5 plus ou moins permanentes (Koukada bangou, Tondi bangou, Gompo, Sabara bangou et Nafowo), sans oublier les puits au nombre de 15 qui servent aussi d'abreuvement pendant le départ en transhumance. A titre illustratif, "Poundou Ciminti" est un puits pastoral de référence pour tous les bergers transhumants de Kollo et de Say en direction de Boumba.

Pour les zones situées plus au Nord (éloignées du fleuve), les éleveurs font face au manque de point d'eau d'abreuvement pendant la saison sèche, ce qui les contraint à utiliser des puits destinés à l'alimentation en eau des hommes. Cette pratique a pour conséquence la baisse de débits voire même le tarissement de ces puits entraînant souvent des conflits entre éleveurs transhumants et villageois.

Quant aux régions riveraines, les éleveurs sont confrontés à l'occupation de la vallée du fleuve Niger à des fins culturales (rizières et cultures de contre-saison) rendant difficile voire impossible l'accès des animaux aux pâturages de décrue pendant la saison sèche.

plus en plus croissant. Ce qui a entraîné la surexploitation pastorale des dernières aires de pâturages existantes. Cela se traduit d'une part par l'augmentation de l'érosion hydrique qui emporte les couches superficielles déjà préparés par l'effet du piétinement des animaux et d'autre part, par la prolifération des espèces peu appétées (Zornia glochidiata qui ne laisse que de la paille sèche pendant la saison sèche) ou indésirables (Sida cordifolia et Cassia tora ). L'action conjuguée de la pression agricole et de la surexploitation pastorale est à la base de la disparition des espèces recherchées et appétées telles que Andropogon gayanus, Diheterepogon hagerupii, Hypomea involucrata , Cenchrus biflorus ...

Devant toutes ces difficultés, les éleveurs de la zone périphérique du parc du W ont développé une stratégie pour continuer à satisfaire les besoins alimentaires d'un cheptel en pleine croissance. Cette stratégie consiste à transhumer dans le complexe parc du W (Niger, Bénin, Burkina Faso). Sachant bien que le pâturage est illégal, les bergers soutiennent l'idée selon laquelle que c'est le seul cadre qui peut leur offrir les ressources pastorales nécessaires (Andropogon gayanus et le point d'eau qu'est la Mékrou) à la survie de leur troupeau.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault