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Etat des lieux quantitatif et spatialisé de la transhumance dans la zone périphérique d'influence du parc du W du Niger (Say, Kollo et Boboye)

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par Kabirou SOULEY
Université Abdou Moumouni de Niamey - Maà®trise de géographie 2004
  

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2.7.3 L'élevage

Au Niger, le poids de l'élevage est important. En effet, la contribution du secteur de l'élevage au PIB est passée de 67,71 milliards de FCFA en 1992 à 108,437 milliards de FCFA en 1998 (Document de relance sur le secteur de l'élevage MRA, 2001). En 2002, cette contribution tourne autour de 11% en moyenne par an. Le secteur de l'élevage représente environ 35% du PIB agricole. Il contribue également à l'équilibre de la balance commerciale. En effet, les produits de l'élevage occupent le second poste des principaux produits nationaux exportés

juste après l'Uranium. Ils représentent 70% des produits d'exportation soit près du double des produits agricoles. C'est ainsi que l'évolution des exportations des produits d'élevage ont passé de 15,08 milliards en 1991 à 12,46 milliards en 1993 et ils ont atteint 20,714 milliards en 1996. L'élevage représente l'activité principale pour près de 22% de la population nigérienne. L'effectif du cheptel en 2002 pour l'ensemble du pays est estimé à 3 445 805 bovins, 5 489 097 ovins et 9 037 496 caprins (Document de relance sur le secteur de l'élevage MRA, 2001).

L'élevage constitue la seconde activité économique après l'agriculture dans notre zone d'étude. Il est pratiqué sous la forme extensive et représente la principale activité des populations peuls et bellas. L'importance de l'élevage peut s'apprécier par l'effectif du troupeau présent dans la zone. Cet effectif a certes connu une régression avec les sécheresses des années 1970. Actuellement, il tend a doublé son nombre d'avant ces sécheresses. Les éleveurs possèdent toutes les espèces d'animaux mais les bovins constituent l'espèce la plus importante à cause de l'importance de son effectif. L'effectif bovin a passé de 150.000 en 1982 à 267.425 en 2003 au niveau de Say; de 135.000 bovins en 1982 à environ 222.176 en 2003 à Kollo; de 122.914 bovins en 1982 à environ 180.306 en 2003 au Boboye.

Les éleveurs dépendent étroitement du milieu dans lequel ils évoluent avec leur troupeau. Les ressources pastorales qu'ils exploitent connaissent, compte tenu des variations climatiques saisonnières, des fluctuations dans le temps et l'espace qui les obligent à mettre en place une stratégie pour continuer à satisfaire les besoins hydriques et alimentaires de leur bétail. C'est dans ce contexte que peut s'expliquer l'installation massive des éleveurs peuls (surtout) dans cette région périphérique du Parc du W, qui jouit d'une bonne pluviométrie et par conséquent une bonne disponibilité fourragère et hydrique. Ils ont en effet, quitté les zones septentrionales saturées par les champs de culture tout en fuyant l'avancée du front de désert.

Les agriculteurs procèdent à une corrélation entre le taux de croissance démographique et celui du défrichement et de la déforestation. Cette situation a conduit à un rétrécissement de l'espace de pâture, d'où la naissance d'une concurrence conflictuelle, entre l'agriculture et l'élevage autour de l'espace. Les

pasteurs sont souvent les plus défavorisés, car ils perdent peu à peu le contrôle de leurs terres et donc, l'accès aux ressources clés, notamment l'eau et le pâturage. On assiste à une mise en culture quasi-totale des terres disponibles.

Cette pression agricole se traduit dans toute la zone par la fermeture graduelle ou complète des couloirs de passage et ou le grignotement partiel ou complet des aires de pâturage. Dans certains cas, c'est autour des grandes mares d'abreuvement que les agriculteurs établissent leurs champs. Cela pose des problèmes de survie des troupeaux. Il est donc, impossible pour les éleveurs de traverser les régions agricoles sans provoquer des conflits violents avec les agriculteurs, le cas de Sambéra au Boboye avec la grande mare Fetto Gaba-Gaba illustre bien ce fait. En effet, dans cette des champs ont entouré cette grande mare d'abreuvement. Cette situation a entraîné une bagarre rangée entre les agriculteurs et les éleveurs avec malheureusement des pertes en vies humaines . Cela dénote que droit foncier est reconnu uniquement à l'agriculture.

La pression agricole a eu pour conséquence la diminution du nombre des aires de pâturage devant un effectif de cheptel de plus en plus croissant. Ce qui a entraîné la surexploitation pastorale des dernières aires de pâturage existant.

Cela se traduit d'une part par l'augmentation de l'érosion hydrique qui emporte les couches superficielles déjà préparées par l'effet du piétinement des animaux et d'autre part, par la prolifération des espèces peu appétées (Zornia glochidiata qui ne laisse que de la paille sèche pendant la saison sèche) ou indésirables (Sida cordifolia et Cassia tora ). L'action conjuguée de la pression agricole et de la surexploitation pastorale est à la base de la disparition des espèces recherchées et appétées telles que Andropogon gayanus, Diheterepogon hagerupii, Hypomea involucrata , Cenchrus biflorus ...

Figure N° 5 : Evolution du cheptel (bovins ovins caprins)des trois arrondissements (Say, Kollo et Boboye) de 1990 à 2002

400000

200000

700000

600000

500000

300000

100000

0

1990

1991

1992

1993

Bovins Ovins Caprins

1994

Evolution cheptel

1995

Années

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

Projection des cheptels Bovins, Ovins et Caprins des trois arrondissements Say, Kollo et Boboye de 1990 à 2002 avec un taux d'accroissement naturel respectivement de 2%, 3% et 2,5%.

Source : Service de la Statistique et de la documentation du Ministère des ressources animales du Niger.

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