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Etat des lieux quantitatif et spatialisé de la transhumance dans la zone périphérique d'influence du parc du W du Niger (Say, Kollo et Boboye)

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par Kabirou SOULEY
Université Abdou Moumouni de Niamey - Maà®trise de géographie 2004
  

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2.7.2 L'agriculture

L'agriculture constitue la première principale activité économique du sud ouest du Niger. Elle est pratiquée par toutes les ethnies principalement les gourmantchés, les zarma, les haoussas, les grands commerçants et fonctionnaires habitant dans les centres urbains. Pour les autres groupes notamment les peuls et les bellas, elle est une activité secondaire. Cette agriculture est axée sur les cultures vivrières (mil, sorgho, maïs, riz...) et les cultures de rentes notamment le niébé, l'arachide et le coton. La production agricole est étroitement liée aux conditions climatiques favorables de cette région qui est du type Sahélo-soudanien et soudanien. Cette activité est en effet du type extensif utilisant des techniques archaïques (hilaires et pioches). Les paysans mettent en valeur une portion de terre pendant trois à cinq ans et quand le sol est épuisé, il est abandonné pour un nouveau terrain. C'est une agriculture minière. A titre illustratif, dans l'arrondissement de Say les surfaces destinées à la culture du mil ont passé de 59.746 ha en 1985 à 85.167 en 1995; au Boboye ces mêmes surfaces ont passé de 112.102 ha en 1985 à 1443.441 ha en 1995 et à Kollo elles ont augmenté de 140.405 ha en 1985 à 168.165 ha en 1995. Cette agriculture utilise le maximum de bonnes terres disponibles (terres de bas-fonds et des plaines) et ne laisse que des terres impropres à la seconde activité (l'élevage) notamment les plateaux rocailleux et les surfaces indurées.

La pression agricole est visible sur toute la zone que nous avons étudiée.

Dans la zone de Tamou, cette pression agricole se traduit par l'occupation anarchique de toutes les terres fertiles. Les zones concernées sont essentiellement les bas-fonds, les vallées des cours d'eau, les plateaux et les glacis sableux. Au cours de notre investigation sur le terrain, nous avons été témoin de la reprise de jachère en plein Réserve au sud de Tamou et au Nord (Baoulé).

1976 au profit des immigrés victimes des sécheresses de 1973-74. Ce déclassement à été fait au détriment de la population peule qui y vivait déjà.

Au niveau de Gueladio, la saturation foncière est à son paroxysme, il n'existe presque pas de terres disponibles pour l'élevage. La seule exception que constituent le plateaux de Tchantchergou, est actuellement en train de perdre sa superficie avec l'avancée des fronts de cultures.

Au niveau de Torodi, cette avancée de champs de culture est plus importante dans la partie Nord et centre Est du poste administratif. A ce niveau seuls les plateaux cuirassés sont laissés à l'élevage. Cette pression agricole a causé la fermeture d'un couloir de passage très important celui de Bassara - Tépé - Makalondi - Mossipaga - Kantchari, obligeant les animaux a emprunter la route goudronnée pour atteindre le Burkina Faso.

Le sud constitue le domaine des terres vierges. Il faut noter à ce niveau que la population gourmantché est en train de la mettre en cultures avec un rythme non moins important.

La zone du fleuve est la plus confrontée au problème foncier. Du côté de Kollo, la vallée du fleuve est envahie par la culture du riz et la culture maraîchère.

La Réserve Partielle de Faune de Dosso couvrant cette zone (allant de Kirtachi au Nord à Gaya au sud), son existence et sa réglementation dont l'interdiction de défricher semblent totalement ignorées par les agriculteurs. En effet, la plupart de ses terres susceptibles de produire sont mises en cultures. Les quelques aires de pâturages existantes se rétrécissent du jour au lendemain. Ce phénomène se traduit par l'existence des champs pièges(champs rendant inaccessibles les ressources pastorales) sur les parcours des éleveurs.

C'est le cas de l'axe de retour de la transhumance qui est fermé par des champs au niveau du village riverain Tchanga Kwara.

Un autre cas plus préoccupant c'est celui qui a entraîné l'isolement d'une mare importante d'abreuvement Fetto Gaba-Gaba à Sambéra qui a fait l'objet de tant de conflits souvent meurtriers.

Le mode d'accès à la terre, dans toute la zone est fondé sur le défrichement, l'héritage , la donation, le prêt, l'achat et la location.

- le défrichement est le mode d'accès originel à la terre. C'est le mode d'accès le plus actif dans notre zone d'étude du fait de son potentiel en terres vierges. L'arrivée des immigrés agriculteurs a en effet entraîné un important défrichement de terre surtout dans l'arrondissement de Say. Le défrichement continue a être pratiqué actuellement comme en illustre le défrichement des nouvelles terres dans la Réserve Totale de Faune de Tamou.

- la succession est la règle successorale d'accès à la terre. Il découle des droits que confère l'occupation initiale. A la mort du chef de famille, ses enfants héritent de son patrimoine foncier. Ce mode d'accès est fréquent dans toute la zone.

- La donation est une pratique rare mais qui existe dans toute la zone. Elle s'effectue généralement au profit d'un parent qui peut alors la transmettre par héritage à ses descendants. La déclaration de donation se fait toujours devant des témoins.

- le prêt est une opération qui s'effectue devant des témoins et entre des gens de confiance (parents, amis ou épouse) où sont associés les chefs coutumiers et les Alkali (juges musulmans). De nos jours le prêt est en net recul à cause de l'insuffisance de terres de cultures.

- l'achat de terre est une pratique très courante dans notre zone d'étude. Il confère le droit exclusif de propriété tant sur le fond de la terre que sur les arbres qu'il porte.

C'est surtout les grands commerçants, les fonctionnaires et les hommes politiques habitant à Niamey qui sont les acquéreurs. Ils achètent en effet, des grandes étendues qu'ils font travailler par des personnes résidant aux villages.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius