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Etat des lieux quantitatif et spatialisé de la transhumance dans la zone périphérique d'influence du parc du W du Niger (Say, Kollo et Boboye)

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par Kabirou SOULEY
Université Abdou Moumouni de Niamey - Maà®trise de géographie 2004
  

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4.2.8 La spatialisation de la transhumance

Cette partie concerne essentiellement la carte obtenue grâce aux enquêtes et aux prises de coordonnées GPS réalisés tout au long des investigations de terrain. Ces coordonnées sont saisies à l'aide du logiciel Excel, sont converties en degrés décimaux. Elles sont en suite projetées à l'aide du logiciel Arc View.

Les informations qui en résultent sont transférées sur le logiciel de dessin Adobe Illustrator 5.5 pour enfin être projetées sur le fond de carte numérisé au 1/200.000 de la zone d'étude. La mise en forme de la carte finale de la transhumance était réalisée par Lawali Dambo du Géoconseil de la faculté des lettres et des sciences humaines de l'Université Abdou Moumouni de Niamey.

Le but de la carte est de ressortir les axes de transhumance en saison sèche, les ressources pastorales (cure salée, aires de pâturages et points d'eau), Les différentes zones de départ, les lieux d'échange (les marchés) au niveau de l'ensemble de la zone d'étude. Il va suivre une explication générale des axes de transhumance contenus sur cette carte.

4.2.8.1 Explication de la carte N° 4

La zone périphérique d'influence du parc du W englobe les cinq
arrondissements du Sud-Ouest du Niger à savoir Say, Kollo, Boboye, Dosso et
Gaya pour une superficie de 37200 km 2. Notre zone d'étude présentée sur la

carte couvre une superficie d'environ 15000km2. Cette zone concerne essentiellement les arrondissements de Say, Kollo et Boboye. Les pistes de transhumance ne couvrent pas la totalité de ces trois arrondissements mais plutôt une partie de chacun d'entre eux.

D'une manière générale, ces axes ont une orientation Nord-Sud puisqu'ils quittent des zones Sahélo-soudaniennes du pays pour atteindre les pays voisins du Burkina et du Bénin situés dans les zones Soudaniennes et Soudanoguinéennes.

Les axes schématisés sur la carte ne représentent pas l'ensemble des axes de transhumance présents sur les zones d'attache, nous nous sommes limités à ne faire ressortir que les pistes principales et les pistes secondaires. Car elles peuvent s'éclater à n'importe quel endroit suivant l'emplacement des ressources pastorales ou des zones d'attache des éleveurs. Ces pistes ont bien sûr une continuité vers le Nord.

La zone de Tamou :

Cette zone comporte deux axes de transhumance qui débouchent sur le Burkina Faso. Le premier axe qui est le plus important en matière de flux d'animaux, passe par la Réserve Totale de Faune de Tamou pour arriver à Kaleyenou (Burkina). La stratégie des éleveurs consiste à transiter par cette réserve riche en pâturages (Loudetia togoensis, Diheteropogon haguerupii, Iparnia involucrata, Penisetum pediselatum, Zornia glochidiata, Microchloa indica...) les points d'eau d'abreuvement constitués par le chapelet de mares de Pemboi et la cure salée (logandi) de Tamou. Ces éleveurs une fois arrivés au Burkina, s'installent dans les villages riverains (Anaga et Banijiti) de la Tapoa côté Burkina pour ensuite rentrer clandestinement dans le parc en trompant la vigilance de la patrouille

forestière. Dans le parc les transhumants se fixent aux alentours de la Mékrou dans des endroits inaccessibles par les forestiers.

Les éleveurs qui empruntent le second axe, qui débouche au Burkina par Zoumboukoli proviennent pour la plupart de Gueladio, Youri et Lamordé. Le choix de cet axe est du au manque de tracasseries forestières. C'est aussi un raccourci pour atteindre les aires de pâturages riches du Burkina et en plus ça évite un long trajet aux animaux déjà affaiblis. Mais la destination finale c'est le parc du W aux alentours de la Mékrou.

La zone de Gueladio :

Les axes de transhumance de Gueladio ont leur continuité Sud dans la zone de Tamou. Certains éleveurs choisissent l'axe de Torodi qui passe par Tchéllol Ballol pour atteindre les aires de pâturages riches du Burkina. Le choix de cet axe est du simplement à la présence de pâturage de qualité à, la frontière nigero- burkinabé et surtout l'important point d'abreuvement de Sambalgou (Burkina). Il faut préciser que tous les éleveurs enquêtés ont confirmé que leur zone d'accueil finale c'est le parc du W.

La zone de Torodi :

Cette zone comporte quatre grandes pistes de transhumance qui débouchent toutes sur le Burkina suivant quatre portes d'entrée (Tchéllol Ballol, N'gnaro, Kerta, et Tampéna Bakano).

Les deux axes situés à l'extrémité Ouest de la zone, les éleveurs passent beaucoup de temps dans les aires riches en pâturages. C'est en plein saison sèche au moment où les dernières mares s'assèchent qu'ils descendent au Burkina pour enfin regagner le parc du W. Certains éleveurs comme Amadou Boureima de Eda Choisissent d'aller jusqu'au Togo pour fuire les conflits avec les forestiers chargés de la surveillance du parc. Quant aux deux autres axes, après avoir pâturé dans les aires du Burkina, ils regagnent les villages riverains de la Tapoa côté Burkina. A partir de cet endroit, ils rentrent dans le parc pour s'implanter aux alentours de la Mékrou. Il faut préciser que les zones d'attaches situées sur

ces axes manquent énormément de points d'abreuvement et c'est surtout pendant la saison sèche que ce problème se fait plus ressentir.

La zone du fleuve :

Dans cette zone on compte huit pistes de transhumance repartie dans la Réserve Partielle de Faune de Dosso, qui débouchent toutes sur le parc côté Bénin. A ce niveau les éleveurs ne connaissent pas durant leur trajet de la transhumance des difficultés liées aux patrouilles forestières hormis bien sûr lorsqu'ils arrivent dans la zone d'accueil. L'abreuvement est assuré grâce aux eaux permanentes du fleuve Niger. Les éleveurs ont le choix de l'axe à emprunter suivant la disponibilité des ressources pastorales exploitables au cours du déplacement, tout en évitant les zones mises en cultures dans la vallée du fleuve Niger.

Certains éleveurs de Boumba, Karal, Diébou, Kouassi peul... remontent à Bara prendre du sel (cure salée) avant de partir en transhumance.

Selon Rouga Amadou Dappo, cette pratique consiste à donner de l'appétit aux animaux pour mieux exploiter les meilleurs pâturages d'Andropogon gayanus du parc du W.

Au niveau de cette zone les éleveurs traversent le fleuve Niger pour atteindre la zone d'accueil du parc du Bénin. Il est dénombré selon le flux d'animaux six endroits où ils effectuent la traversée : Illéga, Kouassi peul, Tchanga Kouara, Doubbal Gouda, Djébou et Boumba.

La traversée au niveau de Boumba est la moins importante en raison de sa proximité du parc car, il suffit de franchir les eaux du fleuves et on est en plein parc. Les éleveurs tendent à abandonner ce lieu afin d'éviter les conflits avec les forestiers.

Les éleveurs en provenance de Say et de kollo traversent le fleuve deux fois. Une première fois au niveau de Gosso et Guémé pour prendre la direction de Boumba. Une fois arrivés au bord du fleuve, ils effectuent une seconde traversée au niveau de Tchanga Kouara pour atteindre les zones d'accueil du parc Bénin.

Il faut préciser que les éleveurs avant d'atteindre les lieux de la traversée, font des escales pour pâturer et séjourner dans les aires de pâturage situées le long de leurs parcours de transhumance. Par exemple, les éleveurs de Say et de Kollo en direction de Boumba séjournent dans les aires de pâturages de Mala, Koumbourfou et surtout Poundou Ciminti à cause de son important puits pastoral qui sert d'abreuvement.

Un tableau en annexe 6 fait ressortir les différentes espèces présentes sur les zones d'attache et celles recherchées et appétées sur le parcours.

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