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Parcs à  karité (Vitellaria paradoxa) (Gaertn. c. f. ) (Sapotaceae) au Bénin: importance socio-culturelle, caractérisations morphologique, structurale et régénération naturelle

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par Paul Césaire GNANGLE
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - DEA en aménagement et gestion des ressources naturelles (agroforesterie) 2005
  

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5.2.1.2 Contrôle du ramassage des noix de karité dans les formations végétales

La collecte des noix repose sur le mode de tenure des arbres développé par les différentes ethnies protectrices du karité. Il s'agit du contrôle du ramassage des noix dans les champs et dans les jachères. Cette forme de contrôle diffère d'une ethnie à une autre où selon le cas, une formation végétale est privilégiée par rapport à une autre. La collecte des noix tient compte de ses prescriptions qui ne sont pas respectées partout. A Birni-Lafia, pendant la soudure, le ramassage des noix n'est ni contrôlé dans les jachères ni dans les champs. L'offre étant inférieure à la demande, les populations battent systématiquement les arbres de karité pour collecter les fruits frais et les vendent sur le marché frontalier de Malanville. A Kokey, c'est le même mode de faire valoir mais, aucun arbre n'est battu. Il n'existe aucun marché au niveau local pour les fruits frais de karité.

La collecte des noix de karité est faite par les femmes qui se lèvent très tôt le matin à partir de 6 heures, même parfois plus tôt, ou tard dans la soirée vers 16 heures. La récolte est faite avec des bassines ou des calebasses d'une contenance d'environ vingt cinq (25) à trente (30) kg. Aussi, est-il important de mentionner que cette activité comporte des risques d'une part, avec la forte fréquence des reptiles au pied des arbres, et d'autre part, le poids de la charge collectée transportée sur de longues distances qui entraîne la fatigue des collectrices. La collecte proprement dite commence en mai, exceptionnellement en avril et prend fin en septembre selon les régions. Une fréquence de quatre (04) ramassages est observée par semaine en bonne saison. Uune femme peut collecter en moyenne quatre cents quatre vingt kilogrammes (480 kg) de noix fraîches par an. Mais malgré l'intensité du ramassage des noix dans certains milieux, tout n'est pas collecté. Il reste toujours dans les formations végétales, des graines pour la régénération de l'espèce.

5.2.1.3 Conservation in situ du karité dans les parcs

Plusieurs espèces d'arbres, outre le karité recensés dans les champs et les jachères sont protégés (tableau X) par les populations lors des défrichements pendant l'installation des cultures du coton et d'igname. Cela veut dire que dans le processus, d'autres parcs sont également créés. Les objectifs poursuivis par les ethnies sont variés pour la création des parcs. Ils sont d'ordre :

·

religieux (arbre sacré, vénéré, craint)

· bois de service (construction, fabrication de meuble, bois de feu, coffrage, fertilisation du sol, cure dent)

· culturel, médicinal, paysager (ombrage), alimentaire, pécunieux et fourrager

· biodiversité

· biologique (Kpavouzou dans le parc de Bohicon par exemple)

Selon les paysans enquêtés dans le parc de Bohicon, ils auraient souhaité qu'une importance soit accordée à cet arbre. Pour le karité, diverses formes d'utilisations existent et varient selon les différentes ethnies.

Tableau X : Nombre d'espèces protégées par parc à karité au Bénin

Nom du parc à karité

Villages

Nombre d'espèces recensées

% du nombre d'espèces recensés
par parc

Kandi

Birni-Lafia

19

20

Goun - Goun

9

Kokey

3

Bembéréké

Bensékou

8

21

Ouèrè

9

Béroubouay

9

Guessou - sud

11

Péhunco

2

Kotokounga

6

Boukombé

2

Parakou

Ouaké

4

9

Sirarou

5

Tctatchou

5

Savè

Toui

4

11

Papanè

6

Ouèdèmè

7

Bohicon

Sokponta

8

29

Paouignan

16

Zouto

11

Setto

10

Total

154

Moyenne = 20

 

Ecart-type= 10

CV = 50%

L'analyse de variance (ANOVA) a montré qu'il n'y pas de différence significative au seuil de 5% entre les parcs et le nombre d'espèces protégées.

Pour un même taux de sondage presque (parcs de Bohicon, Savè, Parakou et Kandi), ce sont les parcs à karité de Bohicon et de Kandi qui ont protégé le plus grand nombre d'espèces. Cela montre bien

que lorsque les conditions environnementales deviennent préoccupantes, les êtres vivants s'adaptent mieux en mettant en oeuvre des stratégies de protection ou de survie des espèces.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille