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Parcs à  karité (Vitellaria paradoxa) (Gaertn. c. f. ) (Sapotaceae) au Bénin: importance socio-culturelle, caractérisations morphologique, structurale et régénération naturelle

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par Paul Césaire GNANGLE
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - DEA en aménagement et gestion des ressources naturelles (agroforesterie) 2005
  

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6.3 Structure et dynamique de la régénération naturelle des parcs à karité au Bénin

La figure 68 montre l'évolution de la répartition par classes de diamètre des individus de Vitellaria paradoxa au sein des parcs de différentes régions du Bénin. Les courbes ont une allure ératique caractéristique des espèces typiquement héliophiles. Les classes modales diffèrent d'une courbe à une autre. C'est une espèce structurante, dépendante de la lumière pour sa régénétaion. Ceci témoigne de la relation entre structure diamétrique et le tempéramment de l'espèce. Plusieurs auteurs ont utilisé la taille des classes de hauteur ou de diamètre pour mesurer la structure des populations de karité. Les caractéristiques utilisés varient selon les auteurs: le diamètre au collet (RENNES, 1961), la hauteur (HOPKINS, et al., 1984; LAWSON, et al. 1968 ; GIJSBERS et al. 1994), la tige (BONKOUNGOU, 1987). Mais plusieurs autres auteurs (PARADIS & HOUNGNON, 1997; CUNNINGHAM, 2001; SOKPON & BIAOU, 2002; SINSIN et al., 2003; GBEDJI, 2003) ont utilisé le diamètre et indiqué que la distribution par classe de diamètre est une méthode efficace pour mesurer l'impact des pratiques de récolte sur la régénération des espèces. Il est également important de prendre en compte dans cette étude, le stade de développement et le tempéramment des espèces. La régénération est présente de différentes manières dans tous les parcs.

· La survie de l'espèce est compromise dans les champs cultivés et les jachères d'un an puisque la mise en culture permanente ne permet pas la régénération à moins que l'homme protège le jeune plant contre le feu, la dent de la charrue et de la houe puis du pâturage.

· Dans les jachères de 4 à 5 ans, ce sont surtout la faible luminosité, les feux de brousse, le pâturage et le piétinement des animaux qui compromettent la régénération naturelle. En Afrique de l'Ouest, Vitellaria paradoxa est abondant dans les zones où le bétail est rare (HALL, et al., 1995). Ainsi, le

tempéramment de l'espèce l'amène à rechercher surtout la lumière pour son développement. Cependant, elle est étouffée dans les jachères de moyennes durées par le feu et les graminées qui colonisent fortement l'espace. La régénération du karité est donc fortement compromise dans les jachères de moyenne durée (par exemple 4 à 5ans).


· Dans les jachères de 10 ans et plus, le jeune plant a déjà résisté aux différentes intempéries et sa hauteur avoisine en ce moment environ 2m pour un diamètre à hauteur d'homme autour de 10cm. Ces conditions permettent à l'espèce de régénérer si entre temps elle n'a pas été détruite par l'homme.

En fonction des formations végétales étudiées, seules les jachères de 10 ans et plus sont capables de régénérer l'espèce le plus naturellement.

Pour ROLLET (1974), la structure diamétrique est propre à une espèce et dépend de son tempéramment : alors que les essences sciaphiles ont toutes un nombre élevé de tiges de petits diamètres ; un nombre quelques fois soutenu, souvent ératique dans les diamètres moyens, avec parfois une fréquence maximale. Pour MARINEZ-RAMOS et al. (1989), CLARK et CLARK (1992), LIEBERMAN et al. (1995), la simple dichotomie acquise entre les espèces héliophiles et d'ombre (ou pionnières ou matures) ne permet pas de reproduire la diversité des stratégies des espèces en forêt tropicale, d'abord parce que chaque espèce présente une gamme de tolérance de part et d'autre d'un optimum physiologique et ensuite parce que le tempéramment d'une essence évolue avec l'âge des individus. Toutefois, HUBBELL (1980), DURRIEU et FORNI (1997) montrent que la structure d'une espèce peut varier à l'échelle de la station ou de l'aire de distribution. Dans le cas d'espèce, on constate que du sud vers le nord, les classes de diamètre des arbres de karité se concentrent progressivement dans les classes supérieures (par exemple classe 10 à 20 pour le parc de Bohicon, 20 à 30 pour les parcs de Bembéréké et de Savè, 30 à 40 pour le parc de Parakou et 40 à 50 pour celui de Kandi). Ces résultats peuvent être dû à l'âge des individus.

Il est observé pour les parcs de Savè, Parakou, Bembéréké et de Kandi que la distribution en classes de diamètre se présente en cloche (courbe de GAUSS). La même distribution a été observée par PARADIS & HOUNGNON (1977) dans la Réserve de la LAMA au Bénin. Cette distribution a été également trouvée par SOKPON & BIAOU (2002) dans une autre Réserve forestière au Bénin (la Réserve forestière de Bassila). SINSIN et al. (2003); GBEDJI (2003) ont obtenu la même distribution pour les populations d'Afzelia africana et de Parkia biglobosa dans différentes zones agroclimatiques du Bénin.

Selon CUNNINGHAM (2001), la distribution en cloche indique ou non une espèce de lumière, non tolérante à la compétition avec une faible quantité de semences (ce n'est pas le cas du karité) à cause des stratégies inhabituelles de reproduction , mais il faut également tenir compte de l'histoire du parc.

Dans le parc de Bohicon, la distribution des individus en classe de diamètre présente une courbe en J renversé ce qui traduit bien la main de l'homme, impact de dégéradation dudit parc. Le recrutement est maximum dans les classes de diamètre < 20 cm. Les tiges plus grosses ont été prélevées et les petites n'ont pas eu le temps de grossir.

S'agissant du diamètre cime, c'est seulement à partir du parc de Bembéréké que la concentration des individus s'étend de la classe 5 à 10 vers la classe 10 à 15. La concentration des hauteurs en classes de hauteur totale restant constante dans la classe de 5 à 10 pour l'ensemble des parcs. Le karité s'exprime alors mieux dans le domaine soudanien où se trouve son optimum écologique .

[10 - 20[ [20 - 30[ [30 - 40[ [40 - 50[ [50 - 60[ >60

0.60

0.50

Frequence relative (%)

0.40

0.30

0.20

0.10

0.00

Kandi Bembéréké Parakou Savè Bohicon

Figure 67 : Evolution des courbes de répartition par classe de diamètre des individus de Vitellaria paradoxa

dans les parcs étudiés

Le meilleur ajustement des distributions par classe de diamètre cime, de hauteur totale, de hauteur fût et de diamètre à hauteur d'homme est obtenu avec la fonction polynomiale pour l'ensemble des parcs étudiés, sauf pour les parcs de Bembéréké et de Kandi, où le diamètre à hauteur d'homme s'ajuste à une fonction log et la hauteur fût à une fonction linéaire ou polynomiale. Dans l'ensemble, les meilleurs ajustements sont en cloche et en J (tableau XXI).

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery