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Parcs à  karité (Vitellaria paradoxa) (Gaertn. c. f. ) (Sapotaceae) au Bénin: importance socio-culturelle, caractérisations morphologique, structurale et régénération naturelle

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par Paul Césaire GNANGLE
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - DEA en aménagement et gestion des ressources naturelles (agroforesterie) 2005
  

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6.4 Densité du peuplement et qualité de la régénération naturelle

Plusieurs communautés rurales protègent les jeunes pousses de karité et les arbres matures lors des défrichements, mais si la densité des semis et des souches est assez élevée au début, elle est souvent réduite lors de l'installation des cultures (VUILLET, 1911). Ainsi, les densités moyennes des parcs à karité étudiés au Bénin se répartissent en trois groupes selon le test de TUKEY:

· Parcs à fortes densités : parc de Kandi 31 tiges/ha et parc de Bembéréké 43 tiges/ha

· Parcs à moyennes densités : parc de Parakou 26 tiges/ha et parc de Savè 27 tiges/ha


· Parc à faible densité : parc de Bohicon 15 tiges/ha

La densité augmente avec le gradient pluviométrique du sud vers le nord, comme c'est le cas de la répartition en classes de diamètre à hauteur d'homme.

Les parcs à karité étudiés diffèrent selon la grosseur et la densité (nombre de tiges/ha) des arbres: Ces variables évoluent avec le gradient pluviométrique du sud vers le nord du pays.

Comme l'indique les différentes figures sur la régénération et la densité du peuplement dans le présent document, les densités obtenues dans les champs et les jachères sont parfois très élevées. Quatre vingt dix huit (98) tiges ont été comptées en moyenne par ha dans les jachères au sein du parc à karité de Bembéréké contre 25 tiges dans celui de Parakou et 60 tiges pour le parc de Bohicon. Dans les champs cultivés, ces densités sont plus faibles; ce qui est dû aux espaces créés pour les cultures. On compte entre 10 tiges/ha à 30tiges/ha.

S'agissant de la régénération naturelle, elle est importante dans le cercle concentrique de 2m de rayon autour du semencier, où elle a atteint 140 brins/m2 dans le parc de Bembéréké par exemple contre seulement 2 brins dans celui de Bohicon; ce qui traduit bien l'impact des actions anthropiques sur la régénération.

Dans le cercle concentrique de 4m de rayon du semencier vers l'extérieur, la régénération est moyenne puis à 6m elle est quasi nulle. Le coefficient de détermination R2 entre la densité de régénération et les distances précitées est égal à 1 dans tous les parcs à karité étudiés. L'allure de ces courbes traduit celle de JANZEN (1970).

Discussions 87

Tableau XXI : Meilleurs ajustements de la répartition des individus par classes

Parcs à karité de :

Bohicon

Savè

Parakou

Bembéréké

Kandi

R2 (%)

Variables

Meilleurs ajustements

 

Y=

Y=

Y=

Log (y)=

Log (y)=

R2B

R2S

R2P

R2Be

R2K

hauteur de poitrine

7.1429x2 - 52.391x

-0.1411x2 + 0.6427x -

0.058x2 +0.3036x

-0.167x2+0.5802 +

-0.2196x2 + 1.3772 +

100

92

99

94

94

 

+104.76

0.3024

-0.0848

3.0041

0.6515

 
 
 
 
 

Classes de diamètre cime

Y=

Y=

Y=

Y=

Y=

R2B

R2S

R2P

R2Be

R2K

 

-0.3684x2+1.3947x -

0.7057x2+2.9194x

-0.61x2+2.55x -

-0.5227x2+2.0591x -

-0.1792x2+0.9528x -

100

100

100

100

100

 

0.1368

+2.1935

1.92

1.3455

0.7358

 
 
 
 
 

Classes de hauteur totale

Y=

Y=

Y=

Y=

Y=

R2B

R2S

R2P

R2Be

R2K

 

7.1429x2 - 52.391x

0.7458x2 - 3.058x -

-0.61x2 +2.53x

-0.5946x2 + 2.4324x -

-0.4118x2 + 1.8039x

100

100

100

100

100

 

+104.76

2.2881

-1.88

1.7568

+1.3529

 
 
 
 
 

Classes de hauteur fût

Y=

Y=

Y=

Y=

Y=

R2B

R2S

R2P

R2Be

R2K

 

-0.0147x2 -0.25x

-0.0169x2 +0.2542x -

-0. 43x2 +1.87x -

0.26x +0.11

-0.2317x2 +1.1098x -

100

100

100

100

100

 

+0.7647

0.2542

1.4

 

.8040

 
 
 
 
 

Classes de densité des

Y=

Y=

Y=

Y=

*

R2B

R2S

R2P

R2Be

R2K

sauvageons

0.9x2 -5x +6.9

10.7x2 -60x +83.8

5.55x2 -31.45x

38.871x2 -221.11X +

 

100

100

100

100

-

 
 
 

+44.5

314.08

 
 
 
 
 
 
 

R2B = R2 Bohicon; R2S = R2 Savè; R2P = R2 Parakou; R2Be = R2 Bembéréké; R2K = R2 Kandi. * La régénération n'exsite pas

La régénération du karité suit donc le processus d'espacement des semis de JANZEN (1970) et l'hypothèse émise à ce sujet est bien confirmée.

Dans les formations végétales (champs cultivés, jachères de 4 à 5 ans et jachères de 10 ans et plus), la densité de la régénération suit la même tendance que précédemment. Elle est nulle dans le cercle concentrique de 6m dans toutes les formations et dans l'ensemble des parcs étudiés. Dans le cercle concentrique de 2m du pied mère, la régénération est la plus élevée. La distance moyenne d entre semencier et son plus proche voisin est également de 2m. Cela veut dire que le recrutement est plus important à 2m du semencier dans l'ensemble des parcs étudiés.

La régénération est plus importante dans les jachères de 10 ans et plus, mais moins importante dans celle de 4 à 5ans et faible dans les champs cultivés.

Ainsi les formations les plus fermées (jachères de 4 à 5ans) et sujettes aux différentes manipulations (mise en culture, pâturage, feu de brousse, piétinement des animaux etc.) compromettent la régénération à moins que l'homme contribue autrement à l'assurer.

La régénération est fortement compromise dans les jachères de 4 à 5ans pour deux faits fondamentaux, toutes choses égales par ailleurs. Il s'agit de:

· L'importante quantité de litière accumulée au pied des arbres en début de saison sèche et qui brûle abondamment pendant les feux de brousse,

· La forte végétation graminéenne qui colonise les parcs de cet âge et qui empêche la survie des jeunes plants et la forte quantité de chaleur dégagée par cette végétation pendant le passage des feux.

Ces faits montrent bien que l'étude de la régénération naturelle du karité, donc de sa densité dans les différentes formations doit tenir grand compte non seulement du tempérament de l'espèce, mais également des variables suivantes:

· Type de végétation

· Existence de jachère ou non

· Age de la jachère

· Ramassage systématique des noix fraîches (cas de Birni - Lafia par exemple)

· Pratiques anthropiques (travail du sol, culture permanante)

· Feu de brousse, intensité et actions favorisantes (présence de fortes végétations graminéennes qui activent fortement les feux de brousse)

· Pâturage

· Piétinement des animaux

En revenant au tempéramment de l'espèce, on peut dire que les formations végétales plus ou moins fermées (espèce fortement héliophile, espèce destructurante) ne peuvent offrir de meilleures chances de survie à l'espèce car elles engendrent une faible possibilité de recrutement dans la régénération.

Seule la jachère de 10 ans et + permet la régénération statique du karité, si des actions anthropiques ne viennent pas inhiber le processus naturel.

Selon (OUEDRAOGO et DEVINEAU, 1996), les peuplements de karité sont largement inféodés à l'utilisation des sols. La distribution de l'espèce si elle est conditionnée par des facteurs mésologiques, dépend en effet fortement aussi des activités humaines. La taille des arbres, leur densité, la production fruitière et la capacité de régénération des peuplements varient en fonction de l'ancienneté et de la permanence de l'utilisation du sol. En zone soudanienne comme en zone soudano-sahélienne, les parcs de village aux vieux parcs sans descendance, s'opposent aux parcs des champs de brousse, plus densément peuplés d'individus plus jeunes. Les premiers traduisent l'effet d'une longue occupation du sol, les seconds sont engendrés par l'alternance des cultures et de la jachère. La culture permanente peut maintenir les arbres préexistants, mais elle porte préjudice à l'avenir du peuplement en ne permettant pas sa régénération. La jachère en revanche offre une protection, favorable aux germinations si les paramètres cités plus haut n'en constituent pas des freins. Ces résultats confirment bien les observations faites par OUEDRAOGO et DEVINEAU en 1996 tant à Watinoma qu'à Bondoukuy au Bukina-Faso ainsi que les expérimentations sur la germination et la survie des plants de karité dans les champs et les jachères. L'éclaircie du peuplement ligneux pratiquée par l'ouverture d'un champ favorisera ensuite la croissance et la productivité des individus préservés. La jachère et le champ apparaissent ainsi comme deux étapes dans la dynamique du parc à karité. Au moment du défrichement, ne sont préservés que les arbres utiles. Pour le karité, la productivité de l'arbre ou la qualité des fruits sont des critères de sélection. Ces caractères sont très variables dans les peuplements naturels et ne peuvent s'apprécier que sur les individus relativement âgés. Actuellement seule la jachère de longue durée en permet le contrôle pour la constitution du parc.

La jachère apparaît ainsi comme une technique d'intégration du karité, et d'une façon plus générale, de l'arbre, dans les champs. La jachère permet en effet d'intégrer aussi de nombreuses espèces d'arbres utiles dans les champs autorisant ainsi une certaine exploitation de la biodiversité forestière.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery